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Comme le dernier mot canemus tombe également sur les quatre substantifs, duces, Trojam, Anchisen et progeniem; et comme M. Didot a ôté la virgule de tant d'éditions après Trojamque, je propose d'ôter l'autre après Anchisen, dans un passage qui ne nous permet pas de servir l'harmonie de la ponctuation, en introduisant d'autres points parmi les virgules. En effet, je vois que le goût de M. Didot n'a pas admis cette virgule dans son édition in-fol.

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É PODE SECONDE.

V. 23. Libet jacere modò sub antiquâ ilice,
Modò in tenaci gramine.

Labuntur altis interim ripis aquæ;
Queruntur in silvis aves;

Fontesque lymphis obstrepunt manantibus,
Somnos quod invitet leves.

Ponctuation de M. Didot, dans son stér.
Je ne vois qu'une seule édition, celle
de Poinsinet de Sivry, qui ne mette pas
une plus forte ponctuation après aves qu'a-
près manantibus; et qui, par. conséquent,
ne sépare pas, pour le tableau et pour
l'effet, ce qui a rapport aux bruits des
rivières et des oiseaux, de ce qui con-
cerne celui des fontaines. Cette édition
seule a, aussi, après gramine, un point
d'interrogation que je n'entens pas. Quant
à la ponctuation du reste, Horace lui-
même auroit prouvé à tous ses éditeurs
que les différens membres de l'énuméra-
ration devoient aller ensemble,
, pour se
réunir dans une conséquence commune:
Non avium citharæque cantus

Somnum reducent.

Od. 1. lib. 3.

L'idée des rivières n'est pas même étrangère à cette conséquence; car le poëte peint une rivière altis ripis, ou rivis ( suivant sept manuscrits); et ces sortes de rivières n'ont qu'un murmure propre à exciter le sommeil. Ainsi, dans l'ode 3 liv. 2, il choisit pour son ami, in remoto gramine reclinatum un endroit dans lequel

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obliquo laborat

Lympha fugax trepidare rivo.

Pour ordonner, comme on doit le faire, les différentes parties de ce charmant paysage, digne du pinceau de Claude Lorrain, je propose de lire les vers, où il est décrit, avec la ponctuation suivante :

Libet jacere modò sub antiquâ ilice,
Modò in tenaci gramine:
Labuntur altis, interim, ripis aquæ,
Queruntur in silvis aves,

Fontesque lymphis obstrepunt manantibus;
Somnos quod invitet leves.

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V. 69. Omnem relegit Idibus pecuniam,
Quærit Kalendis ponere.

Presque tous les éditeurs se contentent de mettre une virgule après pecuniam. Dacier, avec quelques autres, y a mis point et virgule; mais, quoiqu'il approche du sens dans la ponctuation de son texte, il le gâte plus que personne dans sa traduction, en introduisant une conjonction qui détruit tout l'effet de l'ingénieuse et piquante réticence du poëte: » il retire » tout son argent le jour des Ides, et » cherche à le placer pour le jour des » Calendes. » J'imagine que le sens demande même plus de deux points. A la fin de cette épode, pleine de si beaux vers et de traits d'une poésie si gracieuse et si élégante, Horace a imaginé de sortir de son sujet par une transition épigrammatique, dont le dernier vers ou même le dernier mot contient tout le sel. L'agrément de cette plaisanterie consiste donc, en grande partie, dans la suspension du penultième vers au dernier, suspension qu'une ponctuation trop foible

atténue et qu'une conjonction détruit. Il me semble qu'il faut écrire et prononcer: Omnem relegit Idibus pecuniam. Quærit Kalendis ponere.

Dans l'ode I du liv. 1, que j'ai ponctuée p. 19 et zo, les vers 15, 16, 17 et 18 offrent la même pensée que les derniers vers de cette épode; et presque toutes les éditions y mettent deux points après sui, tandis qu'ici elles ne mettent qu'une virgule, quoique la réticence soit bien plus marquée et l'effet ménagé avec bien plus d'intention.

V. 17,

Voyez aussi le Tableau comparatif.

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