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tière, et de résoudre les grandes difficultés qu'elle leur présentera. Les confesseurs n'oublieront rien pour s'instruire autant qu'ils le doivent sur les devoirs de l'état particulier des personnes qu'ils auront à confesser; afin de pouvoir les leur apprendre dans le besoin, examiner si elles s'en acquittent comme elles le doivent, et les obliger à les bien remplir.

Enfin, lorsqu'on leur proposera des cas à décider sur les contrats et la restitution, ils se conformeront aux principes que Nous avons établis sur ces questions épineuses, dans le quatrième volume des instructions sur ce Rituel.

Les curés rappelleront souvent dans leurs prônes l'obligation de préparer de bonne heure les malades à la mort, et d'engager ceux dont on est parent ou dont on a soin à recourir dès le commencement de leur maladie au sacrement de Pénitence, et en cas de danger aux sacrements de l'Eucharistie et de l'Extrê– me-Onction. Les curés tâcheront de parcourir chaque semaine, autant qu'ils le pourront, différents lieux de leur paroisse, pour s'informer s'il y a des malades; ou au moins ils chercheront des personnes sages et craignant Dieu, qui puissent les avertir lorsqu'il y en aura.

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Pour prévenir les murmures des fidèles qui se plaignent souvent de la négligence des confesseurs, et les accusent ou de se rendre trop tard à l'église, ou de se faire attendre long-temps, ou de refuser même d'entendre les confessions de ceux qui se présentent à eux, Nous leur recommandons d'être attentifs à confesser sur-le-champ autant qu'ils le pourront tous ceux qui le leur demanderont; de se trouver de bonne heure dans les confessionnaux qui leur auront été destinés, et principalement les jours de dimanche et de fête.

Nous ne pouvons qu'être affligés de voir négliger dans ce diocèse la pratique d'entendre les confessions les veilles des fêtes et le samedi tout le jour, surtout l'après-midi. Les curés auront soin d'avertir leurs paroissiens, afin que ceux auxquels leurs affaires le permettent choisissent ces jours-là pour se confesser. Par là les artisans et gens de la campagne, qui n'ont pas la même commodité à cause de leurs travaux, auront plus de facilité et de liberté pour pouvoir se confesser les jours de dimanche et de fête; et les confesseurs seront moins accablés par la foule des pénitents.

Il est défendu dans ce diocèse de confesser les femmes et les filles en tout autre lieu qu'à l'église, à moins qu'elles ne soient malades. Le confesseur ne doit pas même rester avec elles au confessionnal, lorsque la nuit est arrivée, s'il n'y a de la lumière; alors s'il n'y a qu'une seule femme dans l'église, il ne doit pas la confesser, même en plein jour et avec la lumière.

Lorsqu'il y aura, pour des raisons particulières et pressantes, et pour cause d'infirmité ou de surdité, nécessité de confesser quelque femme ou fille hors du confessionnal, ou ailleurs que dans l'église, le confesseur sera obligé de Nous en demander la permission et de Nous en exposer les raisons, excepté dans le cas de maladie qui retient au lit ou dans la chambre. Après avoir obtenu cette permission, il n'entendra cette pénitente que dans un lieu ouvert et éclairé, et avec les mêmes précautions qui doivent se prendre pour confesser des femmes et filles malades.

ORDRE OU MANIÈRE D'ADMINISTRER LE SACREMENT
DE PÉNITENCE.

Le prêtre appelé pour confesser à l'église sera revêtu d'un surplis et d'un bonnet carré. Avant que d'entrer dans le confessionnal il se mettra à genoux pour implorer l'assistance du Saint-Esprit et le secours du Seigneur dans une fonction si difficile et si importante, pour se reconnoître indigne d'exercer un si haut ministère, pour faire un acte de contrition, et demander à Dieu avec ferveur les grâces nécessaires pour lui-même et pour ses pénitents. Dans cette intention, il récitera la prière suivante ou quelqu'autre selon sa dévotion:

me festina.

Deus, in adjutorium meum intende: Domine, ad adjuvandum
Cor mundum crea in me, Deus: et spiritum rectum innova in visceribus meis.
Ne projicias me à facie tua: et Spiritum sanctum tuum ne auferas à me.
Redde mihi lætitiam salutaris tui: et spiritu principali confirma me.
Docebo iniquos vias tuas : et impii ad te convertentur.
Domine exaudi orationem meam : et clamor meus ad te veniat.

Oremus.

Domine Jesu Christe, salvator mundi, qui sanctum et salutare Pœnitentiæ sacramentum purificandis animahus instituisti, meque indignum, propter tuam magnam misericordiam, ministrum illius fecisti; suscipe preces humilitatis meæ; et me ab omni contagione peccati purifica; ut illud sacramentum sancté et cum fructu valeam ministrare. Suscipe etiam, Domine, humilem orationem quam fundo pro famulis et famulabus tuis qui ad pœnitentiam accedunt, ut des illis

spiritum veræ compunctionis, integritatem sincera confessionis, et studium digna satisfactionis. Qui vivis et regnas, etc.

Après cette prière, le confesseur entrera dans le confessionnal, et s'y tiendra assis, le corps droit, la tête couverte, le visage caché et un peu détourné, de manière que le pénitent ne puisse le regarder en face et qu'il ne puisse regarder en face le pénitent, vers lequel il tiendra seulement l'oreille penchée. Il aura un air grave et modeste, et se comportera comme n'étant occupé que du salut des pénitents qu'il entend. En un mot, il sera dans une posture décente et convenable à un si grand ministère. Il se comportera si prudemment, qu'il ne fasse jamais connoître en aucune manière qu'il est frappé de la grièveté des crimes qu'il entendra. Il fera en sorte que les personnes qui attendront pour se confesser ne soient pas si proches du confessionnal qu'elles puissent entendre les confessions qui se feront.

Le pénitent doit être à genoux, sans aucun carreau ni coussin; se tenir modestement incliné; avoir la tête nue et les mains jointes; sans gants, sans épée, et, s'il est ecclésiastique, sans surplis. Les femmes doivent s'y présenter avec un habillement simple et modeste, mais qui ne tienne rien du négligé, et avoir leur coiffe baissée.

Le pénitent, après avoir fait le signe de la croix, dira: Benedic mihi, Pater, quia peccavi. Ou, s'il ne sait pas le latin, il dira en françois Bénissez-moi, mon Pere, parce que j'ai péché. Alors le prêtre étant découvert dira:

Dominus sit in corde tuo et in labiis tuis, ut ritè confitearis omnia peccata tua; et fera sur le pénitent le signe de la croix : In nomine Patris, et Filii, et Spiritús sancti. Amen.

Ensuite le prêtre mettra son bonnet et prêtera l'oreille pour écouter avec attention tous les péchés que le pénitent lui déclarera. Alors le pénitent dira: Confiteor Deo omnipotenti, etc., ou en françois : Je me confesse à Dieu tout-puissant, etc. Il convient mieux de le faire dire de cette manière aux personnes qui n'entendent pas le latin.

Le pénitent dira ensuite au confesseur combien il y a de temps qu'il ne s'est confessé; s'il a accompli la pénitence qui lui avoit été imposée dans sa dernière confession; s'il a reçu l'absolution, ou il exposera la cause du refus ou du délai. Puis il fera une confession entière, claire et distincte, conformément aux

instructions que et suio.).

Nous avons données (Instr. tom. II, pag. 224

Après que le pénitent aura expliqué à sa manière tous les péchés dont il se croira coupable, le confesseur l'interrogera, s'il le juge à propos, pour suppléer à ce qui ne seroit pas suffisant dans sa déclaration. Mais avant cela il doit lui laisser tout dire (à moins qu'il ne soit nécessaire de l'interroger sur-lechamp pour l'explication des péchés qu'il déclare), parce que l'exposition que le pénitent fait lui-même de ses péchés est ordinairement plus sincère et plus circonstanciée que lorsqu'il répond à des demandes.

Le confesseur, dans les interrogations qu'il croira à propos de faire au pénitent, se conformera aux instructions que Nous avons données sur ce sujet (Instr. tom. II, pag. 52).

La confession du pénitent et les interrogations du confesseur étant finies, le pénitent ajoutera, avec les marques et les sentiments d'une véritable componction :

De tous ces péchés et de tous ceux que je n'ai pas déclarés par oubli ou par ignorance, j'en demande pardon à Dieu de tout mon cœur, et à vous, mon Père, pénitence et absolution, si vous me jugez digne de la recevoir.

Le pénitent achèvera ensuite le Confiteor, et dira en frappant trois fois sa poitrine : Meâ culpâ, etc.; ou, en françois, s'il l'a commencé en cette langue : C'est par ma faute, etc.

Pendant que le pénitent prononcera ces dernières paroles, le confesseur, étant découvert et tenant son bonnet des deux mains devant sa poitrine, dira: Misereatur tuê omnipotens Deus, etc.

Puis étendant et levant la main droite vers le pénitent, il ajoutera :

Indulgentiam, absolutionem et remissionem + peccatorum, etc. Ensuite s'étant couvert il excitera son pénitent au repentir de ses péchés; lui en fera voir l'énormité; lui fera faire les réflexions nécessaires sur leur qualité et leur nombre; l'exhortera à s'affermir de plus en plus dans la résolution de ne les plus commettre; lui en prescrira les moyens, comme d'en éviter les

casions, d'avoir recours à la prière et de pratiquer autant qu'il pourra les vertus contraires. En un mot, il lui donnera tous les remèdes et les avis convenables, eu égard à ce qu'il aura connu de son état et de ses besoins spirituels. Puis il lui imposera une

pénitence salutaire et convenable, selon la qualité des péchés et le pouvoir du pénitent : et en tous ces points il se conformera aux règles et aux instructions que Nous avons données sur la confession (Instr. tom. II, pag. 299).

Quand le pénitent aura accepté la pénitence qui lui aura été donnée, si le confesseur juge à propos de lui donner l'absolution, il l'avertira de renouveler pour cela de tout son cœur son acte de contrition, et de se mettre en esprit aux pieds de la croix du Sauveur pour y être lavé de son sang précieux.

Alors, étant couvert et tenant la main droite étendue et levée sur le pénitent, il dira:

Dominus noster Jesus Christus te absolvat, et ego auctoritate ipsius, te absoloo ab omni vinculo excommunicationis, (suspensionis) et interdicti, in quantum possum, et tu indiges : deinde ego te absoloo à peccatis tuis, in nomine Patris †, et Filii, et Spiritûs sancti. Si le pénitent est laïque, le confesseur omettra le mot suspensionis.

Ensuite, se découvrant et tenant son bonnet devant sa poitrine, il ajoutera :

Passio Domini nostri Jesu Christi, merita beatæ Mariæ Virginis et omnium sanctorum, et quidquid boni feceris, et mali sustinueris, sint tibi in remissionem peccatorum, augmentum gratiæ, et præmium vitæ æternæ. Amen.

Si le confesseur juge à propos de différer l'absolution, il donnera simplement une bénédiction. Ayant la tête couverte, et tenant la main étendue sur le pénitent; il dira: Misereatur, etc.; Indulgentiam, etc., et lui donnera ensuite sa bénédiction; après l'avoir averti qu'il ne lui donne pas l'absolution de ses péchés, mais seulement une bénédiction; afin que ceux qui sont présents, et autour du confessionnal, ne puissent connoître qu'il a refusé ou différé l'absolution.

Dans les confessions plus fréquentes et plus courtes, surtout quand il y a grand nombre de pénitents à entendre, ou lorsque le confesseur est pressé par la nécessité de remplir quelqu'autre de ses devoirs, il faut omettre Misereatur, etc.; Indulgentiam, etc.: il suffit de prononcer la formule d'absolution: Dominus noster Jesus Christus, etc.

Si le pénitent étoit sur le point de mourir, et qu'il n'y eût pas assez de temps pour prononcer en entier la formule ordinaire d'absolution marquée ci-dessus, il faudroit se contenter de

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