Interpres legum fan&tiffimus: omnia quanquam neret, Et domini gladiis tam feftinata: fed olim Unde fit, ut malim fraterculus effe Gigantum. preffoit de fe hafter, parce que l'Empereur avoit déja pris fa place, Pegafe accourut prenant fa robe avec empreffement. Il avoit efté nommé Gouverneur de Rome, ou pluftoft fermier Car les Gouverneurs eftoient-ils en ce temps-là,autre chofe?Il aimoit la juftice; mais il ne croioit pas qu'il deuft s'armer de la feverité des loix, dans un temps, où il n'auroit pas efté feur pour luy, de fe declarer avec trop de vigueur contre les vices. Apres luy, Crifpe arriva, dont la vieilleffe n'avoit rien de defagreable: Il eftoit tel qu'il paroiffoit dans fes difcours. Sa conversation eftoit aifée; & il n'y avoit pas au monde une douceur plus engageante. Jamais homme n'eût de plus belles qualitez pour gouverner un Prince qui commandoit à tant de peuples. Mais qui auroit ofé donner un bon confeil à Domitien, qui s'effarouchoit auffi toft qu'on s'oppofoit à fa violence. Souvent la destinée d'un de fes favoris dependoit de la maniere, dont il auroit parlé du beau-temps, de la pluye, de la chaleur, ou des differents changements des faifons. Crifpe ne pretendoit point s'oppofer au torrent. Ce n'eftoit point un de ces genereux Citoiens,qui euft la force de dire la verité, &de facrifier fa vie pour la défence de la juftice: fe menageant ainfi, il avoit vefcu quatre-vingts ans, & il avoit trouvé la feureté & le repos dans une Cour pleine de dangers, & d'orages. Aprés luy, arriva Acile, qui eftoit demesme aage, avec fon fils qui meritoit un fort plus heureux que celui qui l'arracha de la vie par une mort violente & precipitée, par la cruauté de fon Maiftre. Mais c'eftoit comme un prodige de vieillir en ce temps, où les richeffes eftoient la caufe de la mort des plus confiderables. J'aurois mieux aimé eftre de la derniere maifon du monde & de la plus inconnue, puis qu'il y avoit un peril fi grand d'eftre forti d'une famille illuftre. Ce luy fut donc une chose inutile d'imiter les divertiffemens honteux de Domitien, de descendre fur l'Arene par complaifance, & de combattre tout defarmé des Lions; car qui ne penetre pas ces deffeins, & qui est fi fimple d'admirer aujourd'huy la fageffe de Brutus fous fa feinte folie; cette conduitte ne pouvoit furprendre que nos premiers Roys, qui n'avoient pas mefmes l'adreffe de fe faire rafer. Rubrius fuivoit, & quoy qu'il n'euft point de naiffance, il portoit toutes les marques de la crainte. Sa confcience luy reprochoit un crime secret, & neanmoins il medifoit plus effrontément que celuy qui écrivoit des Satyres, quoyqu'il fuft le plus débauché de fon temps. Aprés l'on vit paroître le gros Montan qui pour la pefanteur de fon ventre avoit de la peine à marcher: Crefpin baigné de parfums les plus precieux de l'Orient, avec une profufion capable d'en fournir à deux differentes pompes Profuit ergo nihil mifero, quod cominùs urfos Cacus adulator, dirusque à ponte fatelles, Non cedit Vejento: fed ut fanaticus aftro Percuffus Bellona tuo divinat, & Ingens Omen babes, inquit, magni, clarique triumphi. Regem aliquem capies, aut de temone Britanne. Excidet Arviragus. peregrina eft bellua. cernis t Erectas in terga fudes ? hoc defuit unum Fabricio, patriam ut rhombi memoraret, & annos. Quidnam igitur cenfes conciditur abfit ab illo |