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Voltaire.

Voltaire.

**

*

Im dreizehnten Bande der von Beaumarchais bes sorgten Ausgabe seiner sämtlichen Werke findet man nicht weniger als 114 Episteln von diesem so fruchtbaren Dichter, unter welchen einige treffliche Meisterstücke in ihrer Art sind. Die folgende ift eine der berühmtesten, und, wie in der gedachten Ausgabe bemerkt wird, au Mademoiselle de L damals Frau Marquise de G **, gerichtet. Sie wurde dadurch veranlaßt, daß ihr Schweizer Voltaire'n den Besuch bei ihr verweigerte, den sie vor ihrer Verheirathung oft von ihm angenommen hatte. Als er im J. 1778 wieder nach Paris kam, besuchte er sie, als Witwe, und, gleich ihm, über achtzig Jahr alt. Ueber diesen Besuch sagte er zu feinen Freunden: Ah! mes amis, je viens de paffer d'un bord du Cocyte à l'autre. Eine sehr glückliche Uebersetzung

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dieses Briefes findet man in Hrn. Gotter's Gedichten, Th. I. S. 16 ff.

EPITRE DES VOUS ET DES TU.

1

Philis, qu'eft devenu ce tems,
Où dans un fiacre promenée,
Sans laquais, fans ajustement,"
De tes graces feules ornée,
Contente d'un mauvais fouper,
Que tu changeois en ambrofie,
Tu te livrois, dans ta folie,
A l'Amant heureux et trompé,
Qui t'avoit coníacré fa vie?
Le Ciel ne te donnait alors,
Pour tout rang et pour tous tréfors,
Que les agréments de ton âge,
Un coeur tendre, un efprit volage,
Un fein d'albâtré et de beaux yeux.
Avec tant d'attraits précieux,
Helas! qui n'eut été friponne?

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Et

Voltaire. Tu le fus, objet gracieux;
que l'amour me le pardonne,
Tu fçais que je t'en aimais mieux!

Ah! Madame, que votre vie,
D'honneur aujourd'hui fi remplie
Diffère de ces doux inftans!
Ce large Suiffe à cheveux blancs,
Qui ment fans ceffe à votre porte,
Philis, eft l'image du tems,
Il femble qu'il chaffe l'efcorte
Des tendres amours et des ris;
Sous vos magnifiques lambris
Ces enfans tremblent de paroître.
Hélas! je les ai vû jadis,
Entrer chez toi par la fenêtre,
Et fe jouer dans ton taudis.

Non, Madame, tous ces tapis

Qu'a tiffu la Savonnerie, *)
Ceux les Perfans ont ourdis,
que

Et toute votre orfévrerie.

Et ces plats fi chers que Germain **
A gravés de fa main divine,'"
Et ces cabinets où Martin ***)
A furpaflé l'art de la Chine;
Vos vales Japonois et blancs,
Toutes ces fragiles merveilles;
Ces deux luftres de diamans
Qui pendent à vos deux oreilles;
Ces riches carcans, ces colliers,
Et cette pompe enchantereffe,
Ne valent pas un des baifers
Que tu donnois dans ta jeuneffe.

*) Manufacture de tapis.

**) Excellent orfèvre.

***) Fameux verniffeur.

von Ba r.

Georg Ludwig von Bar, ein deutscher Freiherr aus 、 dem Osnabrückischen, geb. ums J. 1701, ~gest. 1767 auf seis nem Gute Barenau, als Domsenior zu Münden, und Erbs Landdroft des Stifts Osnabrück. Unter seinen Schriften find Die Epitres Diverses fur des sujets différens am bekanntesten, wovon man auch eine Lieberkühnische Uebersehung in sehr mittelmäßigen Versen hat. Es sind vier und zwanzig poetis sche Briefe, in Boileau's Manier, obgleich nicht ganz in feinem Geiste, und noch weniger in feiner glücklichen Versis fikation, meistens an erdichtete Personen gerichtet, deren Charaktere aus Romanen und Schauspielen, vornehmlich den molierischen, bekannt sind.

EPITRE A HARPAGON,

von Bar.

Ne crains plus, Harpagon, les Momus indiscrets,

Le fiècle férieux rend les Railleurs muets.
Nos moeurs font en effet telles, que l'Avarice
Se trouve une Vertu, loin d'être encore un Vice;
Le Cenfeur le plus rude en toi va respecter
Des mortels, qu'un Démon auroit peur d'irriter.
A voir comme en rampant l'humaine Créature,
Pour fe gorger de biens, fupporte la torture,
On diroit que l'Argent effaçant tout péché,
L'homme achete le Ciel ainfi qu'un Evêché.
Pouvons nous mieux prouver quel efprit nous do-
mine,

Qu'en infpirant d'abord l'amour de la lézine
Aux êtres nés de nous, afin d'éteindre en eux
Ce tendre naturel qui les rend généreux?
Le Pere ofe à fon fils impofer la fottife

De traîner fes beaux jours en Noble de Venise.
S'il penfe que le Ciel n'a mis entre fes mains
Des biens que pour en vivre, et fervir les Humains,

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von Bar.

1

A nos yeux devorans, c'est un prodigue infigne;
Les grands de leur faveur le fuppofent indigne.
C'est un fait fi connu, qu'on a vu plus d'un Fat
Ladre par politique, et par prudence ingrat.
Sans doute, pour pouvoir obtenir quelque office,
Il faudra faire enfin des preuves d'avarice,
Comme, en certains Climats, le Noble criminel
Fait des preuves d'orgueil pour vivre de l'Autel.
La fortune autrefois favorifoit l'Audace;
Elle eft folle aujoud'hui de l'Animal tenace.
A t-elle des trefors? elle court les cacher

Chez le dragon qui veille, et qui n'ofe y toucher.
Nous trouvons dans l'Avare un mérite funefte,
Mérite qu'on cajole autant qu'on le détefte.
Vous voit-on fort dans l'art d'inventer des impôts,
Qui rongent fourdement le peuple jusqu'aux os?
Ce grand talent fuffit; votre fortune eft faite.
Comme on croit qu'un coeur dur marque une bon-
ne tête,

L'Orgueil f'abaiffera jusqu'à vous rechercher;
Vous parviendrez un jour à l'honneur d'écorcher,
En quelque augufte nom, cette utile Canaille,
Qui vit pour travailler et pour payer la Taille:
Honneur, fublime honneur, dont tant d'illuftres
Foux,

Au gré de Belzebub, font lachement jaloux!
L'avare, fur la foi de la feule avarice,

Voit les trefors d'autrui rouler pour fon fervice.
C'est au Ladre connu qu'on ne refufe pas
L'opulente Héritière aux folides appas.

L'avare, homme de poids dans l'efprit du Vulgaire,
Fait valoir fes confeils, et fe rend néceffaire;
C'eft l'oracle des Sots, et, quoique fans amis,
C'est encore un Tyran, auquel tout eft permis.
Tel, dans la trifte nuit de fes Caves fecrettes,
Enterre chaque jour de pefantes Caffettes,
Qui, f'il ne vole pas l'avoine à fes Chevaux,
Ne nourrit fes enfans qu'en comptant les mor-

ceaux.

La

La terre porte encore un efcroc en fix lettres, *)
Qui vendit fans rougir le Dieu de fes Ancétres.
Qui ne pouvant, fans dot, établir ajfément
Sa fille, fille unique et propre au Sacrement,
La déclara foudain Batarde adultérine,
Et d'une bouche ainfi délivra fa cuifine.

Pendant le quart du fiècle, il fut le digne Epoux
D'une Thaïs Chrétienne, et n'en fut point jaloux.
Mais l'Or ne pleuvant plus au giron de la Dame
Le Traitre f'en défit par une voye infame;
Quatre murs mal blanchis renferment pour toujours
La galante Moitié du plus affreux des ours.

Sans femme, fans enfans, chargé de biens immen-
fes,

Il ne craint plus le Ciel, mais il craint les depenfes
Il paffe dans le coin d'un antique Salon,

Sans huitres les Hivers, les étés fans melon;
Et. content d'épargner, ce Pindare moderne **)
Fait tirer fon Nectar du fond d'une Cîterne.
C'eft Homme, le Docteur, que j'ose proposer
A quiconque, ne vit que pour théfaurifer;
Mais je l'offre de même à quiconque veut peindre
L'Animal le moins plaint quoique le plus à plaindre.
Quand nous ignorons l'art de payer fans chagrin
Boucher et Boulanger, Tailleur, Marchand de vin,
Nous devons envier, quelles que foient nos Rentes,
Le fort des Animaux, des Arbres et des Plantes,
Ou le fort de ce Roi, qui fcut pendant fept ans,
Couvert d'un poil hideux, brouter l'herbe des
Champs.

En nos temps fomptueux, où, même à pure perte,
Il faut, le long du jour, tenir la bourfe ouverte,

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*) L'Original de ce portrait f'eft noyé, et fa Veuve, fortie du Couvent, f'eft remariée.

**) "Aessor μèr dwę, il n'y a rien meilleur que l'eau, dit

Pindare; et Harpagon conseilla à fon fils, qu'il fuppo-
foit malade, de boire un grand verre d'eau fraiche à la
cuifine.

von Bar.

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