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que

duction, qu'il ne l'est en fa Langue; au lien qu'il ne donnoit de la peine à fes Interpretes, il est devenu un Ouvrage aysé, & agreable, où l'on s'inftruit mieux par les Beautés de vostre Style, que par les Regles de ce Fameux Au

teur.

Ainfi il n'y a pas lieu de s'étonner, que vous ayés esté choisi, pour écrire l'Hiftoire du Regne le plus Glorieux, qui ayt jamais esté, & dont le fujet pouvoit feul borner l'étendue de voffre Efprit.

Tous ces grands Avantages vous ont acquis aujourd'huy une Autorité fi établie, que ma Traduction ayant le bonheur de vous fatisfaire, on ne pourra s'empefcher d'eftimer, ce que vous aurés loué, & que paro ffant fous vostre Nom, elle recevra un prix, que je n'ay pú luy donner par mon travail, quoy que j'aye déja lieu d'en estre content, puis qu'il me donne l'occafion de vous témoigner publique

ment combien j'ay d'eftime pour vous, & que je fuis

MONSIEVR,

Votre Tres-Humble & Tres

Obeïffant Serviteur

DE LA

VALTERIE.

PREFACE

L y a peu d'Ouvrages des
Anciens, qui ayent elte plus
agreables que les Satyres de
Juvenal. On y trouve toutes

les beautés qui ne peuvent manquer de plaire; une grande varieté de fujets, une maniere libre & hardie, une multitude de penfées excellentes, une grande force, des railleries piquantes, & fur tout un difcours foûtenu, qui ne s'éloigne jamais de fon caractere. Tous ces Avantages luy ont donné le premier rang entre les Poëtes Satyriques: Car bien qu'Horace ayt écrit avant luy, dans un temps, où il n'y eut jamais plus de politeffe à Rome, & que fes Satyres foient incomparables, Sca

liger a donné neanmoins la preference à celles de Juvenal, & Jufte Lipfe pretend que de tous les Jugements que ce Sçavant Critique a fait des Anciens, il n'y en a pas un qui foit plus jufte ny plus veritable que celuy

cy.

En effet comme il ne commença à écrire fes Satyres, qu'aprés avoir paffé plus de vingt années à la Declamation, il y a bien lieu de croire que c'eft en compofant fur divers fu jets, & en écoutant, comme il le témoigne d'abord dans fa premiere Satyre, tout ce que les Rheteurs & les Poëtes recitoient, qu'il s'aquit cette grande facilité de parler, qui paroift dans fes Ouvrages, où il femble que fon

'difcours coule comme d'une fource abondante, & inépuisable.

Mais celuy, qui luy donne de fi grandes louanges ne peut fouffrir quelques expreffions, où les impuretés, & les abominations des Romains font representées avec liberté, & quelque eftime qu'il ayt d'ailleurs pour cet

Ouvrage, fi on le croyoit, on s'abftiendroit de le lire.

Si quelques-uns entroient dans la mefme pensée, & qu'ils fuffent furpris que j'en donne une nouvelle Traduction, je les prie de confiderer ce que j'ay à répondre.

Je croy que l'on demeurera d'accord que les Langues ont un caractere, qui leur eft fi particulier, que l'on ne doit pas juger que ce qui eft beau ou desagreable dans l'une, le foit neceffairement dans l'autre. Ainfi il peut bien arriver que ce qui feroit infupporta ble dans noftre Langue, peut eftre permis dans la Latine. Comme nous avons attaché de la honte & de l'infamie à toutes les expreffions, qui nomment ce qui appartient au vice de l'impureté, c'eft moins de l'idée de la chofe mefme, que de la maniere, dont nous la confiderons, que nous fommes choqués, quand on les prononce; & nous condamnons celuy qui s'en fert, parce qu'il nous donneoccafion de croire qu'il n'a point de

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