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272 INTRODUCTION A L'ÉTUDE DE LA PHILOSOPHIE.

Eglise. Mais du moment que le Sanhedrin refusa de reconnat tre celle qui lui succédait légitimement, et que Luther en combattit l'autorité suprême, le ver rongeur du panthéisme commença à dévorer les rameaux brisés de la plante céleste.

Et en effet, l'homme semble tomber fatalement dans ce système, toutes les fois qu'il se sépare de la société orthodoxc. S'il ne naît pas à l'instant même, il suit de près les premiers errements, se renouvelle à chaque instant, prend mille formes, est en tout temps et en tous lieux accompagné de l'esprit et de l'essence de l'hérésie, tant philosophique que chrétienne. Nous chercherons ailleurs la cause d'un fait aussi singulier.

Le seul remède contre le panthéisme consiste dans la restitution de la formule idéale, laquelle cependant ne pourra jamais prévaloir, si elle ne surpasse par sa force scientifique toutes les formules possibles, et spécialement celle des panthéistes, qui prétendent que leur système seul est capable de rendre raison de tout ce qui peut être su.

Après avoir considéré la formule idéale en elle-même, nous devons donc l'examiner dans ses relations encyclopédiques; c'est ce que nous essaierons de faire dans le chapitre

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NOTES.

T. II.

18

NOTES

DU TOME SECOND.

AV

NOTE 1.

Les mots sont les signes principaux, mais, comme chacun sait, ce ne sont pas les seuls; tous les sentiments sont de véritables signes des choses, selon la belle et la profonde doctrine de Thomas Reid. Qu'on me permette de citer une courte mais claire exposition que fait à ce sujet un élégant écrivain Italien; il suppose que cette doctrine aurait été connue de quelque grand génie des temps primitifs et qu'elle lui aurait servi à inventer l'art admirable de l'écriture:

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Il y eut dans les temps les plus reculés un homme d'un génie surhumain, dont le nom, je ne sais par quel malheur, › n'est point venu jusqu'à nous, bien qu'il ait lui-même trou› vé le moyen d'éterniser ceux des autres. Cet homme, réflé> chissant sur l'origine de nos connaissances, et sur le moyen

» de les rendre plus parfaites, connut certainement ce que nous » regardons comme une découverte moderne, mais dont on re

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trouve cependant des traces évidentes dans les temps antiques; > il connut, dis-je, que le moyen par lequel nous percevons » les choses, qui sont hors de nous, n'est pas autre chose que >> certains mouvements très simples, distincts, qui peuvent se > disposer et s'unir entre eux d'un nombre infini de manières, » et qui impressionnés par les sens et sentis par l'ame, font » que celle ci avertie par ces mouvements, comprend par quel » objet extérieur chacun d'eux est produit, et parvient ainsi › à la connaissance de tel ou tel objet. Il connut que l'ame' >> ne saisit les choses que par leurs signes arbitraires; arbi» traires, parce qu'ils n'ont rien de commun ou de semblable › avec la chose qu'ils représentent ou avec la notion qu'ils produisent. Et c'est là une grande preuve qu'il y a un arbitre suprême. Car par quel hasard, par quelle convention, ou » par quelle autre cause semblable aurait-il jamais pu se faire que tous les hommes s'accordassent pour interpréter ces >> signes d'une seule manière, dans tous les temps et dans tous > les lieux ? Il connut enfin que toute l'opération des sens n'est » qu'une écriture, et que, dès l'enfance, nous ne faisons qu'apprendre à lire, notant d'abord et distinguant entre eux les > mouvements, comme on fait des éléments ou des lettres, accouplant après un signe avec un autre, et en formant ‣ ainsi un mot entier : comparant ensuite un motavec un autre; → nous parvenons enfin à distinguer, à juger, à raisonner.

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> Cet homme ayant donc découvert que, par le moyen des signes dont nous recevons l'impression, nous acquérons les images des choses sensibles, réfléchit en lui-même et se » dit ne pourrais-je pas, en imitant la nature, trouver • d'autres signes, en rapport avec ceux-ci, par lesquels je » traduirais hors de moi, en les communiquant aux autres, » les notions parvenues jusqu'à moi; et comme la nature m'apprend à connaître le monde, ne pourrais-je pas de même » manifester aux autres mes pensées, et chaque homme ne

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