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7684

1845

св

VIE DE PERSE,

D'APRÈS LES ANCIENS MANUSCRITS,

PAR LE MONNIER.

Perse (en latin Aulus Persius Flaccus) naquit à Volterre en Toscane le 4 décembre, sous le consulat de Fabius Persicus et de L. Vitellius. Flaccus son père était chevalier romain. Perse avait environ six ans lorsque son père mourut. Sisennia, sa veuve, se remaria à Fusius, chevalier romain, et redevint veuve peu d'années après.

Perse fit ses premières études à Volterre. A douze ans il se rendit à Rome, et fut disciple du grammairien Remmius Palæmon, et du rhéteur Verginius Flaccus. Agé de seize ans, il se lia d'amitié avec Annæus Cornutus, qu'il ne quitta plus, et qui l'instruisit dans la philosophie stoïcienne. Dès sa tendre jeunesse, Perse eut pour amis Cæsius Bassus, Calpurnius Statura, et Servilius Nonianus. II avait pour ce dernier une tendresse filiale. Il eut chez Cornutus, pour condisciple, Annæus Lucanus (connu depuis par sa Pharsale). Lucain fut admirateur des ouvrages de notre poëte. Lorsqu'il les entendait réciter, il s'écriait que c'était là de la vraie poésie. Il connut plus tard Sé-nèque, et n'aima point son génie. Il vécut familièrement M103629

chez.Cornutus avee deux grands philosophes, Claudius Agaternus, médecir de Lacédémone,. et Pétronius Aristocrates de Magnésie. Ces deux personnages, aussi vertueux que savants, étaient de même âge que Perse. Ce fut sur leur exemple qu'il régla sa conduite. Perse fut lié très intimement, et voyagea souvent pendant les dix dernières années de sa vie, avec Pætus Thraseas, époux de la célèbre Arrie, cousine de notre poëte. Il n'est point étonnant que Perse ait eu des amis aussi illustres, et qu'il les ait conservés. Outre ses talents pour la poésie, il avait les mœurs douces, était d'une modestie rare, beau de figure, sobre et chaste, plein de tendresse pour sa mère, sa tante et ses sœurs. Lorsque Perse eut fini ses études, la lecture du poëte Lucilius lui inspira un desir vif d'écrire dans son genre, et de composer des satires. Il commença par se satiriser lui-même dans son prologue, pour avoir droit de fronder les autres dans le cours de son ouvrage.

Perse, par son testament, institua ses sœurs pour heritières, et leur laissa, dit-on, environ deux millions de sesterces, c'est-à-dire plus de cent vingt mille écus de notre 'monnaie. Il légua en même temps cent mille sesterces à Cornutus, ainsi que sa bibliothèque, composée de sept cents volumes. Après la mort de Perse, arrivée le 24 novembre, sous le consulat de Rubrius Marius et d'Asinius Galba, on fit à Cornutus la délivrance de son legs. Il accepta les livres, et refusa l'argent. Ce philosophe engagea la mère du poëte à supprimer les ouvrages qu'il avait composés dans `sa première jeunesse, tels qu'une comédie, un itinéraire, et des vers à la louange (d'autres disent, sans apparence, contre la conduite) de la mère d'Arrie, et le commencement d'une satire nouvelle. Cæsius Bassus fut l'éditeur des satires de Perse, sur le refus de Cornutus, qui ne voulut pas s'en charger. Perse, de son vivant, avait consulté Cornutus sur ses ouvrages. Entre autres corrections que le philosophe y avait faites, il avait engagé le jeune

poëte à substituer Auriculas asini quis non habet, au lieu de Auriculas asini Mida rex habet, qu'il avait mis dans la première satire. Cornutus exigea ce changement, afin que Néron ne pût imaginer que le poëte l'avait en vue. Dès que les satires de Perse parurent, elles furent généralement admirées, et' promptement répandues.

En comparant les consulats de la naissance et de la mort de Perse, Bayle prouve qu'il n'a vécu que vingthuit ans, et réfute l'opinion de saint Jérôme, qui le fait vivre jusqu'à trente.

Avant Bayle, le commentateur Farnaby avait fixé à vingt-huit ans la durée de la vie de Perse, et l'époque de sa mort à la huitième année de l'empire de Néron.

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