le en auroit tué fept, fi elle les avoit cus. Croyons - donc aprés cela, tout ce que les Theatres nous difent de Medée, & de Progné. Je n'y refifte point. Mais fi elles ont fait tous ces monftres, tous ces crimes horribles, ce n'eftoit pas neanmoins pour eftre plus ri. ches. On ne doit pas eftre fi furpris de voir les plus grands excés, quand c'eft la colere, qui emporte les femmes. Lorfque la fureur les enflamme, il n'y a point de crime, où elles ne Le precipitent, telles, que des rochers, qui n'étant plus arreftés fur le penchant d'une montagne, tombent avec violence dans une vallée. Mais celle qui fuppute, ce que fon crime luy vaudra, qui délibere fur l'ordre de fon crime, & qui l'execute fans paslir. Je ne puis la fouffrir. Elles admirent l'amour d'Alceftis, qui par fa mort donna la vie à fon Mari; mais fi l'occafion d'un échange pareille fe prefentoit, elles refuseroient de conferver la vie de leurs Efpoux par la mort d'une petite chienne qu'elles aimeroient. A chaque pas nous trouvons des nouvelles Danaïdes & des Eriphiles. Dés demain Rome ne fera plus habitée que par des Clytemnestres. La feule difference que tu y remarqueras, eft que cette fille de Tyndare, acheva fon parricide avec un javelot dont elle fe fervoit mal de l'une & de Tune Tune duos ? feptem, fi feptem forte fuiffent. Credamus Tragicis, quicquid de Colchide torva Dicitur, & Progne. nil contra conor, & illa Grandia monftra fuis audebant temporibus: fed Non propter nummos minor admiratio fummis Debetur monftris, quoties facit ira nocentem Hunc fexum. rabie jecur incendente feruntur Præcipites: ut faxa jugis abrupta, quibus mons Subtrahitur, clivoque lacus pendente, recedit. Illam ego non tulerim, quæ computat, & scelus ingens Sana facit. Spectant subeuntem fata mariti Alceftim, & fimilis fi permutatio detur, Morte viri cupiant animam fervare catella. Occurrunt multa tibi Belides, atque Eriphyla Mane Clytemneftram nullus non vicus habebit, Hoc tantum refert, quod Tyndaris illa bipennem S Infulam, & fatuam lava, dextraque tenebat. Finis fexta Satyra. l'autre main; & que tout fe paffe icy par le moyen de quelque poifon. Mais n'empley:roient pas auffi le fer, fi leurs maris prenoient l'Antidote de Mitry date, trois fois vaincu par nos Capitaines. Fin de la fixiéme Satyre. S ij SEPTIESME SATYRE DE JUVENAL. Que les Sçavants ne peuvent efperer de L n'y a plus que l'Empereur, qui foit l'efperance & l'appuy de nos Mufes. Car aujourd'huy qu'elles font abandonnées de tout le monde, Il n'y a que luy qui ait daigné jetter les yeux fur elles, & les proteger, dans un temps, où les Poëtes les plus fameux alloient eftre reduits à la neceffité de fe faire ou Baigneurs à Gabie, ou Boulangers à Rome, ou mêmes, ce qui eft encore plus honteux. Crieurs Publics. Enfin, dans un temps où Clio mourant de faim fur le Parnaffe, eftoit contrainte de l'abandonner, & de venir à la porte des Grands y chercher quelque moyen de vivre. Car, quand on ne voit pas une feule piece dans fon coffre, & que l'on n'efpere point que le Parnaffe le remplira, On aymeroit mieux eftre Machera, & gagner comme luy : |