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Nous plaçons en tête du Dictionnaire de Géographie ecclésiastique la Géographie de la Judée par feu Barbie du Bocage. Géographe laborieux et d'un mérite réel, Barbié du Bocage a laissé en géographie do nombreux travaux justement estimés. Il avait particulièrement étudié la géographie ancienne, si obscure el si compliquée, surtout dans ses rapports avec la géographie des premiers siècles de l'Eglise. On ne peut en effet se dissimuler que ces rapports ne soient multipliés et considérables, spécialement en ce qui concerne l'Asie Mineure, li Grèce, les Gaules et l'Afrique.

On a beaucoup écrit sur la Judée, et la bibliographie géographique seule de celle terre mémorable est trèsvolumineuse, depuis les ouvrages de saint Jérôme jusqu'à ceux de dom Calmet, de MM. James et Léon de Laborde. La Géographie sacrée de Sanson et de Robert était estimée en raison de leur réputation. Mais le travail de Barbié du Bocage, plus complet, plus satisfaisant, l'a fait oublier. Ajoutons qu'il est à la hauteur des connaissances géographiques modernes, car Barbié du Bocage a été l'un des membres les plus distingués de l'Académie des inscriptions et belles-lettres. Malheureusement sa rédaction s'est quelquefois ressentie des préjugés religieux de cet illustre corps; mais nous avons eu soin de modifier les quelques endroits qui s'éloignaient de nos pieuses croyances, de sorte que cet ouvrage est maintenant excellent sous tous les rapports.

Dictionnaire
GÉOGRAPHIQUE
DE LA BIBLE.

ABANA, rivière de la Syrie, qui, de même que le Pharphar, arrosait le territoire de Damas. C'était probablement le nom de l'une des branches du Buradi, le Chrysorrhoas (courant d'or) des Grecs et des Romains, lequel, descendant des montagnes de l'Anti-Liban, vient encore aujourd'hui fertiliser le riche territoire de Damas, et traverse la ville, fort appauvri, il est vrai, par les nombreuses saignées qu'il y subit. Le reste de ses eaux disparaît dans un lac à quelques lieues de la ville.

ABARIM, c'est-à-dire, des passages; chaîne de montagnes à l'orient de la mer Morte et du Jourdain. Elle s'étendait à travers le pays de Moab et dans la tribu de Ruben; le torrent d'Arnon la séparait en deux parties celle du nord et celle du sud, à la première appartenait le mont Nébo, dont le sommet se nommait Phasga.

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ARDON OU ABRAN, ville de la tribu d'Aser, limitrophe de la tribu de Nephthali; elle fut donnée aux lévites de la famille de Gerson.

ABEL, ville du pays des Ammonites, située dans une contrée de tout temps fertile en vignobles, ce qui la fit surnommer Keamin ou des vignes; elle est à deux beues environ au N.-O. de Rabbath-Ammon ou Philadelphie, capitale du pays.

ABEL (LE GRAND), pierre située à Bethsamès, et sur laquelle fut placée l'arche sainte, lorsque les Phifistins, vainqueurs des Israélites à Aphec, la rapportèDictionnaire de Géographie ECCL. I.

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rent pour se délivrer des maux dont ils étaient affligés depuis sa présence parmi eux.

ABELA, ABELA-BETH-MAACHA, ABEL-MAISON-DE-MAACHA OU ABEL-MAIM, ville célèbre, et mère de beaucoup d'autres, suivant les paroles de l'Écriture. Elle paraft avoir été située au N. de la terre d'Israël, tribu de Nephthali, peut-être à l'O. du lac Samochonites. Elle était défendue par de fortes murailles quand Séba, révolté contre David, s'y réfugia. Benadab, roi de Syrie, et postérieurement Théglath-Phalasar, roi d'Assyrie, s'en emparèrent. Ce dernier en transféra les habitants dans son état. D'Anville place cette ville à l'O. de la mer de Galilée et au N.-E. du mont Thabor.

ABEL-MEHULA, ville située sur la rive droite du Jourdain, non loin de la ville de Bethsan ou Scythopolis. Elle devait appartenir à la demi-tribu de Manassé, en-deçà du Jourdain. Patrie du prophète Élisée.

ABEL-MIZRAIM, nom donné à l'Aire d'Atad par les habitants du pays de Chanaan. Voyez Atad.

ABEL-SATIM, dernier lieu de campement des Israelites avant le passage du Jourdain. Ce campement s'étendait jusqu'à Beth-Simoth, vis-à-vis de Jéricho, dans les parties les plus plates du pays des Moabites. Une ville du nom de Settim était tout proche de ce lieu. Quelques auteurs ont confondu l'une avec l'autre. Ceux qui les ont considérées comme distinctes, ont pensé que le mot Abel, signifiant en hébreu deuil,

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affliction, et ayant été ajouté à celui de Satim ou Settim, indiquait la plaine et la vallée prés de Settim, où 24, 000 hommes, tant Israélites que Moabites, périrent en punition du erime de fornication qu'ils avaient commis, et qu'il servait à consacrer le souvenir de cet événement déplorable.

ABEN-BOEN, ou pierre de Boën, rocher énorme qui se trouvait sur la frontière des tribus de Benjamin et de Ruben, peut-être dans le lit même du Jourdain, au S. de Beth-Agla, ville de la tribu de Benjamin.

ALES, ville de la tribu d'Issachar, vers le S.-E. de la tribu.

ABILA OU ABILENE, partie de la Cole-Syric ou Syrie-Creuse, située au N. de Damas, et ainsi nommée de sa capitale Abila. Quelques auteurs l'ont comprise dans la tribu de Nephthali, quoiqu'elle ne paraisse pas le lui avoir jamais appartenu. Maundrell rapporte que lendemain du jour où il cut quitté Damas pour revcnir à Tripoli, il vit dans un petit village nommé Sénie une vieille construction élevée sur le sommet d'une baute montagne, et que l'on supposait être le tombeau d'Abel, lequel aurait autrefois donné son nom à l'Abilène. La longueur de ce monument est de 90 pieds, et l'on croit encore aujourd'hui qu'il était dans ses dimensions en rapport avec la taille du personnage qu'il renfermait. Cette partie de la Cole-Syrie fut, sous Tibère, erigée en tétrarchie.

ALIMAEL, nom de l'un des fils de Jectan. Le peuple qui en était issu devait demeurer dans l'Arabie vers le Sud.

ABRAN. Voy. Abdon.

ACCAIN, ville de la tribu de Juda, près du désert de Thécua.

ACCARON, autrefois Écron, à deux lieues de la mer, sur la limite méridionale de la tribu de Dan. Elle fut assignée à la tribu de Juda, mais elle dépendit constamment des Philistins. C'était une ville riche et puissante, la capitale de l'un des cinq princes ou rois de cette nation. Le roi de Syrie, Alexandre Bala, en fit don à Jonathas, en reconnaissance des services qu'il en avait reçus. On y adorait Béel-Zebub, dont les rois d'Israël eux-mêmes recherchèrent les oracles. On donnait son nom à la vallée qui l'avoisinait.

ACCHо, depuis Ptolémaïs, aujourd'hui Acre ou SaintJean-d'Acre. Voy. Piolémaïs.

ACHAD, écrit Archad dans la version des Septante, ville du royaume de Babylone, située dans la terre de Sennaar. Sa dénomination se sera probablement conservée, dit M. Ed. Wells (An historical Geography of the Old and New Testament), dans celle de la rivière Argades, citée par Clésias comme étant voisine de Sittace, ville bâtie elle-même près du Tigre, et la capitale du pays. On l'a même prise pour Siltace. S. Jérome la reconnaissait dans la ville de Nisibe.

ACHAÏE, l'une des deux grandes divisions de la Grèce. Lorsque les Romains furent devenus les maîtres de la Grèce, ils y comprirent, indépendamment des pays qui composaient la Grèce proprement dite, l'ancien royaume de Macédoine; et ils en formèrent deux

provinces; 1° la Macédoine, renfermant la Macédoine, l'Illyrie, l'Épire et la Thessalie; 2° l'Achaïe, comprenant la Grèce proprement dite et le Péloponèse, chacune de ces deux provinces était gouvernée par un proconsul. Corinthe était la capitale et le siége du proconsul d'Achaïe.

ACHAZIB. Voy. Achziba.

АCHOR, vallée située non loin de Jéricho, au N.-E. de la tribu de Juda. C'est là que fut lapidé Achan en punition du vol qu'il avait commis. Comme son crime avait causé un grand trouble dans Israël, cette vallée reçut le nom d'Achor, c'est-à-dire, du Trouble. Il paraîtrait y avoir eu de bons pâturages.

ACHSAPH OU AXAPH, ville de la Galilée supérieure, dans la tribu d'Aser, sur la frontière. Elle avait un roi particulier lors de l'arrivée des Israélites.

ACHZIB, ville de la tribu de Juda, entre Ceila et Maresa.

Achziba ou ACHAZIB, nommée Ecdippa par les Grecs, ville de la tribu d'Aser, située sur la mer, entre Ptolémaïs et Tyr. Elle était déjà importante à l'époque où les Israélites s'en emparèrent c'est pour cela qu'ils n'en détruisirent pas la population. Aujourd'hui elle se nomme Zib.

ACRABATHANE, lieu situé vers la montée du Scorpion, non loin des frontières de l'Idumée. Les habitants en furent longtemps indomptables. On donnait aussi ce nom à la contrée qui s'étendait entre Jéricho et Sichem.

ACRON, ville assignée à la tribu de Dan, peut-être bien la même que Accaron. Voy. Accaron.

ADADA, ville de la tribu de Juda, sur la limite de I'ldumée.

ADADREMMON, ville de la Samarie, située dans la plaine de Mageddo, demi-tribu O. de Manassé. On l'appella aussi Maximianopolis.

ADAMA, ville située dans la plaine du Jourdain, au bord de la vallée des Bois, vallée remplie de sources de bitume, et qui depuis est devenue la mer Salée ou la mer Morte. Réunie à Sodome, Gomorrhe, Séboim et Bala ou Segor, villes voisines, Adama forma avec elles le pays appelé Pentapole. Au temps d'Abraham, chacune de ces villes avait son prince particulier. Adama fut, ainsi que Sodome, Gomorrhe, Séboïm, et tout le pays d'alentour, auparavant arrosé comme un jardin de délices, détruite par une pluie de soufre et de feu; elle fut envahie par les eaux.

ADAMI, ville de la tribu de Nephthali, située près des eaux de Mérom ou du lac Samochonites. On la nommait aussi Neceb.

ADAR OU ADDAR, ville de la tribu de Juda, sur la li mite du pays de Chanaan, au S., non loin du désert de Cadès-Barné.

ADARSA, lieu où Judas Machabée défit, à la tête de 3,000 hommes, Nicanor, général de l'armée de Syrie, qui commandait une armée considérable. Ce lieu est placé par saint Jérôme dans la tribu d'Ephraïm : ce serait proche de Gazara.

ADAZER, lieu confondu, avec assez de vraisem

blance, par quelques auteurs avec Adarsa, quoique le lexte sacré cite l'un et l'autre dans le même chapitre. ADDAR. Voy. Adar.

ADDUS, forteresse située dans la tribu de Dan, au S.-E. de Lydda, et considérée comme imprenable. On suppose que c'était la même que l'Adida de Joséphe; on la confond quelquefois aussi avec la sui

vante.

ADIADA, ville fortifiée, que Simon Machabée construisit dans la plaine de Séphela, tribu de Dan, d'après l'ordre des anciens du peuple, pour servir de rempart contre les attaques du roi de Syrie.

ADITHAÏM, Ville de la tribu de Juda, près de celle de Dan.

ADOM, ville de la tribu de Ruben, sur le Jourdain, à peu près en face de Galgala. Ce fut là que les Israélites, conduits par Josué, passèrent le Jourdain.

ADоMMIM, passage dans les montagnes entre Jéricho et Jérusalem, vis-à-vis de Galgala, tribu de Benjamin. Il paraîtrait, d'après le témoignage de saint Luc, que ce lieu était, de son temps, un repaire de voleurs et de brigands; on y trouve aujourd'hui un karavansérail.

ADON OU ADDON, pays de la Chaldée, d'où plusieurs des enfants d'Israël, à qui l'édit de Cyrus avait rendu la liberté, revinrent en Judée avec Zorobabel.

ADOR, quelquefois confondue avec Dor, ville de la demi-tribu occidentale de Manassé.

ADRIATIQUE. Voy. Mer Adriatique.

ADRUMÈTE, ou plutôt ADRAMYTTIUM, ville et port de la Mysie, dans l'Asie-Mineure. Cette ville donne son nom au golfe sur lequel elle est située.

ADULLAM-SOCHO, ville de la tribu de Juula, la même qu'Odollam. Voy. Odollam.

ADURAM, ville de la tribu de Juda, citée au nombre de celles que Roboam releva et ferma de murailles, de manière à en faire des places très-fortes. On a mal à propos confondu cette ville avec celle d'Adullam ou Adoltam, car cette dernière est citée pour le même fait dans le même chapitre des Paralipomènes.

A£N ou Ain, ville lévitique de la tribu de Siméon. AFRIQUE, l'une des cinq grandes divisions du globe; elle est située au S. de l'Europe, dont elle est séparée par la mer Méditerranée, et se rattache à l'Asie, au N.-E., par l'isthme de Suez; du reste, elle est partout entourée par les eaux de la mer. Sa forme est celle d'un grand triangle, dont la base est formée par la Méditerranée, et le sommet par l'extrémité sud, le cap de Bonne-Espérance. Malgré la désignation de cette contrée, faite par le traducteur de la Bibie dans le passage où le prophète Isaïe prédit la conversion future des gentils, il ne faut pas lui attribuer un sens plus étendu que le prophète n'en donne au terme qu'il emploie; il ne pouvait avoir sur l'Afrique les mêmes idées que les modernes. Les connaissances des Hébreux n'étaient point en effet à beaucoup près aussi avancées; elles se bornaient aux parties septentrionales et orientales de cette grande contrée, et encore étaient-elles à beaucoup d'égards, très-vagues. Quant

à la dénomination Afrique, appliquée par les Romains à tout ce qu'ils en connaissaient, elle a été adoptée par les modernes; mais elle n'appartenait primitivement qu'à cette partie de l'Afrique qui est située à l'opposé de l'Italie, et qui forma autrefois le territoire de la république de Carthage. Ce nom reçut d'eux la même extension que celle que les Grees avaient donnée auparavant au mot Libye (voy. Libye), et les auteurs sacrés au mot Éthiopie (voy. Ethiopie). AGARÉENS OU AGARÉNIENS, peuple issu d'Agar, l'esclave d'Abraham, et cité par les auteurs profanes, qui le nomment les uns Agræi, et les autres Agaroni. Les Agaréens appartenaient à la famille des Ismaélites; mais, d'après le langage du Psalmiste, ils en formaient une branche tout à fait distincte. Du temps de Saül, ils demeuraient à l'orient de Galaad, près des Moabites. Malgré leur alliance avec les Iduméens, les Ismaélites et les Moabites, les Agaréens furent vaincus par les Israélites, qui s'emparèrent de leur territoire; beaucoup des leurs périrent : tout ce qu'ils possédaient, 50,000 chameaux, 250,000 brebis, 2,000 ånes, fut la proie des vainqueurs, qui firent, en outre, 100,000 prisonniers. A cette énumération de richesses et de prisonniers que l'Écriture semble danner aux Agaréens seulement, il faut penser qu'ils formaient un peuple puissant. On croit qu'ils furent les ancêtres des Saraceni ou Sarrasins, souvent appelés Agareni, et dont le nom est devenu si formidable. AGARÉNIENS. Voy. Agaréens.

AHALAB, ville de la tribu d'Aser.

AHAVA, AVA OU AVAH, lieu où Esdras réunit les familles juives qui revinrent de Babylone à Jérusalem avec lui après la captivité. On a supposé que ce nom devait s'appliquer exclusivement à une rivière de l'Assyrie ou à un canal qui aurait uni le Tigre à l'Euphrate sans doute l'auteur sacré, Esdras, donne cette dénomination à une rivière qui se jetait dans le Tigre, mais au verset 15 du chap. vi, il l'attribue aussi à une localité, soit ville, soit contrée, située sur la rivière ou le fleuve du même nom. L'existence de ce lieu se trouve confirmée au chap. xvii, verset 24, du liv. IV des Rois, par la mention du nom d'Avah parmi ceux des villes d'où furent tirés les habitants que Salmanasar transféra en Samarie à la place des Israclites, car Avah et Ahava paraissent identiques. La posi tion d'Ahava est au reste difficile à fixer; cependant ce lieu, ville ou contrée, devait se trouver en Assyrie. On l'a reculé jusque dans la Bactriane, où Ptolémée cite un peuple qu'il nomme Avaditæ.

AHION OU AÏON, ville de la tribu de Nephthali, au N. Ce fut une de celles dont Theglath-Phalasar transféra les habitants en Assyrie.

Axon, lieu situé non loin de Bethléem, dans la tribu de Juda, Patrie d'Eléazar, l'un des trois plus vaillants capitaines de David. — Ahohite, habitant d'Ahoh.

ATALON, ville très-forte de la tribu de Benjamin, a l'O. de Gabaon; elle donnait son nom à la vallée la plus voisine. Si le soleil s'arrêta sur Gabaon, la lune ne dut point s'avancer sur la vallée d'Aïalon, comme

l'ordonna Josué. Sous le règne d'Achaz, cette ville tomba, ainsi que plusieurs autres villes du midi de Juda, au pouvoir des Philistins.

AIALON, ville lévitique de la tribu de Dan. Elle était située sur la montagne d'Harès c'est-à-dire d'argile, près d'Odollam; on l'appelait aussi Hélon. Ses habitants étaient des Amorrhéens, que les Danites ne purent expulser de leurs demeures, d'où ils faisaient de fréquentes irruptions dans la plaine. Cependant ils finirent par être assujétis à un tribut.

AÏATH, probablement ville. Il n'en est fait aucune mention assez détaillée pour qu'on puisse lui assigner une position.

AILATH. Voyez Elath.

Ain. Voyez Aen.

AiON OU AHION. Voyez Ahion.

AIRE D'Areuna ou d'ORNAN, Aire d'Areuna ou Ornan, Jébuséen de nation, laquelle était située sur le mont Moria dans Jérusalem. David y construisit un autel; depuis, Salomon y éleva le temple du Seigaeur.

ALEXANDRIE, ville de la Basse-Égypte, située sur le bord de la mer, en dehors du Delta, à 31° 13' 5" de lat. N., et à 27° 35' 30" de long. E. de Paris. Elle se partage en deux villes, l'ancienne et la nouvelle. Celleci, sans régularité, même dans ses édifices, occupe une langue de terre étroite qui s'est formée entre le continent et la petite île de Pharos, placée vis-à-vis, et où s'élève à 450 pieds de hauteur le fanal que Ptolémée Philadelphe y fit construire, et ne renferme que 25 à 30,000 âmes. Pour l'ancienne ville, on en reconnaît l'enceinte parsemée de ruines antiques usées, renversées par le temps, et parmi lesquelles se distinguent encore la colonne en granit rouge dite à tort de Pompée (élevée de 86 pieds 6 pouces), les restes de l'hippodrome, et les deux obélisques fameux nommés Aiguilles de Cléopâtre, dont un seul est debout, mais qui tous les deux sont couverts de caractère hiéroglyphiques. L'ancien phare appelé pharillon, sert encore à éclairer les vaisseaux à 25 lieues en mer. Cette ville, construite ou plutôt reconstruite par Alexandrele-Grand au bord de la mer et du lac Maréotis, par lequel elle communiquait avec le Nil, le fut en 332 avant Jésus-Christ, sur l'emplacement de l'antique Rhacotis, et ne tarda pas à acquérir, par le fait de sa position, la plus grande importance. Elle devint bientôt en effet l'entrepôt du commerce de l'Orient avec roccident, et l'une des villes les plus florissantes du' monde. Alexandre l'avait presque entièrement peuplée de Grecs, mais beaucoup de Juifs vinrent à diverses époques se mêler à cette population. Sous les Ptolémées, elle fut la capitale de l'Egypte, et quand le pays fut réduit en province romaine, elle continua d'en être la métropole ou la ville principale Alexandrie devint aussi le siége des arts, des sciences et des lettres, et, sons ce rapport, on connaît la célébrité dont jouit l'École d'Alexandrie. Ce fut là que fleurirent entre autres Eratosthènes de Cyrène et Ptolémée de Péluse, deux dos plus célèbres géographes de l'antiquité; ce fut là

aussi que soixante-douze interprètes firent sur le texte hébreu la version grecque de l'Ancien Testament, qui de leur nombre fut appelée version des Septante; ce fut là enfin qu'exista cette fameuse bibliothèque qui, brûlée lorsque César s'empara de la ville, reformée par Cléopâtre, dont elle reçut de précieux dons, et enrichie ensuite par de nombreuses acquisitions, ful tout entière, au và siècle, livrée aux flammes par les ordres du farouche Omar. Alexandrie jouit encore dans l'Orient d'une prépondérance religieuse étendue. Aux premiers temps de l'Église, saint Marc, son évêque, portait le titre de patriarche, et telle était la vénération qui s'attachait à la mémoire de ce saint personnage longtemps même après sa mort, que l'on vit les Vénitiens, à leur retour de la Terre-Sainte, enlever en fraude ses reliques, et les transporter à Venise dans la célèbre église de Saint-Marc, qu'ils avaient construite pour les recevoir. On a bien à tort confondu Alexandrie avec la ville de No la nourricière, citée dans le texte de Jérémie et d'Ézéchiel, car le nom de No désigne un tout autre lieu. Il a été appliqué par les Septante à la ville que les Grecs appelèrent Diospolis, c'est-à-dire de Jupiter, nom qui n'était autre que celui qu'ils donnaient à l'antique cité de Thèbes, la ville aux cent portes, dans la Haute-Égypte. · Alexandrins, habitants d'Alexandrie.

ALIM, ville grande et forte du pays de Galaad, tribu de Gad.

ALMATH OU ALMON, ville lévitique de la tribu de Benjamin, au N.-E. d'Anathoth.

ALMON. Voyez Almath.

ALUS, dixième station des Israélites au désert de Lin, dans la presqu'ile de Sinaï.

ALVA, peuple de l'Idumée, issu d'Ésau par son petit-fils Alva.

AMAAL, ville de la Galilée supéricure, tribu d'A

ser.

AMALEC, montagne du pays d'Éphraim. Tombeau d'Abdon de Pharathon, qui fut juge d'Israël pendant huit ans.

AMALECH, ville capitale des Amalécites, peu élignée sans doute de la frontière des Israélites.

AMALÉCITES, peuple issu d'Amalech, petit-fils d'Esau, établi dans l'Arabie Pétrée vers l'Égypte, au S. des terres d'Israël, et sur la côte, et gouvernée par des rois. Ce peuple s'opposa à la marche des Israélites, lorsque ceux-ci se rendaient dans la terre promise. Il vint les combattre à Raphidim, mais il y fut défait par Josué, et Moise prédit alors que la main de Dieu s'appesantirait sur lui de génération en génération. Voisins des Israélites, les Amalé cites s'allièrent avec tous leurs ennemis, et ne cessèrent de les inquiéter et de piller leurs terres. Gédéon, Saül et David les combattirent successivement, parvinrent à les dompter, mais ce ne fut qu'après les avoir presque entièrement exterminés. Quoiqu'il soit dit, chap. xiv, 7 de la Genèse, que le roi des Élamites ravagea le pays des Amalécites, il faut entendre le pays qui fut depuis connu sous le nom des Amalécites, car ce peuple

descendant d'Esau, il est bien impossible qu'il ait existé au temps d'Abraham, dont le roi Chodorlahomor était

le contemporain.

AMAM, ville de la tribu de Juda, sur le torrent de Besor.

AMANA, branche de l'Anti-Liban, d'où descendent les cours d'eau qui arrosent le territoire de Damas, et au nombre desquels il faut compter l'Abana. Il paraît que du temps de Salomon cette partie de montagnes, de même que les monts Sannir et Hermon, était remplie de lions et de léopards, animaux que l'on n'y rencontre plus à présent.

AMATH OU EMATH (pays d'). Voy. Emath. AMMA, ville de la tribu d'Aser, à l'E. de Tyr. AMMONI, ville de la tribu de Benjamin, sur la limite d'Éphraïm, à l'O. Patrie de Selec, un des plus vaillants hommes des armées de David.

AMMONITES, peuple issu d'Ammon, fils de Lot, de même que Moab, qui fut le père des Moabites. Les enfants de Moab et d'Ammon se partagèrent une partie des pays situés à l'orient du Jourdain, occupés alors par des nations nombreuses et puissantes, que leur haute stature faisait considérer comme des géants, et qu'ils exterminèrent. Le pays des Émins échut aux Moabites et celui des Zomzommins aux Ammonites. Les uns et les autres s'étendirent entre les torrents de l'Arnon et du Jabock, pays qui depuis paraît avoir été conquis par le roi des Amorrhéens, et qui faisait partie de ses domaines, du moins à l'époque où les Israélites vinrent dans la terre promisc. Ce pays entra dans le partage des tribus de Gad et de Ruben; pour les Ammonites, ils se retirèrent à l'orient, audelà des montagnes, qui les abritaient contre leurs ennemis, mieux que ne l'auraient pu faire de fortes garnisons. Cependant ils furent successivement vaincus par Jephté, par Saül, et, après une guerre trèsacharnée par, David. Mis, par les pertes nombreuses qu'ils avaient éprouvées, hors d'état de résister encore, ils furent, sous ce dernier prince, soumis aux Israélites. Plus tard ils secouèrent le joug, mais, vaincus de nouveau, ils payèrent le tribut à Ozias et à son fils, rois de Juda. De même que les Israélites, ce peuple subit la loi des Assyriens et de Nabuchodonosor. H ne fut point, il est vrai, transporté hors de son territoire, mais il n'en éprouva pas moins tous les maux prédits par les prophètes. Cependant, au retour des Juifs de la captivité, les Ammonites avaient repris assez de force pour s'opposer à la reconstruction des murailles de Jérusalem, que ceux-ci fortifiaient. Judas Machalée fut aussi obligé de les combattre, et les vainquit; ce qui ne les empêcha pas de favoriser encore les ennemis des Juifs. Au deuxième siècle après Jésus-Christ, les Ammonites disparurent de la scène du monde, ou du moins se perdirent parmi les Arabes. Ils étaient gouvernés par des rois. Leur capitale était Rabba ou Rabbath-Ammon. Pour principale divinité ils reconnaissaient Moloch ou Melchom, è qui l'on sacrifiait des enfants.

AMONA, ville de la tribu de Ruben, à l'E. de la mer

Morte. C'était près de cette ville que se trouvait la veblée des troupes de Gog.

AMORRHÉENS, peuple descendu d'Amorrheus, quatrième fils de Chanaan. Il habitait au S.-E. du pays de Chanaan, une partie des montagnes qui s'étendent entre la Méditerranée et la mer Morte. Au temps d'Abraham, Asesonthamar ou Engaddi, et la vallée de Mambré, étaient en son pouvoir; peut-être bien les Héthéens lui étaient-ils soumis. A l'époque de l'arrivée des Israélites, cinq rois amorrhéens régnaient à Hébron, à Jérimoth, à Lachis, à Eglon, et même à Jérusalem. Il devait y en avoir encore d'autres; car, malgré la défaite et la mort de ces rois, la tribu de Dan fut peu après tellement resserrée dans les montagnes par les Amorrhéens, maîtres d'Aïalon, de Salebim et autres lieux, qu'ils n'osaient risquer de descendre dans la plaine. Le peuple amorrhéen a eu aussi son époque de conquête et de gloire, probablement peu de temps avant l'arrivée des Israélites. Des montagnes en deçà de la mer Morte et du Jourdain, il s'élança au delà de ce fleuve, se jeta sur les terres des Moabites et des Ammonites, s'avança dans le pays de Galaad, et rendit tributaires plusieurs princes de Madian. Deux rois amorrhéens, Schon et Og, maitres du pays qu'ils avaient hérité ou conquis par euxmêmes, régnaient l'un au sud, entre l'Arnon, lc Jourdain, le Jaboc, et la limite des Ammonites; et l'autre au nord, entre le Jaboc, le Jourdain, et le mont llermon. Ce dernier royaume portait le nom de royaume de Basan. Le pays de Basan n'était cependant pas entièrement occupé par les Amorrhéens, car ceux-ci ne paraissent guère avoir habité que le pays de Galaad. Il s'y trouvait aussi des restes d'une ancienne race de haute stature, appelée race des géants, qui avaient couvert autrefois le pays, et dont le roi Og était luimême issu, si on en juge du moins par les énormes dimensions de son lit, que l'on voyait chez les Ammonites à Rabbath-Ammon. Quoi qu'il en soit de leur puissance, ces deux rois furent assujétis par les Israélites, et leurs pays, fertiles en pâturages, furent donnés aux tribus les plus riches en bestiaux, à celles de Ruben et de Gad, et à la demi-tribu de Manassé. Mais les Israélites avaient détruit beaucoup de villes, exterminé une grande partie des habitants, en sorte qu'ils furent obligés de relever ces villes abattues, et de les repeupler; alors ils leur donnèrent quelquefois d'autres noms. Ceux des Amorrhéens qui échappèrent aux massacres que firent les Israélites sur plusieurs points du pays de Chanaan devinrent tributaires d'abord de la maison de Joseph, et ensuite du roi Salomon.

AMORRHÉENS (montagnes des). Sous cette désigna tion, il faut sans doute entendre non point une dénomination particulière, une localité distincte, mais une mention générale; elle semble appliquée par Moïse à tout le pays occupé dans la terre de Chanaan par les Amorrhéens; peut-être même l'est-elle à la terre de Chanaan tout entière. Placés au midi, vivant dans les montagnes, les Amorrhéens furent le premier peuple que les Israélites rencontrèrent en ve

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