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ODES, ÉPIGRAMMES,

ET AUTRES POÉSIES.

DISCOURS SUR L'ODE [a].

L'ode suivante [b] a été composée à l'occasion de ces étranges dialogues (1) qui ont paru depuis quelque temps, où tous les plus grands écrivains de l'antiquité sont traités d'esprits médiocres, de gens à être mis en parallèle avec les Chapelains [c] et avec les Cotins [d], et où, voulant faire honneur à notre siècle, on l'a en quelque sorte diffamé, en faisant voir qu'il s'y trouve des hommes capables d'écrire des choses si peu sensées. Pindare [e] est des plus maltrai

[a] Au lieu de ce titre, qui se trouve dans toutes les éditions des œuvres de Despréaux, depuis 1694 jusqu'en 1713, il y a dans le cahier in-4° de 15 pages, publié séparément en 1693, ces deux seuls mots: Au lecteur.

[b] On lit dans le cahier de 1693: « L'ode qu'on donne ici au pu«blic a été composée... »

modernes, en forme de DiaDespréaux écrit toujours au

(1) Parallèles des anciens et des logues. (Despréaux, édit. de 1713.) pluriel le mot Parallèles, quoiqu'il soit au singulier dans le titre de l'ouvrage de Charles Perrault. Ce dernier a fait au Discours sur l'ode une réponse fort étendue, dont il nous a paru bien suffisant de rapporter quelques passages. Nous avons choisi de préférence ceux qui jettent du jour sur les réflexions critiques.

[c] Voyez sur Chapelain le tome Ier, page 13, note a..

[d] Voir sur Cotin le tome I, page 18, note c.

[e] Cette phrase se lit ainsi dans les éditions avouées par l'auteur. Saint-Marc a cru devoir la changer de la manière suivante: « Pindare y est des plus maltraités. Plusieurs éditeurs, tels que « MM. Didot, Daunou, etc., ont suivi son exemple.

Pindare, né à Thèbes, capitale de la Béotie, dans le cinquième

tés. Comme les beautés de ce poëte sont extrêmement renfermées dans sa langue, l'auteur de ces dialogues, qui vraisemblablement ne sait point de grec [a], et qui n'a lu Pindare que dans des traductions latines assez défectueuses, a pris pour galimatias tout ce que la foiblesse de ses lumières ne lui permettoit pas de comprendre. Il a sur-tout traité de ridicules ces endroits merveilleux où le poëte, pour marquer un esprit entièrement hors de soi, rompt quelquefois de dessein formé la suite de son discours; et afin de mieux entrer dans la raison, sort, s'il faut ainsi parler, de la raison méme [6], évitant avec [c] grand soin cet

siècle avant l'ère vulgaire, florissoit au temps de l'expédition de Xerxès, et vécut environ soixante-cinq ans. Il avoit composé des élégies, des dithyrambes, des tragédies, etc. De tous ces ouvrages, il ne nous est resté que quatre livres d'odes à la louange des vainqueurs couronnés aux jeux Olympiques, Pythiques, Néméens et Isthmiques. Le génie de ce poëte est si élevé que son nom caractérise le sublime de l'inspiration.

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[a] Dans le cahier de 1693, on lit : « Qui vraisemblablement ne « sait point le grec, Despréaux fait encore ce reproche à Perrault, dans sa VIII Réflexion critique sur Longin. Nous avons rapporté ce que lui opposoit son adversaire, dans la réponse qu'il fit en 1694 à cette même réflexion. Voyez notre tome III, page 248,

note c.

[b] « Cela est difficile à comprendre, dit Perrault. Ce n'est pas un " moyen de mieux entrer dans la raison que d'en sortir. D'ailleurs « la poésie la plus dithyrambique ne fait point sortir le poëte de la raison, en l'obligeant de s'écarter un peu de son sujet, puisque la « raison veut qu'il ait de l'emportement et de l'enthousiasme. » (Lettre en réponse au discours sur l'ode, nomb. VI.)

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Saint-Marc trouve cette critique très sensée; il ne peut concevoir ce que Despréaux a voulu dire. La phrase de ce dernier est juste, claire et saillante. Ne faut-il pas, en effet, sortir de la raison ordinaire et calme, afin de mieux entrer dans l'enthousiasme, qui est le

ordre méthodique et ces exactes liaisons de sens qui ôteroient l'ame à la poésie lyrique. Le censeur dont [a] je parle n'a pas pris garde qu'en attaquant ces nobles hardiesses de Pindare il donnoit lieu de croire qu'il n'a jamais conçu le sublime des psaumes de David, où, s'il est permis de parler de ces saints cantiques à propos de choses si profanes, il y a beaucoup de ces sens rompus, qui servent même quelquefois à en faire sentir la divinité. Ce critique, selon toutes les apparences, n'est pas fort convaincu du précepte que j'ai avancé [b] dans mon Art poétique, à propos de l'ode:

Son style impétueux souvent marche au hasard :

Chez elle un beau désordre est un effet de l'art [c].

Ce précepte effectivement, qui donne pour règle de ne point garder quelquefois de règles, est un mystère de l'art, qu'il n'est pas aisé de faire entendre à un homme sans au

véritable esprit, c'est-à-dire la raison du poëte? Saint-Marc tâche de réfuter la théorie de Despréaux sur l'ode, par de longs raisonnements qui n'annoncent que le desir de combattre cet écrivain célèbre.

[c] Dans les éditions antérieures à celle de 1701, il y a : « évitant " avec soin cet ordre.... »

[a] Dans l'édition, ou plutôt dans le cahier de 1693, il y a : « Le << censeur dont on parle... » L'auteur n'y emploie jamais la première personne, en parlant de lui-même. Saint-Marc dit qu'il n'a pas connoissance de cette édition; aucun éditeur ne l'a consultée; elle offre pourtant, comme on le voit, des leçons qui ne se trouvent pas dans les éditions postérieures.

[b]

a...

du précepte qu'on a avancé dans l'Art Poétique, tion de 1693.)

(Édi

[] Chant II, vers 71, page 199. Cette citation, relative au genre lyrique, justifie le titre que l'auteur donne à sa préface. C'est malà-propos que Saint-Marc improuve ce titre il ne s'agit pas seulement, comme il le dit, de l'ode sur la prise de Namur, mais de l'ode en général.

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