Obrázky na stránke
PDF
ePub

mediens, quel parti y auroit-il à prendre? Y en a-t-il qui craignent tellement la mort, que d'aimer mieux faire l'Amant de Thymele, ou de fe mettre dans la Troupe des Comediens de Corinthe? Mais, eft ce une merveille, que les Grands s'abaiffent jufqu'à monter fur le Theatre, fous un Empereur, qui le fait luy mefme, & qui eft d'une Troupe de Joueurs d'Inftru

ments.

Quel defordre puis-je adjoûter, qui ne pafse pour un jeu ? Voicy neanmoins un nouveau defordre dans Rome. Gracchus a paru dans l'Amphitheatre devant le peuple, non fous les armes d'un Mirmillon, le vifage caché ďun cafque, le cofté couvert d'un bouclier, & l'épée courbée à la main. Il condamne, il méprife, il hait tout ce qui le cacheroit aux yeux des hommes, il veut eftre vû de tout le monde. Ila pris en main le Trident, & aprés avoir tafché d'enveloper dans fes filets fon ennemi, il a découvert fon visage, on l'a vû fuïr dans toute la Place. Il n'y a perfonne qui ne l'ait re

connu.

de

On voyoit la robe, on voyoit les cordons d'or, qui estoient à fon chapeau, & on ne pouvoit à ces marques éclatantes douter de fa Nobleffe. Mais le Gladiateur ne laissa pas fe croire plus def-honoré de n'avoir à combattre que contre luy, que s'il avoit cké vainCu par un autre,

Nec dubitant celfi prætoris vendere ludis.
Finge tamen gladiosinde,atq; hinc pulpita pone's
Quid fatius? mortem fic quisquã exhorruit, ut fit
Zelotypus Thymeles, stupidi collega Corinthi?
Res haud mira tamen,citharado principe mi

mus

Nobilis. hac ultra quid erit nifi ludus? & illic Dedecus urbis habes, nec Mirmillonis in armis

Nec clypeo Gracchum pugnantem, aut falce supina.

(Damnat enim tales habitus,& damnat & odit)

Nec Galea faciem abfcondit, movet ecce tridentem,

Poftquam vibrata pendentia retia dextra
Ne quicquam effudit, nudum ad spectacula vul

tum

Erigit, & tota fugit agnofcendus arena.
Cedamus tunica,de faucibus aurea cum fè
Porrigat, & longo iactetur fpira galero.
Ergo ignominiam graviorem pertulit omni
Vulnere cum Grocho juffus pugnare fecutor.

Libera fidentur populo fuffragia, quis tam
Perditus ut dubitet Senecam præferre Neroni?
Cuius fupplicio non debuit una parari

Simia, nec ferpens unus, nec culeus unus ?
Par Agamemnonida crimen, fed cauffa facit rem
Diffimilem. Quippe ille Diis authoribus ultor
Patri serat cafi media inter pocula: fednec
Electra iugulo fe polluit, aut Spartani

Sanguine conjugii: nullis aconita propinquis
Mifcuit,in fcena nunquam cantavit Orestes,

Troica non fcripfit, quid enim Virginius armis
Debuit ulcifci magis, aut cum Vindice Galba?
Quid Nero tam fava, crudaq; tyrannide fecit?
Hac opera,atq; ha funt generofi Principis artes,
Gaudentis fœdo peregrina ad pulpita cantu
Proftitui, Grajaque apium meruiffe corona.
Majorum effigies habeant infignia vocis,

Ante pedes Domiti longum tu pone Thyefte

Si nous vivions en un temps où il fut permis de dire ce que l'on penfe, y auroit il quelques uns affés aveugles, pour ne voir pas que Seneque a eu plus de veritable gloire que Neron, qui a merité tant de fois le fupplice des parricides?

Il eft vray que le fils d'Agamemnon tua Clytemnestre la mere: Mais le fujet rend la chofe bien differente. Il vangeoit par l'ordre des Dieux la mort de fon pere, égorgé dans un feftin. D'ailleurs, il ne foüilla point fes mains dufang d'Electre fa fœur. Il ne répandit point celuy d'Hermonie fa femme. Il n'empoisonnoit pas les plus proches parens. Enfin, il n'a jamais chanté fur un Theatre. Il n'a point mis le feu à fa patrie, pour faire la defcription d'un embrafement. O cruelle extravagance, que Virginius, Vindex, & Galba, ont eu raifon de punir!

Car, y avoit-il rien de plus indigne dans toute la vie de Neron, que de fe faire voir fur un Theatre dans une Troupe de Comediens étrangers, & d'y rechercher la gloire, d'eftre couronné d'Ache, pour le prix d'y avoir chanté.

Que les Images de vos Ayeuls foient embel lies des Trophées de vos Victoires. Mertés aux pieds de vostre pere Domitien la Simarre, avec laquelle vous avés reprefenté le Thiefte & l'Antigone, ou le mafque, dont vous

cftiés couvert à la reprefentation de Menalippe. N'oubliez-pas d'attacher au Coloffe de marbre élevé à la gloire d'Augufte, la Harpe que vous avés gagnée.

Ya-t il une Naissance plus élevée que celle de Catilina, ou de Cethegus? C'eft vous neanmoins, qui aviés conjuré contre Rome, qui deviés la furprendre pendant une nuit, y brûler les maifons & les Temples, y renouveller les funeftes embrafemens des anciens Gaulois, & des Juifs, la réduire en cendres, vous qui meritiés vous-mefmes le feu.

Mais un Conful vigilant rompit voftre temeraire entreprise; cet homme nouveau, & fans naiffance, receu depuis peu au rang des Chevaliers, jette l'étonnement dans l'efprit des Conjurés, il donne ordre par tout, met la Ville en feureté, & fans fortir de Rome, il acquiert dans la robe autant de gloire, qu'Augufte en remporta depuis en ces fameufes batailles d'Actium, & de Philippes, aux plaines de Theffalie. Et Rome encore libre le reconnut pour fon pere; Rome encore libre, le nomma Pere de la Patrie..

[ocr errors]

Un autre forti de la mefme petite ville d'Arpine, eftoit aux gages d'un Laboureur, fur les montagnes des Volfques. Combien de fois luy rompit on des baftons fur le dos, lors qu'ayant fuivi l'Armée, il n'achevoit pas affez vifte l'ouvrage qu'on luy donnoit Cet

[merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small]
« PredošláPokračovať »