112. Vult, non vult dare Galla mihi; nec dicere possum, 113. Galla, nega satiatur Amor, nisi gaudia torquent. 114. Quæro diu totam, Sophroni Rufe, per Urbem -Casta igitur nulla est?-Castæ sunt mille.-Quid ergo 115. Epigramma nostrum cùm Fabulla legisset, 116. Lomento rugas uteri quòd condere tentas, 117. Dicis formosam, dicis te, Bassa, puellam... 118. Arctoâ de gente comam tibi, Lesbia, misi; 112. Galla veut bien, puis ne veut plus à vouloir ainsi et à ne pas vouloir, impossible de dire ce que veut Galla. 113. Dis non, Galla: Amour s'endort, si les tourmens ne se mêlent à ses plaisirs. Mais ne dis pas non, Galla, trop longtemps. 114. Depuis long-temps, Sophronius Rufus, je cherche dans tout Rome une jeune personne qui dise non; je n'en rencontre aucune qui dise non. Comme si cela n'était pas légal, comme si cela était honteux, comme si cela n'était pas permis, aucune ne dit non. Aucune n'est donc chaste? — Si vraiment, il y en a mille. Que font donc ces jeunes filles, si chastes? Elles n'accordent rien, mais elles ne disent pas non. 115. Fabulla, après avoir lu mon épigramme où je me plains que pas une de nos jeunes filles ne dise non, s'est mise à rejeter les prières de son amant une fois, deux fois, trois fois de suite. Un moment, Fabulla, dis oui. J'ai commandé de dire non; je n'ai pas commandé de le dire toujours. 116. En cachant les rides de ton ventre sous une couche de pommade, tu enduis bien ta peau, Polla, mais tu ne m'induis pas en erreur. Laisse donc tout bonnement à découvert ces défauts-là, peut-être très-petits! Le mal caché, on le suppose bien plus grand. 117. Tu te dis belle, Bassa, tu te dis pucelle... Bassa dit toujours qu'elle est ce qu'elle n'est pas. 118. Je t'ai fait présent, Lesbie, d'une chevelure de Germanie; c'est pour que tu saches combien la tienne est plus blonde. T. III. 8 119. Cùm tibi non Ephesos, nec sit Rhodos, aut Mitylene, Sed domus in vico, Lælia, Patricio; Zwn nai un lascivùm congeris usque, Pro pudor, Hersiliæ civis et Ægeriæ ! 120. Quæris cur nolim te ducere, Galla; diserta es. 121. Inguina succinctus nigrà tibi servus alutâ 122. Thecâ tectus aheneâ lavatur Tecum, Cælia, servus. Ut quid, oro, Non sit cùm citharœdus, aut choraules? 2o LA PÉDANTE 119. Tu n'as pour patrie, Lælia, ni Éphèse, ni Rhodes, ni Mitylène, mais une maison dans la rue des Patriciens; ta mère, qui n'a jamais fait usage de fard, sort des Étrusques hâlés, et ton père est un rustaut des champs d'Aricie; cependant, tu te sers, à tout bout de voies, de ces expressions grecques pleines de lubricité: Zoê cai psuchê (ma vie, mon cœur), quelle honte pour une descendante d'Hersilie et d'Égérie ! C'est au lit seul à entendre de pareils propos, encore pas à toute sorte de lit, mais à celui qu'une maîtresse prépare à son lascifamant. Tu cherches comment tu t'exprimeras pour parler en femme pudique; est-ce qu'il est un langage plus doux que le mouvement de tes reins? Tu auras beau savoir par cœur, tu auras beau imiter les mœurs de Corinthe, tu ne seras jamais, Lælia, une Laïs sous tous les rapports. 120. Tu demandes, Galla, pourquoi je ne veux pas t'épouser; c'est que tu es une savante. Ma mentula ne s'explique pas toujours bien. 3° LA PRUDE. 121. L'esclave qui fait près de toi sentinelle, quand tu te plonges tout entière dans les eaux tièdes de nos bains, porte toujours à sa ceinture un bandeau de cuir noir. Cependant, mon valet, Lécania, car je ne me compte pas, expose à tous les regards un gros paquet juif sans prépuce, et tous, jeunes et vieux, se baignent avec toi sans rien cacher. Estce que la mentula de ton esclave est la seule vraie? Pensestu, madame la prude, être venue ici parmi des femmes; et toi, maître cunnus, crois-tu te laver en secret dans un cabinet particulier? 122. L'esclave qui se baigne avec toi, Cælia, porte à sa ceinture un étui en cuivre. Pourquoi cette précaution, je te prie, s'il ne joue ni du luth, ni de la flûte? C'est, je pense, Non vis, ut puto, mentulam videre. 123. Donasti tenero, Chloe, Luperco Et, quidquid petit, usque et usque donas. Nudam te statuet tuus Lupercus. 124. Cur tantùm eunuchos habeat tua Gellia, quæris, 125. Nulla est hora tibi quâ non me, Phylli, furentem Nunc plorat speculo fallax ancilla relicto, Nunc, ut emam grandemve lupum, mullumve bilibrem, Sit pudor, et tandem veri respectus et æqui. Nil tibi, Phylli, nego; nil mihi, Phylli, nega. |