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« commettrez point d'adultère. Et moi je vous dis : que « quiconque regarde une femme avec un mauvais désir a « déjà commis l'adultère dans son cœur *. » On voit ici tout ensemble et l'unité de la loi et son développement *; et ce développement lui-même est une loi immuable, la loi de la perfection *, en vertu de laquelle tout ce qui est tend à l'état le plus parfait que comporte Sa nature : et l'homme aussi, à moins qu'il ne viole la règle à laquelle il doit obéir librement, l'homme immortel croitra durant l'éternité en intelligence, en amour, en toutes perfections, parce que, fait à l'image de Dieu, et devant se rapprocher sans cesse de son modèle, il lui est ordonné d'être parfait comme Dieu même est parfait *. L'unité de culte, dans la vraie Religion, n'est pas moins

1 Audistis quia dictum est antiquis : Non marchaberis. Ego autem dico vobis, quia omnis qui viderit mulierem ad concupiscendum eam. jam maechatus est eam in corde suo. Matth., v, 27 et 28.

* Haec autem non quasi contraria legi docebat: sed adimplens legem, et insigens justificationes legis in nobis. Illud autem fuisset legi contrarium, si quodcumque lex vetasset fieri, idipsum discipulis suis jussisset facere. Et hoc autem quod praecepit, non solùm vetitis à lege, sed etiam concupiscentiis eorum abstinere, non contrarium est, quemadmodùm diximus; neque solventis legem, sed adimplentis, et extendentis, et dilatantis. S. Iren., contr. Haeres., lib IV, cap. xIII, p. 242. Edit. Benedict.

* Cela est vrai pour les sciences comme pour tout le reste. Prenons pour exemple les mathématiques. Les éléments en sont d'abord révélés à chacun de nous; on nous apprend à compter ou à connoître , les nombres et leurs propriétés le plus habituellement utiles pour ainsi dire en naissant. Tout ce qu'on sait de plus n'est que le développement de ces premières notions : elles renferment toute la science, qui, en se développant, ne cesse point d'être une; et on la détruiroit également. soit en niant les premiers principes aussi simples qu'universels sur lesquels elle repose, soit en niant les dernières conséquences justes qu'on tire de ces principes, ce qui seroit nier les principes mêmes.

* Estote ergo vos perfecti, sicut et pater vester cœlestis perfectus est. Matth., v, 48.

incontestable ni moins évidente que l'unité de morale et l'unité de dogmes. Le culte ancien s'adressoit au même Dieu que le nôtre, et comme le nôtre il se composoit essentiellement de deux choses, de l'adoration et du sacrifice. L'adoration est dueà la suprême grandeur, le sacrifice est dû à la souveraine justice. La prière et l'offrande, voilà l'adoration : elle est l'acte par lequel l'homme reconnoissant sa dépendance infmie et l'autorité infuiie du Créateur à qui tout ce qui est appartient en propre, se déclare son sujet, et lui fait hommage de tout ce qu'il a reçu de lui, de son corps et des fruits de la terre qui le nourrissent, de ses pensées, de ses sentiments, de son être tout entier.

L'oblation de la victime et sa destruction, voilà le sacrifice; et on le trouve partout, dès l'origine du monde, comme partout aussi on l'a supposé d'autant plus efficace, que la victime étoit-plus parfaite et plus pure. Par une horrible conséquence de cette idée vraie en elle-même, et qui tient à la croyance antique et universelle que l'innocent peut satisfaire pour le coupable tous les peuples idolâtres ont immolé des victimes humaines 2, et même en plusieurs lieux les pères dévouoient leurs propres enfants pour apaiser la colère divine par ces exécrables sacrifices. Toujours en abomination aux adorateurs du vrai Dieu, ces meurtres sacrés épouvantèrent souvent les nations même qui honoroient de fausses divinités 3. Mais il n'est point de

* Dans un de ses plus beaux ouvrages, Us Soirées de Saint-Pétersbourg, M. le comte de Maistre a mis cette vérité hors de toute atteinte.

2 Vid. Gensius, De viclimis humants. — Plin., Hist. nat., lib. XXX. cap. i. — Bryant, Observat- and Inquiiies relating to varions parts of ancients history, p. 267 et suiv.

5 Gelon, vainqueur des Carthaginois, fit avec eux un traité de paix où il stipula l'abolition des sacrifices humains. Les Romains les abolirent aussi dans les Gaules. « Si des diables ou des géants, ayant chassé « les dieux, avoient usurpé l'empire et la seigneurie de ce monde, de « quels autres sacrifices, dit Plutarque, se réjouiroient-its, ni quelles pays, il n'est point d'époque où l'on n'ait offert des sacrifices sanglants; et ces sacrifices étoient partout le fond essentiel du culte *. Cependant, chose remarquable, on reconnoît universellement l'indispensable nécessité du sacrifice propitiatoire : l'idolâtre égorge des troupeaux entiers pour effacer ses crimes; il se soumet aux rites dégoûtants des tauroboles ; il se baigne dans le sang des victimes; et confessant ainsi qu'il ne peut être purifié que par le sang, il avoue néanmoins que ce sang, où il se plonge, est sans vertu pour le sauver *. De semblables sacrifices sont offerts au vrai Dieu. ll demande lui-même le sang des génisses et des brebis *; et en même temps il déclare qu'il ne veut pas de ce sang *. Il ordonne de sacrifier pour le péchè *; et par la bouche du prophète-roi, Celui qui devoit venir ", lui dit : « Vous « avez refusé les oblations et les victimes, mais vous m'a« vez formé un corps. Vous n'avez demandé pour le péché « ni holocauste ni sacrifice ; alors j'ai dit : Me voici ". » Le vrai culte, avant Jésus-Christ, consistoit donc dans

« autres offrandes pourroient-ils demander aux hommes? » De la Superst., trad. d'Amyot. * Voyez, à la suite des Soirées de Saint-Pétersbourg, l'Eclaircissement sur les sacrifices, t. II, p. 571 et suiv. * At vero scelerum in homines, atque impietatum nulla expiatio est. · Cicer., de Legib., lib. I. * Exod. Levit. Numer. et Deuteron. passim. Haec dicit Dominus Deus : Hi sunt ritus altaris.... ut offeratur super illud holocaustum, et effundatur sanguis. Ezech., xIv, 18. * Quo mihi multitudinem victimarum vestrarum, dicit Dominus? Plenus sum. Holocausta arietum et adipem pinguium, et sanguinem vitulorum, et agnorum, et hircorum, nolui. Isa., I, 11. * Ipse faciet pro peccato sacrificium, et holocaustum, et pacifica ad expiandum pro domo Israel. Ezech., xLv, 17. o Genes., xLIx, 10. 7 Sacrificium et oblationem moluisti : aures (Hebr. corpus) autem

l'adoration d'un seul Dieu, et dans les sacrifices qu'on lui offroit, en confessant leur insuffisance * . Le salut par le sang étoit un dogme du genre humain; et le sang qu'on versoit, dépourvu d'efficace, ne pouvoit ni purifier l'homme, ni apaiser Dieu. Et maintenant qui ne reconnoît dans le culte chrétien la consommation du culte antique, expression de la foi et de l'espérance dont nous possédons la réalité? Le monde qui attendoit son libérateur attendoit en lui la victime seule agréable à Dieu, seule capable de satisfaire à sa justice et d'expier tous les crimes des hommes. Elle est venue cette victime sainte, il est venu ce Libérateur, il a dit : Me voici! et tous les sacrifices figuratifs ont disparu, lorsque s'est accompli le grand, l'unique sacrifice; et le genre humain, selon sa croyance, a été sauvé par le sang ! Ce sacrifice consommé une fois continue toujours; le sang mystique ne cesse point de couler. Perpétuellement offerte au vrai Dieu, l'hostie de propitiation est immolée chaque jour, et chaque jour se renouvelle, sur tous les points de

la terre, pour le salut des hommes, l'oblation * de celui

perfecisti mihi. Holocaustum et pro peccato non postulasti : tunc dixi : Ecce venio. Ps. xxxIv, 7 et 8. 1 Le pécheur ne pouvoit éviter la mort qu'en subrogeant à sa place quelqu'un qui mourût pour lui. Tant que les hommes n'ont mis en leur place que des animaux égorgés, leurs sacrifices n'opéroient autre chose qu'une reconnoissance publique qu'ils méritoient la mort; et la justice divine ne pouvant pas être satisfaite d'un échange si inégal, on recommençoit tous les jours à égorger des victimes; ce qui étoit une marque certaine de l'insuffisance de cette subrogation : mais depuis que JésusChrist a voulu mourir pour les pécheurs, Dieu, satisfait de la subrogation volontaire d'une si digne personne, n'a plus rien à exiger pour le , prix de notre rachat. Bossuet, Exposition de la doctrine de l'Église catholique, ch. xv. * Ab ortu enim solis usque ad occasum, magnum est nomen meum in gentibus; et in omni loco sacrificatur, et offertur nomini meo oblaqui, en mourant, a vaincu le péché et détruit la mort ! . Ainsil'unité de dogmes, l'unitéde morale,l'unité de culte, voilà le caractère immuable de la vraie Religion, toujours fondée sur la croyance et l'adoration d'un seul Dieu, par un seul médiateur*, attendu pendant quarante siècles, salué de loin par les patriarches et par les prophètes *, et venu au temps marqué pour accomplir l'espérance des justes et les figures du culte ancien; de sorte que, toutes les ombres étant dissipées, il n'existe plus et il n'existera éternellement qu'un seul sacrifice et une seule victime d'un prix infini. - Si l'on considére sous le point de vue le plus général les deux âges du Christianisme ou de la vraie Religion, on voit qu'avant Jésus-Christ, elle étoit l'ensemble des vérités et des lois nécessaires à l'homme pour exister comme être physique, moral et intelligent. Depuis JésusChrist, qui n'est pas venu détruire la loi, mais l'accomplir*, elle est l'ensemble des lois et des vérités nécessaires pour la perfection de l'homme moral et intelligent*. Et le

tio mumda; quia magnum est nomen meum in gentibus, dicit Dominus exercituum. Malach., I, 11. * Manifestata est autem nunc (gratia) per illuminationem salvatoris nostri Jesu Christi, qui destruxit quidem mortem, illuminavit autem vitam et incorruptionem. Ep. II ad Timoth., I, 10. * Unus enim Deus, unus et mediator Dei et hominum homo Christus Jesus : qui dedit redemptionem semetipsum pro omnibus, testimonium temporibus suis. Ep. I ad Timoth , II, 5. * Juxta fidem defuncti sunt omnes isti, non acceptis repromissionibus, sed à longè eas aspicientes, et salutantes. Ep. ad Hebr., xI, 15. * Nollite putare quod veni solvere legem, aut prophetas : non veni solvere, sed adimplere. Matth., v, 17. * Volo enim .. ut consolentur corda ipsorûm, instructi in charitate, et in omnes divitias plenitudinis intellectûs, in agnitionem mysterii Dei patris et Christi Jesu; in quo sunt omnes thesauri sapientiae et scientiae absconditi... Quem nos annuntiamus, corripientes omnem hominem, et docentes omnem hominem in omni sapientiâ, ut exhibea

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