JUVENALI S. Divitias & opes non effe Doctorum Tfpes, & ratio ftudiorum in Cafare tan E' tum: Solus enim triftes hac tempeftate Camœnas Stantibus, anophorum, Tripodes, armaria, ciftas, Alcithoen Pacci, Thebas, & Terea Faufti. Hoc fatius, quàm fi dicas fub judice, Vidi. ¶ Quod non vidifti. faciant equites Afiani, Quanquam & Cappadoces faciant, equitesque Bathini, Altera quos nudo traduxit Gallia talo. T Nemo tamen ftudiis indignum ferre laborem lat vos, ¶ Materiamque fibi Ducis indulgentia querit. en vendant au plus offrant, des Vafes, des Trepieds, des Coffres, des Caffettes, l'Alcioné de Bacchus, la Thebes, & le Terée de Faufte. D'ailleurs, cela ne vaut-il pas mieux, que de dire devant un Juge : J'ay veu, lors que vous n'avés rien veu, quoy que les Chevaliers Afiatiques, de Cappadoce, & de Bithinie, qui eftoient Efclaves auparavant dans la Grece, faffent leur fortune par ce moyen. . Mais, quiconque fçait compofer en mesu res agreables un beau difcours, quiconque a merité la Couronne de Laurier fur le Parnaffe, ne fera point contraint à l'avenir de s'abaiffer à un travail indigne de fes Muses. Courage donc, Sçavante Jeuneffe! La Generofité de l'Empereur doit vous infpirer une nouvelle ardeur. Sa bonté cherche les occafions de vous combler de bienfaits. Si vous croyés que vous pouvés efperer quelque autre appuy; fi vous portés ailleurs l'efperance de voftre fortune, & qu'en cette veuë, vous travailliés à remplir toutes les feuilles de vos tablettes, vous ferés mieux de demander un peu de bois, d'y mettre le feu, & d'y Sacrifier au Mari de la Belle Venus tous ce que vous compofés. Fermés vos Livres, laiffés les manger aux vers, quittés la plume, & le crayon, effacés ces belles Defcriptions de Combats, que vous avés écrites avec tant de peine. Ne foyés point plus long-temps dans une petite chambre à preparer un Poëme grand & merveilleux, puifque toute voftre recompenfe ne fera qu'une Couronne de Lierre, & tout au plus une Statue, où la Pofterité verra combien la faim, & la foëfie vous ont rendu maigre. Il n'y a point à efperer autre chofe aujourd'huy. Un riche avare fçaura vous admirer, vous donner mille loüanges; comme les enfans ont coûtume d'admirer un Paon. Mais il ne vous donnera rien. Cependant, prenés garde que l'âge fe paffe,' où vous pourriés aller fur la mer, ou à la guerre, où enfin travailler à la campagne. Alors, on commence à fe repentir d'avoir perdu les beaux jours de fa vie: Et enfin, quelque Sçavant que l'on foit devenu, voyant que l'on a vieilli, & que l'on n'a rien gagné, on fe plaint de foy même, & on fe met en colere contre les Mufes. Mais, fçavez-vous que ce riche, dont vous preferés la protection, à celle des Muses, & d'Apollon, fait luy-même des Vers, pour vous rendre la pareille, & n'eftre pas obligé de vous donner aucune chofe. Il croit qu'il n'y a qu'Homere devant luy, & encore ce n'eft que parce qu'il eft plus ancien de mil ans. Si vous voulez reciter en public vos Vers, par l'envie de vous donner de la reputation. Il est vray qu'il vous fera prêter un grand logis, Ut dignus venias hederis, & imagine macra. Spes nulla ulterior: didicit jam dives avarus Tantum admirari, tantum laudare difertos, Tædia tunc fubeunt animos, tunc feque, fuamque Terpsichoren odit facunda & nuda fenectus. Accipe nunc artes, ne quid tibi conferat ifte Quem colis, & Mufarum, & Apollinis ade relictâ. Ipfe facit verfus, atque uni cedit Homero Propter mille annos, & fi dulcedine fama Succenfus recites, Maculonus commodat ades, T |