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d'estre les envoyez de Dieu, puisqu'ils ne peuvent donner aucune preuve de leur mission.

Considerons maintenant en particulier la mission de sainct JeanBaptiste.

Il avoit esté predit par le prophete Malachie comme l'envoyé du Seigneur: Ecce ego mitto Angelum meum, et præparabit viam ante faciem meam (Malach. 3). L'Evangile nous atteste qu'il fut envoyé de Dieu Fuit homo missus a Deo (Joan. 1). Mais ce n'est pas tout; sa divine mission est encore preuvée par les miracles qui accompaignerent sa nayssance, et par sa miraculeuse vie. Ceste mission semble tenir de l'extraordinaire; mais elle n'est pas contestée par ceux qui avoient la mission ordinaire. Il estoit de la race des prestres, auxquels appartenoit la charge de prescher la parolle de Dieu. On luy envoye une honnorable mission pour luy demander qui il est : Miserunt ad eum Judæi ab Hierosolymis sacerdotes et levitas ut interrogarent eum: Tu quis es (Joan. 1), et on ne luy interdit ny la predication ny l'administration du baptesme. JesusChrist luy rendit un esclatant tesmoignage en l'appellant une lampe ardente et brillante: Erat lucerna ardens et lucens (Joan. 5).

Sa mission contient trois choses: La foy; il monstre du doigt l'Agneau de Dieu : Respiciens Jesum ambulantem, dixit: Ecce Agnus Dei (Joan. 1). Les sacremens; il baptise. Les commandemens; il les garde tres-estroictement."

Il rendit tesmoignage à la lumiere: Non erat ille lux, sed ut testimonium perhiberet de lumine, de quatre manieres : à la bonté de Jesus-Christ, en tressaillant de joye dans le sein de sa mère; à sa puissance, en croissant miraculeusement dans le desert; à sa misericorde, en preschant la penitence; à sa justice, dans les menaces qu'il fait aux pecheurs endurcys.

Ce grand tesmoignage de nostre salut nous donne subjet de nous resjoüyr, comme l'aube fait chanter les coqs, comme la belle estoile resjoüyt les malades, comme le soleil du printems fait gazouiller les oyseaux. Aussi les transports de joye esclatent de toutes parts à son occasion: Beata quæ credidisti... Magnificat anima mea Dominum. Benedictus Dominus Deus, quia visitavit et fecit redemptionem plebis suæ. Quis, putas, puer iste erit? Etenim manus Domini erat cum illo (Luc. 1). Et n'avons-nous pas lieu de nous resjoüyr, puisqu'il met fin à la loy ancienne, et que Nostre Seigneur va commencer la sienne, loy bien plus excellente, loy d'a

mour?

Mais d'un autre costé, n'avons-nous pas de grands motifs de pleurer, pour respondre aux sollicitations de sainct Jean qui nous invite à la penitence? Pœnitentiam agite (Matth. 3). Les peuples accourent vers luy, mais c'est en confessant leurs pechez: Egrediebatur ad eum omnis Judææ regio, et Jerosolymitæ universi, et baptizabantur ab illo confitentes peccata sua (Marc. 1); et il leur recommanda d'en avoir une vive douleur et de faire de dignes fruicts de penitence: Facite ergo fructus dignos pænitentiæ (Luc. 3). Escoutons sa voix, et ne soyons pas de ceux dont il est dit : Oculos suos statuerunt declinare in terram (Psal 16). Noluit intel

ligere ut bene ageret (Psal. 34). Tota die expandi manus meas ad populum non credentem et contradicentum (Rom. 10). Hodie si vocem Domini audieritis, nolite obdurare corda vestra (Psal. 94).

FIN

DES SERMONS.

FRAGMENT SUR L'AMOUR DE DIEU.

'AUTANT que l'homme fait ses operations diverses selon la disD'tinction des facultez de son ame et selon la difference des organes de son corps, nous attribuons à chaque faculté de nostre ame et à chaque organe de nostre corps les actions que nous faysons par leurs entremises. Ainsi disons-nous que l'œil void, que l'aureille ouyt, la langue parle, l'entendement discourt, la memoire se ressouvient et la volonté ayme, mais nous sçavons pourtant bien que c'est l'homme, à proprement parler, qui, par diverses facultez et differens organes, fait toute ceste varieté d'operations. C'est donc l'homme aussi qui, par la faculté affective de son ame, que nous appellons volonté, tend au bien, s'y complaist, et qui à ceste grande convenancé avec luy, laquelle est source et origine de l'amour, et voyons maintenant quelle est la convenance qui nous peut exciter à la complaysance et à l'amour.

Et certes, Philothée, ceux-là n'ont pas bien rencontré, qui ont estimé que la seule ressemblance estoit la convenance qui produisoit l'amour; car qui ne sçayt que les vieillards les plus sensez ayment tendrement et cherement les petits enfans, et que les petits enfans ayment reciproquement les bons anciens; que les sçavans ayment les ignorans, pourveu qu'ils soyent docilés, et les malades ayment leurs medecins. Que si nous pouvons tirer quelque argument de l'image d'amour, laquelle se void és choses insensibles, quelle ressemblance peut faire tendre le fer à l'aymant; un aymant n'a-t-il pas plus de convenance avec un autre aymant, ou avec une autre pierre, qu'avec le fer, qui est d'un genre tout different? Et bien que quelques-uns, pour reduire toutes ces convenances à la ressemblance, asseurent que le fer tire le fer et l'aymant tire l'aymant, si est-ce qu'ils ne sçauroient rendre rayson pourquoy l'aymant tire plus puissamment le fer, que le fer ne tire le fer mesme. Mais je vous prie, quelle similitude y a-t-il entre la chaux et l'eau, ou bien entre l'eau et l'esponge, et neantmoins la chaux et l'espongé prennent l'eau avec une avidité nonpareille et tesmoignent envers elle un amour insensible extraordinaire. Or, il en est de mesme de l'amour volontaire des hommes; car il se prend quelquesfois plus fortement entre des personnes de contraires qualitez qu'entre celles qui sont fort semblables.

Je pense donc, chere Philotée, que la convenance qui cause l'amour ne consiste pas tousjours en la ressemblance, mais en la proportion, rapport et correspondance de l'aymant et de la chose aymée; car ainsi, ce n'est pas la ressemblance qui rend la medecine aymable au malade, c'est la correspondance de sa necessité à la suffisance du medecin, d'autant qu'il a la necessité que ceste suffisance peut

secourir le medecin ayme le malade et le sçavant son apprentif parce qu'ils peuveut exercer leurs facultez sur iceux. Les vieillards ayment les enfans, non pas pour avoir de la simpathie avec eux, mais parce que l'extresme simplicité, foiblesse et tendresse des uns, rehausse et fait mieux recognoistre l'extresme prudence, fermeté et asseurance des autres. On est bien ayse de sentir les advantages qu'on a sur les moindres, et ceste dissemblance est aggreable. Au contraire, les petits enfans ayment les vieillards, parce qu'ils les voyent amusez et embesoingnez d'eux.

Les accords de la musique se font en la discordance, par laquelle les voix dissemblables se correspondent, pour toutes ensemble faire une seule rencontre d'harmonie; la dissemblance des pierres precieuses fait l'aggreable composition que nous appellons esmail, et la diversité des fleurs qui se rencontrent ensemble fait la diapreure. C'est pour dire que l'amour ne se fait pas tousjours par la ressemblance et sympathie, ains par la correspondance; or, la correspondance de deux choses consiste en ce que, par l'unyon de l'une à l'autre, elles puissent recevoir de la perfection et devenir meilleures. La teste ne ressemble pas au corps, ny la main au bras; mais neantmoins elles ont une si grande correspondance et....... si proprement l'un à l'autre que l'un est grandement.......

FIN DU TOME DEUXIESME.

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Sermon pour le deuxiesme Dimanche de l'Advent, sur la Desputation
envoyée à S. Jean-Baptiste.....

Sermon pour le troisiesme Dimanche de l'Advent, sur l'Humilité....
Sermon pour le quatriesme Dimanche de l'Advent, sur la Predication

de S. Jean-Baptiste...

Sermon pour la veille de Noël....

Autre Sermon pour le mesme jour....

Sermon pour le jour de la Circoncision de Nostre Seigneur, sur la Cir-
concision spirituelle.....

Sermon pour la veille des Roys, Jesus modelle des Religieux...
Sermon pour le deuxiesme Dimanche apres l'Epiphanie, sur les Nopces
de Cana....

Sermon pour le jour de la Purification de Nostre-Dame, sur l'Humilité
et l'Obeyssance.

104

......

445

424

Sermon pour le jour de la Sainct Blaise, sur le Renoncement..
Sermon pour le jour de la Septuagesime, de la Mission des Pasteurs.

399

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