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Le tribunal de l'aréopage, établi à Athènes dès la plus haute antiquité, mais investi seulement d'attributions judiciaires, fut investi par Solon d'attributions politiques, et, en particulier, du droit de veiller à la conservation des mœurs, ainsi qu'à celle des lois, et de reviser les jugements où l'on avait violé les formes et contrevenu aux lois: mais on lui retira peu à peu la plupart de ces attributions, et on ne lui laissa plus enfin, sous l'administration de Périclès, que la revision des sentences judiciaires qui lui étaient déférées, et le jugement définitif de certains crimes relatifs à la religion, tels que le sacrilége et l'impiété. Encore ne pouvait-il prononcer sur ces crimes que d'après le rapport de l'archonte-roi.

On créa alors des magistrats particuliers, auxquels on donna la censure des mœurs, et l'on confia au sénat seul le dépôt des lois et la surveillance de leur exécution; en sorte que l'aréopage ne fut plus dès ce moment un sénat politique, mais un simple tribunal criminel.

On changea même les attributions des six tribunaux judiciaires présidés par les thesmothètes, et l'on en porta successivement le nombre jusqu'à dix. Chacun de ces tribunaux était composé de juges temporaires ou jurés, élus annuellement au sort parmi tous les citoyens indistinc

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tement, et distribués également par le sort en différentes sections, dont chacune jugeait à son tour. Les jurés décidaient le fait; et le thesmothète, qui présidait au jugement, appliquait la loi.

Si l'on excepte l'aréopage, il n'y avait à Athènes qu'un seul tribunal, dont les juges fussent élus au suffrage: c'était le tribunal des héliastes, investi du jugement de certains crimes publics; il était de tous les tribunaux le plus nombreux, puisqu'il était ordinairement composé de cinq cents juges, et quelquefois de mille, parmi lesquels les parties intéressées choisissaient ceux qui devaient les juger. Mais tous ces juges n'étaient qu'annuels.

L'aréopage était le seul des tribunaux athéniens qui fût composé de juges inamovibles. Ces juges étaient choisis par le conseil-général; mais ils ne pouvaient l'être que parmi les archontes sortis d'exercice, et âgés de soixante ans : ce qui en restreignait le nombre et leur donnait une sorte d'autorité que n'avaient pas les autres magistrats. Aussi les aréopagites étaient-ils de tous les magistrats athéniens les plus respectés, et il suffisait quelquefois de la présence d'un seul de ces magistrats pour calmer le peuple agité..

Ce qui distinguait l'administration d'Athènes de celle des autres cités, c'est qu'elle était dirigee dans toutes ses branches par autant de conseils.

CHAPITRE III.

De la force armée et en particulier de la marine.

LA force publique était dirigée par le conseil ou la cour militaire, présidée par l'archonte-polémarque et divisée en trois sections, dont l'une dirigeait l'infanterie, l'autre la cavalerie et la troisième la marine.

Tous les individus mâles, depuis dix-huit ans jusqu'à soixante, étaient inscrits sur les rôles de la force sédentaire; mais ils ne pouvaient être enrôlés pour l'armée que depuis vingt-un ans jusqu'à quarante. Plus jeunes, ils faisaient dans des compagnies de voltigeurs la police des campagnes; et plus vieux, ils faisaient dans des compagnies de vétérans la police des villes et le service des garnisons.

A vingt-un ans, tous les jeunes gens inscrits sur les rôles de la force publique, l'étaient sur le registre des citoyens, et ils allaient solennellement, dans le temple d'Aglaure, prêter serment d'obéir aux lois de la république, et de combattre jusqu'à la mort pour ses justes droits.

L'armée athénienne ne différait pas essentiel

lement de celle de Sparte, qui lui avait servi de modèle; mais les Athéniens perfectionnèrent ce modèle; et leurs généraux, tels que Timothée, Iphicrate et Chabrias, portèrent la tactique militaire à un point de perfection qui ne fût plus surpassé depuis, même par les Macédoniens.

Leur cavalerie était composée, comme celle de Sparte, de deux armes de la cavalerie pesante, recrutée parmi les hippées ou chevaliers, et de la cavalerie légère, recrutée parmi les étrangers.

Il y avait aussi, dans l'infanterie athénienne, comme dans l'infanterie lacédémonienne, trois sortes d'armes : les hoplites, les peltastes et les psiles; mais on n'admettait parmi les hoplites 'que des citoyens, tandis que les étrangers étaienț admis parmi les psiles et les peltastes.

Les hoplites étaient ordinairement rangés en ligne sur six de hauteur et sur quatre de front; et c'était la file de six qui était à Athènes, comme à Sparte, l'élément de toutes les autres divisions et qui donnait par ses multiples l'énomotie,' le lochos et la mora ou cohorte. Mais la file ayant été portée ensuite à huit hommes, toutes les autres divisions changèrent aussi, et il paraît que la cohorte fut portée à Athènes, comme à Sparte, jusqu'à mille hommes, du moins en temps de guerre, parce qu'on trouve dans les écrivains anciens qu'elle était commandée par un chiliarque.

Les autres officiers supérieurs étaient le taxiarque, espèce d'adjudant-général, particulièrement chargé de l'administration, le stratége ou commandant de l'infanterie, l'hipparque ou commandant de la cavalerie, et le polémarque ou général en chef.

Les proportions des différentes armes étaient les mêmes dans l'armée athénienne que dans l'armée lacédémonienne, si ce n'est que dans la première la cavalerie ne forma jamais plus du dixième de l'infanterie, tandis que dans l'autre elle en forma quelquefois jusqu'à un sixième.

La phalange formait à Athènes, comme à Sparte, la moitié de l'armée, les peltastes un quart, et l'autre quart était formé par la cavalerie, soit pesante, soit légère, et par les psiles ou gens de trait.

Mais l'arme dans laquelle les Athéniens se distinguèrent le plus et surpassèrent tous les autres Grecs, fut celle de la marine. Cette arme était composée des pentécosiomédimniens ou des citoyens les plus riches; mais ces riches citoyens n'étaient destinés qu'au commandement, et c'étaient les thètes ou les citoyens les plus pauvres qui étaient chargés de la manoeuvre. Les manœuvriers étaient payés, tandis que les triérarques ou commandants, loin de recevoir aucune paie, étaient obligés de contribuer aux frais de l'armement, dans

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