Hæc toties optata exegit gloria pœnas. Dafpatium vita, multos da Jupiter annos, ¶ Hoc recto vultu, folum hoc & pallidus optas. Sed quam continuis, & quantis longa fenectus Plena malis? deformem & tetrum ante omnia vultum, Diffimilemque fui, deformem pro cute pellemas de fes Perfes, & les corps, qui la couvroient, s'oppofant en quelque forte à fa fuite. Voilà le fuccés ordinaire des defleins des ambitieux. Peut-eftre demandés-vous une longue vie, Puiffant Jupiter, donne-moy un grand nombre d'années. C'est voftre priere, foit que vous foyés en fanté; foit que vous n'y foïés pas. Mais helas, à combien de maux une longue vieilleffe n'eft-elle pas expofée? Il n'y a plus fur le vifage que des traits ufés. La peau en eft flêtrie, les joues font feches, ou pendantes. Il n'y a plus que des rides telles que l'on en void à un vieux finge, dans les forests épaiffes d'Afrique. La Jeuneffe fe diftingue par des caracteres differens; Les uns ont plus de beauté, les autres ont plus de force, & plus de vigueur; mais les vieillards indifferemment font tous femblables & fuiets aux mefmes deffauts. Ils ont les membres foibles & tremblans comme la voix; la tefte chauve, & le nez auffi humide, que les enfans; à peine leur refte-t-il quelque groffe dent, pour manger du pain. Ils deviennent infupportables à leurs femmes, à leurs enfans, à eux-mesmes, & à Coffus, bien qu'il tafche d'avoir part à leur teftament. Ils ne font plus touchés du plaifir de boire, ny de manger. Ils ne peuvent plus goûter les charmes de l'amour. C'eft en vain, qu'ils fe fouviennent de leurs premieres ardeurs. Ne Dd iiij voyent-ils pas ce qu'ils font devenus? Ne doi vent ils pas avoir de la honte de rechercher encore les plaifirs de la leuneffe? Ne donnentils pas fuiet de croire qu'ils ont le cœur bien corrompu, & qu'il y a bien de l'infamie dans la volupté, qu'ils tafchent de fe procurer? Paffons à d'autres incommodités; leurs oreilles ne font plus fenfibles aux douceurs du chant. Les plus Sçavans Ioüeurs de harpe, Seleucus mefme, ny ces autres qui paroiffent avec des robes brodées d'or, ne peuvent plus leur donner de plaifir. Que leur importe-t-il d'occuper les premieres places du Theatre, puis qu'ils n'entendent qu'à peine le bruit des Trompettes, & qu'il faut que l'Esclave qui les accompagne éleve le ton de la voix, pour leur apprendre le nom de ceux qui les vifitent, & l'heure qu'il eft. De plus le peu de fang qui refte dans leurs. veines, n'a plus d'autre chaleur que celle de la fiévre: Toutes les maladies viennent en fou le les accabler. Si vous me demandés leurs noms, il me feroit plus aifé de vous apprendre combien Hippia a eu d'Amants, combien Themifon a tué de malades dans un feul Automne; combien Bafile a dépoüillé de familles dans les Provinces alliées,combien Hirrus a trompé de Pupilles, combien Maura a laffé de débauchés en un jour, combien Hamille a corrompu de fes Difciples: Enfin Coneris, jacet exiguus cum ramice nervus, Sit licet eximius citharadus ? five Selenous. Et quibus aurata mos eft fulgêre lacerna. Quid refert magni fede at qua parte theatri, Qui vix cornicines exaudiet, atque tubarum Concentus ? clamore opus eft, ut fentiat auris, Quem dicat veniffe puer, quot nunciet horas. Praterea minimus gelido iam corpore fanguis Febre calet fola. circumfilit agmine facto Morborum omne genus, quoru fi nomina quaras, Promptius expediam,quot amaverit Hyppiamœ chos, Quot Themifon agros autumno occiderit uno, Quot Bafilius focios, quot circumfcripferit Hir rus Pupillos, quot longa viros exorbeat uno Maura die, quot difcipulos inclinet Hamillus. Percurram citius quot villas poffideat nunc, Quo tondente gravis inveni mihi barba fona bat. Ille humero, hic lumbis, hic coxa debilis ambos quem Ore volat pleno materieiuna. fed omni |