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VII. HISTOIRE.

CLXIV. Notice historique sur les Manichéens.

Imprimée d'abord avec la traduction des Confessions de saint Augustin » (1821), qui forme les t. XVII et XVIII de la « Bibliothèque des dames chrétiennes », et réimprimée, ensuite, dans une nouvelle édition de la traduction du même ouvrage. Paris, Charpentier, 1841, in-18, format anglais.

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CLXV. Traditions des sauvages de l'Amérique septentrionale. Réimprimé dans les troisièmes Mélanges de l'auteur, 1835.

VIII. M. DE LA MENNAIS JOURNALISTE.

CLXVI. Avant 1830, M. F. de La Mennais a coopéré à beaucoup de journaux religieux et politiques, tels que le « Conservateur »> dont il fut l'une des premières colonnes (1818); le « Défenseur »>, le « Drapeau blanc », le « Mémorial catholique », la « Quotidienne »>, tous journaux ultramontains et du droit divin. « Ses di« vers articles ont tous été dictés par cette ardeur de zèle, et cette supériorité de talent qui ne souffrent guère de comparaison : mais <«< il nous semble cependant que l'auteur a trop voulu, dans quel«ques uns de ses écrits, combattre l'esprit démocratique par l'a«ristocratie, l'incrédulité par l'intolérance, les horribles maximes « de la Révolution par les innovations qui ne seraient pas sans dan«ger, les monstruosités enfin du dix-huitième siècle par les para«doxes du quinzième. Il nous paraît aussi avoir trop confondu « l'autorité en elle-même et prise dans sa source, laquelle très cer«tainement vient de Dieu, créateur et conservateur de toute so« ciété humaine, avec l'exercice de cette même autorité, que le « Très-Haut a incontestablement laissé à l'arbitrage des peuples, aux différents gouvernements desquels (sauf l'anarchie et le desa potisme, qui ne sont que la privation de tout ordre politique), «la religion catholique applique elle-même son sceau vivifiant et <<< divin dès qu'ils sont une fois établis ».

Ainsi s'exprimait, en 1824, un savant et respectable prêtre, compatriote du fameux abbé de La Mennais, l'abbé F.-G.-P.-B. Manet, auteur de la « Biographie des Malouins célèbres ». M. Manet n'avait point à s'occuper de son compatriote dès 1826, car alors il est à présumer qu'il eut été moins indulgent pour lui.

Il est vrai que M. l'abbé Manet met en note du passage que nous ve

nons de citer une opinion, en faveur du droit divin, depuis longtemps repoussé par M. de La Mennais lui-même, mais n'en faisant pas néanmoins la censure du prêtre apostat qui, après s'être fait plus papiste que le Pape, a été plus tard plus sans-culotte que le voyou.

« Ce serait une grande erreur de penser que les monarchies constitutionnelles, plus que les monarchies absolues, reposent essentiellement sur le dogme absurde et impie de la souveraineté du peuple, et sur ce pacte mesquin et imaginaire qu'ont rêvé les philosophes du dix-huitième siècle. Les unes et les autres sont basées sur la loi éternelle de celui qui nous a fait dire par son apôtre (Rom., 13, v. 1, etc.) : « Qu'il n'y a point de puissance qui ne vienne de Dieu; que c'est lui qui a établi toutes celles qui sont sur terre; qu'ainsi, s'opposer à ces puissances, c'est résister à l'ordre du Très-Haut même », qui les fait toutes parvenir au degré où elles sont, ou par sa volonté expresse lorsque les moyens d'y arriver sont légitimes, ou du moins par sa permission lorsqu'il y a quelque chose d'injuste et de vicieux dans ces moyens; en un mot, que le prince, dans sa haute magistrature, n'est pas le ministre du peuple, mais le ministre de Dieu, tant pour favoriser dans le bien, que pour exécuter sans vengeance contre ceux qui font mal.

Biogr. des Malouins célèbres, p. 246-47.

Dans les quatre journaux que nous avons cités, M. F. de La Mennais avait poursuivi, avec persévérance, la mission réformatrice qu'il s'était imposée, en faveur de l'unité catholique et de l'autorité papale.

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Jusque là l'administration, bien que mécontente de la chaleur de sa controverse, avait bien voulu ne la considérer que comme spéculative. Mais lorsque, en 1823, il s'avisa d'attaquer, dans plusieurs articles insérés au Drapeau blanc, M. Frayssinous, grand-maître de l'Université, sur la plainte de celui-ci, ou du moins à son instigation, les tribunaux s'en mê lèrent.Ce premier procès de l'auteur de « l'Essai sur l'indifférence émut vivement la curiosité publique. On s'évertuait en conjectures sur la manière dont le ministère pourrait s'y prendre pour faire justice au corps universitaire, sans attaquer directement un homme du talent, du caractère et du rang de l'abbé de La Mennais. L'on n'était pas moins inquiet de savoir quelle serait l'attitude de ce fameux accusé, surtout depuis que paraissant relever avec fierté le gant que lui jetait son puissant adversaire, il avait écrit ces mots : ch bien! l'on verra ce que c'est qu'un prêtre ! Cependant l'attente publique fut doublement trompée, et M. de La Mennais, profitant du bénéfice de la législation qui admet des éditeurs responsables, laissa tomber l'arrêt du tribunal sur le sieur Pesson de la Maison-Neuve, éditeur du « Drapeau blanc », qui se défendait pourtant d'une manière assez péremptoire en alléguant que l'article incriminé était signé en toutes lettres du nom de l'auteur. A la vérité la peine encourue par cet éditeur se borna à quinze jours de prison et à cent cinquante francs d'amende. Pour cette amende, quelque légère qu'elle fût, le peu intéressé M. de La Mennais, n'en persista pas moins à se soustraire, aux dépens d'un autre, aux conséquences de ses hardies manifestations. Dans l'article qui motiva cette condamnation, on lisait entre autres passages qui semblaient enpreints de l'exagération la plus violente, les lignes mensongères que voici :

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Il existe en France des maisons soumises, d'une manière plus ou moins di« recte, à l'Université, et où les enfants sont élevés dans l'athéisme pratique «<et dans la haine du Christianisme : dans un de ces horribles repaires du «vice et de l'irréligion, on a vu trente élèves aller ensemble à la table sainte, garder l'hostie consacrée, et en cacheter les lettres qu'ils écrivaient à leurs parents ». On y lisait encore qu'une « race impie, dépravée, révolutionnaire, se forme sous l'influence de l'Université ». Malgré l'issue du procès dont nous venons de parler, M. de La Mennais n'échappa point complétement aux effets du ressentiment qu'il avait provoqué, et il fut frappé dans la personne d'un frère qu'il aime tendrement. Ce dernier, M. J.-M. de La Mennais, alors vicaire de la Grande-Aumônerie, fut destitué à cette occasion (4). Quoi qu'il en soit, Rome gardait à l'éloquent défenseur de l'unité catholique et de l'autorité papale de flatteurs dédommagements; en effet, dans un voyage qu'il fit l'année suivante (1824), à la capitale du monde chrétien, il fut accueilli et fêté comme aurait pu l'être un homme de la première distinction dans la hiérarchie. On a été jusqu'à dire que le Pape lui offrit le chapeau de cardinal, qu'il ne put lui faire accepter, et cet exemple d'une grandeur d'âme toute chrétienne ne surprit pas ceux qui se souvinrent que sous le ministère de M. Decazes, M. l'abbé de La Mennais avait déjà refusé un évêché! Qui connaît l'orgueil, l'ambition démesurée et l'intérêt de ce prêtre, ne croira point à cette assertion. Il est pourtant vrai, qu'après la soumission apparente de M. de La Mennais au SaintSiége, en 1833, « le généreux, le confiant archevêque de Paris était allé jusqu'à offrir au prêtre renouvelé des lettres de grand-vicaire, qu'il refusa. L'infidèle avait déjà dit dans son cœur : Il n'y a point de prêtre! On a dit aussi << qu'en 1823, il avait été sur le point d'être nommé député par un arrondissement dans la province de Bretagne; mais nous garantissons d'autant moins l'authenticité du fait, que les conditions du cens et de l'âge, qui manquaient à M. de La Mennais, le rendent peu vraisemblable ». Disons pourtant encore pour combattre l'une de ces deux dernières assertions que M. de La Mennais est né en 1782; qu'en 1823 il avait quarante-un ans, et qu'à cette époque il avait largement l'âge d'éligibilité.

« M. de La Mennais a successivement écrit dans tous les journaux de« puis 1814. Après 1830, il en a fondé, acquis, vendu et fondé de nouveau plusieurs c'est de là qu'est venue sa renommée, et même sa ruine ». Après 1830, le prêtre ultramontain ayant ajouté une seconde qualité à la première, celle de démagogue, non seulement ne se borna plus à écrire dans les journaux religieux, mais il écrivit encore dans les journaux

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(1)« L'abbé de La Mennais n'a jamais accepté ni demandé aucune fonction << du Gouvernement. L'indépendance est la compagne du génie » (Biographie de l'abbé de La Mennais, par l'abbé Gerbet). - Les apôtres du désintéressement du clergé et de la séparation de l'Église et de l'État, devaient donner, ce semble, une meilleure raison que celle-là. Quoi qu'il en soit, le fière Félix était parvenu à introduire le frère Jean à la Grande-Aumônerie; et telle fut un moment la puissance de la coterie, que le directeur de la police lui-même venait à bout d'empêcher l'impression d'un ouvrage de l'abbé Baston contre elle.

profanes et même révolutionnaires. Il fonda, en 1850, le journal · l'Avenir. (16 octobre 1830, -3 novembre 1831) dont les doctrines subversives furent attaquées par tous les amis de nos libertés gallicanes.

Seize propositions des articles de ce journal ont été censurées par les autorités ecclésiastiques et confirmées par le Saint-Siége. La plupart des articles où ces propositions sont contenues ont été rassemblées dans les Mélanges catholiques (Paris, 1831, 2 vol. in-8). Il faut pourtant observer que certains articles de « l'Avenir » que l'autorité ecclésiastique a cru dignes de censure, ou ne se trouvent pas dans ce recueil, ou y ont été essentiellement altérés, quoique son titre annonce des extraits de « I'A

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venir », et que les éditeurs déclarent dans la préface, que c'est « là ce qu'ils ont fait, qu'ils ne le cachent à personne; qu'on n'aura pas de peine « de chercher çà et là leurs pensées pour les leur reprocher ». (Censure, page iv.)

En 1833, il écrivit dans la « Revue catholique »; de 1835 à 1838 il fournit à la « Revue des Deux-Mondes » quelques articles de politique, et surtout les premiers fragments de ses « Paroles d'un croyant », détestable et dangereux ouvrage qui lui valut de la part des critiques modérés, le nom de Condorcet ecclésiastique. Du 10 février au 4 juin 1837, il fournit des articles au journal « le Monde ». I prit aussi part à la rédaction d'un recueil fondé par l'un des hommes qui a le plus mis la France en péril, par ses dangereuses utopies, M. Louis Blanc, la « Revue du progrès politique, social et littéraire » (1er juin 1859). Enfin, lorsqu'après avoir jeté le froc aux orties, notre abbé eut pris le parti de se faire l'apôtre de la démagogie la mieux prononcée, il fonda ce qu'il a intitulé, sataniquement, « le Peuple constituant» (1848).

M. de La Mennais n'est pas homme à laisser une page se perdre dans un recueil soit religieux ou politique. Il sait qu'avec des pages, on fait des feuilles, et avec des feuilles des volumes, qu'une classe de lecteurs achète. Or, il faut qu'on le sache, M. de La Mennais est son propre marchand; les libraires ne sont que ses commis, sauf pour « l'Imitation de JésusChrist dont il a aliéné la propriété pour six ans; aussi est-on sûr de trouver reproduit dans l'un ou l'autre des trois volumes de ses «< Mélanges », dans les « Mélanges catholiques » et dans plusieurs autres petits recueils à l'usage de ce bon peuple qu'il aime tant, parce qu'il achète ses anarchiques rêveries, tous les articles qui ont été publiés dans les journaux, depuis et y compris le « Conservateur » jusqu'au « Peuple constituant», distance énorme!

Nos lecteurs ne liront pas sans intérêt les adieux qu'à deux époques différentes le prêtre journaliste a adressés à ses abonnés, les premiers, comme ultramontain, renfermant un appel aux catholiques à la révolte, et les derniers, comme démagogue en surplis, un autre appel à l'écume de la société française contre le Gouvernement accepté par les gens honnêtes.

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Suspension de l'Avenir », 15 novembre 1831. N° 28.

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Les catholiques ont commencé, depuis un an, un grand combat, qui finira s'ils persévèrent, par le plus beau triomphe qui ait jamais été accordé

à des efforts humains. Le monde leur devra la liberté, non pas cette liberté menteuse et destructive qu'on suit à la trace du sang, et qui, après d'horribles dévastations, aboutit à planter un sabre sur des ruines; mais une liberté réelle, fondée sur le respect des droits, inséparable de l'ordre, pure comme le ciel où elle recevra son dernier développement, sainte comme Dieu, qui en a gravé l'ineffaçable désir dans le cœur de l'Homme. Alors, et alors seulement, le Christianisme, dégagé des nuages qui le voilent, apparaîtra de nouveau à l'horizon de la Société comme l'astre qui l'éclaire, l'échauffe, la vivifie, et les peuples, tournant vers lui leurs regards, accompagneront sa course magnifique de leurs chants de joie et des hymnes sans cesse renaissants de leur amour. Car il ne faut pas s'y méprendre, si la foi languit, si la Religion n'inspire à plusieurs qu'un superbe dédain ou une pitié amère, c'est que là où les gouvernements la tiennent sous leur dépendance, elle a perdu dans la servitude son caractère natif de grandeur et tout ensemble cette fécondité qui, s'épanchant en bienfaits inépuisables, suivait, en quelque sorte, dans leurs plus secrètes voies, nos misères pour les réparer; c'est qu'impuissante à défendre les droits que Jésus-Christ a rendus aux fils d'Adam dégénérés, au lieu de rétablir sur leur front le sceau divin, elle semble elle-même, sous les fer qui la dégradent, porter l'empreinte de leur faiblesse et de leur caducité. En la voyant telle qu'ils l'ont faite, ou telle qu'ils ont souffert qu'on la fit les hommes ont rougi de cette œuvre de l'Homme.

Mais que les catholiques ne l'oublient point, ce n'est pas en un jour qu'ils briseront ces vieilles chaînes. Partout la puissance humaine les serre convulsivement dans sa main, persuadée qu'elle ne peut vivre, si la pensée, si la conscience est libre. Mais cette main se lassera, déjà ses forces s'épuisent; et c'est pourquoi le pouvoir, pressentant la fin de son insolente domination sur ce qui n'a pas été soumis à son empire, tend, si l'on peut dire, tous ses muscles pour retenir ce qui lui échappe, et perpétuer sa tyrannie par un effort désespéré. De là ce qui se passe en France. Le ministère travaille à réaliser de fait la Constitution civile du clergé, en s'y substituant à la place du peuple dans la nomination des évêques et des curés. Il cherche à s'emparer de l'administration temporelle des séminaires, en attendant qu'il envahisse l'administration spirituelle, par le choix qu'il s'attribuera des directeurs et des professeurs. Et il ne s'arrêtera pas là M. de Montalivet, dans son ivresse de despotisme, ne se croit-il pas autorisé à désigner les livres de religion dont on devra faire usage dans les écoles primaires du monopole! Il s'est mis dans la tête qu'en France tous les enfants lui appartenaient, que c'est à lui, à lui seul de régler leur foi, de former leur intelligence, afin de les rendre à la patrie purs de toute superstition, et l'on sait ce que ce mot signifie dans sa bouche. Les mêmes précautions, n'en doutez pas, seront prises pour tous les degrés de l'enseignement. On remontera jusqu'aux évêques; car il faut aller jusqu'à eux pour en finir avec la superstition. Déjà dépouillés du droit de nommer des vicaires-généraux, des chanoines, des curés qui aient leur confiance, on essaiera de leur dicter leurs mandements, leurs circulaires, leurs lettres pastorales. Esclaves jusque dans l'intérieur même de leurs

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