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les contient vient d'un couvent franc du sud de la Gaule. L'auteur s'est servi de saint Isidore de Séville; sa doctrine est apparentée au Toletanum XI et aux autres symboles espagnols. Il est lui-même ou de l'Espagne ou du sud de la Gaule, et il reproduit des formules antérieures ayant eu cours dans le milieu où il vivait.

Tous ces documents espagnols, qui affirment expressément la procession du Saint-Esprit ex Patre et Filio, confirment certainement la provenance espagnole de cette formule célèbre (1). Si les conclusions de M. Künstle sont fondées, elles en reportent même l'origine du milieu du ve siècle à la fin du ¡vo. Cet intéressant résultat méritait d'être signalé.

E. MANGENOT.

II

NOTE SUR DE NOUVEAUX FRAGMENTS
DU PASTEUR D'HERMAS

Depuis la publication dans le dernier numéro de la Revue de l'Orient chrétien de deux feuillets coptes du PASTEUR d'Hermas, nous avons eu la bonne fortune de trouver dans les collections de la Bibliothèque nationale cinq autres fragments du même manuscrit.

De la version sahidique de cette œuvre, nous connaissons donc aujourd'hui :

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1) Mand. XII, 3, 4, 4. не-н, (56-57), partie supérieure d'un feuillet, cotée 129 dans le volume 130. Sur ce fragment on lit 171. Exhortation à des moines. Le catalogue manuscrit porte fol. 130. fragment de 16 lignes, paginé н6-m, 17+13+13+17 lignes. Chaque colonne contenait 31 lignes.

2) Sim. 11, 7-111, 3. Eн-EO (68-69), publié dans la Revue de l'Orient chrétien; coté 120 dans le volume 130. Sur le feuillet on lit: 121. Paraboles. Le catalogue le décrit: fol. 121. Para

(1) Voir encore la profession de foi du XVI concile de Tolède (693), Denzinger, n. 242.

boles, 1 feuillet déchiré, paginé EH-EO. Paraboles 4 et 5'. 3) Sim. ¡v 3-v, 2, 1. OB-[OT] (72-73) publié dans la Revue de l'Orient chrétien; n° 9997 du Musée du Louvre.

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4) Sim. vi, 2, 1-7. н-иe (98-99), coté 33 dans le volume 132'. Sur le feuillet on lit: 79: Vision. Le catalogue indique : fol. 33 vision. 2 feuillets déchirés. 31+28+28+31 lignes. Chaque page est à peu près complète.

5) Sim. vIII, 10, 3-11, 3. pro-pк (119-120) partie supérieure d'un feuillet cotée 34 dans le volume 132 '. Sur le feuillet: 904 : Récit d'un moine en vision. 19 +18+18+19 lignes.

6 et 7) Sim. IX, 5, 1-6, 1. Deux fragments d'un feuillet dont la partie supérieure manque. La partie moyenne est cotée 45 dans le volume 132'. Le catalogue le présente comme: Fragment d'un récit de moine. Sur le fragment, au crayon : Récit de moine. La partie inférieure est cotée 130 dans le volume 1305. Sur le fragment on lit Sermon de Schn[oudi. Le catalogue porte seulement: fol. 131, fragment de 12 lignes. 24 (15+11) +22 (12+11) +22 (13+11) +24 (16+12) lignes.

Les nouveaux fragments feront l'objet d'une prochaine publication.

Février 1906.

L. DELAPORTE.

III

LETTRE DU R. P. CONSTANTIN BACHA

I.

SUR UN NOUVEAU MANUSCRIT CARCHOUNI DE LA CHRONIQUE
DE MICHEL LE SYRIEN ET SUR THÉODORE ABOU-KURRA.

La chronique de Michel qui était représentée jusqu'ici par un ms. syriaque, découvert à Édesse par Mer Rahmani, ms. arabe conservé à Mossoul et transcrit par Mer Rahmani (1) et enfin par un ms. carchouni acheté à

(1) Cf. ROC, 1905, p. 436.

Zafaran par M. Budge et conservé au British Museum, est encore représentée par un autre ms. carchouni conservé à Jérusalem et dont le Père Constantin Bacha, le docte éditeur de tant d'ouvrages arabes (1), nous fait connaître l'existence par la lettre suivante :

... Quant à la chronique de Michel le Syrien, il s'en trouver à l'évêché des syriens jacobites à Jérusalem une version arabe carchouni (c'est-à-dire arabe en caractères syriaques) en manuscrit... Ce manuscrit de la chronique de Michel est fort ancien et porte à la fin la liste des évêques jacobites publiée dans l'Orient chrétien (2). Il y a six ans que j'ai vu ce gros manuscrit qui renferme toute la chronique ».

Il est étrange, si ce manuscrit est ancien, qu'il ne soit pas. venu à la connaissance de l'un des nombreux savants qui séjournent à Jérusalem. Nous espérons que l'un d'eux aura occasion de l'examiner et de le décrire. Il serait intéressant de savoir s'il ne porte ni note ni colophon sur son lieu et sa date d'origine.

-

II. Le Père Constantin Bacha nous apprend aussi qu'il a demandé une transcription du chapitre VIII de ce manuscrit pour y étudier le texte qui concerne « Theodoricus Pygla ». Cet évêque de Haran serait identique selon lui avec Théodore Abou-Kurra. Si cette identification était admise, les deux colonnes consacrées par Michel à Théodoricus (3) seraient de beaucoup ce que nous possédons de plus complet sur le rôle religieux et sur la vie de Théodore Abou-Kurra.

Théodoricus et Théodore ont été tous deux évêques de Haran, ont vécu vers la même époque, car Théodoricus, d'après Michel, fut déposé de l'épiscopat par Theodoretus qui était patriarche d'Antioche de 795 à 812, enfin tous deux étaient Maximinites. De plus, tous deux ont été en Arménie et ont discuté contre les jacobites devant le patrice Asôd ou Ašôha.` Michel le raconte de Théodoricus, et Abou-Raïta, écrivain jacobite, le raconte de Théodore Abou-Kurra. Ce dernier point

(1) ROC, p. 442.

(2) Tomes IV, V, VI.

(3) Chronique de Michel, éd. J.-B. Chabot, t. III, p. 29 et 32-34.

a été découvert encore par le P. Constantin Bacha dans les œuvres inédites d'Abou-Raïta; il l'a développé dans l'introduction à Un traité des œuvres arabes de Théodore Abou-Kurra, évêque de Haran (1), pages 6 à 7. Il semble donc bien que ces deux évêques de Haran, contemporains, de même Église, portant un nom analogue (Théodoricus ou Théodore), qui ont été tous deux en Arménie et ont discuté devant le même patrice, peuvent ne faire qu'un seul personnage. Ajoutons que Théodoricus d'après Michel possédait très bien l'arabe, ce qui est vrai aussi de Théodore.

Reste à expliquer, s'ils sont identiques, pourquoi Michel remplace Abou-Kurra par Pygla. Voici l'explication du Père Constantin Bacha:

Kurra, qui signifie joie et bonheur (2), signifie aussi cresson. Aussi les adversaires de Théodore Abou-Kurra ont voulu par ironie et mépris faire oublier le premier sens et appuyer davantage sur le second. Ils l'ont donc appelé Théodore Alfagal (3) ou Théodore le radis.

Ajoutons que cette modification du nom de l'un de leurs. ennemis n'est pas étonnante chez les jacobites, car, à la même page (1), Michel le Syrien écrit d'un autre : « mais la troupe des partisans d'Abiram (5), c'est-à-dire d'Abraham... »

(1) Paris, Leroux, 1 fr. 50.

F. NAU.

(2) D'où Abou-Kurra – cause de joie ou de bonheur. Cf. Un traité, etc., p. 4, note 1.

الفجل (3)

dans les ms. de Jérusalem et de Londres et as ou Pygla dans le syriaque. Ce mot signifie radis, rave, navet, chou, poirier, car il traduit pápavos et ámiog. Cf. Payne Smith et Bar Bablul.

(1) P. 32.

(5 Cf. Nombres, ch. xvi.

BIBLIOGRAPHIE

K. KÜNSTLE Antipriscilliana. Dogmengeschichtliche Untersuchungen und Texte aus dem Streite gegen Priscillians Irrlehre, 8, XII-248 pages; Fribourg-en-Brisgau, Herder, 1905. 5 marks.

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L'histoire du priscillianisme, hérésie qui a vu le jour en Espagne à la fin du ve siècle et qui a vécu trois siècles dans ce pays et dans le midi de la Gaule, est demeurée jusqu'ici fort obscure. Étudiée à l'aide de nouveaux documents, elle sort de plus en plus des ténèbres, et des écrits, comme celui que nous annonçons, projettent sur elle, sinon la pleine lumière encore, du moins un jour nouveau sur la nature des erreurs que les priscillianistes professaient. Jusqu'au xvine siècle, on tenait généralement le priscillianisme comme un mélange de gnosticisme et de manichéisme, dont les éléments manichéens avaient été importés en Espagne par Marc de Memphis. Les Centuriateurs de Magdebourg pensaient là-dessus comme Baronius. En 1740, Gottfried Arnold présenta Priscillien comme la victime innocente d'un clergé corrompu, qui profita habilement de quelques fautes pour le faire condamner à mort par le tyran Maxime. Cette thèse n'obtint pas de succès. En 1861, J. Bernay conclut de l'enquête faite par le préfet du prétoire, Evodius, que Priscillien avait été jugé et condamné pour cause de maléfice. Dom Gams se rallia à cette conclusion dans son Histoire ecclésiastique de l'Espagne (1864). Les écrits de l'hérésiarque étaient perdus. En 1886, G. Schepss découvrit, dans un manuscrit du ve ou vro siècle à la bibliothèque de l'Université de Wurzbourg, onze traités de Priscillien, qu'il édita en 1889. La lecture de ces ouvrages lui révéla que Priscillien parlait comme les catholiques orthodoxes, qu'il blàmait les hérétiques et notamment les manichéens; loin donc d'avoir été adepte de ceux-ci, il apparaissait plutôt comme une victime du fanatisme. En 1891, Paret aboutissait au même résultat. A ses yeux, les Canones. in epistulas Pauli apostoli et les traités IV-XI de Priscillien étaient manifestement des écrits antimanichéens. Le «pieux Priscillien avait été victime de la justice et il fallait le réhabiliter. Un examen plus attentif de ces ouvrages conduisit à des conclusions différentes. Aimé Puech, dans le Journal des savants (1891), sans tenir Priscillien pour un manichéen proprement dit, ne croyait pas à son orthodoxie. Hilgenfeld, qui connait si bien les anciennes hérésies, montra,

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