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M. Sainte-Beuve.

décembre 1856.

Impr. dans la « Revue des Deux-Mondes, octobre à

M. Sainte-Beuve, grand admirateur de M. de La Mennais, n'a examiné les << Affaires de Rome » que sous le côté poétique, tel qu'il l'avait fait précédemment pour « l'Apocalypse du démon ", ainsi qu'un illustre évêque a qualifié les « Paroles d'un croyant ».

M. Madrolle nous a transmis dans les notes de son « Histoire secrète du parti et de l'apostasie de M. de La Mennais » de piquants renseignements sur les rapports du poète avec le prêtre.

« M. de La Mennais avait assuré à tous ses anciens amis, qu'il avait renoncé à toute publication; qu'il emportait comme Bias, tout avec lui, en retournant à la Chesnaye; et cela pendant les semaines qu'il employait à lire et à arrêter les épreuves de ses Paroles impies, avec un ami, chez un imprimeur et chez un libraire, du nouvel ordre. L'ami est M. Sainte-Beuve, il corrigeait d'une main les épreuves, et de l'autre il préparait l'apologie de l'œuvre pour la « Revue des Deux-Mondes ».

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Selon le nouveau disciple du Croyant, celui-ci « a des pages retrouvées dans « l'Imitation »! Il y a dans l'apologiste des révolutions « un reste du sang des Machabées, les défenseurs élus du peuple de Dieu; élus, si on peut le dire, par Dieu lui-même ? Cependant, comme il est refusé à l'audace de ne pas se mentir à elle-même, le panégyriste indiscret reconnaît que le philosophe n'est plus qu'un poète; qu'il ne luit pas, mais qu'il brûle: Ardet plus quàm lucet ; et que ses dernières Paroles, qui, dans le fait, effafacent ses écrits, « forment son volume de prédilection!!! »

Autre part, on trouve la déclaration suivante, imprimée par M. SainteBeuve: « Avec le temps, l'abbé La Mennais a compris que le Saint-Siége se refusait à verser présentement la Doctrine régénératrice, et qu'il demeurait PLUS SOURD QUE LE ROCHER (mot sacré dans un chiffre des Paroles d'un croyant ), quoique le peuple eût soif dans le désert ».

Et puis, le disciple bien-aimé du nouveau Dieu dit encore, en toutes lettres: «la MÉTHODE DE LA LIBERTÉ A REMPLACÉ, chez l'abbé La Mennais, la MÉTHODE D'AUTORITÉ... Il a cessé d'invoquer directement le SaintSiége pour l'œuvre temporelle ».

Qui eut cru qu'après un si chaleureux panégyrique, le doux M. SainteBeuve, l'homme au premier rang parmi les plus remarquables et des plus honorables de la littérature française actuelle, dût, moins de dix ans plus tard, abandonner patrie, famille et fortune pour échapper aux conséquences des doctrines qu'il avait préconisées; et aller vivre tranquille, loin des agitateurs, des poètes révolutionnaires et des démagogues qui nous ont amené les journées, si peu poétiques, de juin 1848, et leurs suites!!!

Pauvres poètes ! de la vérité, si belle de sa noble simplicité, grâces aux oripeaux dont ils l'affuble, ils en ont fait ou un objet de risée, ou un épouvantable mégère.

Poésie! si enivrante pour les rêveurs disposés à t'employer selon les passions, tour à tour aux plus nobles et aux plus viles, ne pourras-tu donc jamais saisir plus convenablement la vérité!

122. Première Lettre de M. l'abbé Combalot à M. F. de La Mennais en réponse à son livre contre Rome, intitulé : « Affaires de Rome ». Paris, Gaume frères; Debécourt, 1836, in-8 de 108 pag.; ou 20 édit., de 99 pag., 1 fr. 50. c.-Deuxième Lettre. Paris, les mêmes, 1837, in-8 de 189 pag., 3 fr. La première Lettre, datée de Châtenay, le 21 novembre 1836, a été imprimée à Lyon, chez Gabr. Rossary: elle a eu une seconde édition dans la même année. La deuxième Lettre a été imprimée à Paris, chez Béthune et Plon.

M. Combalot a été l'un des fervents disciples de M. de La Mennais, avant l'apostasie du prêtre; mais il a quitté le parti de ce dernier dès ses querelles avec Rome.

Les deux lettres de M. Combalot sont assez remarquables pour que nous extrayions de la première quelques passages, qui renferment des appréciations et sur M. de La Mennais et sur les Affaires de Rome.

« Le temps, qui calme et assoupit d'ordinaire les émotions les plus vives et les douleurs les plus désespérées, n'a pu encore affaiblir dans mon âme la profonde indignation qu'a fait naître en moi le livre, où, au déclin de votre carrière, vous avez eu l'inimaginable courage de consigner votre apostasie et la haine immense que vous inspire l'Église ».

« La chute d'un trône, l'exil de trois générations de rois, les sourdes agitations qui se font entendre au sein de nos sociétés artificielles, me causent, je l'avoue, moins de surprise que la révolution morale et intellectuelle qui s'est accomplie en vous ».

<< Rien de plus ordinaire, en effet, que ces mutations politiques, dont il faut chercher l'origine et la source dans les ténébreux calculs de l'égoïsme et dans l'absence des doctrines qui président à la stabilité des empires ».

<< Les phases de votre génie formeront un jour l'un des chapitres le plus curieux et les plus lamentables de l'histoire des variations de l'esprit humain; car peu d'hommes, en politique, en philosophie, en théologie même, ont varié autant que vous, jusqu'au jour fatal où s'est consommé la ruine de votre foi« par ces modifications profondes que vous avez dû subir nécessairement. Mais cet examen me mènerait loin. Je dois dire, cependant, que nul homme peut-être, ne posséda plus pleinement que vous les défauts de ses qualités. Votre génie est inflexible et absolu, et vous êtes plus poète que philosophe. Quand vous envisagez une question quelle qu'elle soit, votre pensée synthétique s'imagine toujours la contempler dans ses rapports universels: vous croyez la tenir tout entière, et les conséquences les plus étonnantes, les plus extrêmes et les plus hardies jaillissent de votre raison. Mais, dès que le point de vue d'où vous la considérez a changé pour vous, et a fait naître des rapports inaperçus, vous n'en tenez aucun compte. Votre esprit procède à sa manière, et voilà la cause des incessantes modifications, ou plutôt des perpétuelles contradictions de votre vie politique et littéraire ».

M. l'abbé Combalot examine ensuite la nouvelle publication de M. de La Mennais.

« L'acte d'accusation que vous avez dressé, dans les Affaires de Rome,

contre l'Église et contre son chef, et dans lesquelles vous avez ramassé, comme en un faisceau, tous vos blasphêmes, se résume ainsi : »

« Le Pape et la hiérarchie pontificale ont vendu la doctrine de JésusChrist aux tyrans. Pour prix de l'or qu'ils reçoivent des rois de la terre, ils ont marqué le livre des Saints-Évangiles du sceau du despotisme et de la servitude, et ils ont dit : « Peuples, obéissez aux hommes à diadème ; vos biens, vos vies, tout leur appartient: quoi qu'ils fassent, vous devez tout souffrir, sans résister, sans murmurer; leur pouvoir est indéfectible, ils sont ici-bas les images de Dieu ».

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Quiconque a lu attentivement les Affaires de Rome sera forcé de convenir, que telle est la pensée dominante de cet ouvrage. C'est là le cauchemar de votre haine, et le cercle dans lequel tourbillonne incessamment votre raison tombée ».

Un examen sévère de l'opuscule sur les Maux de l'Église, démontrerait, peut-être, que déjà à cette époque votre foi avait reçu de cruelles atteintes, et qu'il s'y était fait des modifications effrayantes; mais quel abîme vous sépare aujourd'hui de Frascati (1)? Le savant religieux, dans le sein duquel vous versiez vos amères douleurs, vous regardait peut-être comme le Jérémie de ces tristes temps. Qu'il était loin de soupçonner que le livre, dont vous lui lisiez les pages brûlantes, était conçu dans un ordre d'idées qui subiraient bientôt de profondes et nécessaires modifications!

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Catholique et prêtre encore à Frascati, vous êtes devenu l'ennemi de l'Église et du sacerdoce; et voilà le sens littéral de ces paroles désespérantes : « Il fut conçu dans un ordre d'idées qui ont dû nécessairement ⚫ subir de profondes modifications ».

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...

Quel est l'homme au monde qui, après avoir lu le livre que vous avez composé à Frascati, et qui n'offre qu'un développement exagéré des pensées principales exposées dans « l'Avenir », puisse se persuader que vous ayez attendu, avec un filial amour pour l'Église, dans le calme de cette retraite, la décision du Saint-Siége sur les doctrines de « l'Avenir ? »

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Méditez, Monsieur, l'épilogue sacrilége que vous avez placé à la suite des Maux de l'Église, et vous avouerez vous-même que cette pièce de poésie est une production délirante, qui suppose, non pas simplement « des modifications subies par une intelligence », mais une perturbation tellement profonde, qu'elle serait de nature à épouvanter l'enfer ».

« Ce dernier opuscule commencé à Rome ou à Frascati, pendant la halte de colère que vous y faisiez, en attendant l'examen de vos théories révolutionnaires, ressuscite, en les exagérant, toutes les doctrines de « l'Avenir », et récèle le germe de l'erreur monstrueuse que vous voudriez substituer au Protestantisme, pour n'avoir pas la honte de vous faire le disciple d'un moine apostat en cessant d'être celui de Jésus-Christ ».

123. Lettre (première) de J.-J.-L. Goudard, prêtre du diocèse de Greno

(1) Lieu où ce livre a été composé.

ble, à M. l'abbé Combalot, à l'occasion de la première Lettre adressée par celui-ci à M. de La Mennais. Paris, Daubrée, 1837, in-8 de 188 pag.

Cette première Lettre n'a pas eu de suite.

124. Appendice à la dernière brochure de M. de La Mennais, intitulée : « Affaires de Rome »; par un indigène du bassin septentrional de la Tournette. Traduit du manuscrit en italien par M. l'abbé ***. Chambéri, de l'impr. du Gouvernement, 1836, in-8 de 26 pages.

125. Rechute (la) de l'abbé de La Mennais; par M. Madrolle. 1837. Chapitre ajouté à la seconde édition de la « Logique d'un fidèle, ou l'on présente l'histoire du parti et la réfutation des ouvrages de M. l'abbé de La Mennais, par le même auteur. Ce chapitre a pour objet la critique des Affaires de Rome et les Maux de l'Église et de la Société.

126. Stances à M. l'abbé de Lamennais, à l'occasion de son dernier ouvrage intitulé: Affaires de Rome »; par l'abbé L.-F.-E. (Eymin). Grenoble, Prudhomme, 1837, in-8 de 24 pag.

Quelques beaux vers, ce qui est déjà beaucoup, parmi d'autres assez faibles.

127. Premiers Chants, précédés de deux Épîtres à M. de Lamennais sur Affaires de Rome »; par Victor Davin (de Veynes, Hautes-Alpes). Lyon, Pelagaud; Lesne et Crozet, 1837, in-12 de x et 112 pag.

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L'une des deux Épîtres avait été déjà imprimée : Gap, J. Allier, 1837, in-8 de 15 pag.

Le Livre du peuple (N° XXIX).

128. Épître à M. l'abbé de La Mennais. (En vers); par M. le comte A.-H. de Lahaye. Paris, Hivert, 1837, in-8 de 16 pages.

129. Peuple (le) au citoyen La Mennais; par T. Dinocourt. Paris, Bohaire; Delaunay, 1838, in-18.

150. Lettre (deuxième) à M. de La Mennais, à l'occasion de son « Livre du peuple », avec de nombreuses notes, et suivie d'une Notice biographique sur le même, de divers fragments d'un poème inédit sur la première révolution française, et d'une Notice sur les Camaldules, l'église de SaintGrégoire, à Rome, etc; par M. le comte A.-H. de Lahaye. Paris, Hivert, 1838, in-8 de 108 pages, 2 fr. 50 c.

131. Radicalisme (du) évangélique. « Le Livre du peuple » de M. F. de La Mennais; par M. Lerminier. Imprimé dans la Revue des Deux-Mon

des », IVe série, t. XIII, janv.-mars 1858.

132. Lettre à M. Lerminier sur son examen du « Livre du peuple »; par George Sand [madame Aurore Dudevant].

Impr. dans la « Revue des

Deux-Mondes », IVe série, t. XIII, janv.-mars 1838.

153. Réponse à George Sand (madame Aurore Dudevant) (sur le précédent article); par M. Lerminier.— Impr. dans la Revue des Deux-Mondes », IV série, t. XIII, janv.-mars 1838.

134. Lettre à G. Sand, sur sa polémique avec M. Lerminier, à l'occasion

de M. de La Mennais; par Edouard de Pompery. Paris, Beaujouan, 1858, in-8 de 38 pag., 75 c.

135. Abbé (l') de La Mennais devant le tribunal du peuple; par Napoléon Caillot, membre de l'Académie du Prytanée. Avec cette épigraphe :

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136. Paroles (les) d'un homme du peuple; réfutation du Livre du peuple, de F. de La Mennais; par M. G. de Cuendias. Toulouse, de l'impr. de Valery, 1838, in-12 de 5 flles 2/3.

137. Examen des « Paroles d'un croyant » et du « Livre du peuple »; par M. Du Plessis de Grenedan; Rennes, Frout, et Paris, Dentu, 1840, in-8 de 26 flles, 7 fr. 50 c.

138. Lettre à M. l'abbé de La Mennais; par un homme potence (M. Cl.Théoph. Duchapt, alors conseiller à la Cour royale de Bourges). (En vers.) Paris, Schwartz et Gagnot, 1840, in-8 de 30 pag.

C'est sous la qualification d'hommes-potences que M. l'abbé de La Mennais, dans son « Livre du peuple » désigne les magistrats du dernier gouvernement, magistrats qu'il a bien le courage d'assimiler aux juges du tribunal de Fouquier-Tainville et aux membres des commissions militaires de l'Empire et des cours prévotales de la Restauration. Voici ses propres expressions :

« On a des juges dont le métier est d'expédier les accusés comme les bourreaux les condamnés, purs instruments de torture et de mort, • HOMMES-POTENCES!!» (pag. 75).

A la page 93, il dit de la Société que c'est un parc, un troupeau de bétail humain destiné par le pouvoir à assouvir ses convoitises.

Note de l'opuscule.

Cet opuscule, qui renferme de beaux vers et de nobles pensées, était prêt à être livré au public lorsque M. de La Mennais fut traduit pour la troisième fois devant les tribunaux, et cette fois-ci condamné à la prison. L'auteur de cet opuscule eut la générosité de ne pas le mettre en circulation. Nous reproduisons cette pièce, peu connue, parmi celles, qui, à la fin de cette notice, forment les stygmates de l'apostal.

139. Un petit Livre philosophique à propos d'un autre petit livre qui ne l'est pas (le << Livre du peuple ), de M. de La Mennais; par M. Simonot, officier d'administration des hôpitaux militaires. 1843.

Impr. dans le volume de l'auteur intitulé « Jeanbouchedor, ses Contes bigarrés et Discours en l'air », in-12.

De l'Esclavage moderne (N° XXX).

140. Réponse à M. de La Mennais sur l'esclavage moderne et le suffrage

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