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ODE SECONDE.

V. I. Nullus argento color est avaris
Abdito terris, inimice lamnæ
Crispe Sallusti, nisi temperato
Splendeat usu.

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Valart imprime ce passage, ainsi, avec abdito sur la foi de vingt-six manuscrits. M. Didot le suit pour la ponctuation et pour la variante. Elzevier Coustelier Poinsinet de Sivry et M. Binet mettent une virgule après est, et laissent avaris abditæ terris aller avec la phrase incidente qui suit le vocatif. Jouvenci et M. Daru sont d'accord avec ces cinq éditeurs; mais ils mettent aussi le véritable vocatif, Crispe Sallusti, entre deux virgules. Parmi les commentateurs, quelques uns entendent cette seconde manière de ponctuer en deux différens sens: ou ils construisent: laminæ terris abditæ, qu'ils expliquent ainsi : Vous qui portez inimitié à ces hommes avares de leurs richesses qu'ils cachent en terre: ou, en construisant : inimice la

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minæ abditæ ( in ) terris avaris ils disent avec M. Daru:

Vous dont le noble coeur regarde avec mépris L'or qu'en un gouffre avare enfouit la vieillesse, Ce métal n'a d'éclat qu'aux mains de la sagesse Et l'emploi qu'on en fait lui donne tout son prix. Horace a dit, dans le même sens, avaro mari, od. 29, lib. 3, v. 61.

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ODE ONZIÈME.

V. 13. Cur non sub altâ vel platano vel hàc
Pinu jacentes sic temerè, et rosâ
Canos odorati capillos,

Dum licet, Assyriaque nardo

Potamus uncti? Dissipat Evius
Curas edacis.

Je copie l'édition in- fol. de M. Didot. Presque tous les autres éditeurs séparent mal - à - propos jacentes de sub, par une virgule après platano; faute pareille à celle que j'ai indiquée sur l'od. 21, liv. 1.

Jean Bond, Coustelier et Poinsinet de Sivry, qui mettent une virgule après nardo et laissent uncti seul, changent le sens en joignant nardo à odorati.

ici

Quant à l'orthographe employée pour l'accusatif pluriel de l'adjectif edax, j'ose soumettre au goût de M. Didot mes doutes sur l'avantage de cette innovation ou de cette renovation, sans doute adoptée par Oberlin, mais qui, peut-être, ne se

roit pas avouée par Horace même (*). Je ne puis me persuader que les anciens n'aient pas senti tôt ou tard l'extrême inconvenient d'écrire l'accusatif pluriel précisément comme le génitif singulier, dans une langue à construction libre, et où, par conséquent, la variété de terminaison dans les cás est d'une excessive importance. M. Didot, lui-même, suit l'orthographe ordinaire daus son édition stéréotype, et n'écrit pas edacis pour edaces, au hazard de faire assimiler cet accusatif équivoque au génitif ardentis qui se lit dans le vers suivant.

C'est pour faire naître cette petite difficulté que j'ai laissé avec intention, p. 29 de cet essai, les mots frondis, cædis opes; pour m'assurer si le lecteur reconnoîtroit bien aisément, entre frondis, nitif singulier, et opes, accusatif pluriel, que cædis diffère du premier et soit le même que le troisième. Cela me paroît une source intarissable de méprises.

(*) C'est ainsi que certains editeurs de Montaigne out affecté, dans l'intention d'écrire comme lui, de donner à beaucoup de ses mots un air d'antiquité qu'il leur avoit soigneusement ôté lui-même dans la dernière édition publiée par ses soins.

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Il n'y a pas moins d'inconvénient, selon moi, à omettre les accens qu'on avoit avec raison, attaché aux adverbes et aux ablatifs, signes qui évitent beaucoup d'obscurités et qui n'ont rien de plus difforme que les virgules etc. Ce qu'il y a de certain, c'est que cette innovation m'a trompé; car, accoutumé à lire dans l'ode 2, liv. 3. ad amicos, avec Bond et tant d'éditeurs :

Angustam, amici, pauperiem pati;

j'ai cru et j'ai dit, p. , p. 32, que le prote de M. Didot avoit laissé amice pour amici; mais je trouve maintenant amicè dans son édition stéréotype et je reconnois mon erreur. Je ne sais de qui est cette leçon que je ne suis pas trop disposé à adopter, parce que je ne puis pas trop l'entendre; mais je rectifie avec plaisir la méprise dans laquelle j'avois été entraîné, en me réservant d'engager les typographes à ne plus y exposer leurs lecteurs, par un injuste dédain pour des marques d'accentuation dont ma faute prouve l'utilité. Cette inadvertance, que j'avois cru remarquer, étoit d'ailleurs la seule qui m'eût frappé dans tout l'Horace de M. Didot.

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