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Un athléte tout prêt à prendre son congé,
Qui, par vos traits malins au combat rengagé,
Peut encore aux rieurs faire verser des larmes [a].
Apprenez un mot de Regnier,

Notre célébre devancier :

Corsaires attaquant corsaires [b],

Ne font pas, dit-il, leurs affaires (1).

RÉPONSE DES JOURNALISTES.

Les journalistes de Trévoux,

Illustre héros du Parnasse,

[a] Quelques éditeurs, M. Daunou entre autres, suppriment les quatre vers suivants.

[b] Regnier termine ainsi sa XII satire:

Corsaires à corsaires,

L'un l'autre s'attaquant, ne font pas leurs affaires.

(1) En 1701, l'on publia en Hollande une édition des œuvres de Despréaux, dans laquelle on avoit mis, au bas des pages, quelques endroits qu'il avoit imités des poëtes latins. Les auteurs du journal qui s'imprime tous les mois à Trévoux en donnèrent un extrait, au mois de septembre 1703, dans lequel ils disoient entre autres choses qu'«< en parcourant ce volume, on trouve que les pages sont plus « ou moins chargées de vers latins imités, selon que certaines pièces de M. Despréaux ont été communément plus ou moins estimées. » Après quoi ils remarquoient qu'« on n'en trouvoit point dans la « dixième satire contre les femmes, ni dans l'épitre sur l'amour de « Dieu. » M. Despréaux crut voir un air de raillerie dans ces paroles, dont il se tint offensé, puisqu'on le représentoit comme un grand imitateur, qui devoit toute sa réputation aux plus beaux endroits des anciens, qu'il avoit fait passer dans ses ouvrages. C'est ce qui lui fit faire cette épigramme, qu'il appeloit aussi une petite épître. ( Brossette.)

N'ont point cru vous mettre en courroux,

Ni ranimer en vous la satirique audace

Dont par le grand Arnauld vous vous croyez

absous.

Ils vous blâment si peu d'avoir suivi la trace
De ces grands hommes, qu'avec grace
Vous traduisez en plus d'un lieu,

Que, pour l'amour de vous, ils voudroient bien qu'Horace
Eût traité de l'amour de Dieu [a].

RÉPLIQUE DE DESPRÉAUX

que

Aux mêmes.

Non, pour montrer Dieu veut être aimé de nous,
Je n'ai rien emprunté de Perse ni d'Horace,
Et je n'ai point suivi Juvénal à la trace.

que vous,

Car, bien qu'en leurs écrits ces auteurs, mieux
Attaquent les erreurs dont nos ames sont ivres,

La nécessité d'aimer Dieu

Ne s'y trouve jamais prêchée en aucun lieu,
Mes Pères, non plus qu'en vos livres.

[a] Nous donnons d'après Brossette cette épigramme, omise par divers éditeurs, entre autres par M. Daunou. Elle fait mieux entendre la réplique de Despréaux. L'éditeur de 1740 l'attribue au père Du Rus; et Brossette, qui devoit être au moins aussi bien instruit, dit formellement qu'elle est de ce jésuite.

Nous n'insérons point parmi les pièces de l'auteur celle qui suit, malgré la note dont Saint-Marc l'accompagne. « On me donne cette « épigramme, dit-il, pour être certainement de M. Despréaux, et « l'on m'assure qu'on la tient d'un de ses amis. »

Sur Pellisson.

La figure de Pellisson

Est une figure effroyable [a];

Mais quoique ce vilain garçon

Soit plus laid qu'un singe et qu'un diable,
Sapho [b] lui trouve des appas.

Mais je ne m'en étonne pas :

Car chacun aime son semblable [c].

Nous ne reproduirons ici ni le distique contre l'abbé Testu de Mauroi et l'avocat Foureroi, ni la plainte contre les Tuileries. Il nous paroît suffisant d'avoir rapporté le distique, dans le t. Ia, satire VII, page 173, note 2, et la plainte, dans le tome IV, page 503, lettre du.... 1703.

a

[a] M. Pellisson étoit d'une laideur si choquante, qu'une dame dit de « lui, comme tout le monde sait, qu'il outroit la permission que les hommes « ont d'être laids. » Saint-Mare gâte ici le mot que madame de Sévigné rapporte comme étant de Guilleragues. Voyez l'épître V, page 51, note b.

[b] Sapho est mademoiselle de Scudéri. Voyez le portrait de cette dernière, sous le nom de Tisiphone, tome III, page 82.

[c] Voyez sur Pellisson le tome Ier, satire VIII, page 198, note c

VERS LATINS.

EPIGRAMMA

In novum Causidicum, rustici lictoris filium [a].

Dum puer iste fero natus lictore perorat,
Et clamat medio, stante parente, foro;
Quæris quid [b] sileat circumfusa undique turba?
Non stupet ob natum, sed timet illa patrem [c].

ALTERUM

In Marullum, versibus phaleucis antea malè laudatum.

Nostri quid placeant minùs phaleuci,
Jamdudùm tacitus, Marulle, quæro,
Quum nec sint stolidi, nec inficeti,
Nec pingui nimiùm fluant Minervâ.
Tuas sed celebrant, Marulle, laudes:
O versus stolidos et inficetos [d]!

[a] Cette épigramme et la suivante sont insérées dans l'édition de 1701; elles ne le sont pas dans celle de 1713.

[b] Brossette a substitué cur à quid; la plupart des éditeurs ont suivi son exemple.

[c] L'auteur a donné des éclaircissements sur l'avocat Herbinot qu'il attaque. Voyez le tome IV, page 428, lettre du 9 avril 1702.

[d] Dans la lettre à laquelle renvoie la note précédente, Despréaux

SATIRA.

Quid numeris iterùm ine balbutire latinis
Longè Alpes citra natum de patre sicambro,
Musa, jubes? Istuc puero mihi profuit olim,
Verba mihi sævo nuper dictata magistro
Quum pedibus certis conclusa referre docebas.
Utile tunc Smetium [a] manibus sordescere nostris.
Et mihi sæpe udo volvendus pollice Textor [b]
Præbuit adsutis contexere carmina pannis.

Sic Maro, sic Flaccus, sic nostro sæpe Tibullus

fait connoître les motifs qui lui dictèrent cette épigramme contre M. de Brienne, secrétaire d'état.

"

« Le célèbre La Fontaine la montra à M. Racine, qui ne connois

soit pas encore M. Despréaux. Elle fut câuse de leur connoissance,

« dit Brossette. M. Racine le pria de lui donner ses avis sur la tra«gédie des Frères ennemis, à laquelle il travailloit alors. »

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Le récit de Louis Racine ne s'accorde pas avec celui du commentateur. « Le jeune Despréaux, dit-il, qui n'avoit que trois ans plus « que lui (Racine), étoit connu de l'abbé Le Vasseur [a], qui lui porta l'ode de la Renommée, sur laquelle Despréaux fit des remarques qu'il mit par écrit. Le poëte critiqué trouva les remarques « très judicieuses, et eut une extrême envie de connoître son critique. L'ami commun lui en procura la connoissance, et forma les premiers nœuds de cette union si constante et si étroite, qu'il est « comme impossible de faire la vie de l'un, sans faire la vie de l'autre. (Mémoires sur la vie de Jean Racine, 1808, page 27.)

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[a] H. Smétius, Flamand, né en 1537, mort en 1614, auteur d'une prosodie latine.

[b] Voyez sur Ravisius Textor le tome III, page 105, note a.

[a] Ami de collège et parent de Racine.

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