« On a pour « Mais, dis-tu, quand un rhume a glacé votre corps, « Ou qu'une fièvre ardente en brise les ressorts, de l'argent quelqu'un qui vous caresse, « Qui va du médecin gourmander la paresse, « Pour qu'il vienne au plus vite, et par ses soins heureux « Sèche, en vous guérissant, les pleurs de vos neveux. » Tes neveux! Frères, soeurs, voisins, maitresse, et femme, Tous, jusques à tes fils, te détestent dans l'ame. à Mais enfin mets un terme à ton avidité : peur de l'être un jour tourmentait notre avare. Une femme, imitant la fille de Tyndare, S'arma d'une cognée, et le fendit en deux. - Fort bien. En m'effrayant par cet exemple affreux, Vous voulez, direz-vous, qu'à mon âge j'imite Le débauché Crassus, et le prodigue Iphite. Poursuivez, et passez de l'un à l'autre excès. de Tanaïs censurer l'avarice, Je reviens à mon texte. Aussi fou que l'avare, Tabescat? neque se majori pauperiorum vitæ Cedat, uti conviva satur, reperire queamus. Jam satis est: ne me Crispini scrinia lippi Compilasse putes, verbum non ampliùs addam. SATYRA II. AMBUBAJARUM collegia, pharmacopolæ, tel ou Et, sans se comparer à la foule indigente, tel l'insensé se tourmente. , Mais je m'arrête ici; car, si j'étais diffus, SATIRE II. Tigellius est mort : tout est en deuil; chanteurs, a Nomina sectatur, modò sumtâ veste virili, Si quis nunc quærat, Quò res hæc pertinet? Illuc: Nil medium est. Sunt qui nolint tetigisse, nisi illas, Quarum subsutâ talos tegat instita veste: Contrà, alius nullam, nisi olente in fornice stantem. Quidam notus homo, cùm exiret fornice, Macte Virtute esto, inquit sententia dia Catonis ; Nam simul ac venas inflavit tetra libido, Huc juvenes æquum est descendere, non alienas Permolere uxores. Nolim laudarier, inquit, Sic me, mirator cunni Cupiennius albi. Audire est operæ pretium, procedere rectè Qui moechis non vultis, ut omni parte laborent; Utque illis multo corrupta dolore voluptas, , Atque hæc rara, cadat dura inter sæpè pericla, Hic se præcipitem tecto dedit : ille flagellis Ad mortem cæsus : fugiens hic decidit acrem Prædonum in turbam: dedit hic pro corpore nummos: líunc perminxerunt calones : quin etiam illud Accidit, ut cuidam testes caudamque salacem Demeteret ferrum. Jure omnes; Galba negabat. Harcèle un débiteur quand il l'a ruiné; Juste ciel ! direz-vous, mais c'est un homme affreux! Au moins sait-il jouir de ses profits honteux? Point du tout. Misérable, ennemi de lui-même, C'est un vrai suicide, un autre Ménédème. Je ne vois que des fous. Mais où tend ce discours? De l'un à l'autre excès l'homme passe toujours. Paul traine avec orgueil sa toge magnifique: Thrason jusqu'au genou relève sa tunique: Rufille sent le musc dont il est parfumé; Et Tarpa, certain mal dont il est consumé. 2 2 Tel consacre ses vœux à cette belle altière Que pare noblement la pourpre héréditaire. Tel autre, préférant de moins fières beautés, Dans des réduits honteux cherche ses déités; Et dit, avec Caton, que, lorsque amour nous presse, Il vaut mieux de Laïs acheter la tendresse, Que corrompre avec art la femme du voisin. Mais un plaisir facile est trop peu pour Lucain. Vous qui n'approuvez pas cette flamme coupable, Voyez quels maux en sont le prix inévitable. L'un du toit qu'il souillait se vit précipité; Courant au rendez-vous, l'autre fut arrêté: Maint galant au bâton soumit son fier courage; Maint y perdit sa bourse, et même davantage. Ce digne traitement était bien mérité; Personne que Galba n'en a jamais douté. |