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qana (1) près du vieillard Isò Ammeh (2); celui-ci l'envoya au couvent d'Abba Joseph (3), près de Balad (1), où il reçut la tonsure et accomplit le temps de la vie commune; puis il revint au couvent de Raïqana, près de son directeur, qui lui prescrivit de pratiquer de nouveau la vie commune. Maran Ammeh lui obéit, et mena cette vie de façon telle qu'il fut un objet d'admiration pour tous les moines; il se retira ensuite dans une cellule, où il s'adonna à toutes sortes de mortifications; il ne prenait pendant toute la journée que six bouchées de pain; chaque jour il récitait deux fois le psautier, et faisait trois mille prosternations.

La renommée de Maran Ammeh brilla, comme un éclair, dans tout le pays; il fut le refuge des malades et des affligés, qui recouraient à lui. Pour éviter la vaine gloire il s'enfuit pendant la nuit à la montagne de Zinaï. Ayant été découvert, il alla au couvent de Beith Margana (5); mais là aussi il fut connu; il se retira alors à Beith Samona (6) et de là au couvent de Reša (7) dans le pays de Marga. Ce fut là qu'il ressuscita le fils d'un prêtre, appelé Daniel. Ayant commencé à vieillir, il alla habiter près d'un village, nommé Kaukab, où il convertit un aveugle hérétique et le guérit. Il retourna ensuite à Beith Margana, où il opéra aussi beaucoup de miracles.

Ayant désiré être plus en silence, il se retira au couvent de Mar Sabrišò; tous les moines l'acueillirent avec une joie inexprimable et le regardèrent comme leur père et leur directeur. Le chef du pays, Sabrisò (8) fils de Nekhwar le grand (9), vint le visiter; il était accompagné de tous ses frères et de tous ses parents. Le couvent de Sabrisò fut lui aussi témoin de ses miracles: il ouvrit les yeux d'un aveugle de la ville de Ḥdat

(1) Sur la place de ce couvent voir le Livre de la Chasteté, no 123. (2) Ce nom signifie : Jésus est avec lui.

(3) Voir le Liv, de la Chast,, no III.

(4) Petite ville sur le Tigre à 6 heures au nord-ouest de Mossoul.

(5) Sur ce couvent voir le Livre de la Chasteté, no 119.

(6) Sur ce couvent voir le Livre de la Chasteté, no 25 et 51.

(7) Voir sur ce couvent Thomas de Marga, lib. VI, cap. 1, éd. Bedjan, p. 316. (8) Ce serait probablement le père de Hassan, gouverneur d'Adjabène et d'Assyrie, sur la demande duquel Thomas de Marga écrivit le livre III de son histoire (voir lib. III, cap. 1).

(9) Ce nom est persan; il serait composé de qui signifie: armée; et de qui veut dire maître ou qui a.

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tha (1); il délivra de la mort le prêtre Addaï; il guérit plusieurs démoniaques, entre autres la fille de Jacques, le fils d'Isaac et le fils de Hormezd de Beith Rébay. Le vieillard Qozma en a rendu ce témoignage que rien ne pouvait lui être caché; il déclara même que Notre-Seigneur Jésus lui parla face à face de l'image (2) qui était dans sa cellule. Yaunan, frère de Qozma, a dit lui aussi qu'il avait vu une fois Maran 'Ammeh tout resplendissant de lumière. Ces deux rejetons, qui étaient sortis des tiges de la vigne de Mar Sabrišò, se rendirent eux aussi très célèbres par leurs vertus.

Maran Ammeh se retira ensuite pour quelque temps à Beith Raïqana sur le bord du Tigre; mais ayant pressenti sa mort, il se hâta de revenir à son couvent; il convoqua tous les frères; il les munit de divines instructions et désigna, comme successeur, Mar Yoḥannan Zabdiqaya. Son corps fut déposé dans le martyrion, à côté de Mar Sabrišò, et de ses enfants. Il vécut cent quinze ans, dont quatre-vingt-cinq dans le monachisme. Son histoire a été écrite par Paul, évêque.

X.

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YOḤANNAN ZABDIQAYA, HUITIÈME SUPÉRIEUR DU COUVENT. Yohannan Zabdiqaya fut l'image vivante de Maran 'Ammeh, et dirigea assez longtemps le couvent. Il avait vécu vingt ans dans la pénitence (3). Et, comme il n'avait accepté la charge de supérieur que pour se soumettre à l'ordre de Maran Ammeh, métropolitain d'Arbèle (4), il s'enfuit bientôt au couvent de Rabban Ahroun (5); mais Nestorius, métropolitain (6), le fit revenir. Il vieillit dans les vertus et les labeurs; après sa mort son corps fut déposé dans le martyrion. On rapporte que, depuis qu'il embrassa la vie monastique, il ne but ni mangea avant le coucher du soleil, et que quelquefois il

(1) Ville sur la rive droite du Tigre entre Mossoul et Tarihan.

(2) Loa (Eixóv): les Nestoriens rendaient donc un culte spécial aux images. (3) 100 (voir ci-dessus, IX, note 6).

(4) Maran 'Ammeh d'Arbèle était contemporain de Jacques patriarche (754773); voir ci-dessus, p. 183.

(5) Sur ce couvent voir le Livre de la Chasteté, no 118.

(6) Nestorius avait succédé (vers 789, voir ci-dessus, p. 183) à Išoyahb II, qui lui-même avait succédé à Maran 'Ammeh en 780 (voir Thomas de Marga, lib. IV, cap. 4).

ne prenait sa nourriture qu'une fois chaque deux jours; quelquefois même il se passait de pain et ne prenait que des légumes.

XI. SABRIŠO FILS D'ISRAEL, NEUVIÈME SUPÉRIEUR DU COUVENT.

Après la mort de Mar Yohannan Zabdiqaya, Mar Sabrišò, fils d'Israel, fut établi chef et directeur du couvent; il marcha sur les traces de son saint prédécesseur et excella beaucoup dans la pratique des vertus. Dès qu'il eut sa provision toute faite, il se transporta au ciel.

C'est ici que s'adonnèrent à la pratique de la vertu Ḥabiba (1) Bar Sennayé (2) et son frère Joseph. C'est d'ici encore, de la vigne de notre père, que sortirent et donnèrent des fruits : Rabban Hormezd et Khoudawi (3), qui terminèrent leur vie dans la montagne de Zinaï. Le thaumaturge Rabban Šliḥa (1) est le fils de notre père c'est près de lui qu'il fut élevé et dirigé, et qu'il mourut. Dnaḥmaran (5), évêque de Ḥebtoun (6), était lui aussi de notre congrégation.

Après la mort de Mar Sabrišò bar Israel, le couvent fut encore détruit et toute la Congrégation se dispersa; mais il fut bientôt restauré et repeuplé par l'intermédiaire de pieuses personnes, qu'il serait très difficile d'énumérer ici.

Gabriel, évêque de Salakh (7), qui était lui aussi de notre couvent, à l'instar de Néhémie, répara nos brèches, restaura nos ruines et rebåtit au Seigneur un magnifique temple; ce tut ici qu'il monta sur la tour de la vertu et mérita que son corps fùt déposé dans le martyrion. Il vécut environ cent vingt ans, dont environ quatre-vingt-dix dans le monachisme. Le défunt Rabban Petros l'égala; ses vertus et ses labeurs sont au-dessus de notre parole.

(1) Ce nom signifie : Bien-Aimé.

(2) Ce nom signifie issu de parents qui étaient de la ville de Šenna. (3) Nom persan qui signifie: divin.

(4) Ce nom signifie : Apôtre.

(5) Ce nom signifie : exortus est Dominus noster.

(6)。h ouona, dans l'Adjabène, sur la rive gauche du grand Zab.

(7) Dans le diocèse de l'Adjabène, aux environs de Rawandouz.

Les enfants de Mar Sabrišò qui ont excellé dans la pratique de la vertu sont nombreux; le Seigneur seul connait leurs noms.

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Telle est l'histoire abrégée de Mar Sabrišo et de ses enfants, qui marchèrent sur ses traces. Les choses que j'ai laissées de côté sont bien plus nombreuses que celles que je viens d'écrire: car ma parole n'a pas pu les contenir toutes. Tout ce que j'ai écrit touchant ces saints est authentique; car c'est de leurs biographies que je l'ai recueilli.

Que vous êtes grand, ô Sabrišò! toute la terre vous a été donnée; et le filet de votre prédication a pris du poisson et dans la mer et sur la terre.

Que vous êtes grand, ô Père! même après votre mort, vous avez engendré beaucoup d'enfants.

Heureuses sont les troupes que vous a données votre Seigneur; ayant été marquées du signe de la croix, elles sont multipliées d'une manière admirable.

Il y a dans votre troupe des moines, des solitaires, des pénitents, des martyrs, des confesseurs, des prophètes, des docteurs, des écrivains, des restaurateurs de temples et des prélats. Vous êtes à la tête ce que le cerveau est au crâne : vous faites circuler sans cesse la vie dans toutes les parties du corps.

L'auteur, s'adressant toujours à Mar Sabrišò, retrace ensuite sommairement le tableau de ses œuvres et de ses vertus et de celles de ses disciples, et termine son poème par une prière pour l'Église et pour le couvent.

A. SCHER,

Archevêque chaldéen de Séert.

MÉLANGES

NOTES

SUR LES MOTS ΠΟΛΙΤΙΚΟΣ ET ΠΟΛΙΤΕΥΟΜΕΝΟΣ

ET SUR PLUSIEURS TEXTES GRECS RELATIFS A SAINT ÉTIENNE

I

Le mot és désigne les habitants d'Alexandrie par opposition aux habitants de l'Égypte. Aux exemples cités par le R. P. S. Pétridès (Echos d'Orient, janvier 1901, p. 19-20) (1), je veux ajouter un texte d'époque indéterminée qui donne un sens analogue et de plus, de manière très explicite, le sens de condamné politique ».

Ces quelques lignes sont tirées de la compilation de Paul Euergetinos (Συναγωγὴ τῶν θεοφθόγγων ῥημάτων καὶ διδασκαλίων... συναθροισθεῖσα... παρὰ Παύλου τοῦ ὁσιοτάτου μοναχού... Athènes, 1901); il rapporte l'histoire suivante empruntée au Géronticon (page 15):

Διάκονός τις ἦν ὀνομαστὸς ἐν κοινοβίῳ τῆς Αἰγύπτου· τὶς δὲ πολιτευόμε νος, ήγουν ἐκ τῆς πόλεως διωκόμενος ὑπὸ τοῦ ἄρχοντος, ἦλθε μετὰ παντὸς τοῦ οἴκου αὐτοῦ εἰς τὸ κοινόβιον, καὶ ἐξ ἐπηρείας τοῦ διαβόλου ἔπεσεν ὁ διά

(1) Sur un papyrus de l'an 125, les modirixoi sont opposés aux vouxoi et ces derniers sont οἱ ἀπὸ τῆς Αἰγύπτου. L'un des saints Macaire est appelé πολιτικός « parce qu'il était alexandrin ». De même dans la vie de S. Pacôme, certain Théodore est qualifié de noλitizò; parce qu'il était d'Alexandrie, pour le distinguer d'un homonyme qui était de Thèbes. De même pour un certain Héron. Cf. Sozomène. Hist. eccl., III, 14; Acta SS., Mai, t. III, p. 39′ D, 43′ B, 34* F, etc., 43' B. L'argumentation du père Pétridès ne laisse donc place à aucun doute, du n° au ve siècle, le mot rokerizó; désignait en fait les habitants d'Alexandrie par opposition aux Égyptiens. Sozomene, H. E., III, 14 écrit : ὁ δὲ πολιτικός, ὡς ἀστὸς, ὠνομάζετο, ἦν γὰρ τῷ γένει Αλεξανδρεύς.

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