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Dorat.

Dórat.

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S. B. I. S. 26. Viele seiner anmuthigften Gedich te, die nicht eigentliche Episteln sind, unter andern das schdne Stück, Ma Philosophie, find ganz in der leichten, flüchtigen Manier dieser Gattung geschrieben, die durch dieses Dichters Bearbeitung noch mehr Neiz und Intereffe gewons, nen hat. Vorzüglich aber haben seine eigentlichen poetischen' Briefe von dieser Seite großes Verdienst. So tåndelnd und kunfilos ihr Ton ist, so treffend sind doch manche einzelne Züge derselben, nicht bloß für Phantasie und Wih, sondern quch für Herz und Gefühl.

EPITRE A M.**

De ton agrefte folitude,
Je vais donc quitter le repos:
Adieu ces tranquilles berceaux,
Où je confacrois à l'étude

Des jours plus fereins et plus beaux;
Adieu cet inculte hermitage,

Coupé de limpides canaux,

Où la nature, un peu fauvage,
Sort d'une forêt de rofeaux,
Pour fourire aux vertus d'un fage.
Je ne verrai plus fur les eaux
Se jouer tes cygnes fidêles
Mêlant l'albâtre de leurs aîles
Au verd naiffant des arbriffeaux;
Je n'entendrai plus les marteaux,
Dans tes forges retentiffantes
Frappans des coups toujours égaux,
Soumettre aux flammes jailliffantes
Le plus indompté des mêtaux
Laffé des champêtres tableaux,
J'errois fous la voûte bruyante
Où Vulcain, d'une main ardente,

Dorat. Lui même attife tes fourneaux;
Souvant j'y devançois l'aurore;
Ah! peut-on voir avec ennui
Un feu pétillant et fonore
Chercher, dans le fer qu'il dévore,
Un aliment digne de lui:
Du métal vaincre la rudefle,
A cent formes l'affujettir,
D'un fil lui donner la foupleffe,
Ou le forcer de f'arrondir?
Ah! que dans nos plaines fertiles
Par lui nos focs foient façonnés!
Qu'il fe courbe en ferpes utiles,
Par qui nos grains font moiffonnés !
Que pour le dieu de la tendreffe,
Il forge les heureux ́verroux,
Qui garantiffent des jaloux
L'amant et fa jeune maîtreffe:
Mais qu'il ne compofe jamais
Les gonds, les barreaux déteftables
De tous ces antres formidables,
Où la beauté dans les regrets
Abjure enfin ces voeux coupables
Qui nous dérobent fes attraits!
Qu'il n'arme point la barbarie
De ces cohortes de brigands
Qui courent prodiguer leur vie,
Pour défennuyer leurs tyrans;
Sous la hache du defpotisme
Ne tranche point notre deftin,
Et n'aille pas de fang humain
Baigner l'autel du fanatisme!

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O mon ami! tels font mes voeux.

Toi, demeure dans cet afyle

Où fimple, obfcur et vertueux

De notre faste puérile

Tu ris, en regardant les cieux.

Près de ta refpectab e mère,

Tu mets à profit tes beaux jours;

Ta

Ta vie eft un paisible cours
Qu'embellit le foin de lui plaire.
La raifon réglant tes defirs,
Ce cortège de la jeunesse,
Enchaine, aux pieds de la viellesse
Tes paffions et tes plaifirs!
Tu peux, fans redouter le blâme,
Rendre compte de tes momens;
La nature enrichit ton ame
De ce qu'elle enleve à tes fens.
Pour moi, je ne fais quelle ivreffe,
Dispolant toujours de mon coeur,
Me laiffe eftimer la fageffe,
Et me fait courir à l'érreur;

Oui, déja.tout mon fang bouillonne;
Les trélors parfumés des champs,
Des Céres les nouveaux préfens,
L'amitié même, hélas! pardonne,
Rien ne maîtrile les élans

D'un coeur qui toujours f'abandonne
A la foule de fes penchans;
Rien ne me touche et ne m'arrête;
Il me faut un monde nouveau:
Ami, je reprends mon bandeau
Et cours affronter la tempête.
Je vais, dans mon aveuglement,
Errer de chimère en chimère;
Offrir un culte involontaire
Aux illufions du moment;
Achêter, par de longues peines,
Une étincelle de bonheur;
Crier liberté dans les chaînes,
Et rire au fein de la douleur;
Dans une pénible paresse
Confumer chaque trifte jour,
Et fur tout livrer ma foibleffe
A tous les rêves de l'amour.

Dorat.

Ah!

Dorat.

Ah! fans lui, qui pourroit nous plaire

Sans cet heureux enchantement,

Que refteroit-il à la terre?

L'ennui de vivre, et le néant!

Tu vois trop quel eft mon délire;
Ami, je ne puis le cacher:
L'amour lui feul peut m'attacher;
C'eft fa flamme que je respire.
Ce fexe, orné de mille attraits,
Que fon addreffe multiplie,
Nous tient enchaînés à la vie
Par d'imperceptibles filets;
Dans fes défauts trouve fes armes,
Nous plaît, en nous tyrannifant,
Et n'eft jamais fi feduifant,
Qu'alors qu'il fait couler nos larmes.
Toujours abfous par nos defirs,
Il a tout, puisqu'il a les charmes
Et qu'il difpenfe les plaifirs.
Que dis-je? une fougue imprudente
Sans doute emporte mes efprits;
La jeuneffe, toujours ardente,
A ce bonheur met trop de prix;
Ils viendront, ces jours de lumière,
Où la fcène change à nos yeux.
Où l'homme, en foupirant, f'éclaire
Sur le vrais moyens d'être heureux!
Alors, battu par les orages,
Digne du moins de ta pitié
J'irai, fuyant d'autres naufrages,
Chercher un port dans l'amitié;
Sous la plus épaiffe verdure

Du

Du bosquet le plus retiré

Dorat.

Je pourrai, loin de l'impofture

Répofer mon oeil épuré

Sur les tableaux de la nature;
Alors, il faudra vous quitter,
Douces erreurs de notre aurore..
Mais nous en parlerons encore,
Ne pouvant plus en profiter.

Se'dai,

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