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des hommes qu'aprés le dernier moment de leur vie ; l'exil de Marius, fa prife aux maress de Minturne, fa prifon & l'extrême neceffité qui le reduifit à mandier du pain dans Carthage, qu'il avoit vaincuë, font les effets d'une trop longue vie. Car la nature eût-elle jamais fait voir un exemple d'une felicité plus accomplie ? Rome eût elle jamais donné naiffance à un Citoyen plus heureux? Si à la defcente de ce Char fur lequel il triompha des Cimbres & des Teutons, au milieu des chaifnes de tant de Captifs, & dans la Pompe, les Trophées, les Acclamations, il eut fini fa vie avec tant de gloire.

Une fievre favorable, & foigneufe de l'honneur de Pompée, l'auroit enlevé aux coups de la fortune; mais les vœux des Provinces entieres & les larmes des Peuples l'arracherent d'entre les bras de la mort, & fon cruel deftin auquel celuy de la liberté publi que, eftoit attaché, ne conferva cette teste precicufe, que pour l'abattre plus honteufement, aprés fa deffaite. Sa mort eut quelque chofe de plus fanefte que celle de Lentulus & de Cethegus. Catilina mefme a pery moins cruellement, & fon corps fut porté tout entier fur le bucher.

Lors qu'une mere eft devant l'Autel de Venus, elle demande de la beauté pour fes fils. Quand elle a achevé, elle ne fe laffe point de

Refpicere

Refpicere ad longæ iuffit fpatia ultima vitæ,
Exilium, & carcer, Minturnarumque paludes;
Et mendicatus victa Carthagine, panis ; ;.
Hinc caufas habuere. quid illo cive tulisset
Natura in terris, quid Roma beatius unquam,
Si circumducto captivorum agmine, & omni
Bellorum pompa, animam exhalasset opimam,›
Cum de Teutonico vellet defcendere curru ??
Provida Pompeio dederat Campania febres
Optandas, fed multa urbes, & publica vota
Vicerunt. igitur fortuna ipfius, & urbiss
Servatum victo caput abftulit. hoc cruciatu
Lentulus, hac pœna carnit, ceciditq; Catheguss
Integer,& iacuit Catilina cadavere toto..

Formam optat modico pueris, maiore puellis:

Murmure, cum Veneris fanum videt: anxia

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Ufque ad delicias votorum. cur tamen,inquit,
Corripias? pulchra gaudet Latona Diana.
Sed vetat optari faciem Lucretia, qualem
Ipfa habuit. cuperet Rutila Virginia gibbum
Accipere, atque fuam Rutile dare. filius autem
Corporisegregii miferos, trepidofque parentes
Semper habet. Rara eft adeo concordia forma
Atque pudicitiæ:fanctos licet horrida mores
Tradiderit domus, ac veteres imitata Sabinos.
Pratereà caftum ingenium, vultumq; modeftam
Sanguine ferventem tribuat natura benigna

Larga manus (quid enim puero conferre poteft plus

Cuftode & cura natura potentior omni?)
Non licet effe viros. nam prediga corruptoris
Improbitas ipfos andet tentare parentes.
Tanta in muneribus fiducia, nullus ephebuu
Deformem fava caftravit in arce tyrannus;

faire de bien plus longues prieres pour les filles. Il n'y a point d'agreement, qu'elle ne leur

defire.

Ma priere n'eft-elle pas raisonnable, ditelle; Latone n'eft-elle pas ravie d'avoir une fille parfaitement belle? Oüy; mais Lucrece nous apprend qu'il eft dangereux d'avoir autant de beauté, qu'elle en eut. Virginie au roit donné tout ce qu'elle avoit de plus beau, pour avoir tous les deffauts de Rutilie.

Vn ieune homme bien fait eft un fuiet de crainte à fes parens. L'honnefteté & la beauté ne fe rencontrent gueres enfemble. Car encore qu'ils foient nés dans des familles exempres de defordres & où l'innocence & la vertu font auffi communes, que chés les Anciens Sabins, encore qu'ils foient honneftes, &

que la nature ait peint fur leurvifage la pudeur, ils font poursuivis par tant de voies differentes qu'ils ne peuvent qu'à peine se deffendre de ceux qui les attaquent avant qu'ils ayent atteint un âge affez avancé, pour refifter: car les méchans employent toute forte de moyens, & jufques à leurs parents, tant on a de confiance au pouvoir des prefents; au contraire, s'ils ont de la laideur, ils ne craignent point, la violence des Tirans. Neron n'a jamais arraché d'entre les bras de leurs peres des boiteux, des malades, des bóffus, ni des contrefaits.

Eh bien, ayés maintenant de la joye, de ce que voftre fils a de la beauté. Mais il fera expofé à beaucoup d'autres perils. Il fera un adultere public, & par les commerces, il attirera fur luy les outrages qu'une jufte fureurinspire à des maris. Il n'aura pas plus de bonheur que Mars mefme, pour le déveloper de leur furprife, & pour s'échapper au reffentiment qui les portefouvent à leur faire souffrir des fupplices plus cruels que les loix mefme n'en accordent à leur douleur. Car les uns fe vangent par le poignart; les autres par les coups; II y en a qui les expofent à un cruel!

poison..

Mais je veux que voftre jeune Endymion ait une belle Maiftreffe, & qu'il l'aime ten-drement. Si Servilie luy envoye des prefents, il fera autant à elle, qu'à celle qu'il ayme ve ritablement. Les femmes donnent à leurs A. mants jufques à leurs colliers de perles. Elles ne peuvent moderer l'ardeur de leur amour: & foit qu'elles foient riches, comme Hippia,, ou pauvres comme Catulla, il n'y a rien qu'elles ne facrifient pour leurs plaifirs. Les plus. pauvres ont en cette rencontre toute la gene. rofité poffible,

Mais la beauté, me direz- vous, ne peuteftre nuifible, lors qu'elle fait alliance avec la vertu. Je répons que les triftes avantures: d'Hypolite & de Bellerophon nous appren

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