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Revue critique. (1867, art. 73. J. Tardif, qui était doué d'un esprit patient et pers. picace, s'était attaché à des études variées, ayant pour caractère commun d'offrir des problèmes difficiles à résoudre. Il s'occupa d'abord du déchiffrement des notes tironiennes, et sa thèse sur ce sujet lui valut, en 1850, la première médaille au concours des antiquités nationales. Il passa ensuite à l'interprétation des neumes, et publia sur ce sujet en 1853, dans la Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, un essai fort remarqué. L'œuvre capitale de sa vie devait être une Histoire des institutions politiques et administratives de la France. Une première partie (qui n'est qu'un demi volume de 224 pages) de cet ouvrage a paru l'an dernier (Paris, A. Picard). Elle traite de la période mérovingienne. C'est un travail remarquable par la précision des idées et la concision de l'exposé, non moins que par l'étendue de l'information. J. Tardit s'était aussi beaucoup occupé des langues de l'Inde. Nous ne croyons pas qu'il ait rien publié sur ce sujet.

ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES

Séance du 1er décembre 1882.

L'Académie accepte provisoirement le legs de M. Lefèvre-Deumier (voir la séance précédente). L'acceptation définitive ne pourra avoir lieu qu'après l'accomplissement des formalités légales.

L'Académie se forme en comité secret

A la reprise de la séance publique, l'Académie procède au scrutin pour la désignation de deux candidats aux fonctions de directeur de l'Ecole française de Rome. Sont présentés en première ligne, M. Le Blant, membre de l'Académie; en second ligne, M. Homolle.

M. Léon Renier rappelle qu'il y a douze ans, lors de la découverte de l'amphthéâtre romain de la rue Monge, l'Académie se préoccupa de la conservation de ce monument, le plus ancien de Paris, et que, par un vote unanime, le 8 avril 1870, elle chargea son secrétaire perpétuel d'écrire au préfet de la Seine, pour le prier ce prendre les mesures nécessaires afin de sauvegarder les restes de l'amphitheatre. Les événements de l'année 1870 détournèrent l'attention des autorités sur d'autres sujets, et, malgré le vœu de l'Académie, auquel s'étaient associées un grand nombre de sociétés savantes, la partie de l'amphithéâtre qui avait été découverte fut enfoule sous les bâtiments élevés par la compagnie générale des omnibus. Une autre partie, qui n'a jamais été mise au jour, se trouve sous les jardins d'un immeuble vois.n. Aujourd'hui, un projet, porté à la connaissance du public par des affiches, est mis en avant, pour le percement d'une rue nouvelle, et ce projet menace de destruction cette seconde partie de l'amphithéâtre romain. M. Renier propose à l'Académie de renouveler son vote du 8 avril 1870 et d'adresser des lettres au préfet de la Seine et au conseil municipal, pour demander la conservation de l'amphithéâtre romala de Paris.

MM. Hauréau, Jourdain, Maury, de Rozière, Renan et Ad. Régnier échangent diverses observations. Ces messieurs s'associent unanimement au vou de M. Renier pour la conservation des restes de l'amphithéâtre. Il conviendrait seulement, avant d'agir, d'avoir des renseignements plus précis sur le projet en question, qui n'est qu'imparfaitement connu de l'Académie.

Sur la proposition de M. de Rozière, l'Académie délègue les membres du bureau et M. Léon Renier pour prendre des informations et lui soumettre, s'il y a lieu, une proposition à la prochaine séance.

Julien HAVET.

Le Propriétaire-Gérant: ERNEST LEROUX.

Le Puy, imprimerie Marchessou fils, boulevard Saint-Laurent, 23

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et Aix-la-Chapelle.

Sommaire : 251. R. FOERSTER, Des manuscrits et de l'histoire de la philologie. -252. BOUCHÉ-LECLERCQ, Histoire de la divination dans l'antiquité, IV. — 253. CHATELAIN, Lexique latin-français. 254. DE MIRANDA, Richard de Cornouailles 255. ROGET, Histoire de Genève, IV. — 256. Vaucher, Esquisses d'histoire suisse. 257. PIERLING, La mission de Possevino en Russie. · 258. Alb. DuruY, L'instruction publique et la Révolution.— 259. W. Scherer, Histoire de la littérature allemande, I-VI. — 260. RIBBECK, Ritschl, II. ChroAcadémie des Inscriptions. Société nationale des antiquaires de Société asiatique.

nique.
de France.

251.-R. FORSTER, Zur Handschriftenkunde und Geschichte der Philologie. (Tirage à part du Rheinisches Museum XXXVII, p. 485-495).

Intéresse tous les érudits par une liste générale de tous les catalogues de livres dressés au moyen-âge et connus de l'auteur. Ajouter à cette liste le Catalogue de la bibliothèque de l'abbé Adson de Montier-enDer (992) publié par M. Omont dans la Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, t. XLII.

252.- Histoire de la divination dans l'antiquité, par A. BOUCHÉ-LECLERCQ. Tome IV. Paris, Ernest Leroux. 1882, in-8, 406 pages,

Nous croyons avoir assez indiqué, dans deux articles précédents', la valeur de l'ouvrage de M. Bouché-Leclercq, pour qu'il suffise aujourd'hui de signaler le quatrième et dernier volume, qui traite de la divination italique. L'auteur y étudie successivement les procédés divinatoires des Etrusques, ceux des Latins, des Sabins et des Ombriens, enfin la divination officielle des Romains, dont il conduit l'histoire jusqu'à la fin du règne de Théodose. On y trouvera la même exactitude d'informations que dans les volumes précédents, le même art de grouper et de coordonner les témoignages, le même esprit philosophique qui domine les faits pour s'élever aux idées qui les expliquent.

M. B.-L. a rendu service à la science des antiquités latines, en ajoutant en appendice: 1° les Fastes auguraux — travail qui n'avait été fait par Bardt que pour la période comprise entre 218 et 167; 2o les Fastes du collège des duumvirs, des décemvirs, des quindécemvirs; 3° une

1. Revue critique, nouvelle série, t. VIII (1879), p. 433; t. XIII (1882), p. 301. Nouvelle série, XIV.

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liste d'haruspices. Le volume se termine par un Index général, très complet, qui rendra les recherches faciles.

Ainsi se trouve heureusement achevé cet ouvrage considérable, dont l'utilité est manifeste. La divination a tenu, en Grèce et à Rome, une si large place, que quiconque s'applique à l'étude de l'antiquité classique ne pourra se dispenser d'avoir souvent recours à M. Bouché-Leclercq. Il serait à souhaiter que, pour toutes les parties de l'histoire ancienne, on eût toujours à sa disposition un guide aussi sûr.

P. D.

253.

Lexique latin-français rédigé conformément au décret du 19 juin 1886 à l'usage des candidats au baccalauréat ès-lettres, par Emile CHATELAIN. Paris, Hachette, 1882, 1v-841 p. petit in-8 à deux colonnes. Prix : 5 fr.

Suivant la remarque de l'auteur, il sera peut-être utile aux professeurs et aux philologues de rencontrer réunis, sous un petit volume, tous les mots latins avec l'indication de la quantité. » C'est à ce titre que je signale ce lexique, bien imprimé et rédigé avec grand soin. On trouve corrigées là de vieilles erreurs, comme l'i long si souvent attribué à pisum.

Voici quelques observations sur des détails. Rien ne prouve que l'o soit long dans rumpotinus, ni l'i bref dans cis (la première est toujours longue dans citra, citro). Vilipendo doit avoir la seconde longue et non brève; vili est un ablatif de prix, comme parvi dans parvipendo est un génitif de prix. Le second a d'aliuta peut être marqué bref d'après l'ana logie d'ita. Faleria a proprement l'e bref, c'est pourquoi il alterne avec l'i de Falisci et se transcrit par e dans Paλéptov; l'allongement admis par Rutilius est une licence excusable pour le temps, et d'ailleurs indispeasable au poète. Cilo et d'autres noms propres ont l'i long d'après les inscriptions. Tegillum dans l'exemple de Plaute, Rud. 2, 7, 18, qui est unique, a l'e long comme tegula, et non bref. Nequinont d'Andronicus a l'i long comme prodinunt d'Ennius. Il est inconséquent de noter la longueur par nature dans sceptrum, alors que l'article lustrum confond deux mots dont l'un avait l'u long et l'autre l'u bref.

Profitons de l'occasion pour remarquer que l'o long de praestolor, qui inspirait des scrupules à M. Quicherat dans son Thesaurus, est mis hors de doute par Plaute, Epid. 2, 2, 37.

L. HAVET.

254. Richard von Cornwallis und sein Verhaeltniss zur Kroenungstadt Aachen, urkundlich dargestellt von Armin de MIRANDA. Aachen, Cremer, s. dat. (1880), 36 p. in-8 av. planches.

Richard de Cornouailles, frère du roi Henri III d'Angleterre, fut

élu roi d'Allemagne le 13 janvier 1257, dans les environs de Francfort et couronné, le 17 mai suivant, à Aix-la-Chapelle. Il octroya de grands privilèges à cette ville pour la récompenser du chaleureux accueil qu'elle fit à sa souveraineté, mal vue par tant d'autres Etats de l'empire. Quelques années plus tard, en 1262, Richard fit une seconde apparition à Aix-la-Chapelle et y donna le duché d'Autriche en fief à Ottocar de Bohême. A cette occasion, il fit cadeau de ses insignes royaux à la cité et fit bâtir, soit en entier, soit en partie du moins, l'Hôtel-de-Ville, dont quelques vestiges seulement subsistent aujourd'hui. Tels sont, scrupuleusement résumés, les faits historiques au récit desquels est consacré le travail de M. de Miranda. On voit qu'ils ne prêtent guère matière à des discussions scientifiques, qui d'ailleurs ne seraient pas, je le crains, de la compétence de l'auteur, feuilletonniste et romancier de profession, comme il nous le dit lui-même. Les quelques chartes, tirées des archives de Hamm, Lippstadt, Soëst et Dortmund, contiennent des privilèges accordés par Richard à ces villes, mais ne nous fournissent aucun renseignement nouveau sur le règne de ce souverain. Elles doivent montrer, sans doute, que l'auteur, lui aussi, a pénétré dans les sanctuaires de la science. En somme, travail d'amateur, sans aucune utilité scientifique. Les photolithographies du Rathhaus d'Aix-la-Chapelle sont bien faites.

R.

255.

Histoire du peuple de Genève, depuis la Reforme jusqu'à P'Escalade, par Amédée RoGET. Tome IV. Genève, J. Jullien, 1881, 327 P in-12.

L'ouvrage de M. Roget avance bien lentement mais sûrement, selon le plan tracé par l'auteur, et voici la cinquième fois déjà que nous venons le signaler dans la Revue. Nos lecteurs en connaissent depuis longtemps les mérites. Aussi suffira-t-il de dire ici que ce sixième volume renferme l'historique des années qui s'écoulèrent depuis la paix de Cateau-Cambrésis, en 1559, jusqu'à la paix d'Amboise, signée en mars 1563. C'est donc à peine une période de trois années que le chroniqueur embrasse dans ce nouveau volume. Je dis le chroniqueur, et non l'historien, car il me semble que M. R. se laisse aller, un peu trop peut-être, influencé comme il l'est par la nature de ses sources, à traiter l'histoire à la manière de nos aïeux. A la fin de chaque année, il nous donne les élections municipales, les réceptions de bourgeois, le chiffre des naissances et des décès, etc., détails intéressants à coup sûr pour l'histoire locale, mais qui n'en coupent pas moins d'une façon gênante le fil du récit. Je vois un autre danger à signaler à l'auteur. Il entre, avec les pages que nous annonçons, dans la période mouvementée des guerres de religion en France. Assurément le rôle moral de Genève a été considéra

ble dans l'histoire des huguenots, mais je crois cependant que M. R. fera bien de ne pas s'étendre outre mesure sur tant d'événements directement étrangers à sa ville natale. Il les raconte trop bien pour qu'on puisse lui reprocher bien vivement de nous en donner le récit, mais je me permettrai cependant de souhaiter que, pour les volumes suivants, cette Histoire de Genève se développe un peu moins en dehors de Genève même, sans quoi ce ne seront pas dix ou quinze volumes, ce seront cinquante volumes au moins que M. Roget devra nous fournir encore pour arriver au but qu'il s'est posé lui-même et que nous dési rons si vivement le voir atteindre.

R.

256. Esquisses d'histoire suisse, par Pierre VAUCHER. Lausanne, Mignot, in-8°, vi et 196 pages.

L'histoire des origines de la Confédération suisse et des principaux faits qui s'y rattachent dans les xive et xv° siècles a été renouvelée par les nombreuses investigations dont elle a été l'objet de nos jours. Mais elle formait encore un domaine à part presque exclusivemant réservé aux érudits; les résultats acquis à la critiqne n'avaient pas pénétré dans le public. M. Vaucher a entrepris de les coordonner dans un récit simple et clair et de leur assigner ainsi leur place dans les annales de la Suisse. La difficulté pour lui n'était pas de se rendre maître de son sujet; comme critique, comme champion dans plus d'une controverse, il le possédait entièrement. Mais il voulait concilier, dans la narration, la rapidité et la concision avec une exactitude minutieuse, car sur ce point M. V. ne se contente pas facilement; c'était là la grande difficulté, il l'a surmontée. Ainsi que dans une esquisse bien faite chaque trait est né cessaire, dans son récit chaque phrase a sa valeur et ne pourrait être supprimée sans provoquer une véritable lacune. Nous avons dit le mot: M. V. a tracé des esquisses. Les origines de la confédération, la formation de la confédération des huit cantons, la conquête de l'Argovie, la guerre de Zurich, la guerre de Bourgogne, les troubles qui la suivent sont ainsi esquissés; aucun trait ne manque : non-seulement les faits, mais encore les causes et les effets, les vues générales sont en substance dans ces quelques pages. Dans la seconde partie du volume, M. V. nous fait assister à l'établissement de la réforme à Zurich et aux luttes qui en résultent dans le sein de la confédération; il termine par un « écrit de lecture courante » sur Calvin et les Genevois dans lequel il résume les recherches faites depuis vingt ans sur ce sujet.

Enfin, dans un appendice, se trouvent reproduits et traduits les cinq ou six textes du xve siècle, nécessaires à qui veut se rendre compte de la

formation des traditions nationales suisses.

Tout cela est excellent. L'auteur a écarté tout appareil scientifique

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