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question d'une extrême importance et qui tient à la racine même du Christianisme et de la raison humaine, nous ont appris ce que nous ignorions, c'est qu'aujourd'hui l'on s'occupe très-peu d'étudier l'antiquité, qu'on la connoît à peine, et que si nous ne donnions pas toutes les preuves des propositions les plus incontestables, et que jusque-là il nous avoit paru suffisant d'énoncer, on les regarderoit comme des paradoxes, et que nous manquerions entièrement notre but. 11 ne nous étoit plus dès lors permis d'hésiter.

Au reste, en exposant la tradition du genre humain sur les dogmes qui sont le fondement de la Religion chrétienne, en citant les textes au bas des pages, afin qu'on puisse juger de notre exactitude et de notre bonne foi, nous avons bien prévu qu'on nous accuseroit de prouver longuement ce qui n'avoit pas besoin de preuves; mais si nous nous étions épargné le travail de les recueillir, ceux-là mêmes qui nous feront ce reproche, auroient dit que nous avançons ce qui n'est pas prouvé. Placé ainsi entre deux inconvénients, celui d'ennuyer peut-être, et celui de ne convaincre qu'un petit nombre de nos lecteurs, nous nous sommes décidé pour le parti qui ne pouvoit compromettre que notre amour-propre, et qui nous sembloit le plus favorable aux intérêts de la vérité.

Que cette vérité sainte pénètre dans les esprits: il importera peu ensuite qu'on critique ou qu'on approuve la méthode que nous avons adoptée.

1825. Cette nouvelle édition des tomes IIP et IVe de l'Essai ne diffère de la précédente que par un petit nombre d'additions et de corrections, qui nous ont été, pour la plupart, indiquées par une personne de beaucoup de savoir, à qui nous offrons ici nos remercîments. Il est presque impossible qu'il n'échappe à l'écrivain le plus attentif quelque inexactitude, dans un travail aussi étendu que celui qui embrasse les traditions de tous les peuples, depuis les premiers temps jusqu'à nos jours. Sur l'autorité de M. de Sainte-Croix et d'Anquetil du Perron, nous avions allégué plusieurs passages de YEzour-Vedam, dont l'authenticité vient récemment d'être contestée par M. Colebrooke, dans le XIVe volume des Recherches asiatiques. C'est aux savants qui ont fait une étude approfondie des langues et des croyances de l'Inde qu'il appartient de décider cette question littéraire. Pour ce qui nous concerne, ne voulant faire usage d'aucun monument douteux, nous avons supprimé toutes les citations du livre indien qui paroît suspect à M. Colebrooke. Un des hommes les plus doctes de l'Europe nous écrivoit à ce sujet: « Au « reste, si l'Ezour-Vedam venoit à vous manquer, « vingt ouvrages plus démonstratifs peut-être appuie« roient votre thèse, qui chaque jour acquiert de « nouvelles preuves. IWupnek'hat lui-même vous les « fourniroit par centaines, et leBaguat-geela suffirait « pour convaincre les plus incrédules. Jamais épo« que ne fut plus favorable pour une autre démon« strationévangélique. «BénissonslaProvidencequi, proportionnant la lumière au besoin des différents âges, environne aujourd'hui d'un nouvel éclat la Religion divine, que l'orgueil humain monté à son comble s'était flatté d'anéantir. On ne doit jamais être ébranlé par le triomphe apparent de l'erreur: il ne faut qu'attendre un peu de temps, et les nuages se dissipent. Les pensées de l'homme passent, mais la vérité du Seigneur demeure éternellement1.

» Ps. cxvi, 2.

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QUATRIÈME PARTIE

LE CHRISTIANISME EST LA SEULE RELIGION RÉVÉLÉE DE DIEU OU LA SEULE VRAIE RELIGION

CHAPITRE PREMIER

PREMIÈRE CONSÉQUENCE DU PRINCIPE DE L'AUTORITÉ : LA VRAIE RELIGION EST NÉCESSAIREMENT RÉVÉLÉE DE DIEU.

Nous avons prouvé qu'il existe une véritable Religion, qu'il n'en existe qu'une, qu'elle est absolument nécessaire au salut, et que l'autorité est le moyen général que Dieu a donné aux hommes pour la discerner des Religions fausses. Il nous reste à montrer qu'en effet, depuis l'origine du monde, la plus grande autorité visible a constamment appartenu à une seule Religion, dont la vérité a pu toujours être reconnue à ce caractère.

Avant d'entrer dans les développements qu'exige un sujet d'une importance si universelle, nous devons prier ceux qui nous liront d'éloigner de leur esprit toute espèce de préjugés, toutes les vaines opinions qui, l'enveloppant comme un nuage, empêcheroient la lumière d'y pénétrer. Elle se répand dans les cœurs sincères : et voilà pourquoi, tandis que tout paroît obscur à la raison disputeuse et hautaine, tout est clair pour les âmes droites, du moins tout ce qui intéresse véritablement l'homme. C'est de l'orgueil que sortent les ténèbres, de l'orgueil, père des préventions, des secrètes répugnances contre la vérité, des doutes désolants et des passions sans nombre qui maîtrisent l'entendement et l'entraînent loin du soleil des intelligences, loin de la source de la vie, loin de Dieu. Il nous a faits pour le connoître ; mais il a voulu que notre foi fût libre; et surtout, abaissant la présomption de notre esprit, il s'est plu à lui faire sentir sa salutaire dépendance: il l'a créé foible par lui-même et fort par la société; et, attachant à la plus difficile vertu la récompense la plus haute, il a fondé la certitude sur la défiance de soi, et notre bonheur tout entier sur une humble obéissance.

Aussi avons-nous vu qu'on ne rejette les croyances nécessaires qu'en se séparant de tous les peuples, et, niant 'e témoignage du genre humain, en mettant sa raison à la place de la raison générale, et se proclamant seul infaillible au milieu de tous les hommes qu'on suppose avoir erré pendant quarante siècles. Si, au contraire, on suit fidèlement le principe que nous avons établi, et qu'on ne peut ébranler sans renverser la base de nos connoissauces et de nos jugements, on avance d'un pas sûr dans la route de la vérité, elle se dévoile pleinement ; les ombres qui l'obscurcissoient s'évanouissent. Parmi les Religions diverses qui se partagent le monde, on discerne la vraie aussi aisément qu'on s'étoit assuré de son existence, et l'on est chrétien comme on est homme, en croyant ce qu'atteste 'la plus grande autorité1. « Il n'y a, dit saint Augustin, au

1 « Quand une fois les hommes ont secoué le joug de l'aulorilé, y « a-l-il parmi eux sur la religion quelque règle fixe et immuable? [Quesl. s sur CitwrédulM, par M. Vévêque du Puy. IV" quest., p. 260.) L'on

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