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future, qualifié par Champollion de « Rituel funéraire, et que Lepsius fit paraitre, en 1842, sous le nom de « Livre des Morts 1. »

La même année, il partait pour l'Égypte, sur l'ordre du roi Frédéric Guillaume IV, qui mettait à sa disposition cent mille thalers. Lepsius, accompagné d'architectes et de dessinateurs, explora la vallée du Nil et les déserts qui l'environnent, ainsi qu'une partie de la Syrie, de la Palestine et de la presqu'ile du Sinaï, puis toute la Nubie et une partie du Soudan. Le premier résultat de ce voyage, qui dura trois ans (1842-1845), fut la splendide publication des « Monuments d'Égypte et d'Éthiopie2 », pour laquelle le roi de Prusse dépensa encore cent mille thalers, et qui n'exigea pas moins de dix années (1849-1859).

Dans cet intervalle, Lepsius publiait ses intéressantes « Lettres d'Égypte, d'Éthiopie et de la presqu'ile du Sinaï3» qui témoignent d'un vif enthousiasme pour les contrées explorées par lui et révèlent une âme sensible à toutes les beautés de la nature et de l'art.

Grâce aux documents qu'il rapportait, l'infatigable savant put composer sa « Chronologie des Égyptiens», qui, pour la première fois, portait la lumière dans le chaos de la chronologie et de l'histoire de l'ancienne Égypte.

Livre des Rois, en texte explicatif des soi

Quelques années plus tard, il publia le deux volumes, dont le premier renferme le xante-douze tableaux du second. Il y avait réuni neuf cent quatrevingt-sept noms de rois, de reines, de princes, de princesses, tirés des documents et des papyrus, et rangés par ordre chronologique d'après le système des dynasties de Manéthon. Plusieurs de ces dynasties, ainsi que l'époque des Hyksos, des Éthiopiens, des Ptolé

1) Todtenbuch der Ægypter nach dem hieroglyphischen Papyrus in Turin, Leipzig, 1842 (79 planches).

Peu avant le Todtenbuch, avait paru le « Choix des documents les plus importants de l'antiquité égyptienne. » (Auswahl der wichtigsten Urkunden des ægyptischen Alterthums, Leipzig, 1842).

2) Denkmäler aus Egypten und Ethiopien nach den Zeichnungen der von Sr. Majestät dem Könige von Preussen Friedrich Wilhelm IV nach diesen Ländern entsendeten und in den Jahren 1842-1845 ausgeführten wissenschaftliche Expedition, herausgegeben von Carl Richard Lepsius, Berlin 1849-1859 (900 planches).

3) Briefe aus Egypten, Ethiopien und der Halbinsel des Sinaï, Berlin, 1852.

*) Die Chronologie der Egypter, Berlin 1849.

5) Königsbuch der alten Egypter, Berlin, 1858.

mées et des Romains, devinrent l'objet de recherches nouvelles, dont Lepsius fit paraître les résultats dans la «Zeitschrift für ægyptische Sprache », fondée en 1862.

Comme complément à son édition du Todtenbuch de Turin, il reproduisit, quelques années plus tard, et avec ce soin minutieux qui caractérise toutes ses publications, « Les plus anciens textes du Livre des Morts, d'après des sarcophages de l'ancien empire>'.

Au printemps de l'année 1866, Lepsius retourne en Égypte pour étudier plus particulièrement la géographie de cette contrée. Il a le bonheur de trouver dans les ruines de l'ancienne Tanis la fameuse stèle, portant le décret des prêtres égyptiens promulgué sous Ptolémée III. Cette découverte rappelle celle de la fameuse Pierre de Rosette, qui avait servi de point de départ au déchiffrement des hiéroglyphes; la stèle de Tanis est un document plus précieux encore, car elle est complète dans ses trois textes. Elle parut sous le titre : « Le décret bilingue de Canope. »

Parmi les questions qui avaient particulièrement occupé l'attention de Lepsius, il faut signaler encore celle des mesures usitées en Égypte. Dès 1865, il avait publié sur ce sujet l'ouvrage devenu classique L'ancienne coudée égyptienne et ses divisions. . 3

Quelques semaines avant sa mort, il complétait ce travail par une étude sur Les mesures de longueur des anciens Égyptiens», qui n'offre encore qu'une partie des résultats auxquels avaient abouti ses longues recherches sur la métrologie égyptienne.

L'activité de Lepsius semblait s'accroître, loin de s'épuiser par des productions multiples. A soixante-dix ans, l'illustre vieillard. conservait encore la fraîcheur et la vigueur intellectuelles de sa jeunesse. Témoin son dernier grand ouvrage : «Grammaire nubienne précédée d'une introduction sur les peuples et les langues de l'Afrique.» Voici comment M. Max Muller annonçait cette œuvre magistrale :

« Le professeur Lepsius est âgé de soixante-dix ans, et il a publié un livre qui eût absorbé au plus haut degré les forces d'hommes

') Aelteste Texte des Todtenbuchs, nach Sarkophagen des altägyptischen Reichs im Berliner Museum, 1867.

2) Das bilingue Dekret von Kanopus, Berlin, 1866.

3) Die altägyptische Elle und ihre Eintheilung.

4) Nubische Grammatik mit einer Einleitung über die Völker und Sprachen Afrika's, Berlin, 1880.

jeunes. Ce livre, non seulement est plein d'observations soigneusement réunies, mais il expose des théories qui étonneront beaucoup de ses lecteurs et les porteront à la réflexion, comme aussi, nous l'espérons, au travail. Le professeur Lepsius a joint à sa «Grammaire nubienne (volume de six cents pages), depuis longtemps attendue, une préface qui est certainement la partie la plus importante de l'ouvrage. Il y fait connaître les résultats de ses longues études sur toutes ou presque toutes les langues de l'Afrique, et formule en même temps des principes généraux relatifs aux questions les plus élevées de la linguistique. Tandis que la plupart des savants qui s'occupent de philologie comparée, se plongent dans des minuties sur le caractère et les différences dialectiques des voyelles et des consonnes, le professeur Lepsius dessine en traits hardis les puissants contours d'une histoire du langage qui s'étend à quatre ou cinq mille années et embrasse tout le continent de l'Afrique et les rivages voisins de l'Asie. »

« L'étude de l'antiquité égyptienne que les travaux de Lepsius ont si puissamment secondée, dit M. Dumichen, fera certainement dans l'avenir des progrès surprenants. Nous en avons pour garantie nonseulement les découvertes importantes faites sous l'intelligente direction de M. G. Maspero, le directeur des musées du khédive, mais encore le grand nombre d'égyptologues distingués en Allemagne, en France, en Angleterre, en Italie et dans d'autres pays de l'Europe. Quels que soient les progrès réservés à la science égyptologique, et lors même que l'on pourrait appliquer à l'un ou à l'autre des grands travaux de Lepsius le proverbe arabe: « Le mérite reste au fondateur, lors même que le successeur ferait mieux, il est probable qu'une au moins de ses publications restera sans rivale: ce sont les douze gigantesques volumes de ses Denkmaeler.»

L'homme, en Lepsius, se distinguait par les mêmes qualités que le savant. Doué d'une rare aptitude pour l'observation et d'une éminente pénétration critique, il savait merveilleusement se frayer une voie, et l'on était émerveillé de le voir s'orienter sur un terrain encore complétement inconnu, ou entrecoupé de chemins déjà fréquentés, mais se croisant dans tous les sens. D'une sincérité absolue et d'une application infatigable, il était extrêmement prudent, exact, et scrupuleux dans sa vie privée comme dans ses travaux scientifiques. Aussi sa parole avait-elle une grande autorité,

et l'on aimait à prendre son avis dans les circonstances importantes. Son extérieur noble et distingué et sa grande amabilité lui gagnaient facilement les cœurs.

Son existence, ensoleillée durant de longues années, fut assombrie vers la fin par des épreuves cruelles. Lui-même succomba après deux coups d'apoplexie.

LEBLOIS
(de Strasbourg).

REVUE DES LIVRES

Estanislao Sanchez Calvo. Los nombres de los dioses (Ra, Osiris, Belo, Jehova, Elohim, Melkarte, Adonis, Endobelico, Pradjania, Brahma, Indra, Mitra, Perahom, Heracles, Apolo, Dionyso, Hermes, Afrodite, Venus, Jano, Saturno, Jupiter, Cybeles, Minerva, Proserpina, Marte, Vulcano, etc.. etc, indagacion acerca del origen del lenguaje y di las religiones a la luz del euskaro y de los idiomas turanianos. - Madrid, Imprenta de Enrique de la Riva, 1884, in-8 de XVI, 326 p. Prix: 7 fr. 50.

L'ouvrage, très espagnol par son long titre, de M. Sanchez Calvo, se rattache à des études peu en faveur en Espagne jusqu'à ce temps. MM. Arguso et Joaquin Costa ont seuls fait quelques tentatives pour attirer l'attention sur le sanscrit et les langues primitives de la péninsule. M. Sanchez Calvo constate à regret ce dédain de ses compatriotes pour les sujets qui l'intéressent; il n'oublie pas non plus, ce qui est significatif — de signaler à son éloge une des qualités de son livre: son ouvrage est écrit en un style simple, sans enflures de rhétorique et sans redondances.

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Il est aisé de diviser Los nombres de los dioses en deux parties: l'une qui n'est que la vulgarisation de points démontrés scientifiquement; l'autre que l'auteur qualifie de nouveauté intéressante.

Dans la première partie la moins personnelle à M. Sanchez Calvo, — il est à regretter que les typographes aient estropié tous les textes français et nombre de noms d'auteurs et de titres d'ouvrages.

Toute la théorie spéciale à M. Sanchez Calvo se rattache en somme à un monosyllabe, l'onomatopée Ber.

1) Tous les ouvrages envoyés à la Revue, pour autant qu'ils se rapportent à l'histoire des religions, y seront l'objet d'un compte-rendu spécial.

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