qui n'ont à la bouche que les Curius et les Fabius; qui sont velus; qui ont un air farouche, dur et grossier, tu n'en manqueras pas. Mais parmi ces sottes gens, dis-tu, il est aussi des cinédiens.- N'a pas qui veut, Galla, pour mari un vrai mâle. 99. Toutes les fois qu'avec ses doigts Marulla a pesé un penis en érection, et l'a long-temps mesuré, elle vous dit son poids par grammes, décigrammes et milligrammes. Quand ensuite, après la besogne faite et les exercices ordinaires, ce penis reste flasque comme un cuir mouillé, Marulla vous dit encore de combien il est diminué. En vérité, ce n'est pas une main que la sienne, mais une balance. 100. Nata appelle pipinna la pinna de son amant; et Priape, en comparaison de cet amant, ne serait qu'un eunuque complet! 2o LA DÉBAUCHÉE, OU TRIBADE. 101. A ne te voir jamais, Bassa, entourée d'hommes; à n'entendre jamais parler de tes amans; à voir, au contraire, autour de toi, une foule de femmes empressées à te rendre tous les services possibles, sans la présence d'aucun mâle, je t'ai vraiment prise pour une Lucrèce. Mais, ô honte! Bassa, tu n'étais qu'un fututor... Tu ne crains pas de mettre aux prises deux cunni, et c'est une femme, ô prodige, qui fait l'homme! Tu as inventé là une énigme digne du monstre thébain; une femme adultère sans le concours d'un homme! 1 102. La tribade Philénis, en un même jour, pædicat de jeunes garçons, et, dans son rut, plus redoutable qu'un homme, frotte onze jeunes filles. De plus, elle joue à la balle, la robe retroussée, se jaunit de la poussière du cirque, ma Et flavescit haphe, gravesque drauois Et, putri lutulenta de palæstrâ, 103. Ipsarum tribadum tribas, Philæni, 104. Tinctis murice vestibus quòd omni 105. Cur spleniato sæpe prodeam mento, 106. Formosa Phyllis nocte cùm mihi totâ nie d'une main légère ces masses de plomb que les athlètes eux-mêmes trouvent pesantes, et, pour se débarrasser de la boue infecte du gymnase, se fait claquer par le chef de service chargé des onctions. Ensuite, elle se met à table et dîne; mais auparavant elle prend et vomit soixante-dix-sept cyathes de vin pur, qu'elle croit devoir prendre de nouveau, après avoir mangé seize pains fortifians. Toutes ces prouesses achevées, elle passe à ses plaisirs, mais elle se garde bien de sucer les mentulæ. -Fi donc, dit-elle, ce n'est pas être homme! Il lui faut à elle de jeunes filles qu'elle dévore à la ceinture de toutes ses lèvres. Que les Dieux, Philénis, te remettent dans ton bon sens, toi qui t'imagines que lécher un cunnus, c'est agir en homme! 103. Tribade même des tribades, Philénis, la femme que futuis, tu as bien raison de l'appeler ta maîtresse. 104. Ne croyez pas que Philénis, parce qu'elle porte nuit et jour une robe teinte en pourpre, soit ambitieuse ou fière; ce n'est pas la couleur, c'est l'odeur qui la délecte. 105. Tu demandes, Philénis, pourquoi, en pleine santé, j'ai un emplâtre sur le menton, et pourquoi mes lèvres sont peintes en blanc avec de la céruse!... Je ne veux pas t'embrasser. 3° L'IVROGNE. 106. Comme la charmante Phyllis m'avait, toute la nuit et de toutes les manières, prodigué ses faveurs, je songeais le matin à récompenser sa complaisance, indécis si je lui donnerais une livre d'essences de Cosmus ou de Nicéros, ou bien des laines de la Bétique pesées à bon poids, ou encore dix pièces An de monetâ Cæsaris decem flavos, 107. Scripsi, rescripsit nil Nævia; non dabit ergo. 108. Das nunquam, semper promittis, Galla, roganti. 109. Cùm faciem laudo, cùm miror crura manusque, 110 Cùm dare non possim quod poscis, Galla, rogantem, Multò simplicius, Galla, negare potes. 111. Vis futui, nec vis mecum, Laufeia, lavari. Sed nihil est horum. Credo, pulcherrima nuda.cs. d'or à l'effigie de César, quand soudain la belle me saute au cou, m'embrasse aussi long-temps qu'une tourterelle célébrant ses noces, et me, demande..... une bouteille de vin. CHAPITRE II. LA COQUETTE, LA BÉGUEULE, LA PEDANTE, LA PRUDE, LA DUPE, LA ROUÉE. 1° LA COQUETTE ET LA BÉGUEULE. 107. J'ai écrit à Nævia, elle ne m'a pas répondu; donc, elle ne se livrera pas. Un moment! elle a lu, je crois, ce que j'ai écrit; donc, elle se livrera. 108. Tu n'accordes jamais et promets toujours, Galla. Si tu fais toujours le contraire de ce que tu dis, refuse-moi, Galla, quand je te prie. 109. Lorsque je fais l'éloge de tes traits, lorsque j'admire tes mains et tes jambes, tu ne manques pas de me dire, Galla: -Je te plairais bien davantage, toute nue. Cependant, tu évites toujours de te baigner avec moi. Est-ce que tu crains, Galla, que je ne te plaise pas. un de 110. Puisque je ne peux pas te donner, Galla, ce que tu me demandes quand je t'implore, il est bien plus simple, Galla, de me refuser tout de suite. 111. Tu veux être fututa, et tu ne veux pas, Lauféia, te baigner avec moi. Je soupçonne là-dessous un gros et vilain mystère. Ou ta gorge, molle comme un chiffon, pend sur ta poitrine; ou tu crains de faire voir, étant nue, les rides de ton ventre; ou ta vulve déchirée est d'une largeur infinie; ou quelque excroissance domine l'orifice de ton cunnus; mais non, rien de tout cela n'existe Tu es parfaitement belle, toute nue, je veux bien le croire. En ce cas, tu n'en es que plus vilaine: tu es une bégueule. |