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in genere, quod secutus est Paulus Rom. 13, 8. ET OPPROBRIUM. Dedecus proximis suis non imponit, neque imponi patitur. NON ACCEPIT, non audit. Ad verb., non sustinuit, non tulit, non passus est proximum opprobrio affici. Hebraicè hal, contra et super, ut duplex sit scnsus, qui neque contra proximum tollit probrum, neque super eo accipit, id est, neque sustinet ei fieri probrum.

sanctitatis tuæ, id est, tuo, qui es sanctissimus. VERS. 3. Qui ingreditur. Superiori interrogationi respondet, ut Christus, Matth. 19, 17: Si vis ad vitam ingredi, serva mandata. Nam ut gratis nos justificaverit, et ad vitam æternam vocaverit, stipulatus est tamen, ut simus integri, Beati si hæc feceritis, etc., Joan. 13, 17. SINE MACULA, perfectè, integrè, prop., qui perfectè vivit perfectione vie, non patriæ, id est, quantùm ferre potest humana imbecillitas. Alioqui nollus sine peccati maculâ in hâc viâ, id est, vità mortali. Hoc autem aliqui referunt ad Dei interdicta, ut quod sequitur de operatione justitiæ ad præcepta; sed rectiùs, ut hic versus cum primâ parte sequentis sit de virtutibus et officiis, quæ præstare debeat ascensurus in cœlum, deinde sequentur vitia, quibus carcre debeat. Dux enim sunt justitiæ partes, facere bonum, et declinare à malo, Psal. 37, 27.

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VERS. 5. NEC FECIT. Alterum non læsit opere, nec verbis. Priore loco Hebraicè est Rea, proximus, socius; posteriore Karcb, propinquus. Sed Septuaginta non distinxerunt, ut ne Kimki, qui proinde, hic proximus, inquit, et propinquus (sive Rehah et Karob), appellantur omnes quibuscum nobis est negotium. Latinè alter. Hinc illud fontis, Esther. 1, 19: Regnum ejus tradat rex sociæ ejus meliori illà, non doctè transtulit: Regnum illius altera, quæ melior sit illâ, accivial, secutus Josephum, qui dixerat, pro sociâ cjus, sive proxima έτεραν γυναῖκα. Quo pertinet illud Mosis Deut. 5:20. Non dices falsum testimonium adversùs Rehecha socium sive proximum tuum, id est, adversùs alterum, sive is amicus sit, sive non, sive notus, sive ignotus; atque ita contra Pharisæos Christus exposuit locum Mosis: Diliges proximum tuum, id est, alterum NOTES DU

Le titre de ce psaume est simplement, dans le texte et dans les versions, Psaume de David. D. Calmet met à la tête de son commentaire : In finem, qui n'est point dans la Vulgate. Le sujet est unc exposition des qualités nécessaires pour habiter dans la maison de Dieu. Peut-être que ce psaume a été composé dans le temps que l'arche du Testament fut transportée sur la montagne de Sion. On n'a cependant point de preuyes de ce fait. Mais on ne peut douter que le Prophète n'ait en vue la céleste Jérusalem, et les conditions requises pour y entrer et y habiter, Or. ne pourrait même qu'avec peine, et dans un sens forcé, appliquer tous les versets à l'événement du transport de l'arche. VERSET 1.

Dans l'hébreu il n'y a point la disjonctive ou, dans le grec ordinaire il y a la conjonction et; cette disjonctive et cette conjonction ne sont ni nécessaires, ni cutièrement superflues; elles lient le second membre au premier, et montrent qu'il s'agit du même objet, qui est de demeurer dans la maison de Dicu. Ce premier verset est une question que le Prophète fait à Dieu; et le Seigneur est censé répondre dans les ver

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VERS. 7. - QUI JURAT. Qui jurat proximo suo, et juramentum non revocat, neque mutat. Fides, cuicumque data fuerit, non est fallenda, maximè quando juramento est confirmata, tanta debet esse Numinis religio et reverentia. Nec allegandum illud comici: Juravi linguam, mentem injuratam gero. Si quid excipiendum, Ambrosius docet, lib. 3 Offic. PROXIMO hareah, socius, proximus. Habet autem hic He Hsiedia post, præter leges, carminis causâ, ut alibi interdùm contingit, teste Kimbi. Quod cùm minùs adverterent recentiores, subtiliùs, atque adeò alieniùs vertunt in infinitivo hiphil, malè facere, vel conterere; ut de firmitate voti et juramenti saneti, hæc per eclipsin dicantur. Qui jurat (se) contriturum (scipsum) vel corpus suum (qui jurat se malefacturum) sibi ipsi, vel suo corpori, et non mutat (id est, ncque revocat juramentum), in cœlo quiescet. Nam jurisjurandi et voti religio non violanda. Quod sumpserunt è Chaldæo: Qui jurat, ut se affligat, et non mutat. Ad usuram, sumptum è Deut. 23, 20, et Nchem. super, contra, et sic alibi: Maledictus, qui accipit

munera.

VERS.8.-NON MOVEBITUR IN ÆTERNUM. Nunquàm labetur, vel nunquàm peribit è monte sancto. Nunquàm dejicietur de Dei tabernaculo, semper monte sancto perfructur. Hæc principio Psalmi respondent.

PSAUME XIV.

sets suivants. Dans le nouveau Testament, la patrie céleste est appelée un tabernacle et une montagne, parce que le tabernacle de l'ancien Testament et la montagne de Sion, où l'arche fut placée, en étaient la figure.

RÉFLEXIONS.

Le Prophète ne pouvait faire une question las importante; il ne se la fait point à lui-même, parce que les lumières auraient pu lui manquer, et parce que l'amour-propre aurait pu le tromper. Il ne la fait point aux autres hommes, pour les mêmes raisons, et d'ailleurs, parce qu'ils auraient pu le flatter, comme il arrive si souvent qu'on flatte les rois. Il fait cette question à Dieu mème, et il nous apprend par là à recourir dans nos doutes à cette suprême vérité, qui ne peut jamais se tromper, ni tromper les autres.

J'ose dire, Seigneur, que voici la plus grande question qui fut jamais faite votre prophète pouvait vous la faire pour lui seul, et dans le secret de son cœur, mais il s'intéressait trop au salut de son peuple, et de toutes les générations futures, pour lui refuser une instruction si essentielle. C'est donc aussi pour moi

qu'il vous interroge, mon Dieu, et c'est donc moi qui dois profiter de vos réponses.

VERSET 2.

C'est Dieu qui répond dans ce verset et dans les versets suivants, jusqu'à la fin. Voici d'abord les deux premières conditions, ou plutôt l'abrégé de tous les devoirs : 1° Marcher dans l'innocence, c'est-à-dire, se garantir de toute souillure, de toute tache, de toute impureté. Il faut entendre tout péché qui fait perdre la grâce; car, sans un privilége spécial, on ne peut éviter toutes les fautes vénielles. 2° Pratiquer la justice, c'est-à-dire, observer toutes les lois du Seigneur. Car le mot de justice dénote l'observation de tous les commandements. FÉFLEXIONS.

Si j'approfondis cette première réponse, j'y trouve deux choses très-remarquables. Il est dit, 1° qu'il faut marcher dans l'innocence ou dans l'intégrité des mœurs: ce qui comprend toutes les actions, lant extérieures qu'intérieures, et ce qui s'étend aussi à tout le cours de la vie. Le Prophète ne dit pas celui qui est exempl de tache, qui est intègre, il dit, celui qui marche dans l'intégrité. Or, marcher, dans les livres saints, comprend toute la conduite de l'homme, et tout le cours de sa vie. Dieu dit à Abraham: Marchez par devant moi, et soyez parfait. La perfection ne peut résulter que de l'universalité des bonnes actions, de la persévérance, et de la constance à les pratiquer. Il est dit, 2' qu'il faut faire ou opérer la justice. Il ne suffit donc pas de s'abstenir du mal, il est nécessaire d'accomplir la loi, et toute la loi. L'apôtre S. Jacques dit que celui qui pèche dans un seul point de la loi, se rend coupable envers toute la loi; ce qui ne signifie pas qu'on est aussi pécheur en violant un commandement qu'en les transgressant tous; mais seulement qu'on est rebelle à Dieu, qu'on perd sa grâce, qu'on est digne de ses châtiments, quand on viole un seul de ses préceptes.

VERSET 3.

Le Prophète, ou plutôt Dieu lui-même, qui répond par sa bouche, explique ici plus en détail les conditions requises pour habiter dans la céleste Sion : Il faut dire la vérité dans son cœur, ce qui est d'une grande étendue: car, 1° il faut s'attacher de cœur et de volonté à toutes les vérités révélées; 2° il faut aimer ces vérités, et y conformer sa conduite; 3° il faut que la vérité qui est dans le cœur dirige la langue, en sorte qu'on ne dise jamais rien que le cœur désavoue, qu'on ne parle jamais contre sa conscience; 4° il ne faut point se tromper soi-même par de faux jugements sur le prix des choses humaines et des choses éternelles, préférant celles-là à celles-ci.

Qui ne commet point de faute en parlant; l'hébreu dit: Qui ne détracte point dans sa langue; et ceci condanne les médisances, les calomnies, les délations, les observations malignes; car le mot hébreu signifie tout cela. Les LXX disent : Ŏ; oùx ¿dóìwsɛv, et ce mot os signifie tout ce qui altère, vicie, corrompt quelque chose que ce soit. Ainsi, selon ces interprètes, le psalmiste condamne tous les vices de la langue, ce qui revient à l'hébreu. Il faut prendre notre Vulgate dans cette élendue, lorsqu'elle dit: Qui non egit dolum in linguâ suâ.

RÉFLEXIONS.

Tout le malheur des hommes vient de ce qu'ils ne disent pas la vérité dans leur cœur. Les uns ne connaissent pas même la vérité; les autres la connaissent et la combattent; plusieurs disent qu'ils l'aiment, et, dans le détail de leur vic, ils font voir que la vérité chez eux n'est qu'une pure spéculation. L'Apôtre n'osait assurer que les Ephésiens, après tant d'instructions qu'il leur avait données, fussent encore pleinement convaincus et remplis de la vérité. Aprés leur avoir rappelé les excès des païens, il leur dit : Pour rcus, vous n'avez pas appris de cette manière JésusChrist; si cependant vous l'avez écouté, e si, comme la

vérité est en Jésus, vous avez appris de lui à vous défaire du vieil homme, etc.

Si j'écoutais bien Jésus-Christ au dedans de moi, il me dirait la vérité, et dans chaque action de ma vie, il m'empêcherait de m'égarer. Pour l'écouter, il faut être exercé dans l'oraison, ou plutôt mener une vie toute d'oraison. La vérité ne se fait point entendre dans le tumulte du monde, des passions, des affaires. O sainte vérité! découvrez-vous à moi, conduisez-moi, pénétrez-moi, faites de moi tout ce que vous voudrez; pourvu que je sois à vous et pour vous, tout le reste m'est indifférent.

Si la vérité était bien enracinée dans mon cœur, tous les vices de ma langue disparaîtraient; avant que de parler, je consulterais la vérité, et elle me ferait connaître l'injustice de la médisance, la témérité des jugements désavantageux au prochain, la bassesse de la flatterie, la fausseté des louanges que je me donne à moi-même, ou que j'attends des autres; l'inutilité des plaintes que je forme contre les hommes ou les événements. Ce n'est encore là que la moindre partic des choses que la vérité m'apprendrait, parce que ce n'est que la moindre partie des fautes que je commets en parlant. La vérité est Jésus-Christ, et toutes mes paroles doivent porter le caractère de JésusChrist: Tout ce que vous faites, dit l'Apôtre, soit que vous parliez ou que vous agissiez, faites-le au nom de Jésus-Christ notre Seigneur.

VERSET 4.

Le Prophète entend ici le mal prémédité qu'on ferait au prochain. Il n'est pas toujours en notre pouvoir de ne faire que des choses agréables aux autres. Il y a des occasions où l'on est obligé de se défendre contre lui, de le réprimer, de le corriger, de le punir même; toutes ces choses peuvent lui déplaire; et combien dé circonstances dans la vie où les volontés ne peuvent se concilier! C'est donc l'intention mauvaise que condamne ici le Prophète; c'est le désir de nuire, c'est la méchanceté du cœur qu'il réprouve.

Ce qu'il ajoute, que l'homme qui veut entrer dans la maison de Dieu doit ne point adopter l'injure qu'on fait aux autres, est une instruction qui réprouve le consentement qu'on donne aux médisances, aux calomnies, aux procédés qui blessent le prochain. Le mot hébreu signifie relever, et il est fort expressif en cet endroit. Ceux qui entendent le mal qu'on dit du prochain, et qui l'adoptent, relèvent ce mal, qui serait tombé et comme anéanti sans eux.

RÉFLEXIONS.

On ferait très-rarement de la peine au prochain, si l'on n'avait jamais l'intention de lui nuire. Dans les occasions où l'on est obligé de le réprimer ou de le punir, on se comporterait avec tant de charité et de douceur, qu'il ne s'offenserait ni de la réprimande qu'on lui ferait, ni même de la peine qu'on lui imposerait. Ce qui irrite les hommes, c'est la hauteur, la mauvaise humeur, la dureté des paroles, la passion, en un mot, qui domine dans les reproches, d'ailleurs les plus justes, qu'on fait aux autres.

On pèche en adoptant les médisances, en les répétant, en les répandant; et ce péché est si commun, que la face du monde est couverte d'iniquités à cet égard. Le Prophète dit qu'il ne faut point relever l'injure faite au prochain. En la relevant, on la perpétue, on l'aigrit, on la rend comme irrémédiable. C'est ainsi que la discorde se met dans les familles et dans les sociétés. Je ne crois pas qu'il soit possible à ceux qui fréquentent beaucoup les mondains d'éviter cet écueil. On s'y entretient perpétuellement du prochain. Quelle conduite tiendra l'homme de bien, le juste bien péné tré des devoirs et de l'étendue de la charité? S'il ap. plaudit, il se rend coupable comme le médisant; s'il se tait, il paraît consentir à tout ce qui se dit; s'il prend la défense de ce prochain outragé et déchiré par des langues empoisonnées, il entame une querelle. Îl pa se

hébreu qui signifle usure est fort expressif; il dénote un gain qui mord, qui ronge le prochain; et c'est le caractère propre de l'usure. Les rabbins, pour se soustraire à la force de ce passage, disent que l'usure ici défendue est l'usure immodérée, l'usure qui dévore le prochain peu à peu. Mais on voit qu'ils donnent cette interprétation pour pallier leurs usures. Le Prophète n'excepte rien, et se sert du mot usité dans la langue, pour exprimer tonte sorte d'usures.

pour contradicteur; et peut-il d'ailleurs justifier toujours celui qui est l'objet de la conversation, qu'il connait ouvent très-p‹u, et qui peut être véritablement répréhensible? On peut laisser tomber, et pour parler la langue du Prophète, ne point relever un mot qui échappe, un trait de satire lancé con me l'aventure; mais dans une conversation suivie, et toute envenimée, ne rien relever, ce serait consentir à tout; et relever tout ce qui se dit pour le réfuter, ce serait faire un personnage odieux, aigrir des gens qui n'aiment pas à être contredits, s'exposer soi-même à être l'objet des médisances publiques: en un mot, c'est une conduite moralement insoutenable; et l'unique parti qu'il y ait à prendre, est de fuir ces sociétés comme pernicieuses, et inconciliables avec l'esprit de l'Evangile. VERSET 5.

Selon la lettre de l'hébreu, des LXX et de la Vulgate, la première partie de ce verset signifie que l'homme méchant est méprisable aux yeux du juste, ou bien que l'homme méchant n'ose faire paraître sa méchanceté en la présence du juste. Mais l'hébreu est susceptible aussi d'un autre sens qui est très-bon: Celui qui à ses propres yeux est vil et méprisable. Presque tous les interprètes font mention de ce sens, qui est bien l'expression de T'humilité évangélique, et qui a quelque chose de plus instructif et de plus touchant que le premier, quoique celui-ci contienne aussi une vérité incontestable, savoir, que l'homme de bien méprise le méchant, non comme son frère et son semblable, non comme son supérieur et son maître (car il peut arriver que le méchant soit revêtu de dignité et de puissance); mais précisément comme méchant et ennemi de Dieu.

RÉFLEXIONS.

Voici deux nouveaux caractères de celui qui peut aspirer au royaume de Dieu : 1° Il ne fait aucun cas des impies considérés du côté de leur impiété : il les regarde comme rien, selon l'expression de notre Vulgate. 2° il honore ceux qui craignent le Seigneur. Ces deux sentiments naissent de la haute idée que l'homme juste a de Dieu et de la religion. Tout ce qui tend à déshonorer le souverain Etre et son culte est un objet de mépris pour lui. Au contraire, tout ce qui tend à la gloire de Dieu et de son service lui paraît digne du plus grand respect. Tous les talents naturels, réunis dans un ennemi de Dieu, n'attirent point l'admiration de l'homme juste; il gémit de l'abus, et méprise celui qui prodigue, d'une manière si indigne, les dons de Dicu. Au contraire, tous les désavantages du côté de la naissance, de la fortune, de l'esprit même et des talents, réunis dans un homme qui craint Dieu et qui le sert, ne sont rien aux yeux du juste. Il révère la vertu dans le pauvre et dans l'esclave. S. Chrysostome (1) faisait plus de cas de la maison d'Aquila et de Priscilla, qui n'étaient que des artisans, que du palais des empereurs, parce qu'Aquila et Priscilla étaient amis de saint Paul, et qu'ils avaient pris part aux travaux de son apostolat. Ce grand Apôtre, ajoute le même saint docteur, savait que la vraie noblesse n'était pas attachée aux richesses et aux dignités, mais à la probité et à l'innocence des mœurs.

VERSET 6.

Les hébraïsants traduisent la première partie du verset: Qui jurat ad malum suum, et non mutabit; ce qui fait entendre que le juste, pris à serment, le prête (quoiqu'il doive lui en arriver du mal), et que ce juste est fidèle à sa parole, qu'il ne varie point dans ce qu'il a dit ou promis. Ce sens est aussi fort bon, et ne diffère pas au fond de celui de la Vulgate; celle-ci dit : Celui qui s'engage par serment à son prochain, et ne le trompe point. On entend assurément que, quand même ce serment serait préjudiciable à la fortune de l'homme juste, il n'en serait pas moins observé.

Celui qui ne donne point son argent à usure. Le terme

(1) Chrys. Serm. in hæc verba : Salutate Priscillam.

Celui qui ne reçoit point de présents pour opprimer l'innocent. C'est le dernier caractère de l'homme juste, et qui soupire après la céleste patrie. On voit que ces trois derniers caractères ne regardent que certaines conditions ou certaines circonstances: prêter serment en justice, et ne point tromper; posséder de l'argent, et ne le point donner à usare; rendre la justice, et ne point se laisser gagner par des présents.

REFLEXIONS.

On remarque dans ce psaume onze conditions requises pour habiter dans la maison de Dicu. Huit sont communes, et obligent tous les hommes; trois sont particulières à certains états, ou obligent en certaines circonstances. Les huit premières regardent la conduite spirituelle, ou, si l'on veut parler plus exactement, comprennent des devoirs purement spirituels. Marcher dans l'innocence, pratiquer la justice, dire la vérité dans son cœur, ne rien dire qui tende à tromper, ne faire aucun mal au prochain, ne point adopter ni approuver les injures faites aux autres, mépriser le vice partout où il se trouve, honorer ceux qui ont la crainte de Dieu : voilà les huit premiers devoirs. Ils obligent toujours, et ils obligent tout le monde. Les trois derniers sont : être fidèle à son serment, si on est obligé de le prêter; ne point tirer d'usure de son argent; ne point se laisser corrompre par des présents, si l'on est juge. Ces devoirs n'obligent qu'en certains cas, et se bornent à certaines personnes. Ils regardent les choses temporelles; et le Prophète nous apprend par là que, pour entrer dans le royaume de Dicu, il faut non-seulement être chaste, véridique, réservé sur l'honneur du prochain, ennemi du vice, ami de la vertu, respectueux à l'égard de tout ce qui intéresse l'honneur de Dieu; mais qu'il faut de plus être détaché des biens de la terre, garder son serment, dût-on en souffrir, renoncer aux gains sordides qu'on pourrait retirer de son argent, être innaccessible à tout intérêt quand il s'agit de rendre la justice.

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La conclusion pratique qu'on doit tirer de cet admirable psaume, est qu'on doit s'examiner sur les conditions qu'il renferme et sur la manière dont on les remplit. On peut dire que toute la morale de l'Evangile y est contenue; et ce qui doit bien nous toucher, c'est que le prophète s'y étend beaucoup plus sur les devoirs à l'égard du prochain que sur ceux qui se rapportent immédiatement à Dieu. Je veux dire que ceux-là sont plus détaillés que ceux-ci. Il en est de même dans le Décalogue et l'Evangile. Les intérêts du prochain y sont expliqués avec plus d'étendue que les intérêts de Dieu. Ce qui nous apprend que Dieu a extrêmement à cœur qu'il règne parmi les hommes une cordialité et une intimité qui répondent à la qualité qu'ils ont de frères de Jésus-Christ et de coléritiers de son royaume.

Ce psaume est si clair, qu'il n'a presque pas besoin d'explication; il est si bien rendu dans toutes les ver. sions, que c'est comme si on lisait le texte. Il indique si clairement la béatitude céleste, qu'on ne peut l'appliquer naturellement aux circonstances du transport de Tarche d'alliance sur la montagn de Sien, puis

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6. Dominus, pars hæreditatis meæ et calicis mei; tu` es, qui restitues hæreditatem meam mihi.

7. Funes ceciderunt mihi in præclaris; etenim hæreditas mea præclara est mihi.

8. Benedicam Dominum, qui tribuit mihi intellectum; insuper et usque ad noctem increpuerunt me renes mei.

9. Providebam Dominum in conspectu meo semper, quoniam à dextris est mihi, ne commovear.

10. Propter hoc lætatum est cor meum, et exultavit lingua mea; insuper et caro mea requiescet in spe. 11. Quoniam non derelinques animam meam in inferno; nec dabis sanctum tuum videre corruptionem.

12. Notas mihi fecisti vias vitæ, adimplebis me ketitià cum vultu tuo delectationes in dexterâ usque in finem.

1) Psalmi propositum ita à Patribus judicatum est, ut sic mortis ac resurrectionis Jesu Christi vaticinium, et oratio, quâ uti humana illius natura ferebat, Deum rogat opem ac patrocinium, oratque ne corpus suum in sepulcro corrumpi patiatur. Certè de Davide explicari ex ipso verborum sono non posse, S. Petrus et S. Paulus demonstravêre; is enim vita restitutus non est, ejusque sepulcrum adhuc in suâ regione ostendebatur; planissimèque de Jesu Christo intelligendum esse docuerunt, cujus cadaver conditum in sepulcro est, ut paulò post vivens, integrum, gloriosum ac immortale resurgeret. Ilanc genuinam esse hujus Psalmi sententiam, neget nemo, nisi utriusque Apostoli auctoritatem detrectaverit, totique christianæ antiquitati diem dixerit. Cæterùm nihil prohibet, quin reliquas Psalmi partes, eademque illa verba, quæ Apostoli de Jesu Christo interpretati sunt, Davidi tribuantur; at alio planè sensu, scilicet metaphorico, morte ac sepulcro pro calamitate ac dejectione explicatis, ac resurrectione pro libertate, plenâque mefioris conditionis restitutione, ac reditu in patriam. Exulantis igitur inter Philisthinos, Moabitas, aliasque gentes, irarum Saülis causâ, Davidis oratio haberi iotest, cùm pulsum ex hæreditate dominicâ Davidem kostes sui hortarentur: Vade, servi Diis alienis. Constanter hic profitetur, nunquàm futurum, ut prolanæ impictatis particeps fiat, ac spem habere in Do

qui doit être consultée dans le coeur avant de passer sur les lèvres. Seigneur, il n'appartient qu'à vous de me bien pénétrer de ces conditions si essentielles à mon salut. La question que fait le prophète est la plus grande qui puisse tomber dans l'esprit humain éclaire de votre grâce. Faites que je la conçoive parfaitement, afin que je saisisse avec plus de force vos divincs réponses.

PSAUME XV.

1. Conservez-moi, Seigneur, car j'ai espéré en vous; j'ai dit au Seigneur: Vous êtes mon Dieu, parce que vous n'avez pas besoin de mes biens.

2. Le Seigneur a rendu admirable toute ma bonne volonté pour les saints qui sont sur la terre, dont il est le maître.

3. Leurs infirmités se sont multipliées; mais ensuite ils se sont empressés de marcher.

4. Je ne les rassemblerai point pour immoler des victimes sanglantes, et je ne prononcerai point le nom de pareilles victimes.

5. Le Seigneur est la part qui m'est échue en héritage, et la portion de mon calice; c'est vous (mon Dieu) qui me rendrez mon héritage.

6. Les cordes sont tombées pour moi dans une terre délicieuse; car mon héritage est excellent.

7. Je bénirai le Seigneur, qui m'a donné un bon conseil; jusque dans la nuit (des tribulations) mes affections intérieures m'ont instruit (de ses voies ou de ses volontés).

8. Je plaçais toujours le Seigneur en ma présence; parce qu'il est à ma droite, pour que je ne sois jamais ébranlé.

9. C'est pour cela que mon cœur s'est réjoui, que ma langue s'est répandue en démonstrations de joie, et que de plus ma chair se reposera dans l'espérance.

10. Parce que vous n'abandonnerez pas mon âme dans l'enfer, et vous ne permettrez pas que votre saint soit sujet à la corruption.

11. Vous m'avez montré le chemin de la vie; vous me remplirez de joie en me faisant voir votre visage: les délices sout en votre main jusqu'à la fin (c'està-dire, éternellement).

minum desinat. De Ezechiâ interpretatur Beda, opem à Domino, cùm morbo teneretur, postulante, et gratias agente de restitutâ incolumitate. Optimè etiam captivorum Babylone Judæorum oratio censeri potest; atque hæc fortassè sententia minimo omnium negotio defenditur. Nos de Davide Saülis furiis agitato explicabimus usque ad eum locum, qui de Christi resurrectione propriè atque ad litteram agit. (Calmet.)

Inscriptio Davidi hoc carmen assignat; nec reperitur in eo quidquam, quod ut fidem illi denegemus, nos moveret. Tempus verò atque consilium carminis inveniendi tutissima via erit hæc, ut quæramus alia similia carmina, quorum tempus certioribus indiciis constat. Atque talia quidem reperimus tria, 56, 57, 59, quæ inscriptiones, quibus interna argumenta suffragantur, ad Davidis exilia referunt, cùm Saülinas insidias effugeret. Inest verò nostro carmini tanta styli, sententiarum atque affectuum cum tribus istis similitudo, ut ad eadem cum his tempora referre illud mullus dubitem. Cùm autem Davides, ut Saülinas insidias vitaret, per plures menses sedibus incertis profugus vagaretur, quæri potest quonam loco exul carmen hocce confecerit? Atque ex Knappii quidem sententià, quocum Hezel in rei summâ consentit, Davides hunc Psalmum Zielagæ commoratus composuit (quod oppidum Philisthæorum rex Achis ei assignaverat, quod cum suis incoleret), ubi Philisthæi, quòd non cre

derent ei, dùm patrium Deum coleret, ad suorum Deorum cultum eum perlexerint; quæ causa fuerit cur tam seriò affirmet se à Deorum falsorum cultu magnoperè abhorrere, nec nisi Jehovam venerari, à quo tot beneficiis ornatus sit. Verùm ut taceam, in historia nil tale narrari, apud Philisthæum regem tutus tum fuit Davides, neque potuit de ullis periculis à populo hujus queri; neque Saül, neque ex Saulicis quisquam, eò persequi Davidem audere potuit. Quare ego Psalmo potiùs 56 æqualem nostrum putem, cùm Davides, à Jonatha certior factus de implacabili Saŭlis odio, ad Philisthæum regem primâ vice confugisset, ubi agnitus statim à Regis ministris, et ad regem adductus, admonitum hunc esse Davidem, Philisthæorum hostem infestissimum, à rege sibi metueret, atque ægrè tantùm, dementia simulatione, evaderet, pro qua liberatione Jove, Ps. 34, gratias agit, adeò ut haud longè antea noster compositus esse videatur.

Quatuor posterioribus hujus carminis versibus Petrus, Act. 2, 25 seq., et Paulus, Act. 13, 34 seq. (a), Apostoli, Jesum Messiam, ab inferis excitandum, à Davide adumbratum crediderunt. Quorum auctoritas apud interpretes ex Christianis longè plerosque tantům valuit, ut Messiam in hoc carmine loqui statuerent, qui primùm in malis, quibus urgeatur, fiduciam suam in divinâ benignitate repositam declaret, deinde, v. 4 et 5, Jovæ sacerdotem se esse profiteatur, et denique à Deo se è mortuis revocatum, corpusque suum à corruptione servatum iri confidat. Quæ interpre

tatio, ut verissimè Rupert. animadvertit, non modò ‹ ab orationis poetica, Hebræorum inprimis, indole <et naturà abhorret, sed ne notioni quidem Messiæ, qualem Judæi ab omni tempore sibi informabant, respondet. Hi enim Messiam sibi heroem, victorem regemque potentissimum, non sacerdotem, vel hominem, cum adverså fortunâ multisque ærumnis conflictantem fingebant (b). Sed multò minùs probari possunt illi qui hocce carmen, ut Psalmos

(a) Neque accommodâsse illos tantummodò, sive deflexisse ad Jesum, quæ sensu vero et proprio de Davide dicta existimåssent, ut nostrå ætate theologorum haud pauci contendunt, inter quos præcipuè Eckermannus est nominandus (vid. ejus Theologische Beitrage, part. 1, fasc. 2, p. 98 seq.); verùm persuasissimum ipsis fuisse, Psalmum unicè et verè de Jesu agere, manifestè patet ex rationibus quibus evincere student, de Davide carmen non posse accipi.

(b) Messiam ex morte in vitam rediturum esse, Judæi nunquàm exspectârunt. Morietur autem Messias, regnabunique post ipsum filius et nepotes. Moriturum enim ipsum indicat Deus (vaticinio Isaia 42, 4): Non caligabit, nec frangetur, donec ponat in terrâ judicium, etc., inquit Maimonides in Dissertatione sermone arabico scriptâ, et Commentario in Talmudis tractat. P pn præmissa, in quâ de religionis Judaicæ fundamentis agit. Exstat illa in Dissertat. Maimonidis præliminaribus, quæ Ed. Pocockius sub titulo Porta Mosis,

plures alios, sensu litterali, aperto et historico, de Davide, mystico verò, allegorico et sublimi de Christo accipiunt. Quæ interpretandi ratio, quâ unâ câdemque oratione, dispari sensu acceptâ, plurcs simul eventus, disjunctos tempore, naturâ dissimiles designari statuatur, ab omnibus recte interpretandi artis præceptis ita aliena est, ut qui in Græco aut Romano aliquo scriptore adhibere illam velit, is in communem prudentiorum reprehensionem incurreret. Quod autem in aliorum scriptorum interpretatione omnes repudiarent, idem cur in sacri codicis explicatione admittatur, nulla idonea cogitari potest ratio (a).

(Rosenmuller.)

Cùm hic psalmus decimus quintus ab ipsis Apostolis ad Christum referatur, facile erit judicare catholico vel etiam christiano lectori quam fidem mercantur illi qui Psalmum hunc de Christo minimè agere arbitren(Editores.)

tur.

Inscriptio_in_columna à Davide, sive pro Davide cælata. Ita Psalmi hujus inscriptionem reddiderunt Septuaginta. Chaldæus aliique nonnulli eamdem interpretationem adoptant, ac si David ad perennandam Psalmi hujus memoriam, cælandum in columnâ Psalmum curaverit. Aliter exponendam censuerunt Aquila, Symmachus, et post illos S. Hieronymus. Legerunt illi Hebræum mac-tham in duas distinctum voces, ut sit: Psalmus David humilis et simplicis, vel humilis corde et integerrimi. Recentioribus quibusdam interpretibus est: Canticum aureum Davidis; vel canticum insigne, eximium, planè aureum, quemadmodùm versiculi quidam Pythagoræ aurei appellati sunt, et lingua culta dicitur lingua aurea; liber eximius, liber aureus. Reddunt alii: Ornamentum aureum; alii rotinent Hebræum : Mictham Davidis. Prætereo illos qui nomen hoc esse dicunt musici instrumenti, sive cantilenæ, vel carminis exordium, ad cujus modos hic Psalmus caneretur. Nos reddendum censemus: Psalmus inscriptus Davidi, vel Davidis nomini nuncupatus. Hanc autem inscriptionem Psalmo huic aptârunt collectores Psalmorum, quòd præfixa autographo legerint hæc verba Davidis. Eodem titulo præfiguntur in Hebræo Psalmi 56, 57, 58, 59, 60. Katham sonat obsignare, inscriberc, notare. Aurum probatissimum appellatur etiam Kethem; ac si diceretur aurum obsignatum, clausum, pretiosum, et principis ærario dignum. (Calmet.)

Oxon. 1655, junctim edidit, ubi locus excitatus legitur, p. 159, 160.

(a) Multam operam in hujus Psalmi explicationem contulerunt I. D. Michaelis, Guil. Frider. Hufnagel in Dissertat. super Psalmo 16, Erlang. 1787; Christ. Theoph. Kuinoel in vaticiniorum Messianorum versione et interpretatione vernaculà, p. 22; et Georg. Alex. Rupert. in Psalmo 16, varietate lectionis et perpetua annotat. illustrato, in Commentat. Theolog., vol. 1, 2, Lips. 1794, 95

COMMENTARIUM.

VERS. 2. CONSERVA ME, ab inimicis meis. QuoNIAM (et) quòd. Asyntheton. Dixi apud me Domino hæc duo: Deus meus es tu, (et) quòd non eges meis bonis, id est, sacrificiis, rebus, muneribus, operibus, vel, juxta alios, meritis probisque actionibus, quibus tcsi Deus delectetur, et præmium det, non indiget tamen : ut proinde ob meam duntaxat spem, rogem conservari. In llebr. est apostrophe ad animam suam, id est, seipsum, ut infra, et eclipsis conjunctionis et verb. : Dixisti (ð anima mea) Domino, Deus meus es tu, (et) bonum meum non super le cadit, aut quid simile. Vel bonum meum haudquaquàm pro te. Id est, ut doctè Septuaginta intellexerunt, dixi ego apud me t› ¿yalã.

μοῦ οὐ χρείαν ἔχεις. Bonum meum tibi nihil confert, non est in tuum usum, ut proinde ejus non indigeas, sed contra potiùs bona tua super me, mihi conferunt plurimùm, eorumque valdè egeo. Lucretius, lib. 1, etsi Epicurcus de Dei naturâ :

Ipsa suis pollens opibus nihil indiga nostri. Unde Saddai; q. d., avtápens, et seipso contentus. Quod Apostoli ita expresserunt, οὐ γὰρ θυσιῶν δέεται Θεὸ; ἀνευδεὶς ὑπάρχων τῇ φύσει. A nobis Deus in precatione requirit præcipuè fiduciam, res nostras nonnisi secundariò. Hinc primùm legitur respexisse ad Abelem, id est, Abelis pietatem et fidem, deinde ad ejus munera. Alii subtiliùs: Bonum meum non (nisi super te) est,

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