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ÉVANGILE

DU DIM ANCHE DANS L'OCTAVE DE L'ASCENSION.

Jésus-Christ annonce à ses apôtres la descente du Saint-Esprit, et les persécutions qu'ils auront

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Jésus dit à ses disciples: Lorsque le Consolateur que je vous enverrai de la part de mon Père, cet Esprit de vérité qui procède du Père, sera venu, il rendra témoignage de moi; et vous aussi vous en rendrez témoignage, parce que vous êles avec moi dès le commencement. Je vous ai dit ces choses, afin que vous ne soyez point scandalisés. On vous chassera des synagogues, et l'heure va venir où quiconque vous fera mourir, croira rendre hommage à Dieu. Ils vous traiteront ainsi, parce qu'ils ne connoissent ni mon Père, ni moi. Et je vous dis ces choses, afin que lorsque le temps en sera venu, vous vous rappeliez que je vous les ai prédites. (Jean, XV, 26 et 27; XVI, 1—4.)

EXPLICATION.

Jésus dit à ses disciples: Lorsque le Consolateur que je vous enverrai de la part de mon Père, cet Esprit de vérité qui procède du Père, sera

venu, il rendrá témoignage de moi; et vous aussi vous en rendrez témoignage, parce que vous êtes avec moi dès le commencement. Jésus-Christ donne ici à l'Esprit saint, qu'il doit envoyer immédiatement après son retour dans les cieux, deux qualités : il l'appelle le Consolateur et l'Esprit de vérité. Ces deux titres sont relatifs aux effets que le Saint-Esprit devoit produire, d'abord dans les apôtres après quelques semaines, et ensuite dans les âmes fidèles pendant toute la suite des siècles.

L'Esprit saint, descendu sur les apôtres, devoit les consoler de l'absence du divin Maître qui les avoit instruits jusque-là, tenir auprès d'eux sa place, le leur montrer assis à la droite de son père, intercédant continuellement pour eux, et les attirant à sa suite dans le ciel, par les grâces qu'il ne cesseroit de faire descendre sur eux. Au milieu des peines, des contradictions, des travaux, des fatigues, des humiliations, des souffrances de leur ministère, l'Esprit saint devoit être sans interruption avec eux, les consoler par son onction, les soutenir par sa force, les ranimer par ses admirables dons. Telles sont encore les fonctions qu'il exerce auprès des âmes justes qui ont le bonheur de le posséder. Dans toutes les tribulations qu'elles éprouvent, et qui depuis le premier péché sont l'inséparable apanage de la race humaine, il est leur consolateur et leur appui. Il ne leur ôte pas en

tièrement le sentiment de leurs maux; il faudroit pour cela changer leur nature; mais il en adoucit l'amertume. S'il ne tarit pas leurs larmes, du moins il les essuie. O vous tous, qui gémissez dans le chagrin, dans les regrets, dans la souffrance! tournez-vous vers ce Consolateur tout puissant. Lui seul peut soulager votre douleur. Tous les autres tempéramens, au lieu de la modérer, ne sont le plus souvent propres qu'à l'irriter encore. Vous êtes tous, disoit le saint homme Job au fort de ses afflictions, des consolateurs à charge (1). Toutes les consolations humaines se réduisent à exhorter à la patience, par la nécessité de souffrir: vérité incontestable, sans doute, mais vérité désespérante quand on la sépare de la religion; parce qu'alors les souffrances n'ont plus, ni principe, ni but, ni dédommagement, et que l'attente de l'avenir aggrave de son affreuse perspective la sensation du présent mais vérité consolante, quand elle est présentée par le Saint-Esprit, et quand elle s'unit à toutes les autres vérités que lui seul a pu révéler. J'adore la justice de cette nécessité, quand je reconnois que mes maux sont le châtiment de mes péchés (2). Je rends grâce à la

(1) Consolatores onerosi omnes vos estis. Job. xvI. 2.

(2) Proptereà quod.... peccaveritis Domino: et non audieritis vocem Domini, et in lege, et in præceptis, et in testimoniis ejus non ambulaveritis; idcircò evenerunt vobis mala hæc. Jerem. XLIV. 23.

miséricorde qui me l'impose, quand j'apprends qu'ils sont l'expiation de mes fautes (1). Je trouve glorieux de souffrir, quand par là je ressemble à mon divin modèle (2). Mes peines me semblent précieuses, quand je sens ma piété se dilater, ma force s'affermir, toute mes vertus se purifier, comme l'or, dans le creuset de la tribulation (3). Je vois combien elles me sont avantageuses, quand je sais que ces courts momen's d'une douleur légère, m'acquièrent pour l'éternité un poids immense de gloire (4). Il n'appartenoit qu'à l'Esprit divin de nous apporter ces sublimes consolations; et lui seul à le pouvoir de nous les faire sentir.

Jésus-Christ appelle l'Esprit saint, Esprit de vérité, parce que c'est lui qui d'abord est l'auteur de toute vérité; qui ensuite la propage et la répand; qui enfin la persuade et la fait recevoir. Il fut pour les apôtres l'Esprit de vérité, quand, descendant dans eux, il les remplit des

(1) Reputantes peccatis nostris hæc ipsa supplicia minora esse, flagella Domini, quibus quasi servi, corripimur ad emendationem, et non ad perditionem nostram evenisse credamus. Judith. vIII. 27.

(2) Cohæredes autem Christi si tamen compatimur, ut et conglorificemur. Rom. vin. 17.

(3) Oportet contristari in variis tentationibus : ut probatio vestræ fidei multò pretiosior auro (quod per ignem probatur) inveniatur. 1. Petr. 1. 6. et 7.

(4) Id enim quod in præsenti est momentaneum et leve tribulationis nostræ, supra modum in sublimitate æternum gloriæ pondus operatur in nobis. 1. Cor. iv. 17.

vérités célestes si abondamment, que ne pouvant les contenir, ils les répandirent sur toute la terre; quand leur imposant l'obligation de les publier, il leur en donna en même temps le courage et la force; quand il couronna leurs rapides prédications de cet étonnant succès qui a fait l'admiration et le salut de tous les siècles. Il est encore parmi nous l'Esprit de vérité : c'est lui qui, écartant toute erreur du corps des premiers pasteurs, et lui communiquant som infaillibilité, prononce par leurs bouches les oracles sacrés qui fixent la sainte doctrine, et foudroie par leurs mains, de ses anathèmes, les hérésies qui la combattent. Ministres de la parole sainte, c'est lui, lui seul qui peut donner à vos discours l'onction qui gagne les cœurs, la force qui les subjugue. C'est encore lui seul qui peut en procurer l'effet, et faire pénétrer dans les esprits la persuasion, objet de vos travaux. Gardez-vous d'attribuer les succès dont vous voyez vos efforts couronnés, à vos lumières, à vos talens, à votre éloquence. Le grand apôtre saint Paul, cet homme extraordinairement appelé à la prédication de l'Evangile; saint Paul, doué par la nature et par la grâce de tous les dons éclatans qui pouvoient en assurer le progrès; saint Paul, qui, par la puissance de la parole, confondoit les sages de l'Aréopage, los philosophes de la Grèce, les orateurs de Rome; saint Paul s'indigne qu'on veuille attribuer, soit

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