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prière attire les dons célestes; la vigilance empêche de les perdre. Par la prière vous mériterez que Dieu vienne combattre avec vous; par la vigilance, vous combattrez avec lui. Que pourront contre vous toutes les puissances de l'enfer, si vous êtes soutenu par un tel allié ? Le Seigneur est mon aide, dit le Roi prophète, et je braverai tous mes ennemis (1). Que l'armée infernale tout entière se réunisse contre moi; je ne craindrai point ses assauts (2). Mais si une indolente négligence, ou une aveugle présomption ralentit vos précautions, relâche votre attention, Jésus-Christ vous annonce le sort qui vous attend. L'esprit impur avec son abominable escorte reviendra prendre possession de votre âme, et son retour rendra votre nouvel état plus déplorable que celui d'où vous aviez eu le bonheur de vous retirer.

Considérez ce convalescent échappé à une maladie qui l'avoit conduit aux portes du tombeau; avec quelle satisfaction il jouit de sa santé qui se ranime par degrés, de ses forces qui s'augmentent de jour en jour ? Mais qu'il commette une seule imprudence, il se replongera dans une nouvelle maladie plus violente et plus dangereuse que la précédente, Pécheur, retom

(1) Dominus mihi adjutor, et ego despiciam inimicos meos. Psalm. CXVII. 7.

(2) Si consistant adversùm me castra, uon timebit cor meum. Psalm. xxvi. 3.

bé par votre faute dans votre maladie spirituelle, le mal que vous vous êtes rendu est bien plus fâcheux que celui dont vous aviez été délivré. Votre rechute est, et plus crimiuelle, et plus irrémédiable que votre premier péché. Elle est plus criminelle : Vous ajoutez au vice de votre offense ceux de l'ingratitude et de la mauvaise foi; vous oubliez, et le bienfait de la réconciliation, et les promesses qui vous l'avoient mérité; vous manquez, et à la reconnoissance, et à votre foi; vous outragez de nouveau ce Dieu qui vous avoit reçu avec tant de bonté, et vous violez les engagemens sacrés qui avaient été le prix de votre pardon. Votre rechute est plus irrémédiable, et du côté de Dieu, et du vôtre. Espérez-vous les mêmes grâces, après l'abus que vous en avez fait? Croyez-vous que le mépris dont vous les avez payées, vous ait disposé à en mieux profiter? Vous avez éloigné Dieu de vous, et vous vous êtes éloigné de lui. Vous avez affoibli dans vous les salutaires impressions de la grâce, et vous avez fortifié votre funeste attachement au péché. La prière,. la parole sainte, les sacremens, tous les moyens de salut ont perdu vis-à-vis de vous de leur efficacité; et vos vicieuses inclinations ont acquis plus d'empire. Ainsi, tout à la fois vous avez aggravé votre mal, et diminué la vertu des remèdes. O vous qui, depuis votre retour à Dieu, avez eu le bonheur de vous maintenir

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dans l'état de sa grâce, craignez de perdre cet inestimable bienfait. Ecoutez ce que vous dit l'Apôtre Vous qui êtes debout, prenez garde de tomber (1) Qu'une sainte défiance de vousmêmes, qu'une juste confiance en Dieu vous soutiennent à la hauteur où vous a replacés votre pénitence. Et vous, âmes malheureuses, qui vous êtes rengagées dans la voie de l'iniquité, vous avez rendu votre retour dans les sentiers de la justice, plus difficile; mais il n'est pas impossible. Puisqu'il n'est pas impossible, il faut l'entreprendre. Puisqu'il est difficile, il faut y apporter une résolution forte et courageuse. Plus vous différerez, plus vous augmenterez la difficulté, plus vous vous enfoncerez dans votre limon infect, plus vous éprouverez de peine à vous en retirer.

Lorsqu'il parloit ainsi, une femme élevant la voix du milieu du peuple, dit : Heureuses les entrailles qui vous ont porté, et les mamelles qui vous ont allaité. Mais plutôt, repartit Jé

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heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui l'observent. Déjà commence à s'accomplir la prophétie que Marie avoit prononcée sur elle-même, que toutes les générations célébreroient son bonheur. Sa propre génération est la première à le proclamer; toutes les autres la suivront. Les paroles de cette femme, répétées d'âge en âge, feront à jamais partie des

(1) Qui se existimat stare, videat nè cadat. 1. Cor. x. 12.

prières de l'Eglise. Dans tous les siècles les grandeurs de Marie, les glorieuses prérogatives dont elle fut décorée, seront l'objet de l'admiration et de la vénération des fidèles. La gloire de la mère, identifiée à celle du fils, sera de même immortelle dans la mémoire des hommes. Les temples retentiront de ses louanges, les chaires chrétiennes de ses panégyriques, les conciles de ses apologies. Un culte inférieur seulement à celui de Dieu, supérieur à celui de tous les autres saints, lui sera rendu par toute la terre. Les justes imploreront son intercession, les pécheurs recourront à sa médiation, les royaumes entiers s'empresseront de se mettre sous sa protection. Mais tous ces honneurs de la terre ne sont rien auprès de ceux dont elle est comblée dans le ciel. Reine des anges et des saints, de même que des mortels, elle est élevée au-dessus d'eux tous; elle ne voit que Dieu au-dessus d'elle.

Il y a cependant quelque chose au-dessus de la gloire de Marie; et Jésus-Christ nous le déclare ici ce sont ses vertus qui la lui méritèrent, et qu'elle a couronnées par la plus profonde humilité, qui nous en a caché la plus grande partie. Si elle fut heureuse par son élévation, elle le fut bien plus encore par sa fidélité à y correspondre. Nous répétons quelquefois les paroles de la femme de cet évangile; mais comme elle, nous n'en concevons pas toute l'étendue. Et la gloire de Marie, et les vertus par lesquelles elle

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est parvenue, sont au-dessus de nos pensées. Prosternons-nous devant cette reine du ciel et de la terre; invoquons-la avec une respectueuse confiance: elle est aussi bonne qu'elle est puissante. Il n'est rien que son fils n'accorde à ses prières, il n'est rien qu'elle veuille refuser aux nôtres; Jésus-Christ en fait le canal de ses grâces, faisons-en le canal de nos vœux. Ils seront assurés du succès, quand ils seront présentés par elle.

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ÉVANGILE

DU QUATRIÈME DIMANCHE DE CARÊME.

Jésus-Christ nourrit cinq mille personnes avec cinq pains et deux poissons.

JESUS alla au-delà de la mer de Galilée, qui est celle de Tibériade; et une grande multitude de peuple le suivoit, parce qu'ils voyoient les miracles qu'il opéroit sur les maladés. C'est pourquoi Jésus se retira sur une montagne, où il s'assit avec ses disciples. Or, la pâque, qui est la fête des Juifs, étoit proche. Jésus ayant donc levé les yeux, et vu venir à lui une grande foule de peuple, dit à Philippe : Où achèterons-nous du pain pour faire manger tout ce monde? Mais il disoit cela pour l'éprouver; car il savoit bien.

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