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ils donc? Croient-ils à l'attraction? Oui, sar.s doute. Ils comprennent donc que les corps agissent à distance l'un sur l'autre à travers le vide? Alors qu'ils nous expliquent clairement ce mode d'action *. Croient-ils à la communicalion du mouvement? Oui encore. Qu'ils nous disent donc -ce que c'est que 1» force, et comment elle se transmet. Est-ce un être physique? Le comprennent-ils? Si c'est une portion de matière qui passe d'un corps dans un autre, on sera contraint de chercher une cause de ce passage, ou line nouvelle force qui le détermine, et ainsi à l'infmi. Si ce n'est rien de matériel, comment ce qui n'est pas matériel agit-il sur la matière, et y produit-il des modifications sensibles telles que le mouvement? Croient-ils à la matière elle-même? Croient-ils à la pensée? Croient-ils à la vie? Il faut bien qu'ils y croient : la nature leur impose ces croyances et mille autres avec un souverain empire : il faut qu'ils y croient malgré l'impuissance la plus absolue de concevoir jamais ce que c'est que la matière**, ce que

* Voici ce qu'en dit Newton lui-même: « Il est inconcevable que la a matière brute et inanimée, puisse opérer sur d'autre matière sans « un contact mutuel, ou sans l'intermédiaire de quelque agent inmiaa tériel; il faudroit pourtant que cela fût ainsi, en supposant avec Épi.< cure, que la gravitation est essentielle et inhérente à la matière, et « c'est là une des raisons qui m'a fait demander que vous ne m'atfri« buassiez pas l'opinion de la gravité innée. La supposition d'une gra« vité innée inhérente et essentielle à la matière, tellement qu'un corps a puisse agir sur un autre à distance et au travers du vide, sans auqun « intermédiaire qui propage de l'un à l'autre leur force et leur action « réciproque, cette supposition, dis-je, est pour moi une si grande ab« surdité, que je ne crois pas qu'un homme.qui jouit d'une faculté or« dinaire de méditer sur des objets physiques, puisse jamais l'admettre. a La gravité doit être causée par un agent qui opère constamment « selon certaines lois; mais j'ai laissé à la décision de mes lecteurs, « la question de savoir si cet agent est matériel ou immatériel- i Troisième lettre au docteur Bentley.

"D'Alembert reconnoît cette impossibilité de comprendre les choses c'est que la pensée, ce que c'est que la vie. Rien ne leur est plus incompréhensible que leur être. Ils ne connoissent rien pleinement; leur science ne se compose que de lambeaux. Non-seulement le tout leur échappe, mais ses parties les plus voisines d'eux ne se laissent qu'à peine entrevoir. Leur conception n'est proportionnée à rien de ce qui est ; elle se perd dans un atome; et ils veulent clairement comprendre celui qui a créé de rien et cet atome et l'univers! Insensés! qu'ils m'expliquent un grain de sable et je leur expliquerai Dieu.

Mais je veux étonner leur raison même de sa foiblesse; je veux leur montrer dans cette vérité qu'ils rejettent à cause des mystères qu'elle renferme, l'idée la plus simple et la plus claire qui puisse entrer dans l'esprit humain; de sorte qu'excepté un petit nombre d'aveugles, il n'est pas un seul homme qui ne la saisisse aisément dès qu'on la lui présente. Et s'il n'en étoit pas ainsi, d'où viendrait cette croyance unanime, et ce nom même de Dieu entendu de tous les peuples? N'y verra-t-on qu'un simple mot qu'on soit convenu d'adopter sans y attacher de sens? Non, l'absurdité seroit trop grande *. Mais si ce mot a un sens, et partout le même sens, donc on le comprend ; et quand

dont on peut le moins douter. Il avoue, en termes formels, « que la « nature du mouvement est une énigme pour les philosophes; que le « principe métaphysique des lois de la percussion ne leur est pas moins « ^caché, et que plus ils approfondissent l'idée qu'ils se forment de la « matière et des propriétés qui la représentent, plus cette idée s'obs« curcit, et paroît vouloir leur échapper. » Préface de l'Encyclopédie.

"Quelques peuples «'ont même pas de nom particulier qui réponde à celui de Dieu. Ils désignent l'Être infmi, soit par sa notion essentielle, soit par quelqu'un de ses attributs. Les tms l'appellent le grand Esprit, d'autres le Créateur des deux et de la terre, le souverain Monarque du ciel, le Maître de la vie, le Roi spirituel, etc., etc. Ici l'alhée apparemment ne dira pas de Dieu : c'est un mot. Non, c'est une idée, une croyance, et partout la même.

le genre humain tout entier atteste qu'il comprend, venir déclarer qu'on ne comprend point, ce n'est pas, certes, prouver la force de sa raison, c'est faire ingénument l'aveu de l'imbécillité la plus profonde, ou de-la plus surprenante folie.

Mais pour aller au fond, Dieu n'a de rapport nécessaire qu'à lui-même, tandis que les êtres finis, par cela même qu'ils sont contingents et parties d'un tout, dépendent les uns des autres quant à leur manière d'exister, et d'une cause étrangère quant à leur existence. On ne saurait donc les concevoir, sans concevoir en même temps cette cause première, centre et raison de tous les êtres; elle est le terme de toutes nos pensées, et c'est uniquement en elle que notre esprit, errant d'effet en effet, peut trouver un point de repos. De plus, dès que l'être seul est l'objet de nos conceptions, le néant n'étant point intelligible, l'idée la plus naturelle, la plus lumineuse, est nécessairement celle de l'Être sans restriction, sans bornes, de l'Être un qu'on a défini en disant qu'il est. Cette immense idée n'est pas seulement en harmonie avec notre intelligence, elle est notre intelligence même : et voilà pourquoi l'athée, en niant le souverain Être, est forcé de nier tous les êtres, de se nier lui-même, et ne peut rien affirmer, rien énoncer, parce qu'il ne peut prononcer le mot est, qui est le nom propre de Dieu *.

* Ceci étoit écrit lorsque nous avons trouvé la même observation-, développée avec une étendue que notre plan ne comportoit pas, dans les Recherches philosophiques sur les premiers objets des connaissances morales, par M. de Donald: ouvrage aussi remarquable par la profondeur des vues et la force du raisonnement, que par la noblesse du style et la constante élévation des pensées. Guidé par la même foi que ce philosophe illustre, et d'autant plus grand qu'il est plus chrétien, nous avons eu plusieurs fois le bonheur de rencontrer les mêmes vérités; comme une simple nacelle, en se dirigeant sur le même point des cieux, peut aborder aux mêmes rivages que le vaisseau roi de l'O

L'athéisme n'est donc pas, à proprement parler, une doctrine, une opinion, mais un désordre mental t le terme extrême de l'égarement de l'esprit, ou l'extrême folie; et l'on ne doit pas plus argumenter contre celui qui nio Dieu, ou se fait Dieu, car c'est au fond la même erreur *, que contre l'insensé qui se croit roi. Dès qu'on oppose sa raison à la raison de tous les hommes, qu'on nie le témoignage du genre humain, il n'y a plus rien de commun entre les intelligences, plus de base sur laquelle on puisse asseoir un raisonnement; et si l'athée étoit conséquent, s'il pouvoit l'être,sa raison, sans point d'appui, essaieroit vainement de sortir de sa stupide immobilité.

Enfin voilà où l'homme en peut venir à force d'orgueil. Il prendra l'auteur de la vie et la vie même en haine. Aveugle et lâche jusqu'à se flatter de vaincre ses immortelles destinées, on le verra, s'isolant de tout ce qui est, travailler ardemment dans les ténèbres à . se creuser un sépulcre éternel. Misère infinie d'un être dont toutes les pensées, toutes les espérances relèvent du néant **! mais

céan. Et puisque nous avons nommé M. de Bonald, qu'il nous soit permis de le citer lui-môme en preuve de cette providence qui veille sur les peuples, et donne, quand il le faut, à certains hommes, la haute mission d'annoncer les vérités devenues nécessaires, et de défendre, contre l'orgueil et les erreurs de l'homme, la cause de Dieu, éternellement attaquée, et éternellement victorieu.-c. Je ne crains point de le dire, l'auteur de la Théorie du pouvoir politique et religieux, de la Législation primitive, etc., a été, dans ce siècle de désordre et de ténèbres, le fondateur des dernières espérances qui restent peut-être aux nations, et le bon génie de la société.

Aussi l'athéisme pratique ou l'oubli de Dieu, et l'athéisme dogmatique ou la négation de Dieu, conduisent-ils très-promptement à l'adoration de l'homme. L'idolâtrie en est un exemple; mais rien n'approche en ce genre de ce que nous avons vu de nos jours, et le culte de la Déesse-Raison passe de bien loin toutes les extravagances et tous les crimes qui étoient connus jusqu'alors.

« Il est bien vrnyque l'ignorance de l'athée est bien malheureuse. désordre plus effroyable. De là cette épouvante qui saisit les peuples, cette horreur profonde qu'ils manifestent à la vue d'un homme sans Dieu; horreur aussi naturelle que celle du meurtre, et l'athéisme n'est, en effet, que le désespoir d'une raison aliénée, et le suicide de l'intelligence.

Certes, jamais crime plus grand ne put être conçu: il renferme en soi une perversité si étonnante, que la Religion seule l'explique par ses dogmes. Oui, sans doute, il y a ici quelque chose de surnaturel; l'action d'un être mauvais sur un être dégradé, d'un tyran sur son esclavej est trop visible pour être méconnue; car aucun être ne peut tendre naturellement à sa destruction. Que lame lue 1e corps, on le comprend, elle agit hors de soi sur un sujet qui lui est soumis; mais que l'âme même, l'intelli" gence se détruise volontairement, cela n'est pas seulement ncompréhensible, mais contradictoire; et jamais on ne rendra raison de ce mouvement désordonné d'un être ntelligent vers la mort,- qu'en le supposant dominé par une force étrangère, par un esprit plus puissant qui le séduit, ou l'opprime.

Nous avons prouvé que l'existence de Dieu, unanimement attestée par le genre humain, réunit au plus haut degré tous les genres de certitude, de sorte qu'on ne la peut nier que par une opposition violente à la nature, qui nous porte à déférer au témoignage universel, et en ruinant la base de la raison, dès lors éternellement impuissante à s'assurer d'aucune vérité. ConsidéranLdonc l'existence du souverain fttre comme un fait incontestable,

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« et que c'csl une grande calamité à l'ume que de mal vcoir, ou du

« tout estre aveugle, en si grandes et si dignes choses, aïant le prin

« cipal et le plus clair de ses yeux estainct, qui est la cognoissanec de

« Dieu. » Pltilarque, de la Superçtit., traduct. d'Anujot.

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