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qui se plaît à la guerre, en comparant à baro le bhara védique. Je vois dans zakhshashrem un dérivé de zakhsh=jaksh, avaler. - § 52, M. B. lit atha uruno « pour l'âme » et non athaurunô. Le sens est meilleur; mais le mot râtanâm, offrandes, n'indique-t-il pas qu'il s'agit des prêtres et des offrandes que l'avesta engage à leur faire? Cela est bien dans l'esprit du livre. L'auteur voit dans l'agha daoithri du S 57 une formule magique funeste et considère les mots suivants itha, itha, etc., comme étant cette formule, sans signification réelle. Cela paraît très vraisemblable, vu surtout la gradation des 3 cris de Franrasyan, Paitisha peut aussi venir de pahti kisha, comme le suppose l'auteur.- Vaozirem ou vaozarem, qu'il lit vaozrem, est à ses yeux une forme verbale semblable au sanscrit asrgram. C'est incontestablement un rapprochement ingénieux; mais le mètre ne demande pas la suppression de i (a) et vaz appliqué aux terres ne me paraît pas en place. Mais cette forme am pour an ne nous explique-t-elle pas asháum, yum pour ashâun, yun? Mayao me semblent être les opérations magiques die Wunderthaten», et les Jainis, non point simplement « les femmes, mais des génies femelles, magiciens comme les Yâtus, leurs compagnons au vd. xx, 10, que cite très à propos M. Bartholomae. M. B. voit dans vaĉjo (§ 92) une arme, mais ne dit pas pour quel motif; et rend vaèdhîm par «maniant ».

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En résumé, l'œuvre de M. B. est vraiment savante et contient nombre d'innovations heureuses. Les quelques observations que je me suis permis de faire n'en diminuent nullement la valeur ; ce sont toutes matières à controverse et les diverses opinions se valent l'une l'autre le plus sou

vent.

Je me plais à signaler, en terminant, dans cet écrit de M. Bartholomae une parfaite convenance dans la discussion. On voit que la science n'y perd rien.

C. de HARLEZ.

262.— Alterthum und Gegenwart, von Ernst CURTIUS. Zweiter Band. Berlin, Wilhelm Hertz, 1882. In-8°, 347 p. Prix : 4 mark.

Ce volume est, comme celui qui l'a précédé, un volume de mélanges, composé de discours, de conférences et d'articles', que ni M. E. Curtius ni son éditeur n'ont voulu laisser perdre. Malgré le titre, le présent y tient peu de place ; c'est de l'antiquité, et de l'antiquité grecque qu'il

1. Les discours ont été prononcés, soit dans l'Aula de l'université de Berlin aux jours solennels le dernier en date est celui que M. C. a prononcé le 15 octobre 1881, en prenant possession du Rectorat - soit aux séances publiques de l'Académie des sciences. Les conférences ont été faites devant la Société des sciences de Gættingue, l'Association scientifique et la Société archéologique de Berlin. Enfin les articles proviennent des Preussische Jahrbücher.

2. Une trentaine de pages en trois morceaux : Le régime de paix de l'empereur

est surtout question. Les morceaux, assez variés, qui s'y rapportent, peuvent cependant se ranger en un petit nombre de groupes. C'est ainsi que les trois conférences sur Olympie permettent de suivre facilement l'histoire de la campagne de fouilles entreprise et menée à bonne fin par les savants prussiens, sur les bords de l'Alphée. Un autre groupe est formé par les articles biographiques. On lira surtout avec intérêt le récit des derniers jours d'Otfried Müller, et la notice sur le colonel Leake, rédigée d'après des mémoires de famille, imprimés à petit nombre et non mis dans le commerce 1.

L'histoire religieuse, qui a plus d'une fois attiré l'esprit curieux et pénétrant de M. C., est ici représentée par deux études. L'une, sur le Sacerdoce chez les Grecs, fait surtout ressortir, en quelques pages fermes et brillantes, l'heureuse action qu'a exercée le collège sacerdotal de Delphes. La seconde, plus développée et qui a pour titre : La science des divinités grecques au point de vue historique, mérite une attention particulière. Bien que M. George Perrot en ait donné, il y a quelques années, dans la Revue archéologique, une analyse très fidèle, il ne sera pas inutile d'y revenir; car l'auteur y soulève et essaie d'y résoudre une question de méthode des plus importantes.

M. C. reproche, et avec raison, à la méthode comparative d'avoir borné ses investigations aux peuples de la famille arienne, sans tenir compte des influences qu'ont subies les Hellènes, depuis le jour où ils sont entrés en relations, directes ou indirectes, avec les Sémites 3. On: eu tort, dit-il, d'attribuer aux conceptions religieuses la même persistance qu'à la langue. En fait, nulle religion antique n'a pu se soustraire à l'action des cultes voisins, quand ces cultes frappaient vivement les yeux et l'imagination. Ce qui est arrivé en Perse où l'on voit, sous Artaxercès Memnon, s'introduire dans la religion officielle, à côté du grand dieu iranien Ahura Mazda, la déesse sémitique Anahit, est arrivé nécessairement ailleurs, et à des époques très reculées. Nul ne conteste, par exemple, que le culte d'Aphrodite ait été importé de bonne heure en Grèce par les Phéniciens. Mais Aphrodite est-elle la seule étrangère de l'Olympe? Les divinités orientales n'ont-elles suivi d'autres routes que celles de Cypre et de Cythère pour aborder aux côtes de Grèce? Grace aux récents progrès de l'assyriologie, on commence à mieux connaître la nature de la grande divinité féminine des religions sémitiques, de celle qui s'appelait Annat en Chaldée, Bélit ou Mylitta à Babylone, Istar en

Guillaume (22 mars 1871). — Frédéric II et les arts plastiques. ment de l'Etat prussien d'après les analogies de l'histoire ancienne.

Du développe

1. Brief memoir of the life and writings of the late lieutenant-colonel W. Martin Leake, London, 1864. For private circulation only.

2. T. XXX (1875), pp. 408-414.

3. M. C., qui cite Gerhard et Welcker, paraît oublier qu'il y a plus de vingt ans, M. Alfred Maury avait consacré à l'étude de ces influences asiatiques la plus grande partie du troisième volume de son Histoire des religions de la Grèce.

Assyrie. Or, si l'on trouve en Arménie, en Phrygie, dans le Pont, sur le sol de peuples ariens, des traces certaines du culte de cette divinité, est-il admissible que cette transmission se soit arrêtée sur les confins des tribus grecques établies au bord de la mer Egée? Tout le long de cette côte, s'élevaient des sanctuaires de divinités féminines qui, malgré les changements de formes et de noms que les Grecs leur ont imposés, représentent toutes, d'après M. C., la même conception: celle de la déessenature, mère et nourrice féconde des êtres. Ce type divin, originaire de la Chaldée ou de la Babylonie, a gagné de proche en proche l'Assyrie, les provinces centrales et les côtes d'Asie-Mineure; il a franchi la mer pour venir en Grèce. Et M. C. conclut que les principales déesses de l'Olympe, Aphrodite et Héra, Athèna et Artémis, Déméter et Corè, ne sont que les formes variées, diversifiées par le génie hellénique, de ce type fondamental.

Cette conclusion, qui sera peut-être un jour démontrée vraie, est-elle suffisamment justifiée dès aujourd'hui par les faits? Il nous a paru que M. C. apporte à l'appui de sa thèse plutôt des indices que des preuves et ces indices ne sont pas tous d'égale valeur.

L'auteur voulant établir que le culte de la déesse du Sipyle a été importé très anciennement en Grèce, prétend que « dans le Péloponèse on connaissait les plus anciens sanctuaires de Cybèle et qu'on savait qu'ils avaient été fondés par les Tantalides ». Le texte unique de Pausanias auquel se refère M. C. n'a pas la portée qu'il lui prête. Pausanias (III, 22) dit simplement : les habitants d'Acriae assurent que leur statue de la mère des dieux est l'image la plus ancienne de cette déesse qui soit dans les sanctuaires du Péloponèse (du Péloponèse seulement) car les Magnésiens du Sipyle en possédent une qui est la plus ancienne de toutes et qu'ils attribuent à Brotéas, fils de Tantale. Est-il possible, je le demande, de déduire logiquement de ce texte que ce sont les Pélopides qui ont introduit en Grèce le culte de la Grande Mère? Faut-il même en croire, sur la haute antiquité de cette image, l'amourpropre local des gens d'Acriae?

On conviendra bien volontiers, avec M. C. que l'Artémis éphésienne et l'Héra samienne offrent de remarquables analogies avec la déessemère de l'Assyrie. Mais le type divin d'Athèna n'est-il qu'une variante de celui de la déesse asiatique? Pour le prouver, M. C. accumule des raisons qui ne sont pas toutes convaincantes. Faut-il attacher, par exemple, quelque importance à ce fait que certains sanctuaires d'Athènes étaient situés dans des terrains marécageux (p. 62)? A Marathon, sans doute, le temple d'Athèna était voisin d'un marais; mais à Sunium, à Egine, à Athènes et ailleurs, ses sanctuaires s'élevèrent sur un terrain sec ou même sur le rocher. Ce n'est point là un argument. M. C. essaie ensuite de prouver que chez Athèna, le caractère antique et pri

1. P. 58.

mitif de mère ne s'est pas complètement effacé, bien que celui de vierge soit devenu prédominant. L'assertion est assez nouvelle pour n'être pas acceptée sans discussion. « Athèna, nous dit l'auteur (p. 63), était la mère nourricière de la jeunesse attique, une déesse du mariage et des phratries. A Athènes, à Elis, et ailleurs, elle était honorée sous le titre de mère ». A cela on peut répondre qu'Athèna est en rapport avec les enfants, en tant qu'elle est Athèna-Nikė, la victoire qui procure la paix et assure ainsi la libre croissance de la jeunesse ; qu'elle ne préside nullement au mariage, car, si, à Trézène, les jeunes filles, avant de se marier, lui consacraient leur ceinture 2, cette offrande s'adressait évidemment à la déesse-vierge qui avait jusqu'alors protégé leur virginité, et non à une déesse de l'hymen '; qu'Athèna est une déesse parpia en vertu simplement de son caractère de déesse Poliade; enfin, que si Athéna était surnommé Mýtop à Elis à Elis seulement, quoi qu'en dise M. C. c'est là un fait isolé, l'Athèna-Mèter d'Elis pouvant d'ailleurs se résoudre, comme le veut Welcker, en une Athèna-Nikė, κουροτρόφος.

-

Un fait plus grave est celui-ci. Sur les monnaies d'Athènes, le croissant de la lune est, avec la chouette, le symbole constant d'Athèna. Or, ce symbole est un des signes caractéristiques de la déesse asiatique de la nature. Le rapprochement ne saurait être contesté, et, puisque le croissant lunaire des monnaies athéniennes n'a pas été expliqué jusqu'ici, M. C. est dans son droit quand il s'en fait un argument en faveur de sa thèse. La lune, dit-il, était le symbole de la fécondité de la nature, d'après ce préjugé accrédité chez les anciens que les nuits de clair de lune sont abondantes en rosée et favorisent la végétation des plantes. Nous n'y contredisons pas; mais c'est là une interprétation, contestable comme la plupart des interprétations. Peut-être la lune et le hibou d'Athèna permettent-ils simplement de conclure que la déesse était en rapport avec la nuit et les phénomènes nocturnes.

Ces objections de détail ne nous empêchent pas de reconnaître que l'étude de M. C. abonde en vues ingénieuses et en curieux rapprochements qui, s'ils n'entraînent pas la conviction, forcent du moins à la réflexion ceux qui ne peuvent accepter sa thèse tout entière. M. C. pose d'ailleurs très nettement le problème qui reste à résoudre, à savoir quelles étaient les conceptions religieuses des Grecs avant leurs rapports avec les peuples sémitiques, et il indique la méthode à suivre pour obtenir de ce problème une solution, qui ne sera sans doute jamais.

1. Cf. Eirènè, xoupotpóços.

2. Pausan., II, 33, 1.

3. On trouve, il est vrai, citée chez Gerhard et chez Welcker, une Athèna yeveting qui, d'après son nom, serait en rapport avec la génération. Vérification faite, cette épithète ne se rencontre que chez un écrivain anonyme publié jadis par Creuzer dans ses Meletemata, et encore la lecture du mot n'est-elle pas certaine.

qu'approximative. Il faudra procéder par voie d'élimination, rechercher et découvrir tous les éléments assyriens et phéniciens qui se sont introduits dans la religion hellénique. Ensuite, mais seulement ensuite, l'étude comparée des plus anciens monuments de la race arienne permettra peut-être de dresser l'inventaire du patrimoine religieux propre aux Hellènes. La méthode est excellente; l'application, à ne s'en tenir même qu'à la première partie de la tâche, fort difficile. Malgré les progrès de nos connaissances dans le domaine de l'art et des religions de l'Asie, il est permis de croire qu'il est encore trop tôt pour écrire cette histoire des origines asiatiques de la religion grecque, dont M. Curtius n'a retracé qu'une vive et courte esquisse.

P. DECHARME.

263.

Antoine de Bourbon et Jeanne d'Albret, suite de Le mariage de Jeanne d'Albret, par le baron Alphonse de RUBLE. T. II, Paris, Labitte, 1882. Grand in-8 de 506 p.

Déjà deux fois de suite je me suis ici trop étendu sur le mérite de l'ouvrage de M. de Ruble 1, pour que, négligeant les répétitions, je ne me contente pas de dire que l'auteur reste toujours égal à lui-même, et d'indiquer brièvement le contenu du troisième volume de l'histoire de Jeanne d'Albret. Ce volume contient le récit des événements accomplis depuis la mort de Henri II jusqu'à la mort de François II (10 juillet 1559-5 décembre 1560), événements parmi lesquels le nouvel historien s'est surtout occupé du mariage d'Elisabeth de Valois avec Philippe II, de la conjuration d'Amboise, et des progrès de la Réforme en Béarn et en Guyenne. Sur ces divers points, M. de R. a multiplié les plus exacts renseignements, tirés parfois de nos vieux annalistes, de Belleforest, par exemple, mais surtout tirés des documents inédits des archives nationales et de la Bibliothèque nationale.

En ce qui regarde le mariage d'Elisabeth de Valois, la monographie consacrée à cette princesse par le marquis Du Prat est complétée de la manière la plus heureuse (pp. 64-94 ). Le tableau de la conjuration d'Amboise n'avait pas encore été retracé avec autant de fidèles développements. A tout ce que l'on savait déjà sur ce dramatique épisode du règne de François II, M. de R. a su ajouter bien des particularités nouvelles, et, à l'a1. No du 1er septembre 1877, pp. 120-124 et no du 1er mai 1882, pp. 347-351. 2. M. de R. refuse d'attribuer à la fille de Catherine de Médicis (p. 79) les vers que le marquis Du Prat n'a pas hésité à publier sous le nom de la future reine d'Espagne. Voir (pp. 70-71) d'intéressantes observations sur les portraits espagnols de Philippe II et d'Elisabeth.

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3. Il serait injuste de ne pas rappeler qu'un excellent travailleur, trop tôt enlevé aux sciences historiques, M. Charles Paillard, avait donné à la Revue historique 1880) une étude très neuve, très importante sur la conjuration d'Amboise. M. de R. n'a pas manqué de citer et de louer les recherches de son devancier (pp. 159, 188, etc.)

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