Obrázky na stránke
PDF
ePub

Intonsum, pueri, dicite Cynthium,

Latonamque supremo

Dilectam penitùs Jovi.

(Livre I, ode xvIII.

19. Strophe alcaïque. Deux vers alcaïques hendécasyllabes (25), un vers alcaïque ennéasyllabe ou ïambique dìmètre hypermètre (8) et un vers alcaïque décasyllabe (24) :

Vides ut altâ stet nive candidum
Soracte, nec jam sustineant onus
Silvæ laborantes, geluque

Flumina constiterint acuto.

(Livre I, ode VIII.)

Ainsi Horace a employé vingt-quatre espèces de vers, qui ont fourni à ses pièces lyriques dix-neuf combinaisons différentes. La strophe alcaïque est celle dont il se sert le plus souvent; il paraît avoir pour elle une prédilection toute particulière. Ensuite vient la strophe saphique, la strophe ïambique, la troisième strophe asclépiade, enfin la quatrième strophe asclépiade. De tous ces mètres et de toutes ces combinaisons, rien n'appartient en propre à Horace; les poëtes lyriques de la Grèce lui ont tout fourni.

On sait que la plupart des poesies lyriques des anciens étaient faites pour être chantées. Ainsi les odes de Pindare, dont on ignore encore le mètre précis, se chantaient dans les temples et dans les rues parcourues par le cortége triomphal qui ramenait dans sa patrie un athlète vainqueur aux grands jeux de la Grèce. Il est hors de doute également que le chant séculaire et d'autres hymnes religieux, composés par Horace, furent chantés dans les temples par la jeunesse romaine. La musique des anciens est très-peu connue aujourd'hui; cependant on a cru, dans ces derniers temps, retrouver dans un manuscrit de la faculté de médecine de Montpellier la mélodie de la strophe saphique.

Les indications contenues dans ce précis sur les divers mètres employés par Horace suffisaient pour que l'élève pût trouver assez promptement le mètre de chaque ode; néanmoins, pour lui donner plus de facilité encore, nous avons indiqué toujours ce mètre à la fin de l'argument historique et analytique qui précède chaque pièce.

XVI PRÉCIS SUR LES METRES EMPLOYÉS PAR HORACE.

Nous avons pensé aussi qu'il était utile de mentionner les principaux passages imités d'Horace par les poëtes modernes et même par les poëtes latins des siècles postérieurs à Auguste. Nous l'avons fait brièvement, et le remarquable travail du savant M. Stiévenart sur les poésies lyriques d'Horace nous a fourni de bien utiles renseignements. Nous avons indiqué aussi les passages des poëtes grecs imités par Horace, mais seulement lorsque ces imitations ont quelque importance et quelque étendue. Ces indications rapides, que nous croyons avoir données le premier dans une édition destinée aux classes de nos lycées, peuvent être pour les élèves la matière d'utiles comparaisons et de rapprochements instructifs.

Q. HORATII FLACCI

CARMINA.

LIBER PRIMUS.

CARMEN I.

AD MECENATEM.

Mécène (C. Cilnius Mæcenas), né vers l'an 685 de Rome, mort en 746, peu de temps avant Horace, descendait d'anciens rois d'Étrurie, ou plutôt d'un de ces petits princes qui étaient à la tête des lucumonies étrusques; sa famille (gens Cilnia) avait régné sur Arrétium. Mécène se contenta toujours du simple titre de chevalier romain; mais il fut l'ami et peut-être le conseiller le plus intime d'Auguste, le protecteur éclairé des lettres, l'appui constant de Virgile et d'Horace. Cette ode est une sorte de dédicace inspirée par la reconnaissance, et qu'Horace mit en tête des trois premiers livres de ses odes, les seuls qu'il publia d'abord (en 731 ou 736?). Indifférent à tout ce qui comble les vœux des autres hommes, Horace

verra son ambition satisfaite, si Mécène le place au rang des poëtes lyriques.

Le mètre de cette ode est le petit asclépiade (vers choriambique trimètre catalectique).

1

Mæcenas, atavis edite regibus 1,
O et præsidium et dulce decus meum,

1. Atavis edite regibus. Nous verrons plus loin, III, XXII, 1: Tyrrhena regum progenies. L'Etrurie, aujourd'hui la Toscane, avait porté d'abord le nom de Tyrrhénie.

de Brutus, avec Auguste vainqueur. - Decus, gloire. L'amitié de Mécène était un honneur pour Horace. Virgile (Géorgiques, II, 40), dit de même, en s'adressant à Mécène : 2. Præsidium, appui. Mécène avait O decus, o famæ meritò pars maréconcilié Horace, partisan et soldatxima nostra, Mæcenas.

Sunt quos curriculo 1 pulverem Olympicum
Collegisse juvat, metaque fervidis

Evitata rotis, palmaque nobilis
Terrarum dominos evehit ad Deos,
Hunc, si mobilium turba Quiritium
Certat tergeminis tollere honoribus;
Illum, si proprio condidit horreo
Quidquid de Libycis verritur areis".
Gaudentem patrios findere sarculo
Agros Attalicis conditionibus

Nunquam dimoveas ut trabe Cyprià
Myrtoum pavidus nauta secet mare'.
Luctantem Icariis fluctibus 10 Africum
Mercator metuens, otium et oppidi

Laudat rura sui; mox reficit rates
Quassas, indocilis pauperiem pati.
Est qui nec veteris pocula Massici "
Nec partem solido demere de die 12

Spernit, nunc viridi membra sub arbuto

[ocr errors][merged small][merged small][merged small]

1. Curriculo, char. Le sens le plus | sidérable; trabe Cypriá désigne donc ordinaire est carrière.

[blocks in formation]

simplement, et d'une manière générale, un vaisseau marchand.

9. Myrtoum mare. On appelait mer de Myrtos la partie de la mer Égée qui s'étendait de l'île de Myrtos, voisine de l'Eubée, au cap Sunium. Elle était fort orageuse et toute senée d'écueils.

10. Luctantem fluctibus, qui lutte contre les flots (et les soulève). Icariis. On appelait mer Icarienne la partie de la mer Egée comprise entre les îles de Samos et d'Icarie. Peutêtre aussi ce nom vient-il d'Icare, qui se noya dans la mer Egée.

11. Massici, le massique (aujourd'hui massacano), vin renommé. Le vignoble qui le produisait était sur les flancs du Massique (Monte-Marso), coteau de Campanie, voisin de Minturnes et de Sinuesse.

12. Partem... de die, enlever tine partie aux heures entières du jour, aux heures que l'on doit consacrer

4

2

Stratus, nunc ad aquæ lene1 caput sacræ.
Multos castra juvant, et lituo tubæ
Permixtus sonitus, bellaque matribus
Detestata. Manet sub Jove frigido
Venator, teneræ conjugis immemor,
Seu visa est catulis cerva fidelibus,
Seu rupit teretes Marsus aper plagas.
Me doctarum hederæ præmia frontium
Dis miscent superis, me gelidum nemus
Nympharumque leves cum Satyris chori
Secernunt populo, si neque tibias
Euterpe cohibet, nec Polyhymnia
Lesboum refugit tendere barbiton".
Quòd si me lyricis vatibus inseres,
Sublimi feriam sidera vertice.

tout entières aux affaires, c'est-à-dire |
dérober quelques heures aux affaires.
A Rome, c'était une débauche que de
se mettre à table avant le coucher du
soleil.

1. Lene, douce, qui murmure dou

cement.

2. Lituo. Trompette recourbée de la cavalerie. Tubæ. Trompette droite de l'infanterie. 3. Teneræ, tendre, c'est-à-dire jeune.

[blocks in formation]

Dieux, c'est-à-dire me donnent un bonheur égal à celui des Dieux. La suite des idées est celle-ci : Pour moi, pourvu que l'inspiration ne me fasse pas défaut, je suis heureux d'écrire des vers dans quelque retraite agréable, loin de la foule; et mes vœux seront comblés si j'ai obtenu ton suffrage.

6. Euterpe, Muse de la musique, inventrice de la flûte; Polymnie, Muse de la poésie lyrique. Tibias coht

4. Rupit, a rompú (en s'échap-bet, retient sa flûte, refuse de m'acpant). - Marsus aper. Les Marses compagner sur sa flûte. habitaient dans l'Apennin; leur pays, montagneux et boisé, surtout du côté du lac Fucin, abondaít en gibier.

5. Hederæ. Le lierre était la couronne des poëtes. Virgile: Pastores, hederà crescentem ornate poetam. Me Dis miscent, me mêlent aux

7. Lesboum barbiton. Deux des poëtes lyriques les plus renommés dans l'antiquité, Alcée et Sapho, étaient nés à Lesbos, fle de la mer Égée. C'était aussi un Lesbien, Terpandre, qui avait inventé l'instrument appelé barbiton.

CARMEN II.

AD CÆSAREM AUGUSTUM.

Bien qu'on ne puisse pas préciser exactement l'année dans laquelle Horace composa cette ode adressée à Auguste, on peut affirmer

« PredošláPokračovať »