Arrive sous le nom de jambon de Mayence. Et l'autre de pois verts qui se noyoient dans l'eau. Puis, de là s'embarquant dans la nouvelle guerre, Cum sacris Cereris, procedit fuscus Hydaspes (Horace, liv. II, sat. VIII, vers 13-15.) Le recteur étoit alors électif; les quatre facultés étoient les arts, le droit, la médecine et la théologie. Dans l'université actuelle, les arts sont remplacés par les lettres et les sciences. (1) Le recteur, quand il va en procession, est toujours accompagné de deux massiers. (Despréaux, édit. de 1713.) * C'est-à-dire deux bedeaux portant des masses ou bâtons à grosse tête, garnis d'argent. Ces masses sont aujourd'hui des sphères artistement travaillées. [b] Fœcundi calices quem non fecere disertum? (Horace, liv. I, ep. V, vers 19.) (2) L'Angleterre et la Hollande étoient alors en guerre, et le roi Enfin, laissant en paix tous ces peuples divers, Là, tous mes sots, enflés d'une nouvelle audace, avoit envoyé du secours aux Hollandois. ( Despréaux, édit. de 1713.) * La paix fut signée à Bréda le 31 juillet 1667. [b] Théophile Viaud, né en 1590 à Clérac dans l'Agénois, mort en 1626, avoit un esprit agréable et facile dans la société. Son imagination étoit fort peu réglée ; ses pièces fugitives, où l'on trouve de la poésie, sont gâtées le plus souvent par l'exagération et par le faux goût de son siècle. Despréaux, dans une préface, cite deux vers ridicules de sa tragédie de Pyrame et Thisbé. Voyez la page 24 de ce volume. La licence des opinions de Théophile le fit soupçonner d'être l'auteur du Parnasse satirique, ce qui lui attira un séjour de deux ans à la Conciergerie de Paris. Cette peine fut suivie du bannissement. [c] Pierre Ronsard, prieur et abbé, né en 1525 dans le Vendomois, mort en 1585, a joui de la plus grande réputation. Il passe pour s'être essayé le premier parmi nous dans le genre de l'épopée et dans celui de l'ode. Son esprit naturellement élevé donna du nombre et de la pompe à notre langue; mais comme il avoit plus de verve que de jugement, il en méconnut le génie. En s'efforçant de la plier à des formes grecques et latines qu'elle repousse, il l'auroit dénaturée, si les poëtes formés à son école avoient pu conserver de l'autorité. (1) M. de B***, gentilhomme de Châlons, cousin de notre poëte.... Il vint à Paris quelque temps après la réception de Gilles Boileau à l'académie : « Ha, ha! cousin, lui dit-il, vous êtes donc parmi ces Et son feutre [a] à grands poils ombragé d'un panache, Le Pays, sans mentir, est un bouffon plaisant (3): « messieurs de l'académie françoise? Combien cela vaut-il de re« venu par année ? » (Brossette.) [a] On dit par dérision feutre pour mauvais chapeau; c'est le nom du tissu de laine dont les premiers chapeaux furent formés. (1) Écrivain célèbre pour son galimatias. (Despréaux, édition de 1713.)* Jean Puget de La Serre, né à Toulouse vers 1600, mort en 1665, fut long-temps abbé, et finit par se marier. Il étoit garde de la bibliothèque de Monsieur, frère de Louis XIII, historiographe de France et conseiller d'état. Les pièces de théâtre qu'il, a composées sont Pyrame, Scipion ou le Sac de Carthage, Thomas Morus, etc., etc. L'affluence des spectateurs fut si grande à la première représentation de la dernière tragédie, que l'on étouffa quatre portiers. « Je ne le cèderai à M. Corneille, disoit l'auteur en plaisan« tant, que lorsqu'il aura fait tuer cinq portiers en un jour. Ses livres se vendoient si bien qu'il se vantoit de l'emporter à cet égard sur les écrivains les plus sublimes. Son Secrétaire de la cour, ou la manière d'écrire des lettres, ouvrage dédié, en 1625, à Malherbe, eut trente éditions en moins de vingt ans. Voyez sur La Serre la note b, tome III, page 250. * (2) .... Chapelain lisoit son poëme chez M. Le PRINCE, .... et chacun s'efforçoit de le trouver beau.... Madame de Longueville, à qui un des admirateurs demanda si elle n'étoit pas touchée...., répondit: « Oui, cela est parfaitement beau, mais bien ennuyeux. » Cette pensée est l'original de celle de M. Despréaux. ( Brossette.) * La Harpe rapporte ce mot d'une manière un peu différente. (Lycée, 1821, tome VII, page 36.) (3) Écrivain estimé chez les provinciaux à cause d'un livre qu'il a Mais je ne trouve rien de beau dans ce Voiture. fait, intitulé Amitiés, Amours et Amourettes. ( Despréaux, édit. de 1713.) * René Le Pays, né en Bretagne en 1636, mort en 1690, entendit raillerie. Il étoit alors directeur des gabelles à Grenoble. Ayant fait un voyage à Paris, il alla voir Despréaux, qui lui dit l'avoir nommé dans cette satire, parceque bien des lecteurs le préféroient à Voiture. Le Pays passa condamnation sur cette préférence, et ils se quittèrent bons amis. [a] La Fontaine ayant mené Racine et Despréaux à ChâteauThierry, un magistrat de cette ville dit au dernier qu'il n'aimoit point ce Voiture; que le Corneille lui plaisoit quelquefois ; que surtout il étoit passionné pour le beau langage; et chacune de ses décisions se terminoit ainsi : « Avouez, monsieur, que le jugement « sert bien dans la lecture.» En rimant ce qu'il avoit entendu, le poëte semble offrir l'imitation d'un passage de la dixième satire de Régnier la sottise est toujours la même. Voyez ce passage cité dans la cinquième Réflexion critique, tome III, page 214. [b] L'amitié dicte à Despréaux un éloge caché sous un reproche ironique : Alexandre tient précisément le langage qu'il veut tourner en ridicule. Racine, alors fort jeune, suivoit l'exemple général ; mais l'amour dans Andromaque ne fit pas entendre les mêmes accents. La première de ces tragédies fut jouée en 1665, et la seconde en 1667. « Jamais, dit Pradon, Quinault n'a tant répandu de sucre « et de miel dans ses opéras, que le grand Racine en a mis dans « son Alexandre, nous faisant du plus grand héros de l'antiquité « un freluquet amoureux. Je m'étonne que Despréaux ait touché « cette matière, etc. » (Le Triomphe de Pradon, page 53.) [c] Voyez la satire II, note a, page 99, sur les différentes ma Et jusqu'à Je vous hais, tout s'y dit tendrement[a]. nières dont le nom de Quinault est écrit dans les éditions de Despréaux. connue, [a] On ne pouvoit blâmer avec plus de sel et de gaieté la tendresse langoureuse que ce poëte donne à ses personnages dans toutes les situations; ce qui l'a fait surnommer le doucereux Quinault. Despréaux vouloit ici, suivant Brossette, parler de la tragicomédie de Stratonice. Dans cette pièce, fondée sur une histoire l'héroïne aime en secret Antiochus, fils du roi Séleucus, à qui elle est promise. Elle se croit haïe du jeune prince qui se meurt d'amour pour elle, et qui croit à son tour ne lui inspirer que de la haine. Les deux amants, pour éteindre leurs feux, pensent devoir se persuader l'un à l'autre qu'ils se détestent. Stratonice est sur le point de se trahir par l'accent qu'elle met à ces vers, que le satirique avoit particulièrement en vue, si l'on en croit son commentateur : " Adieu; croyez toujours que ma haine est extrême, (Acte II, scène VI.) La Harpe garde sur cette pièce un silence absolu; mais il condamne sans restriction la censure de Despréaux : il la trouve maladroite, et ne l'excuse qu'à cause de sa jeunesse. Voici ses expressions : Oui, sans doute, on peut dire très tendrement je vous hais, etc.... « Cette sorte de contre-vérité est une figure de sentiment...., et « vous la trouvez dans Térence et dans Molière, comme dans Ra«< cine et Quinault.... » ( OEuvres de J. Racine, avec le commentaire de M. de La Harpe, tome Ier, page 287.) A l'âge de trente ans, Despréaux savoit fort bien tout cela; mais il n'a pas voulu perdre un de ses traits les plus saillants, dont la justesse ne sauroit être contestée, si on l'applique au ton général des tragédies de Quinault, et non précisément au passage cité par Brossette. Marmontel commet une méprise, lorsqu'il dit que Despréaux a voulu par ce trait se moquer des opéras de Quinault. Il est cer |