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« serve que les planètes ètoient des corps de forme sphé« rique, et que les figures dont il donne le détail, ètoient « celles sous lesquelles les âmes de ces astres avoient paru, « dans le monde de l'imagination, à plusieurs saints pro« phètes ou philosophes. Ces âmes ou génies, dit-il, ont « souvent pris différentes formes en conformité desquelles « on en a fait diverses représentations '. »

Les Perses rendoient aussi un culte à leurs anciens roisJ. Zoroastre abolit l'antique idolâtrie 3. 11 essaya de ramener les hommes à la Religion du Dieu suprême, que ses sectateurs adoroient sous l'emblème du feu. Pour donner à ces lois plus d'autorité, il prétendit être en commerce avec les intelligences célestes, et avec les anges gardiens des animaux et des éléments *. Le culte qu'il établit devint, en se corrompant, la source d'une nouvelle idolâtrie; et, quoi

1 Hist. de Perse, par sir John Malcolm, p. 275 et 276.

a Newton, Short chronïcle, p. 40. Chronol., p. 352.

3 D'Herbelot, Bibliolh. orient., art. Magius et Magiusi, tom. IV, p. 15.— Le nom de Zerdusht ou de Zoroastre, désigne plusieurs pontifes-législateurs, qui ont paru à diverses époques. Il appartient ù ja même classe que les noms sacrés de Brahma, Manon, Brigou, Jina, Saca, Bouddha, Gautama, dans l'Inde, et qu'Hermès, Thaut, That, dans les contrées occidentales, etc. Saralhraustes, législateur des Arimaspes, peuples de la Perse orientale, paroît étrc un des personnages qui ont élu le plus anciennement revêtus du nom de Zerdusht ou Zoroastre. Anquetil croit que Zoroastre, auteur des livres Zends, vivoit dans le quatrième siècle avant Jésus-Christ. Voilà le seul point, dit-il, que je regarde comme certain. Voyez son Mém. dans le Becueil de l'acad. des Inscrip-, tom. LXIX.

* Voyez le Zend-Avesta. « La révolte de l'ssprit des ténèbres, révolte « dont la mémoire s'etoit mieux conservée en Orient que partout ail— « leurs, a donné lieu à ce qu'on a débité des combats d'Oromaze et « d'Arimane, et le nom de ce dernier exprime bien sa nature. » Traité histor- de la religion des Perses, par M. l'abbé Foucher. Me'm. de l'acad. des Inscrip., t. L, pag. 224. Les Perses croyoient à l'existence d'une infinité d'esprits bons et mauvais; ils appellent les premiers Feroiiers et les autres Dews. Toute substance créée et raisonnable a qu'en ait dit le docte Hyde ", il paroît certain que, même à son origine, il n'étoit pas entièrement pur de toute superstition. - Outre le Dieu souverain du ciel, les habitants de laTartarie reconnoissoient une foule de génies qu'ils croyoient répandus dans les airs, sur la terre, au milieu des eaux, et, comme la plupart des autres peuples, ils rendoient un culte à ces dieux subalternes *. Si maintenant nous considérons les anciens peuples de l'Europe, nous trouvons partout le culte des hommes morts, uni au culte de certaines puissances invisibles de différents ordres, de divinités célestes qui présidoient aux astres, et de divinités terrestres, généralement appelées démons, qui gouvernoient le monde inférieur. Varron donne aux premières le nom d'âmes éthérées, et aux secondes celui d'âmes aériennes *. C'est également ainsi que Platon les appelle, dans un passage où il les distingue très-clairement du Dieu suprême *. Telle étoit la Religion

un feroiier. Anquetil du Perron, Mém. de l'acad. des Inscrip, t. LXIX, p. 184. · « Les Parsis, dit Mandeslo, croient que les génies subalternes ont un « pouvoir absolu sur les choses dont Dieu leur a confié l'administration; « c'est pourquoi ils ne font pas difficulté de les adorer et de les invo« quer en leurs nécessités, parce qu'ils sont persuadés que Dieu ne refuse rien à leur intercession. » Voyages d'Oléarius, trad. franç., in 4, t. II, p. 215. * Hist. relig., veter. Persar. * Voyez les auteurs chinois cités par MM. de Guignes, Abel Rémusat ct Klaproth. * A summo circuitu cœli usque ad circulum lunae, aethereae animæ sunt astra et stellae, iique cœlestes dii non modo intelliguntur esse, sed etiam videntur, Inter lunae vero gyrum et nimborum ac ventorum cacumina, aereœ sunt animae; sed eae animo, non oculis, videntur; et vocantur heroes, et lares, et genii, Varro, lib. XVI, apud S. August. de Civitat. Dei, lib. VII, cap. vI. * Oeoù; yàp ôh tou; opzroo; z. r. 2. Visibiles itaque deos maximos,

des Scythes !, des Thraces*, des Gètes o, des Massagètes*, des Goths ", des Germains ", des Celtes ", des Ibériens, des Celtibériens*, des Hellènes, et des premiers habitants de l'Italie *. Chacun de ces peuples avoit ses dieux pro

summoperèque honorandos, acutissimèque undiquè cuncta videntes, ac primos, naturam astrorum et quae cum astris facta sentimus, fatendum. Deinceps vero sub hos daemones, genus aerum, in tertiâ mediâque regione, qui interpretationis causa sunt, collocatos, orationibus colere, gratiâ laudabilis intercessionis interpretationisque, debemus. Horum quidem duorum animalium alterum ex æthere, alterum deinceps ex aere est; ac neutrum conspici totum potest : sed quamvis hi daemones propè nos sint, nunquàm tamen manifestè nobis apparent. Prudentiae mirabilis participes sunt; acuto quippè ingenio, tenacique memoriâ cogitationes nostras omnes cognoscunt. Honestos bonosque homines mirificè diligunt, improbos vehementer oderunt, utpotè qui dolores participes sunt. Sed Deus, qui divinam sortem perfectè possidet, à doloribus voluptatibusque liber, sapientiâ cognitioneque penitùs fruitur. Plat. Epinomis; oper., tom. IX, p. 259, 260. Édit. Bipont. * Herodot. lib. IV. — Lucian., Oper., tom. I, p. 592 et seq., tom. II, p. 715. — Tertullian., de Animâ. cap. II. * Herodot. lib. V, cap. vII. — Lucian., tom. II, p. 152. — Photii biblioth., XLV. — Epiphan., de Haeres., lib. I, p. 8. 5 Herodot., lib. IV, cap. xciv. — Plat., Charmid., tom. II, p. 157. Edit. H. Stephan.— Strabo., lib. VII.—Diogen. Laërt., vit. Pythagor., lib. VIII, segm. 2. — Jamblich., cap. xxx. * Herodot., lib. I, cap. ccxII. — Blackwell's Mytholog., p. 275. 5 Jornandes, de Rebus gothicis. — Olaüs Magnus, Hist. de gentib, · septentrional. — Adam Bremensis, de Suenonibus. — Grotius, proleg. hist. Goth. et Vandal. Ancien. hist., vol. XIX, p. 265 et seq. Edit. 1748. o Caesar., de bello gallico, lib. VI, cap. xx. — Tacit., de morib. Germ. — Schedius, de diis German. 7 Cœsar, de bello gallico, lib. VI. — Diodor. Sicul., lib. V, p. 554. Ed. Wesseling. — Strabo, lib. IV, p. 505.— Pelloutier, Hist. des Celtes. Borlase's Antiquities of Cornu'all, book I. — Whitaker's Hist. of Manchester, vol. II. 8 Strabo, lib. III. — Macrob. Saturn., lib. I, cap. xIx. + o Voyez les mythologues, Briant, Faber, Blackwell, Pluche, Banier, Guérin du Rocher; les Mémoires de l'académie des Inscriptions, et

pres * et ses rites particuliers; mais les objets de leur culte ôtoient toujours les esprits chargés de l'administration de l'univers," et les âmes des morts. Du reste ce culte varioit sans cesse, comme on le voit surtout chez les Grecs et chez les Romains. On abandonnoit les anciens dieux, et l'on s'en formoit de nouveaux, au gré de l'imagination des poètes, et suivant les caprices de la superstition. Les fables se mêloient aux fables. Dans les divers pays, et dans le même pays à diverses époques, les mêmes noms ne réveilloient pas les mêmes idées. Ainsi le culte du soleil, qui, dai\s la Chaldée, s'adressoit à l'intelligence céleste qu'on croyoit animer cet astre, n'étoit à Rome et dans la Grèce que le culte d'une divinité humaine ou d'Apollon

l'ouvrage intitulé: L'Italia avanti il dominio dei Romani, par M. Joseph Micali.

* Les Romains donnèrent le nom de leurs dieux aux divinités des autres peuples, ce qui a jeté une grande confusion dans ce qu'ils disent des cultes étrangers.

1 Cicer., de nalur. Deor., lib. III, cap. xx. — Schedius, de im germon., p. 94. — « Les Grecs s'étoient livrés de bonne beure au culte « des héros et des statues. Ce nouveau culte absorba tellement l'ancien « dans la plupart des régions occidentales, que les astres et les élé « ments n'étoient plus honorés que comme personnifiés avec quelque « génie ou quelque héros célèbre. » Mém. de l'acad. des Inscript., t. XLII, p. 179. M. Cuvier lait la même remarque. « Les Grecs. « dit-il, chez qui la civilisation arriva de Phénicie et d'Egypte, et fi « tard, mélangèrent les mythologies pheniciennes et égyptiennes, dont « on leur avoit apporté des notions confuses, avec les traits non moins « confus de leur première histoire. Le soleil personnifié, nomme « Ammon ou lc'Jupiter d'Egypte, devint un prince de Crète; le Phtha, « ou artisan de toutes choses, fut Y Hephtestus ou Vulcain, un forgeron « de Lemnos; le Cham, autre symbole du soleil ou de la foi ce di« vine, se transforma en un héros thébain robuste, leur Héraclès ou <t Hercule; le cruel Moloch des Phéniciens, le Remphale des Égyptien* « fut le Chronos ou le Temps qui dévorait ses enfants; et ensuite S«« lurne, roi d'Italie. » Recherches sur les ossements fossiles des qui« drupèdes. Disc- prélim.

Des débris de diverses idolâtries qui ont successivement régné dans l'Inde, et de plusieurs dogmes chrétiens défigurés, se composent aujourd'hui les Religions de l'Indostan, de la Tartarie, du Thibet, du Tonquin, 4e la Chine, et des îles adjacentes. On ne saurait douter que le Christianisme n'ait pénétré dès les premiers siècles jusqu'aux extrémités de l'Asie '. Plus tard les Nestoriens l'y portèrent de nouveau; d'autres sectaires les suivirent, ou même les précédèrent, et l'on trouve, au Thibet surtout, des traces évidentes de manichéisme*. Georgi s'est trompé, lorsqu'il a cru que le Dalaï-Lbama3 n'ètoit originairement qu'un prêtre manichéen*; mais il est certain que la Religion dont il est le pontife a été modifiée par les doctrines de Manès et de Nestorius5.

Le culte des astres6, des esprits célestes et des génies malfaisants7, étoit autrefois répandu8 et subsiste encore,

1 P. Ant. Andrada, cité par La Croze. Bist^ christ- lnd., liv. VI, p. 515. — Assemani, Biblioth. orientai., tom III, part. II. — Abulfarage, tom. II. —De Guignes, Corograph., cap. i, art. 1. Id. Hist. des Huns, tom. I, part. II, liv. III, p. 223 à 238. — M. de Sainte-Croix, ÏEzour-Vedam, observ. prélim., p. 90 et suiv. — La Croze, Hist. du christian., etc., p. 63.

a DubiUre vix potest maximam superstitionum partem, quae Indos, Sinas etvicinos populos à seculis multis accaicatos lenent, ex Manicbseorumdoctrinà reliquiisque scclae zoroastreaj, originem inducerc.Renaudot, Hist.patriarch. Alexandr.,f. 44. —Sim. Asseman., Biblioth. orient.^ tom. III, part. H, in Timotheo patriarchd Nestorianorum. — De Guignes, Hist.des Huns, tom. part. H, p. 337, sub an. 552 et p. 598, 599.

s Dalaï-IJiama signifie prêtre universel dans la langue mongole.

4 Alphab. thibetan., tom. I.

s Voyez le savant ouvrage d'Abel Réiuusat sur les langues de la Tartarie.

6 Macrob. Saturn., lib. I, cap. xxm, Alphab. thibetan., tom.I, p. 160.

7 Parmi les mauvais génies dont les Thibetains reconnoissent l'existence, il y en a qu'ils nomment Thracen, c'est-à-dire grands dragons. Ces génies malfaisants sontles ennemis des saints.Ibid., Prxfat., p. xxxi.

» Strabo, lib. XV, p. 494.

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