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intitulé Documents inédits pour servir à l'histoire de la ville de Dax (pp. 5-18); le premier de ces documents est une notice sur Dax, rédigée en 1568 par l'archéologue gascon André de la Serre; les autres documents sont des lettres relatives à l'histoire de Dax et écrites de 1740 à 1751 par divers personnages; quelques-uns qui ne méritaient pas d'être intégralement reproduits, ont été analysés par l'infatigable savant. M. E. DUCÉRÉ publie le commencement d'un travail sur l'artillerie et les arsenaux de la ville de Bayonne (pp. 19-35); son art. forme le chapitre 1 de cette étude et a pour titre : les arsenaux bayonnais jusqu'à la conquête de 1451 (par Dunois et le seigneur d'Albret). - M. A. COMMUNAY, après une rapide exposition de la situation générale du royaume de Navarre, communique un document relatif à l'Invasion du Béarn par Mongonmery (pp. 36-44) et au massacre de Navarreinx. Sous le titre Un hercule gascon (pp. 44-46), M. Ch. DUPRÉ reproduit, d'après le n° de novembre 1710 du Mercure de France, deux tours de force accomplis par le mousquetaire Bassabat. Le fascicule se termine par une question : « A quelle époque Bayonne prit elle pour devise les mots nunquam polluta et à quelle occasion? » et par les Preuves de la noblesse de Théophile-François de Navailles, agréé pour être reçu page du roi dans la grande écurie (pp. 49-56). La « Revue historique du Béarn et de la Navarre », publiera ainsi les preuves produites par les vieilles familles nobles de ces deux provinces devant les généalogistes d'Hozier (cabinet des titres de la Bibliothèque nationale, section des manuscrits); cette publication ou ce nobiliaire se subdivisera en trois parties: I. Les pages de la grande et de la petite écurie. II. Les demoiselles de Saint-Cyr. III. Les gentilshommes admis aux écoles militaires. Ce recueil est certainement une œuvre sérieuse; nous lui souhaitons d'être durable et faisons des vœux pour son succès. Il paraît tous les mois, en une brochure de 56 pages in-8°, et forme, à la fin de l'année, un volume de 700 pages environ (prix par an : 18 francs pour les huit départements: Basses-Pyrénées, Hautes-Pyrénées, Landes, Gironde, Lot-et-Garonne, Tarn-et-Garonne, Gers et Haute-Garonne; 20 francs pour le reste de la France; tous les abonnements partent du mois de juillet; les communications concernant la rédaction et l'administration doivent être adressées au directeur de la Revue, M. A. Communay, à Bayonne, rue Bourg-Neuf, 60).

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M. Ch. SCHMIDT vient de publier un excellent ouvrage, rempli de faits intéressants et d'informations neuves, sur les plus anciennes bibliothèques et les premiers imprimeurs de Strasbourg (Zur Geschichte der aeltesten Bibliotheken und der ersten Buchdrucker zu Strassburg, C. F. Schmidt [Fr. Bull.]. In-8°, 200 p.). L'ouvrage, dont l'exécution typographique mérite d'ailleurs les plus grands éloges, comprend, comme le titre l'indique, deux parties: 1o Les livres et les bibliothèques à Strasbourg au moyen âge (Bücher und Bibliotheken zu Strassburg im Mittelalter, pp. 1-74); cette première partie avait déjà paru en français dans la Revue d'Alsace sous le titre : Livres et bibliothèques à Strasbourg au moyen áge (1877); on a prié M. Schmidt de publier une traduction allemande de ce travail, et le savant strasbourgeois a préféré faire lui-même cette traduction qui lui offrait l'occasion d'ajouter quelques détails nouveaux. 2o Les imprimeurs de Strasbourg avant 1520 (Die Strassburger Buchdrucker vor 1520, pp. 75-162); cette partie, entièrement biographique, renferme beaucoup de renseignements précieux, tirés de documents disparus avec l'ancienne bibliothèque de Strasbourg durant le bombardement de la ville. En outre, un chapitre qui sert d'appendice à ce beau volume est consacré à l'histoire peu connue, empruntée, elle aussi, à des documents manuscrits, de la fondation de la bibliothèque, qui devint au xvi° siècle celle de l'université protestante, et plus tard celle du séminaire protestant; «< aucun Strasbourgeois n'a oublié comment elle a péri, dit M. Schmidt, et j'ai regardé comme un devoir pieux de raconter son origine ». (Die ehmalige Biblio

thek der Strassburger hohen Schule im ersten Jahrhundert ihres Bestehens, pp. 163– 298). Un de nos collaborateurs reviendra plus amplement sur cette publication.

SOCIÉTÉ NATIONALE DES ANTIQUAIRES DE FRANCE

Séance du 21 juin.

M. E. Muntz lit une note sur le tombeau du pape Benoît XII, à Notre-Dame d'Avignon. Ce tombeau, dont il n'existe ni gravure, ni photographie, contient, sous un dais surmonté de nombreux clochetons, la statue couchée du pape mort. Des comptes trouvés par M. Muntz dans les archives du Vatican (années 1342 et 1343) prouvent qu'il a été fait par un imagier parisien jusqu'ici inconnu, maître Jean Lavenier. Tandis que les peintres employés par les papes d'Avignon étaient presque tous des Italiens, les architectes et les sculpteurs, dont ils se servaient, étaient le plus souvent des Français; il y a là une preuve de la supériorité de la France, au xive siècle, dans l'architecture et la sculpture.

M. d'Arbois de Jubainville présente quelques observations sur le mot celte (en latin celta, en grec Keλtog). Glück a fait venir celta d'une racine cel qui a le sens d'élever, et qui se trouve en latin dans cel-sus, ex-cel-lo, col-lis, en grec dans Koλ-wvog, Koλ-opwv. Mais il n'a pu prouver l'existence de cette racine dans la langue celtique, Or, dans un éloge de saint Columban écrit par un clerc irlandais qui est mort en 1106, on trouve le mot celthe, avec le sens de « faîte »; dans une vie de sainte Brigitte manuscrit du xive siècle, le même mot désigne le comble d'une église; enfin, dans un glossaire irlandais du xvIe siècle, il est donné comme adjectif, avec le sens de haut, grand, noble. Clethe suppose une forme ancienne clet-ios, qui ne diffère de celta ou kel-tos que par une méthathèse. Celte signifie donc bien haut, grand, noble; M. d'Arbois de Jubainville ajoute que, dans le même éloge de saint Columban, on trouve l'adjectif Nertmar « grand par la force » c'est la forme irlandaise du nom propre gaulois Nertomarus, connu par plusieurs inscriptions latines.

ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES

Séance du 7 juillet 1882.

M. le secrétaire perpétuel donne lecture d'un décret du président de la République, en date du 30 juin, par lequel est approuvée l'élection de M. Sénart, en qualité de membre ordinaire, en remplacement de M. Guessard. M. Sénart est introduit et prend place.

M. Gaston Paris fait connaître le jugement du concours des antiquités de la France pour 1882. La commission décerne trois médailles de cinq cents francs et six mentions honorables, ainsi qu'il suit :

I médaille : M. Jules Guiffrey, pour son livre sur la Tapisserie en France; 2 médaille: MM. Héron de Villefosse et Thédenat, Cachets d'oculistes romains, I;

3' médaille M. Ch. Kohler, Étude critique sur le texte de la Vie latine de sainte Geneviève de Paris;

I mention M. Héron, Œuvres de Henri d'Andeli;

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2 mention: M. Charles Molinier, l'Inquisition dans le midi de la France;

3e mention M. Perroud, Les Origines du duché d'Aquitaine;

4 mention M. de la Chauvelays, Les armées des ducs de Bourgogne;

5e mention: M. de Fierville, Documents sur Philippe de Commynes;

6e mention: M. d'Hermansart, Les Corporations de Saint-Omer.

M. Charles Nisard commence la lecture d'un mémoire sur deux scandaleux attentats à la propriété littéraire au xve siècle.

M. Clermont-Ganneau met sous les yeux des membres de l'Académie une petite figurine d'un bronze trouvé à Beyrouth. Cette statuette, d'un travail qui, sans être irréprochable, ne manque pas d'élégance, représente une femme entièrement nue, coiffée d'un diadème en forme de croissant renversé, appuyée sur la jambe droite, la main droite abaissée comme pour toucher le pied gauche. Le bras gauche est étendu et la main s'appuyait sur un objet qui est aujourd'hui séparé de la statuette, mais qui a été retrouvé aussi et qui fait maintenant partie d'une collection particulière, autre que celle à laquelle appartient la figurine. M. Clermont-Ganneau a vu cet objet et en présente la photographie. C'est une grande rame ou un gouvernail, sur lequel on lit une inscription en quatre lettres phéniciennes, qui signifient : « Aux Sidoniens», ou « Des Sidoniens ». C'est l'inscription ordinaire des monnaies de Sidon. On ne saurait hésiter, dit M. Clermont-Ganneau, à reconnaître dans cet ensemble la déesse même des Sidoniens, s'appuyant sur l'attribut qui caractérise cette divinité essentiellement maritime. Ce monument précieux nous donne donc une image de l'Astarté sidonienne, telle que se la figuraient ses adorateurs à l'époque des Séleucides. La déesse est ici habillée ou plutôt déshabillée à la grecque. Plus anciennement, elle se serait sans doute présentée à nous sous des formes égyptiennes ou assyriennes; car les Phéniciens n'ont jamais eu d'art en propre, ils ont toujours suivi, en fait de plastique, la mode régnante, et la mode variait suivant la politique qui prévalait.

M. Aubé termine la lecture de son mémoire sur Polyeucte. Il conclut qu'il y a lieu de croire à la réalité des principaux traits de la légende de Polyeucte, qu'on doit notamment considérer comme historique : « les noms des personnes, Néarque, Polyeucte, Félix et Pauline, que l'auteur des Actes n'a pas inventés, non plus que leur condition sociale et les liens d'amitié ou de parenté qui les unissaient; l'édit de Valérien, que nous connaissons par d'autres témoignages, l'obéissance de la plupart des chrétiens devant ses menaces et au contraire l'éclat de foi dans l'âme généreuse de Polyeucte...; le renversement des statues païennes, les efforts de Félix pour sauver son gendre, et l'amener à faire amende honorable, l'intervention vaine de Pauline et de ses enfants, la condamnation de Polyeucte et son exécution par le glaive. Au total enfin, dit M. Aubé, la tragédie de Corneille « repose sur un fond parfaitement historique. "

Julien HAVET.

Le Propriétaire-Gerant: ERNEST LEROUX.

Le Puy, typ. et lith. Marchessou fils, boulevard Saint-Laurent, 23

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Sommaire 149. BLOOMFIELD, As final devant les sonores

en sanscrit. 150. ROCQUAIN, La papauté au moyen-âge. 151. MOGUEL, La vie et les œuvres de Calderon. 152. Poux, Etude sur les œuvres inédites et sur la correspondance de Dusevel. Chronique. Société nationale des antiquaires de France. — Académie des Inscriptions.

149. — Final AS before sonants in Sanskrit, by Maurice BLOOMFIELD. Johns Hopkins University. Reprinted from the American Journal of Philology, vol. III, No 1. Baltimore, 1882. 21 p. in-8°.

Si courte que soit cette brochure, je crois devoir m'étendre sur les circonstances qui la rendent digne d'attention.

On sait qu'en sanskrit l'e et l'o brefs des langues européennes ont pour équivalent un a (pévos est en sanskrit manas). Par suite, les sons e bref, o bref manquent à l'alphabet; il y a bien un é et un ô, mais ils servent à noter des longues issues de la contraction de deux voyelles (ai, au) à une époque relativement récente, c'est-à-dire des sons non primitifs. Cet état de chose fit croire à Bopp et, jusqu'à ces dernières années, à tous les linguistes, que l'o et l'e n'avaient point existé à l'époque de l'unité ario-européenne; que pévos provenait d'un manas ario-européen, ne différant pas du manas sanskrit. C'était le contrepied de la vérité. C'est pévog qui est le type primitif; le sanskrit a changé e et o en a, le grec n'a point eu à changer a en e et o.

Ce retournement de la doctrine est aujourd'hui admis de tous, mais tous ne l'expriment pas avec netteté. Par une concession bizarre à la religion surannée du sanskrit, ceux qui firent le plus pour démontrer le caractère récent de son vocalisme lui empruntèrent une notation des voyelles primitives. Au lieu d'écrire la forme ario-européenne: menos, ils l'écrivaient mana2s, sous prétexte que la première voyelle n'avait peut-être pas exactement la même nuance de timbre que l'e, ni la seconde la même que l'o. A quel grimoire pourrait aboutir une pseudo-algèbre de ce genre si on la généralisait! Celle-ci, outre qu'elle entretenait des idées vagues, contribuait à rendre la phonétique historique moins abordable aux grammairiens qui n'ont pas le temps d'apprendre sérieusement le sanskrit. Elle était née de plus d'une cause: faiblesse à l'égard d'une ancienne routine, illusion d'une précision mathématique apparente. Elle venait surtout de ce que la démonstration de la vérité n'avait pas été complète. Tandis que les langues d'Europe faisaient voir sous un jour direct le vocalisme ario-européen, le sanskrit n'en avait gardé que des reflets

Nouvelle série, XIV.

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malaisés à saisir. Il confondait, dans le parfait dadarça, les deux voyel. les que le grec distingue dans décope. Dans le parfait cakára (il fit), il distinguait bien l'e du redoublement et l'o de la racine, mais d'une façon obscure; l'e devenait a bref et palatalisait la consonne précédente, l'o devenait á et laissait la consonne intacte: combien les formations tétpote, πέπονθε, λέλοιπε sont plus nettes! Ainsi le sanskrit portait des traces de ses infidélités au vocalisme originel, mais il les laissait à peine transparaître. En vain ses accusateurs le convainquaient par les témoignages des autres idiômes et par ses propres incohérences : ils plaidaient comme si intérieurement il leur restait un doute. Le sanskrit n'avait pas avoué.

Il fallait, pour en finir, trouver sur le sol asiatique quelque souvenir direct de l'e et de l'o. Cela touchait d'abord la science pure, pour qui toute bribe de vérité est un κτήμα εἰς ἀεί. Mais c'était un point autrement grave pour la vulgarisation. L'e et l'o sont des voyelles importantes. Elles sont plus employées que les autres; en outre, elles constituent les pièces du plus curieux des mécanismes ario-européens : ce sont elles que la loi de l'ablaut fait alterner dans la flexion (péno, tétρona) et dans la dérivation (pén, τрóños; tego, toga). Tant qu'on s'est trompé sur leur date, on était forcé de ne voir pévos qu'à travers le sanskrit manas, dédopu à travers dadarça pour regarder le grec et le latin, on mettait des lunettes hindoues. Cette nécessité fermait la grammaire historique à une partie du public. La théorie nouvelle facilite merveilleusement l'enseignement de cette science. Elle invite, dans les cas les plus importants. à mettre le grec au premier plan de l'exposition; le sanskrit, réduit à une intervention minima, ne rebute plus un étudiant non orientaliste. Seulement, si l'on ne veut pas perdre ce fruit du progrès de la science, il faut parler chrétien (j'entends écrire menos et non ma,na2s). Et si en parlant on veut se sentir à l'aise, il faut avoir fait confirmer les témoigna ges des langues d'Europe, en bonne et due forme qui coupe court à toute subtilité et à tout grimoire, par des témoignages neis et clairs du sanskrit, par des exemples sanskrits de l'e et de l'o primitifs. C'est cette pensée qui me portait à écrire, il y a trois ans : « Le sanskrit... semble ailleurs avoir gardé quelques vestiges du timbre même de l'e et de l'o. Je veux parler des formes où un é long ou un ô long représente une ancienne syllabe as, c'est-à-dire tantôt es et tantôt os. Le nominatif de la seconde déclinaison était en os: grec anos (cheval), latin equus et anciennement equos. Or, le sanskrit emploie devant certaines lettres le nominatif açvas (cheval), mais, devant certaines autres lettres, il dit, avec un ô, açvô. Le verbe être contenait la syllabe es : grec èstí, latin est, il est. Or, le sanskrit dit à l'impératif, avec un ê, êdhi (sois) 1. »

La brochure de M. Maurice Bloomfield est une étude détaillée des for

1. Supplément au Journal de Genève du mardi 25 février 1879, verso, col. 3 (compte-rendu du livre de M. Ferdinand de Saussure, Mémoire sur le système primitif des voyelles...).

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