Obrázky na stránke
PDF
ePub

penfons-nous pas que noftre viel finira bien roft, & que nous devons aller où ils font déja? Que nons importe-t-il de foumettre Firlande, les Orcades & l'Angleterre à cet Empire? Si dans Rome toute fiere de tant de victoires, il y a des vices inconnus aux peuples que nous avons foumis. On dit que Zelates Armenien fut aimé d'un Capitaine; & qu'eftant corrompu par nos exemples, il s'abandonna avec luy à des defordres effroyables. Voyez les effets du commerce que les Eftrangers ont avec les Romains, il eftoit venu pour Oftage en cette ville, y devienton pas fort honnefte, les jeunes gens qui y font quelque fejour, y ont bien-toft des amis. Hs ne penfent plus aux armes, aux épées, aux chevaux, & ne remportent en leur pays que les permicieux exemples des defordres de la jeuneffe la plus illuftre.

[merged small][ocr errors][merged small]

Illuc heu miferi traducimur: arma quidem ultra Littora Juberna promovimus, & modò captas

Orcadas, ac minima contentos nocte Britannos. Sed quæ nunc populi fiunt victoris in urbe. Non faciunt illi quos vicimus, & tamen unus Armenius Zalates cunctis narratur ephebis Mollior ardenti fefe indulfiffe Tribuno.

Adfpice quid faciant commercia. Venerat obfes.

¶ Hic funt homines. nam fi mora longior urbem Indulfit pueris, non unquam deerit amator:

¶ Mittentur bracca, cultelli, frena, flagellum, Sic pratextatos referunt Artaxata mores.

Finis fecunde Satyra.

E

SATYRA TERTIA

JUVENALIS.

De perturbatione Urbis Roma.

Vamvis digreffu veteris confufus amici, Laudo tamen vacuis quod fedem figere Cumis Deftinet, atque unum civem donare Sibylla. Janua Bajarum eft & gratum littus amœni Seceffus. ego vel Prochytam prapono Suburra. Nam quid tam miferum, tam folum vidimus,

ut non

Deterius credas horrere incendia, lapfus
Tectorum affiduos, ac mille pericula fava
Vrbis, & Augufto recitanteis menfe poetas?

Sed dum tota domus rheda componitur una, Subftitit ad veteres arcus, madidamque Cape

nam:

EEEEEEEEEE!

TROISIEME SATYRE

DE JUVENAL.

Des defordres & embarras de Rome.

j'aye de la douleur de ce

Qqu'un de mes amis eft parti, je ne puis

que

neanmoins des approuver le deffein qu'il a pris de s'établir à Cumes, & de donner un nouveau Citoyen à la Sybille. C'eft le paffage pour aller à Bayes, un rivage agreable, & une tres-belle folitude. Pour moy je prefere le defert le plus abandonné, tel celuy de l'Ile de Prochite à Suburra, cette belle ruë de Rome. Car les horreurs de la plus affreufe folitude ne font-elles pas plus fupportables que des embrafemens, & des cheutes de maisons, que mille fâcheux accidents, qui arrivent tous les jours dans la Ville, & que des Poëtes, qui dans les plus grandes chaleurs nous recitent lcurs ouvrages.

Pendant que l'on charge tout fon bien fur un feul chariot, il s'arrefta fous ces Arcs anciens proche de la Fontaine de la porte Ca

pene, où Numa parloit durant la nuit à une Nymphe. Mais maintenant le Bois facré, les Eaues qui l'arrofent, & le Temple mesme fervent de retraite aux Juifs, qui pour tout leur bien n'ont que des paniers d'ofier, & des bottes de paille; Car l'avarice des Romains tire des tributs des chofes les plus faintes, & aiant chaffé de ce bois les Muses, ils loüent jufqu'à l'ombre des arbres, à ces malheureux, qui ne vivent que d'aumônes.

J'y eftois defcendu avec luy, & nous confiderions ces arcades bien differentes de celles, que les rochers font quelquefois naturelle

ment.

O que les Nymphes qui prefident à ces eauës infpiroient bien plus de refpect, lors qu'elles n'eftoient environnées que des gafons d'une herbe molle & naiffante, que les bords n'êftoient que de pierre, & que le marbre n'en avoit point violé fa fimplicité.

Puis qu'en cette ville fi corrompuë, me dît Umbricius, il n'y a plus que du mépris pour les beaux arts, puis qu'il n'y a point de recompenfe pour la vertu,que je fens diminuer mon bien peu à peu, & que châque jour m'en emporte quelque partie; Je m'en fuis en ce lieu, où Dedale fe retira autresfois, ayant eu bien de la peine à y aborder avec ses ailes.

Maintenant que mes cheveux ne commencent qu'a blanchir, que je ne fuis qu'aux pre

« PredošláPokračovať »