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D'HISTOIRE ET DE LITTÉRATURE

N° 41

9 Octobre

1882

209. STORM, Philologie anglaise.

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Sommaire : 206. CURTIUS et ADLER, Olympie et les environs.- 207. Aristophane, Plutus, p. p. DE VELSEN; les Oiseaux, p. p. BLAYDES. 208. RING, Etudes de vieux latin. 210. COMBES, L'entrevue de Bayonne. 211. SERVOIS, Notice biographique sur La Bruyère. complètes de Des Forges Maillard, p. p. DE LA BORDERIE et R. Kerviler. Le docteur Faust, p. p. ENGEL. Correspondance: Date de la naissance de Fléchier. Chronique. Académie des Inscriptions.

212. Œuvres

213.

206.

Olympia und Umgegend, zwei Karten und ein Situationsplan gezeichnet von Kaupert und Dorpfeld, herausgegeben von E. CURTIUS und F. ADLER, Berlin, Weidmann, 1882, 8°, 48 pages. 4 mark.

Les résultats des fouilles entreprises à Olympie par le gouvernement allemand ont été publiés, année par année, dans un important ouvrage en cinq volumes, intitulé die Ausgrabungen zu Olympia, Uebersicht der Arbeiten und Funde von 1875-81. Un second ouvrage est annoncé où ces résultats, au lieu d'être présentés suivant la succession des découvertes, seront classés dans un ordre systématique, propre à mettre en lumière les faits nouveaux acquis à l'histoire de l'art et des institutions helléniques. En attendant, MM. Curtius et Adler ont cru qu'il serait intéressant d'offrir au public un plan de l'Altis et deux cartes du pays environnant, d'après les levés et les dessins de MM. Kaupert et Dörpfeld. Ces trois planches sont précédées d'un texte explicatif.

Planche 1. Carte d'ensemble de la région d'Olympie au 1/100000. Les données sont celles de la carte de l'Etat-major français; mais une coloration polychrome distingue nettement, à côté des localités modernes, les principaux points de la topographie antique.

Cette carte a pour but de faire comprendre le caractère du pays et d'expliquer son histoire. La notice, due à la plume élégante de M. C., nous décrit rapidement cette contrée que les anciens appelaient Pisatis, les deux grands fleuves, l'Alphée et le Kladeos, qui l'arrosent, leurs bords, riches d'alluvions, et toutes ces hauteurs, dont les pentes, couvertes de verdure, s'abaissent doucement vers la plaine. Cette contrée pittoresque et fertile, d'un abord assez facile du côté de la mer, et d'autre part ouverte, grâce aux vallées qui y débouchent, aux habitants de toutes les provinces du Péloponnèse, semblait préparée par la nature pour devenir le rendez-vous pacifique de la Grèce.

Planche II. Olympie et ses environs immédiats, au 1/125000. La carte et la notice sont de M. Kaupert. Elles sont l'une et l'autre destinées à

Nouvelle série, XIV.

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faire connaitre en détail la topographie de la région. Les niveaux sont indiqués par des courbes, la nature du terrain (vignes, bois, pâturages, grèves, sources) par des signes conventionnels et des teintes plates diversement colorées, les ruines antiques par des traits et des noms en rouge. M. K. signale l'action exercée par les deux fleuves, dont les alluvions combinées, en exhaussant le sol au confluent, ont fini par enfouir les monuments d'Olympie sous une couche de limon de cinq mètres environ. Ces alluvions considérables s'expliquent par la constitution géologique des montagnes voisines et, à ce propos, M. K. renvoie le lecteur à un article du docteur Bücking dans le Compte rendu mensuel de l'Académie des sciences de Berlin (31 mars 1881), Vorläufiger Bericht über die geologische Untersuchung von Olympia.

Planche III. Olympie; état du teraain après la 5o et la 6o campagne de fouilles, au 20 mars 1881. par M. Dörpfeld. Echelle 1/1500. Une coloration jaune clair distingue les parties du sol qui n'ont pas été fouillées de celles qui l'ont été : celles-ci sont laissées en blanc. Dans l'espace déblayé, il était impossible de toujours marquer l'âge relatif des nombreuses ruines découvertes; on s'est contenté des signes suivants : les constructions de la belle époque grecque sont en traits noirs, les monuments plus récents sont ou dessinés avec des hachures ou simplement tracés sans hachures, la place des murs byzantins sont marqués par une ligne en pointillé. Les différents niveaux ont été cotés par comparaison avec le bord supérieur du stylobate du temple de Zeus, et suivant que chacun d'eux est plus ou moins élevé que ce stylobate, le chiffre de la cote, écrit en bleu, est précédé du signe plus ou du signe moins.

M. Adler, qui a rédigé la notice, y fait une courte description des ruines les plus importantes et cherche à orienter le lecteur au milieu de tous ces monuments. Il commence par les constructions situées à l'extérieur de l'enceinte sacrée de l'Altis ou adossées au mur de cette enceinte même, le Gymnase avec les portiques et la palestre qui s'y rattachent, le Bouleutérion, le Léonidaion, le Stade, les Trésors, le Prytanée. Puis il nous conduit dans l'Altis même, nous promène dans cette Agora, autrefois pleine de statues dont les piédestaux seuls subsistent encore, et passe successivement en revue l'autel de Zeus, le Pélopion, le Métroon, l'Héraion, enfin le temple de Zeus. Il termine par quelques mots sur le système ingénieux de canalisation qui permet tait, en utilisant les pentes, d'alimenter les nombreuses fontaines dont l'Altis devait être pourvu, et d'ouvrir aussi à l'excès des eaux une issue vers le fleuve. Cette double catégorie de conduits est figurée sur la carte par des lignes bleues, tantôt simples tantôt doubles, suivant qu'il s'agit de ceux par où l'eau arrive ou de ceux par où l'eau s'en va. Toutes les

1. C'est là qu'a été retrouvé l'Hermès de Praxitèle, dont on peut voir le moulage exposé au musée de sculpture comparée du Trocadéro.

fois qu'il y a lieu, M. Adler prend soin de nous renvoyer, par des indications précises, à la grande publication des Ausgrabungen.

Pour ceux qui n'ont pas eu, comme nous, l'heureuse chance de visiter les travaux d'Olympie, et de prendre par eux-mêmes une impression du pays, cette brochure est un guide excellent, propre à donner de cette région et des fouilles importantes dont elle a été le théâtre, une idée juste et nette.

Jules MARTHA.

207.- Aristophanis Plutus recensuit Adolphus von VELSEN. Leipzig, Teubner, 1881. Un vol. in-8° de vi-85 pages.

Aristophanis Comœdiæ. Annotatione critica, commentario exegetico, et scholiis græcis instruxit Fredericus H. M. BLAYDES. PARS IV, AVES. Halis Saxonum, in Orphanotrophei libraria 1882. Un vol. in-8° de xx-510 pages.

Dans de précédents articles 1, nous avons indiqué quel était le caractère général des deux nouvelles éditions d'Aristophane, publiées à la fois par M. Ad. von Velsen et par M. Fr. H. M. Blaydes; nous n'avons aujourd'hui qu'à examiner quelques points particuliers aux deux pièces qui viennent de paraître, le Plutus et les Oiseaux.

Le texte du Plutus a été constitué par M. A. von V. à l'aide de quatre manuscrits: le Ravennas, le Venetus, l'Urbinas U et le Parisinus A. De toutes les pièces d'Aristophane, le Plutus est celle dont nous avons peut-être le plus de reproductions manuscrites; sans doute, beaucoup de ces mss. ne sont que la copie d'originaux que nous possédons encore; il est donc nécessaire de laisser de côté ces non-valeurs; mais peut-être M. V. est-il allé trop loin dans cette voie, et a-t-il négligé des témoignages qui avaient de l'importance. Il n'eût pas été inutile de connaître les leçons du Laurentianus O, surtout celles de l'Ambrosianus M. Après ce que M. V. avait dit de ce dernier ms. dans la préface des Chevaliers et des Grenouilles, on a peine à comprendre qu'un tel secours ait pu être négligé. Pour les quatre manuscrits dont M. V. nous donne. les leçons, ils ont été été étudiés avec tout le soin désirable; l'apparat critique du Plutus est peut-être un peu restreint, mais il a été dressé avec la même précision, la même rigueur que l'apparat des pièces précédemment publiées; voici les seules observations que nous avons à faire

1. Revue critique, nos du 21 mars, du 9 mai 1881, du 3 juillet 1882.

2. « Is liber diligentissime pictus, gravissimi in constituendis poetæ verbis est momenti utpote qui genuinam Aristophanis manum sæpe servaverit solus cum Ravennate, interdum quamvis raro solus. » Préface des Chevaliers, p. vIII. — « Hune codicem in Ranarum fabula certe e Ravennate non transcriptum esse docent, VV. 201, 208, 274, alii.» Préface des Grenouilles, p. vi. Faut-il conclure de ce dernier passage que, pour le Plutus, l'Ambrosianus dérive directement du Ravennas Cela méritait bien la peine d'être indiqué.

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au sujet des deux mss. que nous avons examinés, ceux de Ravenne et de Venise. Pour le ms. de Ravenne, nous n'avons qu'un passage à signaler: 421, le ms. a άñohóλatov, M. V. donne añoλwλatwv, ce qui n'est probablement qu'une faute d'impression. Pour le ms. de Venise, les endroits où l't muet est omis n'ont pas toujours été exactement relevés. Ainsi : 6, ã, 9, θεσπιωδεῖ, 19, φράσης, — 22, λυπής. Aux passages suivants: 4, xextypévw. 8, hogía. — 40, πebon. Le point final peut-il λοξία. ún. être considéré comme représentant un ? C'est le cas pour le ms. de Ravenne, mais nous ne croyons pas qu'il en soit ainsi pour le ms. de Ve nise.

Plusieurs des conjectures proposées par M. V. méritent d'être signalées : v. 49, « nescio an pro viva scribendum sit épav». Cela est très acceptable, yvwvz: paraît bien n'être qu'une glose qui a fini par s'introduire dans le texte. La conjecture pévot, v. 185, nous semble excellente; le Ravennas porte en cet endroit póvev, les autres mss. póv. Le sens que donne pévot à la phrase est bien préférable, et on comprend qu'à côté de οὗτος ἐπικαθέζηται, ce mot ait pu etre changé en μόνον ου μόνος. — En revanche, la correction wλóv au lieu de wλév, v. 267, nous plait moins; après l'énumération de toutes les misères de Plutus, le mot yo paraît faible; les premiers mots de la phrase ofpa: dè và tòv oùpavév indiquent un défaut moins visible que celui exprimé par le mot zwλég: le mot wλóv offre sans doute quelque difficulté; cf. cependant Chevaliers, 964. La correction du v. 422 est très ingénieuse; l'on écrivait auparavant :

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Σὺ δ ̓ εἴ τίς; ὠχρὰ μὲν γὰρ εἶναί μοι δοκεῖς.

M. V. corrigea d'abord pèv yap en parvás, puis M. Alb. von Bamberg' compléta la correction en mettant & pa au lieu de dypá; on a donc : Σὺ δ ̓ εἴ τίς, ὦ γραῦ; μαινὰς εἶναί μοι δοκεῖς.

Le vers, ainsi corrigé, est certainement plus satisfaisant que la vulgate; je ne sais cependant s'il s'accorde bien avec le vers suivant. Le passage est si désespéré que peut-être vaut-il mieux s'en tenir à ce que dit M. Meineke « Nihil de his omnibus mihi Aristophanes scripsisse videtur præterù d'et tig; cetera quæ frustra viri docti vel explicare vel emendare conati sunt (Velsenus &çà patvàç eïva:) stulti interpolatoris manus adjecit, qui integrum trimetrum requireret ». La correction de isypov en loyvà, v. 544, est très plausible; les copistes ont pu ignorer qu'a était long devant p, ce qui les a amenés à corriger une leçon qu'ils croyaient fautive. Au v. 704, M. V. a renoncé à une conjecture qu'il avait déjà faite et que Meineke avait approuvée :

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1. Nous profitons de l'occasion pour signaler d'autres fautes de ce genre: 145, Névlepog, 477, cet au lieu de det.

2. Symbola philol. Bonn, 1864, p. 413.

3. Alb. von Bamberg, De Ravennate et Venelo Aristophanis codicibus. Leipzig, 1865, p. 4.

4. Aug. Meineke, Vindiciarum Aristophanearum liber. Leipzig, 1865, p. 212.

Αὐτὸς δ ̓ ἐκεῖνος οὔ ; - μα Δί' οὐδ ̓ ἐφρόντισεν.

M. Velsen, dans la présente édition, est revenu à la ponctuation ordi

naire. Parmi les autres conjectures dignes d'être signalées, nous citerons 769, xpɛóv au lieu de éyw,

ῶν τῶν σκευαρίων, etc.

839, οὖν τοῖς σκευαρίοις au lieu de

C'est un gros volume que nous donne M. Fr. H. M. Blaydes; cette édition des Oiseaux a plus de 500 pages in-8° très pleines et très serrées La disposition est la même que dans les précédents volumes; il y a deux sortes de notes, les unes, critiques, au bas des pages, les autres, explicatives, à la fin du volume.

Les notes critiques contiennent les leçons des manuscrits et un relevé des conjectures et des observations faites par les critiques sur les différents passages. M. B. dit qu'il a collationné verbatim et accurate deux des mss. de Paris (les n° 2712 et 2715), et le Venetus 475. Pour le ms. de Ravenne, M. B. dit cette fois : « Passim, non tamen verbatim contuli R.» Nous avons déjà eu l'occasion de montrer quelle valeur il fallait attacher aux collations de M. B.; nous ne reviendrons pas sur ce sujet.

Le relevé des conjectures déjà faites sera très utile; il est malheureusement incomplet, surtout pour ce qui regarde les travaux publiés dans ces dernières années. Ainsi il semble que M. B. n'a pas connu le travail de O. Bachmann, Conjecturarum observationumque Aristophanearum specimen I, Göttingue, 1878. Des conjectures comme celles-ci, Oiseaux, 208, ἔμβαινε; 1169, προσθεῖ au lieu de ἐσθεῖ; 1223, ὁποίοισιν au lieu de molotov, etc., méritaient d'être signalées. L'article publié par M. E. Piccolomini dans la Rivista di Filologia, fasc. V, 1876, Osservazioni sopra alcuni luoghi degli Uccelli di Aristofane, a aussi échappé à M. B.; il aurait pu y recueillir quelques corrections intéressantes.

Quant aux corrections que l'éditeur propose lui-même, ceux qui connaissent M. B. ne seront pas surpris d'apprendre qu'elles sont très nombreuses; il semble cependant qu'il y a cette fois une certaine modération. Le procédé est d'ailleurs le même : tel passage étant altéré, il s'agit de deviner quand même quel est le mot qui pourrait bien aller; c'est une vraie gageure; il est certain que plus on proposera de mots, plus on aura des chances de trouver le bon. C'est un peu comme à la loterie, plus on prend de billets, plus on a des chances pour gagner. Ainsi, au v. 150, nous trouvons huit conjectures pour le même passage, nous en trouvons cinq au v.

177, etc.

1. Nous croyons devoir citer ce passage: « Ipse tentabam óg oux lov, vel boa γ' οὐκ ἰδὼν, vel οὐκ εἰσιδὼν (Aesch., II, 82), vel ὅσον γἰδὼν, vel ὅσα μὴ εἰσιδών, νεὶ ὅσ ̓ εἰσιδών, vel ὅσ ̓ οὐκ ἐμῶν aut ἐμεῖν (modo non valens), vel denique ότιή ; VÀ TOUS ƉEOÙÇ Ötɩ oùx ìòúv ». Après toute cette série de vel, le mot denique, qui vient après le dernier, fait sérieusement plaisir.

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