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populaires toscanes et les Ciarauli, croyances populaires siciliennes; de M. Reinhold Koehler, Pourquoi les hommes ne savent plus quand ils doivent mourir; de M. Z. Consiglieri Pedroso, Un conte populaire de l'Inde portugaise; de M. Finamore, Histoires populaires abruzzes en vers; de M. Th. de Puymaigre, (en français), Veillées de villages, les Dayemans (c'étaient, dans l'ancien département de la Moselle, des espèces de colloques, plus ou moins rimés ou assonancés, qui se produisaient au retour des couairails ou veillées d'hiver; on dayait surtout dans la soirée du samedi); de M. Ant. Gianandrea, Proverbes des Marches; de Mme Carolina Coronedi-Berti, Proverbes bolonais, relatifs à l'agriculture et à la météorologie; de M. Joachin Costa, un art. en espagnol, intitulé » Influencia del arbolado en la sabiduria popular »; de M. Gius. Ferraro, la première partie d'un art. qui a pour titre « cinquanta giuochi fanciuileschi monferrini » ; le second fascicule de l'« Archivio » contient des articles tout aussi intéressants: de M. Salom. Marino, la suite de ses esquisses sur la vie privée des « contadini » siciliens; de M. Pitrè, la suite de ses contes ou nouvelles populaires de Toscane, et un art. curieux sur les cris des marchands ambulants le voci dei venditori ambulanti); de M. Finamore, la continuation de ses petits poèmes populaires des Abruzzes; de MM. P. Giorgi et Salom, Marino, des chants enfantins et noëls de la Sicile (antica ninna-nanna siciliana del Santo Natale); de M. Mango, des « poésies populaires enfantines de la Calabre »; de M. G. Ferraro, la suite de ses « Cinquante jeux enfantins du Montferrat »; de M. R. Castelli, Un mythe moderne (légende du bandit Catinella de Mazzara, surnommé Salta-le-viti); de M. H. Ch. Coote, l'origine de Cendrillon (Cenerentola); de M. F. Liebrecht, Le conte de Satni-Khamois; de M. J. Leite de Vasconcellos, Cotumes et croyances du Portugal; de M. Rodriguez Marin, un jeu enfantin, nommé juego de las chinas. Chacun de ces deux fascicules, et il en sera ainsi des suirenferme des Miscellanées où les folkloristes trouveront plus d'un détail intéressant dans le Ier fasc. « Remèdes et formules contre la jettatura (Sal. Marino); « Hérode et Hérodiade dans la tradition populaire catalane » (Pelay Briz), et dans le II' fasc. « Les Zingari en Sicile » (Sal. Marino), « Flamencos e Gachos » (Merucci), la légende de Caïn en Sicile » (Guastalla), etc. etc. Une revue bibliographique, très étendue, examine les plus récents ouvrages relatifs aux choses de « démopsychologie» ou s'il était possible de neutraliser ce mot de démologie; on y trouvera, pour ne parler que des ouvrages français, le compte-rendu des livres suivants : Sébillot, La littérature orale de la Haute-Bretagne; Rolland, La faune populaire de la France; Th. de Puymaigre, Romanceiro, choix de vieux chants portugais et chants populaires recueillis dans le pays messin; Luzel, Légendes chrétiennes de la Basse-Bretagne; Maspero, Les contes populaires de l'Egypte ancienne. Chaque fascicule de l'« Archivio » se termine par un bulletin bibliographique, par la nomenclature des publications récentes et le sommaire des articles de revues relatifs au folk-lore, par une chronique ou suite de petites nouvelles (notizie varie). — Oa juge, par le résumé que nous venons de faire, de l'intérêt et de l'abondance des renseignements que renferme l'Archivio per lo studio delle tradizioni popolari; c'est une des revues spéciales les mieux composées et les mieux meublées d'articles, que nous connaissions; nous lui souhaitons grand succès et longue vie, et n'hésitors pas à croire qu'elle trouvera la « lieta et onesta accoglienza » la « buona riuscita » que lui mérite le zèle ardent et désintéressé de ses directeurs et de ses rédacteurs, qui comptent, comme dit M. Max Müller, parmi « i migliori cultori del folk-lore » Le Propriétaire-Gérant: ERNEST LEROUX.

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Le Puy, imprimerie Marchessou fils, boulevard Saint-Laurent, 23.

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Sommaire : 187. O. LOTH, Sur la vie et les œuvres d'Abdallah Ibn-ul-Mutazz. ·
188. HULTSCH, L'Heraion de Samos et l'Artémision d'Ephèse.
Hermann, p. p. MUNCKER.

189. Wieland, 190. JUSTE, L'élection de Léopold Ier, d'après des documents inédits. 191. CHAMPION, Philosophie de l'histoire de France. riétés : L'Itinéraire de Theodosius. Académie des Inscriptions.

Chronique.

Va-

187. Ueber Leben und Werke des ‘Abdallah Ibn ul Mu‘tazz von Otto LOTH. Stud. Lingg. Orientt. Leipzig, 1882. Hinrichs'sche Bucchandlung, pp. vi, 75.

:

Il y a un an que M. Loth est mort dans toute la vigueur de sa maturité, en laissant quantité de notes et de matériaux qui, produits au jour, auraient fait honneur à leur auteur et rendu de grands services à la science. Il est pénible de songer à la masse de labeur humain, qui se perd ainsi pour la société, lorsqu'un travailleur intelligent descend subitement au tombeau sans avoir eu le temps de partager avec le public le fruit de ses études. En vain l'on cherche, au moyen des feuilles éparses, tracées par sa main, de renouer le fil de ses idées, de suivre le dédale de ses pensées la mort a brisé le lien qui les rattachait ensemble. Cela est d'autant plus regrettable, que chaque savant travaille à sa manière et apprend à sa façon; le cachet qu'il imprime à ses études est un chiffre dont lui seul a le secret. Et si l'on se prend à réfléchir au nombre de ceux qui ont amassé des trésors de science et ne laisseront à la postérité que quelques bribes de leur solide savoir, on ne peut se défendre d'un sentiment de profonde tristesse. Nous en avons un exemple sous les yeux : c'est Loth. Nous en connaissons d'autres qui se sont illustrés par plusieurs travaux, mais dont les cartons et plus encore la mémoire sont pleins de renseignements aussi exacts qu'utiles, de recherches patientes et laborieuses, de rapprochements lumineux, d'investigations fécondes. Quand leur heure sera venue, la poésie orientale aura à déplorer la perte irréparable de ses meilleurs interprètes : j'ai nommé le D' Ahlwardt, professeur à Greifswald, et M. Sanior Sachs. Et personne ne saura recueillir leur héritage, personne ne sera à même de coordonner les résultats acquis au cours d'une longue vie bien employée..... A mesure qu'on avance dans le chemin de la science, on découvre des horizons nouveaux, on se laisse entraîner par le charme de trouvailles inattendues et l'on arrive au bout de la carrière, riche d'expérience, content de la route parcourue, plein d'espoir dans l'avenir, puis vient un jour où le sang se glace dans les veines, et tout est perdu sans retour. Il en est

Nouvelle série, XIV.

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de même de M. O. L., dont la Société orientale d'Allemagne entreprend à présent de rédiger les œuvres (avant-propos).

Elle a commencé par éditer sa première thèse, qu'il composa sous les yeux du professeur Fleischer à l'âge de vingt-deux ans, et à laquelle il mit sans cesse la main jusqu'à ce que la mort vînt le surprendre au milieu de ses travaux. Les lecteurs de la Revue critique (no du 7 juil. 82) savent déjà que le vénérable M. Fleischer a donné sa haute approbation à l'étude sur 'Abdallah Ibn ul-Mu'tazz. En effet, la vie de ce prince élégant ne laisse pas d'être un sujet intéressant pour un tableau de genre; et L. dépeint avec assez de verve la cour des Abbâsides, où la barbarie de l'Asie Centrale étendait ses ravages comme une lèpre hideuse sur la civilisation brillante des Arabes; où, d'une part, le despotisme des nations caduques avait subjugué les fils libres du désert; où, de l'autre, la mollesse d'une vie facile s'alliait à la rude violence des hommes élevés dans les camps; où l'élévation de l'esprit marchait de pair avec la bassesse du caractère. Au milieu des crimes et des débauches, du cliquetis des armes et du bruit des orgies, nous voyons se dresser la figure pure et délicate d'Abdallah Ibn ul-Mu'tazz, qui paya de sa vie le privilège de la clémence. De la société galante, dans laquelle il passa ses meilleurs jours, nous passons dans son intimité, et nous voyons le fils des Khalifes polir des vers gracieux, conter fleurettes et anecdotes, enseigner l'art de bien parler aux gens de bon goût. Il se dégage de l'esquisse de L. un parfum de poésie et de sereine philosophie qui enivre le lecteur, et, lorsqu'il arrive au bout de l'opuscule, il est tenté de dire : « Déjà fini? » Toutefois, on nous permettra de regretter de ne pas trouver dans la thèse juvénile de L. l'exactitude magistrale, l'érudition merveilleuse qui frappent dans les ouvrages de M. Ahlwardt. Loin de nous l'idée de nous attaquer à un mort; nous croyons pourtant qu'il serait bon de relever quelques points de détail, laissés dans l'ombre par l'auteur; si nous nous égarons dans cette voie, nous serons reconnaissant à celui qui voudra bien redresser

nos erreurs.

L. n'a pas profité des renseignements fournis par Maçoudi sur 'Abdallah Ibn ul-Mu'tazz; il y aurait rencontré des choses intéressantes. Ainsi, Maçoudi raconte au t. VIII de ses Prairies d'or, p. 41, qu'Ibn ulMu'tazz, exilé à la Mecque par le khalife Mouhtadi, ne rentra à Samarra qu'en 256, après l'avènement de Moutamid. Ceci eût renforcé les sombres couleurs du tableau, tracé par L. à la p. 4 de son étude.

Les éditeurs auraient pu supprimer ses conjectures touchant le Kitab uz-Zahrah (p. 41). En effet, il suffit d'ouvrir le t. VIII des Prairies d'or, à la p. 250 et à la p. 254, pour se convaincre que ce livre n'a pas été composé par Ibn ul-Mu'tazz, mais qu'il appartient en réalité au ju risconsulte Abu Bekr Mohammed el-Isbahani. Hammer n'a pas remarqué que Maçoudi avait déjà terminé sa notice sur Ibn ul-Mu'tazz et passé à l'examen des vers d'un autre poète.

Je ne sais ce qui offusque L. dans la date de l'assassinat du vizir el

'Abbas, telle qu'elle est donnée par Tabari (v. p. 29). Maçoudi (Pr. d'or, t. VIII, p. 249) n'en connaît pas d'autre, et cependant il s'est donné beaucoup de peine pour établir une chronologie exacte (ib., t. IV, p. 105; t. IX, pp. 39 et 49); il n'est pas probable qu'il se soit trompé sur la date d'un événement qui s'est passé de son temps. D'ailleurs, je ne vois pas de contradiction entre les données de Tabari et de Maçoudi d'un côté, et celles d'Ibn ul-Athir de l'autre. Ibn ul-Athir place le meurtre le 20 rebi I, qui, en l'an de l'hégire 296, tomba un samedi. Tabari et Maçoudi disent qu'el-'Abbas fut tué le samedi, alors qu'il restait onze nuits du mois de rebi I. En ne perdant pas de vue que la nuit précède le jour, et en nous remettant en mémoire que le mois de rebi I est plein, nous défalquerons onze jours et nous trouverons qu'au vendredi soir, à l'entrée du samedi 20, il restait onze nuits jusqu'à la fin du mois; c'est ainsi qu'il faut supputer ces nombres, comme il est facile de s'en convaincre d'après les dates données par Ibn Djaubaïr et par Maçoudi.

Je note, en passant, que Maçoudi ne place pas l'usurpation d'Ibn ulMu'tazz immédiatement après l'assassinat d'el-'Abbas'; il la recule même de vingt années entières, comme on peut le voir au t. IX de ses Pr. d'or, P. 47. De ce dernier passage il est loisible d'inférer que les doutes soulevés par L. au sujet de la durée du khalifat éphémère de notre poète, ne reposent sur aucun fondement, car Maçoudi lui assigne deux jours de règne jusqu'à sa déchéance; or, le jour où a été promulguée sa déchéance ne saurait entrer en ligne de compte, à moins de supputer les heures de son règne. Mais je ne me charge pas d'accorder Ibn ul-Athir avec Tabari. J'ai vu plusieurs fois au Caucase des hommes danser le dastabend ('Abd. Ibn ul-Mu'tazz, p. 70) sur les terrasses des maisons. On se prend par la main, on fait un cercle, un des danseurs entonne une chanson turque ou persane, qu'on répète en choeur en se balançant du haut du corps et en frappant la terre en cadence; la mesure comporte trois temps, comme notre polka; les danseurs font deux pas en avant, puis un en arrière, et tournent de cette façon, accélérant leur marche et précipitant leur chant, jusqu'à ce qu'ils arrivent à une espèce d'extase; leur visage grave s'épanouit, leurs yeux brillent, leurs jambes vacillent, leur voix s'éraille, et, exténués, à bout d'haleine, ils rompent à regret le cercle qui les retient dans son sein comme s'il avait été tracé par un magicien.

Il me semble inutile de corriger (p. 10) awwalu-n-nási en awwalu insanin, quand nous voyons Moténabbi se permettre une licence dans le genre de hadza-n-nâsi et Abou'lala ne pas craindre de dire hadza-lwara (Chresth. ar. de Sacy, t. III, pp. 44 et 91). De même, il n'est pas

1. M. B. de Meynard a eu tort de faire peser l'assassinat du vizir sur la conscience de Muktadir (Pr. d'or, t. VIII, p, 272); il faut lire Qutila au passif, ce que j'infère des paroles de Maçoudi plus haut (pp. 248-249), des versions citées par Loth dans sa brochure (p. 29) et du récit d'Ibn Etthiqthaqa (v. El-Fachri, éd. Ahlwardt, p. 311), qui emploie exactement la même tournure sans toutefois se ranger à l'opinion de Maçoudi concernant l'avènement au trône d'Ibn ul-Mu'tazz.

avéré qu'il faille (p. 18) écrire ala tara par élif, lam, élif en substituant cet élif final au ya du ms.; la correction pédante des grammairiens l'exige, mais les anciens mss. hébraeo-arabes les plus corrects ont souvent le ya au lieu de l'élif, ce qui montre que, dès avant le xure siècle, la prononciation permettait une transmutation pareille. A mon sens, il est fort intéressant de relever ces inexactitudes orthographiques, qui peuvent jeter une grande lumière sur l'histoire des transformations successives, par lesquelles a passé la langue arabe.

Une inadvertance du correcteur a laissé, à la p. 58, tomber le teshdid du mot 'add, mordre (1. 7). Plus haut (5o 1.) le mot tashawwafat n'a pas le sens que lui prête Loth: « ängstlich emporschaute »; la liqueur géné reuse monte dans le bocal et paraît aux yeux des convives, comme une femme, qui se montre dans ses plus beaux atours. L'expression (6o 1.) watadayyaqat katadayyuqi-l-‘adzrâi n'a pas non plus, je crois, été rendue avec une exactitude satisfaisante par l'expression « und Herzbeklemmung empfand wie die Braut »: si je ne me trompe, le poète a voulu dire que le vin, versé par l'échanson, frappe les parois du verre et semble y chercher un refuge, comme une chaste jeune fille se soustrait aux embrassements et se serre contre le mur dans sa timidité virginale. Loth aurait aussi mieux fait de ne pas rendre luluin ratbin (p. 56) par « von frischen Perlen »; ce n'est pas de la fraîcheur des perles qu'il s'agit, c'est de leur éclat; ne disons-nous pas une pierre de la plus belle eau? Ibn ul-Mu'tazz a en vue des perles de choix.

Il ne nous reste qu'à faire remarquer que la note (p. 55) sur dabbaqa (dont le sens a été depuis recueilli par Lane dans son Dictionnaire) témoigne une fois de plus de l'injuste oubli, auquel le dictionnaire de Biberstein-Kazimirski est condamné par les savants étrangers à la France: dépouillé de tout appareil scientifique et privé, par là, d'un caractère de certitude absolue, il n'en est pas moins précieux à cause de sa plénitude relative et de son format commode pour les recherches; on feint nonobstant d'en ignorer l'existence; il faut espérer qu'on reconnaî tra un jour les services rendus par cet ouvrage, à la fois modeste et utile.

En finissant, nous croyons de notre devoir de signaler les passages des Prairies d'Or, où Maçoudi fait mention d'Abdallah Ibn ul-Mu'tazz: II, p. 147, où nous assistons à une polémique entre lui et un poète persan, au sujet de la préséance d'Isaac entre les enfants d'Abraham; il semble ressortir du texte : « il composa cette qasidah du vivant de son adversaire, or, celui-ci prolongea ses jours au-delà de l'an 300 » — que Maçoudi tient à faire mourir Ibn ul-Mu'tazz au commencement du Iv° siècle; autrement il aurait pu se contenter de la date du poème de son antagoniste (290 de l'hégire). La traduction des 3 vers laisse, je crois, quelque chose à désirer; ne vaudrait-il pas mieux traduire ainsi le 2o hémist. du 1er vers: « Quel est donc ce malheureux, dont on pouvait verser le sang impunément? » la fin du 2o vers gagnerait en énergie,

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