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taques successives de tous ses ennemis; qui la conservent pure èt entière depuis dix-huit cents ans; et qui la maintiendront telle sur la terre, jusqu'au coup qui, en écrasant l'univers, la réunira à l'Eglise du ciel. Plaignons sincèrement ceux qui ont le malheur de méconnoître cette salutaire doctrine. Prions avec instance celui qui tient les cœurs dans sa main, d'amollir ces cœurs endurcis; mais prenons garde de laisser endurcir les nôtres; tenons-nous fermement dans la seule véritable bergerie; soyons toujours fidèlement unis au vrai pasteur, afin de nous trouver réunis à lui dans le bercail éternel où il rassemblera ses brebis choisies.

ÉVANGILE

DU TROISIÈME DIMANCHE APRÈS PAQUES.

Jésus prédit à ses apôtres son absence et son

retour.

JEsus dit à ses disciples: Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus; et encore un peu de temps, et vous me reverrez, parce que je m'en vais à mon Père. Sur cela ses disciples se dirent les uns aux autres : Qu'est-ce qu'il veut nous dire? Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus; et encore un peu de

temps, et vous me reverrez, parce que je m'en vais à mon père ! Ils disoient donc : Qu'est-ce qu'il nous dit? Encore un peu de temps! Nous ne savons pas de quoi il parle. Mais Jésus sa chant qu'ils vouloient l'interroger, leur dit : Vous vous demandez entre vous ce que j'ai voulu dire par ces paroles: Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus; et encore un peu de temps, et vous me reverrez. En vérité, en vérité, je vous le dis: Vous pleurerez, et vous vous lamenterez, et le monde se réjouira; vous serez dans l'affliction, mais votre tristesse se changera en joie. Lorsqu'une femme enfante, elle est dans la douleur, parce que son heure est venue; mais quand elle a mis au monde un fils, elle ne se souvient plus de ses douleurs, par la joie qu'elle ressent de ce qu'il est venu un homme au monde. Et vous, vous éprouvez maintenant de la tristesse, mais je vous verrai de nouveau, et votre cœur se réjouira, et personne ne vous ravira votre joie. (Jean. xvI. 16—22.)

EXPLICATION.

Jésus dit à ses disciples: Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus; et encore un peu de temps, et vous me reverrez; parce que je m'en vais à mon Père. C'étoit après sa dernière cène, au moment de marcher à sa passion et à la mort, que Jésus-Christ tenoit ce discours à ses apôtres; ainsi le temps où ils

cesseroient de le voir, devoit arriver très prochainement. Dans cette journée même ils devoient le perdre par un supplice douloureux et humiliant. Mais ce temps de privation devoit être très court. Dès le troisième jour, il devoit se montrer à eux, vainqueur du tombeau, et rayonnant de gloire. Nous pouvons observer d'abord la tranquillité avec laquelle il s'y avance. On a vu des hommes aller à la mort avec intrépidité, la recevoir avec courage. Ces traits sont admirés, et avec raison, comme les plus grands efforts dont l'humanité soit capable; mais ces héros de la terre étoient soutenus par l'enthousiasme le plus puissant qui anime les hommes, par l'espoir d'une réputation brillante, quelquefois même par la crainte de la honte attachée à une foiblesse, Que l'on cher, che dans toutes les histoires un homme qui, certain d'une mort cruelle et ignominieuse, maître de s'y soustraire, n'ayant ui blâme à encourir s'il l'évite, ni gloire à acquérir s'il la subit, mu uniquement par le principe du devoir, par l'amour du bien, s'y dévoue sans terreur, s'y présente sans ostentation; et à l'approche de l'épouvantable catastrophe, tout préparé à son sort, ne s'occupe qu'à y préparer ses amis, et à les consoler de sa perte. Non, l'humanité ne va pas jusque-là; il a fallu un Dieu pour donner ce spectacle à la terre. La mort de Jésus-Christ diffère de toutes celles des héros;

elle a une simplicité à laquelle ils n'ont pas pu atteindre.

Si nous voyons dans ce dernier moment le divin Sauveur annoncer à ses apôtres sa mort d'une manière obscure et énigmatique, c'est sa tendresse pour eux qui l'y engage; il craint d'affliger trop douloureusement la leur. Il fait la prédiction, afin que se la rappelant un jour, leur foi en soit de plus en plus confirmée. Il l'enveloppe pour ménager leur sensibilité. Il leur prédit la douleur dont ils seront pénétrés; mais il ne veut pas en hâter les momens. A la prophétie de sa mort, il joint celle de sa résurrection, et il mêle avec une charitable bonté l'annonce des consolations à celle des peines,

Les interprètes ont vu dans cette alternative. d'absence et de retour que Jésus-Christ prédit à ses apôtres, l'emblème de sa conduite envers l'âme chrétienne. Tout le cours de sa vie.spirituelle est une vicissitude de tristesse et de joie. Tantôt Jésus-Christ récrée l'âme fidèle par sa visite, tantôt il l'afflige par sa retraite. C'est encore sa bonté paternelle qui l'engage à la traiter ainsi. Il a sur elle, dans cette manière de la traiter, plusieurs vues de bienfaisance; et il se sert de ces divers états pour tout à la fois l'éprouver, l'animer, la perfectionner et l'éclairer,

Vous visitez l'homme, disoit le saint Personnage qui a le mieux connu les vicissitudes de prospérité et d'adversité, et que Dieu a fait pas

ser par les états les plus opposés, pour faire de lui un modèle de toutes les situations; vous visitez l'homme, et aussitôt vous l'éprouvez (1), Quel mérite auroit la persévérance d'une âme toujours soutenue par l'assistance sensible de la grâce, continuellement ranimée par les consolations intérieures? Mais Jésus-Christ se cache quelquefois à elle, lui retire les douceurs de sa présence, semble l'abandonner à elle-même, pour connoître sa constance, pour apprécier son amour, pour juger ses efforts. Qu'elle s'afflige, l'âme religieuse, quand elle ne sent plus la présence de son Dieu, cela est naturel; mais qu'elle ne désespère pas. Il a cessé de se montrer, mais il ne s'est pas éloigné; elle ne le voit plus, mais il l'observe. Cette douloureuse absence, loin de l'abattre, est pour elle un motif de redoubler d'ardeur afin de le rappeler. Ce n'est, comme les apôtres, que pour un peu de temps qu'elle ne le voit point. Encore un peu de temps, comme eux, elle le reverra, lui apportant de nouvelles consolations, et récompensant la vivacité de ses désirs par de plus abondantes bénédictions.

Si l'âme étoit sans cesse récréée par l'attrait intérieur de la grâce, si elle éprouvoit sans interruption ce charme qu'apporte la présence de Jésus-Christ, cette jouissance si précieuse s'u

(1) Visitas cum diluculo, et subitò probas illum. Job. v. 18.

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