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Doute, doute maintenant des railleries de Tullia. Doute de ce que dit Collacie à Maura, lors qu'elle paffe devant le Temple ancien de l'Honnefteté. C'eft-là qu'elles prennent plaifir de s'affembler. Il n'y a rien qu'elles ne s'y permettent, prophanant mes me par mille indignités la Statuë de la Deeffe, & y laiffant les laiffant les marques honteufes de leurs infamies, que leurs marys peuvent bien voir, lors qu'ils vont le matin aux vifites de leurs amys.

Qui ne fçait, quelles font les horreurs des Sacrifices fecrets de la Bonne-Deeffe, ou les Alûtes les excitent à l'amour. Là ces Furieufes, ayant les cheveux épars, eftant échauffées du vin, & animées du fon des flûtes, font entendre par tout leurs cris. De quelles ardeurs ne brûlent-elles pas en ce moment; & quels emportemens; quels difcours!

Autresfois une couronne d'or eftoit le prix de l'innocence; mais maintenant Saufea propofe la même recompenfe à la plus fçavante dans les fecrets amoureux. Elle appelle hardiment au combat celles qui par des exercices continuels, ont appris mille chofes que les plus débauchées ignorent. Elles ne font plus confifter leur gloire dans leur naiffance; mais dans l'excés de leur debauche. Il n'y a rien de different de ce qu'elles commet troient avec leurs Amants. Les plus agés ne

I nunc

I nunc, & dubita qua forbeat aëra fannâ
Tullia, quid dicat note Collacia Maure,
Maura Pudicitia veterem cum præterit aram.
Noctibus hic ponunt lecticas: micturiunt his,
Effigiem qua Dea longis fiphonibus implent,
Inque vices equitant, ac luna tefte moventur.
Inde domos abeunt; tu calcas luce reverfa
Coniugis urinam, magnos vifurus amicos.
Nota bona fecreta Dea, cum t.bia lumbos
Incitat, & cornu pariter vinoque feruntur
Attonita, crinemque rotant ululantque Priapi
Manades, ô quantus tunc illis mentibus ardor
Concubitus ! que vox faltante libidine! quantus

Ille meri veteris per crura madentia torrens?
Lenonum ancillas pofitâ Laufella coroni

Provocat, at tollit pendentis præmia core,

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Ipfa Medullina fri&tum crissantis adorat. Palmam inter dominas virtus natalibus aquat. Nil tibi per ludum fimulabitur, omnia fient

Ad verum, quibus incendi iam frigidus avo Laomedontiades, & Neftoris hernia poffit. Tunc prurigo mora impatiens, tunc fœmina fimplex,

Et pariter toto repetitus clamor ab antro. Jam fas eft, admitte viros. iam dormit adulter? Illa iubet fumpto iuvenem properare cucullo : Si nihil eft, fervis incurritur. abftuleris fpem Servorum? veniet conductus aquarius. hic si

Quæritur, & defunt homines; mora nulla, per ipfam,

Quominus impofito clunem fubmittat afello. Atque utinam ritus veteres, & publica faltem His intala malis agerentur fara: fed omnes

Noverunt Mauri atque Indi que pfaltria penem

pourroient refifter au fentiment du plaifir en voyant ce qu'elles font. Laomedon & Neftor n'auroient point affez de fageffe, pour n'eftre pas touchés de les voir dans l'eftat où elles fe mettent. Celle qui a le moins de pudeur, eft la plus eftimée. La femme de Claudius y merite le prix. C'eft elle, qui fur le rapport de Laufelle, fçait mieux toutes les delicateflès de la plus honteuse débauche. C'eft ainfi, que dans le Temple de la Deeffe où elles font enfermées, elles s'enflamment à l'amour. Mais aprés s'eftre allumés de cette forte, les plaifirs d'estre ensemble, ne peuvent plus les fatisfaire. On n'entend plus que des cris infames dans cette caverne. Il n'y en a pas une, qui ne defire que l'on ouvre la porte, & que l'on faffe entrer des hommes. Elles appellent les premiers qui fe prefentent: fi elles n'ont point leurs Amants, elles ont recours à des Esclaves; fi cette esperance leur eft encore oftée, on ira chercher des porteurs d'eau; mais s'ils fe font attendre, il n'y a point d'extremitez où elles, ne s'abandonnent.

Du moins, fi le refpect que l'on doit aux ceremonies anciennes, & fi la fainteté des facrifices n'eftoit point profanée par ces excés; mais les Maures, les Indiens, tout le monde fçait bien quelle eft cette chanteuse, ou pour parler fans déguisement, quel eft cet homme qui ofe entrer en ce lieu fi faint, qu'on le croi

roit profané, fi aucun mâle, fi le moindre rat y eftoit entré, & où l'on ne fouffre pas melme que l'on expofe des figures d'homines. Voyoit on en cet heureux temps aucun mépris des Dieux? Qui eft-ce qui auroit ofé fe mocquer du Vafe d'argile, dont Numa fe fervoit dans les Sacrifices, & des Plats de terre où l'on mangeoit dans le Vatican mesme. Mais y a-t-il aujourd'huy des Autels, où Clodius ne porte la prophanation? Je sçay ce que dit un amy. Il la faut enfermer, empef ches-la de fortir. Que je l'empefche ! Mais qui me gardera ceux, par lefquels je la feray garder? Il n'y a rien de plus fin qu'une femme. C'eft en trompant, ou en corrompant fes Gardes, qu'elle commencera à me tromper moymesme.

Le defordre n'eft plus feulement dans la vie des Grands. 11 a pallé jufqu'aux moindres Bourgeois. La femme qui eft à pied dans les rues n'a pas moins de vanité que celle qui eft portée en litiere fur les épaules des Efclaves de Syrie. Souvent elle loue une litiere, & des Efclaves. Elle fe fait fuivre d'une nourrice, & d'une fille, pour aller aux fpectacles. C'eft Ogulnia, c'eft une petite Bourgeoife. qui fe donne tour cet équipage, & qui engage jufqu'à fon dernier fefterce, pour des Athle Les qui luy plaifent.

Il y a par tout all z de pauvreté ; mais il n'y

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