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fordres, vous vous couvrés à la mode des Gau lois. On void un Lateran avec un teint nourry de mets delicats, qui s'exerce à conduire avec vîteffe un chariot dans la voye Flaminienne, à la veue des Tombeaux de fes Ancestres, & les Confuls mefmes, font gloire de fçavoir l'art de le retenir dans les defcentes. Il eft vray, que c'eft pendant la nuit. Mais la Lune les voit, les Aftres en font témoins. D'ailleurs, leur charge les retient pour un temps; mais auffi-toft qu'il fera paffé, on les verra en plain jour prendre le foüet ils ne rougiront point en rencontrant leurs amis, qui les ont veüs autrefois bien plus fages. Ils fe feront reconnoiftre les premiers en faifant retentir les coups, & je ne doute point aprés cela, qu'ils ne donnent eux - mesmes du foin & de l'avoine à leurs chevaux.

Ils offriront peut eftre à l'exemple de Numa des bœufs à Jupiter; mais en mefme tems, ils jurent par Hyppone, qui Preside aux chevaux, & par les Images peintes dans les écuries.

Enfuite ils entrent dans les cabatets où ils boivent tous les jours, & où ils font receus comme des Roys. Ce Syrien de la Porte d'I-dumée leur prefente de fes parfums, & la Maiftreffe leur vient apporter des bouteilles, & leur faire mille careffes.

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Vous me dirés, peut-eftre, nous en avons fait autant en noftre jeuneffe, je l'avoüe. Mais, enfin, vous n'avés pas continué; il y a long temps que vous n'aymés plus ces vains plaifirs.

On ne peut finir trop toft, ce que l'on n'a pas eu raifon d'entreprendre. Ce n'eft pas que l'on ne doive avoir quelque condefcendance pour quelques libertés que fe donnent les jeu

nes gens.

Mais, o Lateran, n'as-tu point de honte d'aller aux cabarets, & à je ne fçay quels autres miferables lieux, dans un âge, où tu pourrois foûtenir la guerre d'Armenie, où tu peux défendre, contre les ennemis, l'Euphrate, le Danube, & le Rhin? L'Empire peut eftre en. feureté fous la fage conduite, que tu pourrois. faire paroiftre, au lieu de t'inftruire du nom des Courtifanes, écrit fur les enfeignes des maifons, où elles logent. Ainfi, quand l'Empereur voudra donner fes Ordres, il n'a que faire d'envoyer à Oftie. On trouvera les plus. Nobles dans quelque cabaret avec des Gladiateurs, des Corfaires, des Voleurs, des Fugitifs, des Bourreaux, des Faifeurs de Bieres, &: de quelqu'un de ces Preftres de la Mere des. Dieux, lequel aprés avoir ceffé les danfes au fon des clochettes, eft étendu yvre au pied de la table. Il y a là une entiere liberté. Tout le. monde Y eft égal, ils boivent en de mefmes.

Currit

Currit, Idumaa Syrophoenix incola porte

Hofpitis affectus Dominum, Regemque falutat.

Et cum venali Cyane fuccinita lagena.

Defenfor culpa dicet mihi fecimus & ros

Hæc juvenes. efto: defifti nempe, nec ultra
Fovifti errorem. breve fit. quod turpiter audes.
Quædã cum prima refecentur crimina barba.
Indulge veniam pueris. Lateranus adillos
Thermarum calices, infcriptaque lintea vadit
Maturus bello Armenia, Syriæque tuendis

Amnibus, & Rheno, atque Iftro. præftare Ne

ronem

Securum valet hac atas. mitte Oftias Cafar!

Mitte, fed in magna legatum quare popina.
Invenies aliquo cum percuffore jacentem
Permiftum nautis, aut furibus, aut fugitivis,

Inter carnifices, & fabros fandapilarum,

Et refupinati ceffantia tympana Galli,

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Z

Aqua ibi libertas, communia pocula, lectus

Non alius cuiquam,nec menfa remotior ulli,
Quid facias talem fortitus, Pontice fervum ?
Nempe in Lucanos,aut Thusca ergastula mittas.
At vos Troiugenæ vobis ignofcitis, & quæ
Turpia Cerdoni, Volefos, Brutofq; decebunt.
Quid fi nunquam adeo fœdis,adeoq; pudendis
Utimur exemplis, ut non peiora fuperfint ?
Confumptis opibus vocem Damafippe locafti
Sippario,clamofum ageres ut Phafn a Catulli.
Laureolum velox etiam bene Lentulus egit,
Judice me dignus vera cruce.nec tamen ipfi
Ignofcas populo: populi frons durior hujus
Qui feder, &fpectat: trifcarria patriciorum,
Planipedes audit Fabios, ridere poteft qui
Mamercorum alapas. Quanti fua funera ven-
dant,

Quid refert: vendant nullo cogente Neron?,

couppes, ils font affis fur les mefmes lits, ils mangent à une mesme table.

Dites moy maintenant, Pontique,que feriésvous fi vous aviés un tel Efclave? Ne l'envoyeriésvous pas bien loin, pour le retenir dans une étroite prifon? Mais vous autres, qui defcendez de ces fameux Troyens, vous vous flattés dans vos defordres, & vous condamnés en des Esclaves & en des Artifans ce que vous approuvés au Sang des Volefes & des Bru

tes.

Mais quoy, les excés dont je vas parler, font encore plus honteux que ceux que je viens de reprendre? Damafippe ayant mangé tout fon bien, a trafiqué de fa voix, & la vendue pour reprefenter Catulle. Lentulus a fait le perfonnage d'Aureole. Il me. ritoit bien de le faire tout de bon, & d'eftre attaché à une veritable croix. Il faut que le peuple foit dans un étrange defordre de voir avec plaifir tous ces vains fpectacles, d'écouter les defcendans de Fabius, & de voir les foufflets que reçoivent les Mamerques.

Mais d'ailleurs, qu'importe à quel prix ils expofent leur vie. Ils s'expofent, bien qu'il n'y ait plus de Neron, qui les y contraigne, & ils veulent bien fe vendre aux Preteurs, qui donnent ces fanglans fpectacles.

Mais fi les épées des Gladiateurs eftoient d'un cofté, & de l'autre, les habits des Co

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