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et nous analysons la fin du ms. D en signalant surtout ses omissions et additions.

Nous avons cherché ensuite à identifier le texte sous-jacent écrit en onciales au viie siècle et avons pu le faire partout. Nous avons trouvé des Vies de saints et des homélies de saint Jean Chrysostome:

1° Vie de saint Jean-Baptiste, Paris, 9, 10, 15, 16, 19, 22, 33, 34, 39, 40, 51, 52. Cette Vie porte en tête le n° KO (29). 20 Fin du miracle de saint Michel à Colosses, Paris, 3, 4, 5, 11, 14, 17, 24.

3° Vie et prodiges de saint Basile, 3', 6, 46. Cette Vie porte en tête le n° AA (31). Ces trois Vies se suivent sans interruption. 4° Homélie Oupavós... Migne, Patr. gr., t. LII, col. 803. Paris, 25, 32, 48, 50, 53, 55.

5° Homélie Пáxiv... Migne, Patr. gr., t. LIX, col. 486. Paris, 18, 20, 21, 23, 35, 36, 37, 38, 41, 51, 52°.

6° Homélie Patopos... inédite d'après Fabricius; nous l'avons identifiée sur le ms. de Paris no 777, fol. 203 sqq. Paris, 2, 7, 12, 13, 44; Chartres, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 15, 16, 17, 18, 19, 22, 23, 24.

7° Homélie "Qonep... Patr. gr., t. LX, col. 763 sqq. Paris, 28, 29, 42, 49, 54; Chartres, 20, 21.

8° Homélie Ozíz uç, ós éoixe, inédite d'après Fabricius. Nous l'avons identifiée sur le ms. de Paris n° 1175, fol. 150. Paris, 26, 27, 30, 31, 43.

9° Homélie 'Avéσty... Patr. gr., t. LXI, col. 733. Paris, 1, 8; Chartres, 12, 13.

10° Fragment d'une homélie sur la croix, Chartres, 11, 14. Deux feuillets portent une écriture minuscule plus récente de genre homilétique aussi Paris, 45, 47. Nous ne nous en sommes pas occupés.

Nous donnerons aussi l'analyse détaillée de ces textes palimpsestes dans la Patrologie orientale (IV, 4) où nous éditerons la Vie de saint Jean-Baptiste et le miracle de saint Michel (1).

F. NAU.

(1) Nous joindrons ici au texte grec l'ancienne version latine signalée par les Bollandistes dans un ms, latin de Paris.

CHRONIQUE

L'ÉGLISE MARONITE EN 1905-1906.

L'événement le plus considérable de ces deux dernières années est le voyage ad Limina du patriarche Mgr Élie-Pierre Hoyek. Ce fait si simple en soi emprunte un caractère spécial aux circonstances dans lesquelles se maintient, depuis des siècles, le Patriarcat Maronite.

En effet, dans tout le cours de l'histoire Maronite, deux patriarches seulement visitèrent Rome, le premier au commencement du XIe siècle (1215), l'autre en 1867: la rareté de la chose lui donne du prix et la fait remarquer. D'autre part, le chef de l'Église Maronite ne sort jamais du Liban où il a ses résidences d'hiver et d'été, son diocèse, ses séminaires, ses couvents et la source de ses modestes revenus; son voyage fut donc pour les Libanais et pour les Orientaux en général, un gros événement. Beyrouth lui fit, au départ et au retour, une réception royale, à laquelle toutes les communautés s'empressèrent de prendre part.

Le Patriarche se proposait avant tout de se présenter à Rome pour offrir l'hommage de son obéissance et de son dévouement au Vicaire de JésusChrist et pour avoir l'avantage de connaitre personnellement le Pape Pie X.

Quatre archevêques, trois supérieurs de congrégations religieuses, et plusieurs prêtres attachés à ces prélats composaient la suite du Patriarche. Le Souverain Pontife les reçut avec une affabilité toute particulière et eut pour eux les plus grands égards; il voulut même se faire photographier entouré des prélats maronites dans une salle du Vatican. Il écrivit au Patriarche une lettre flatteuse, où il lui dit, entre autres choses, qu'il ne voulait pas qu'il fût dit que ses prédécesseurs aient eu pour les Maronites plus d'affection que lui.

Mgr Hoyek, après avoir été longtemps retenu à Rome en vue de régler certaines affaires, se rendit en France, où il fut l'objet de la bienveillante attention du gouvernement. De là, il vint à Constantinople.

Le voyage de Constantinople est pour les prélats maronites une question très délicate, et voici pourquoi : Quand le sultan Selim I conquit l'Egypte et la Syrie, la population du Liban l'accueillit pacifiquement et reconnut spontanément le nouveau maitre sans un mouvement de résistance. Le Patriarche Maronite d'alors, à l'occasion de certaines difficultés, envoya une députation auprès du Sultan, à Alep, et lui demanda aide et protection. Le sultan Selim et son successeur Soleyman II le Magnifique donne

rent des lettres dans ce sens, et reconnurent par là, bien que ce ne fût pas dans la forme adoptée postérieurement, le Patriarcat maronite. Depuis cette époque, c'est-à-dire durant quatre siècles, le gouvernement Ottoman n'eut jamais un mot de plainte contre les Maronites, population agricole et d'une grande docilité; et les chefs ecclésiastiques furent toujours nommés au Liban, sans que l'autorité civile ait même songé à intervenir. Parfois, en ces dernières années, des fonctionnaires trop zélés insinėurent aux Patriarches de demander le bérat de confirmation: la réponse fut toujours la même, et l'on s'en tint aux antiques traditions sanctionnées par des relations de quatre siècles.

Le sultan Abdul-Hamid II s'est montré l'habile politique qu'il est : La magnificence de l'accueil qu'il fit au patriarche et à sa suite, et les bonnes paroles qu'il fit entendre, ont encore augmenté chez les Maronites la reconnaissance et l'affection qu'ils ont toujours eues pour leur souverain.

De retour au Liban, Mgr Hoyek eut à pourvoir le diocèse de Chypre, dont le pasteur Mgr Nématallah Silouan était mort, au mois de septembre 1905, au cours d'une tournée pastorale. Son successeur, Mgr Pierre Zoghbi, est un vénérable septuagénaire, qui avait été plus d'une fois proposé pour l'épiscopat. Ses longs services, son abnégation et sa vertu ont enfin ici-bas la récompense et le couronnement qu'ils méritent. Son sacre eut lieu à Békorki le 11 février 1906, aux applaudissements de toute la communauté qu'il édifia pendant bien longtemps par l'exemple de ses vertus sacerdotales.

Peu après, le Patriarche recevait de Rome le Bref de partage du diocèse de Tyr et Sidon en deux diocèses, celui de Tyr et celui de Sidon. Mgr Basbous reste à la tête de ce dernier; et le pape Pie X, par un Bref du 31 janvier 1906, nomma au siège de Tyr Mgr Chécrallah Khouri, supérieur des missionnaires Libanais Maronites de Kréim. Le nouvel évêque déclina cet honneur et le lourd fardeau d'un diocèse à organiser et à gouverner. Mais, malgré sa résistance et les excuses qu'il fit valoir, il dut enfin courber la tête et accepter le joug. Simple prêtre, il avait au Liban une place de choix dans l'estime de tout le monde; son zèle, sa prudence, sa clairvoyance lui avaient gagné le respect, la sympathie et l'attachement de tous ceux qui le connaissaient. Aussi, sa nomination à Tyr eut un écho douloureux; et malgré l'esprit apostolique dont il est animé, malgré son dévouement et son abnégation, on ne l'a pas vu sans peine s'en aller vers une région où l'élément chrétien est faible, pauvre, dispersé, et où il aura à semer dans les larmes, sans peut-être avoir ici-bas la consolation de recueillir les joyeuses moissons. Cependant, aux yeux de la foi, une grande œuvre lui est confiée, il a trop de vertu pour se décourager devant la difficulté, tant grande qu'elle soit, et le souvenir de Celui qui foula la terre de Galilée et qui le premier y annonça la bonne nouvelle, le soutiendra sûrement et attirera les bénédictions du ciel sur tout ce qu'il tentera pour faire revivre au cœur des hommes l'amour et la radieuse image du Divin Maitre.

Le partage du diocèse de Tyr et Sidon était demandé depuis plusieurs

ORIENT CHRÉTIEN.

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années. Les évêques ne pouvaient, du Liban où ils résidaient, connaitre de près les besoins de leurs fidèles, ni leur donner les secours nécessaires en temps opportun. De plus, la visite des régions étendues de la Galilée, de Bilad-Bichara et Bilad-Safed, par suite des distances et des difficultés des communications, leur devenait impossible, passé un certain âge. Ces diverses considérations et le spectacle des efforts des Protestants pour corrompre la foi des fidèles éloignés, décidèrent les chefs de l'Église Maronite à supplier le Saint-Siège d'accéder aux vœux légitimes de la population et d'ordonner le partage du diocèse. C'est ce que le Souverain Pontife Pie X fit enfin par un bref du 26 janvier de cette même année 1906.

Un autre fait important survenu dans le gouvernement spirituel de la communauté Maronite, c'est la création d'un vicariat patriarcal en Égypte et l'envoi d'un évêque pour résider en ce pays. Jusqu'ici, les Maronites d'Égypte relevaient du Patriarcat directement; mais comme leur nombre s'est accru depuis quelque temps, ils sentirent la nécessité d'avoir auprès d'eux un prélat muni de tous les pouvoirs ordinaires. Toutefois, malgré le désir que tout le monde en avait, on était arrêté par le manque de ressources. Ne fallait-il pas donner à l'évèque une résidence, et couvrir les frais de son entretien? La générosité d'un riche Maronite, le comte K. Saab, établi à Mansourah, écarta cette difficulté; il acheta un vaste immeuble au Caire et en fit don à la communauté pour servir de résidence à l'évêque. Cet acte d'une générosité princière, a valu au comte Saab la reconnaissance et l'admiration de la communauté, et a stimulé le zèle des Maronites d'Égypte pour mener à bonne fin une œuvre dont ils commencent à recueillir les fruits. Mr J. Darian, archevêque de Tarse, a été nommé à ce nouveau poste. Voilà deux ans qu'il travaille à unir les cœurs et les esprits et à diriger les bonnes volontés vers le bien de la communauté. Il est déjà connu des lecteurs de l'Orient chrétien (1906, p. 217) et sa science, aussi bien que son dévouement et son affabilité, le désignaient plus que tout autre pour ce poste difficile à fonder. Depuis le mois de septembre un externat est ouvert dans une partie de l'immeuble où réside l'évêque, et les enfants maronites y trouveront désormais l'instruction dont ils ont besoin et une éducation conforme aux traditions de leur nation. La prospérité et la richesse, fruits de la sécurité et de la justice que l'occupation anglaise a apportées dans la vallée du Nil, y attirent continuellement beaucoup de Syriens; et pas n'est besoin d'être prophète pour annoncer au nouveau diocèse d'Égypte une grande prospérité.

Je ne m'attarderai pas à relater le bruit qui a couru cet été de la séparation d'une partie du diocèse patriarcal (Districts de Gébeil et de Batroun) en vue d'en faire un diocèse autonome et de donner au Patriarche et à ses collaborateurs plus de liberté et plus de temps pour s'occuper des intérêts généraux de la Communauté. Les pourparlers sont naturellement tenus secrets: il serait donc puéril et imprudent de porter aucun jugement, ou d'apprécier des mesures encore ignorées.

Ces diverses modifications de l'organisation ultérieure de la communauté sont, comme le voit, utiles et imposées par les besoins actuels et par l'extension des Maronites à travers l'Orient. Mais il est d'autres réformes que l'état des esprits réclame; et c'est les signaler, croyons-nous, que d'indiquer sommairement cet état et de montrer l'évolution qui se produit au sein des peuples orientaux et, en particulier, parmi les Maronites.

Les Libanais, depuis une trentaine d'années, ont appris le chemin du Nouveau Monde : le succès des premiers émigrants leur suscita des légions d'imitateurs. Mais ces émigrants ont ceci de particulier qu'ils s'en vont, en général, au loin avec l'intention bien arrêtée de revenir, fortune faite, passer au pays la fin de leur vie et jouir d'un repos bien mérité. Mais la mort, pour les uns, s'oppose à l'exécution de ce vœu; la malchance, pour d'autres, le fait remettre indéfiniment. Le petit nombre, c'est-à-dire ceux à qui la santé et le bonheur demeurent fidèles, rentrent avec un violent appétit d'indépendance, une teinte de savoir et énormément de prétentions. Pour eux l'argent tient lieu de tout mérite, et donne droit à toutes les qualités. Tout cela est répréhensible, sans doute, mais secondaire encore l'apport le plus important, en plus de ces vanités excusables, c'est l'esprit d'irréligion, greffé, dans un milieu de liberté excessive, sur l'ignorance, et se manifestant, après le retour de ceux qui en sont les victimes, avec une brutale légèreté et une monstrueuse effronterie. Rentrés dans le vieil Orient avec tous les vices et tous les travers du Nouveau Monde, ils n'ont rien de plus pressé bien souvent que de les répandre autour d'eux, et comme ils sont peu capables de créer une organisation neuve, ils ont trouvé plus simple de demander à la Franc-Maçonnerie hospitalité et direction.

La Maçonnerie a des loges à Beyrouth depuis longtemps. A part une campagne de prosélytisme entreprise vers 1885 par la loge française, elle se tenait tranquille, se contentant d'attirer dans ses rets ceux qui, oublieux des devoirs religieux, flottaient au vent d'un vague humanitarisme et cherchaient, dans les sociétés secrètes, un levier pour bouleverser le bon ordre dans l'empire et servir leurs ambitions. Car toutes ces sociétés secrètes savent qu'il faut troubler l'eau pour faire une pêche plus fructueuse. Les adhérents du rite écossais agissaient avec plus de discrétion encore, mais tous n'en travaillaient pas moins dans l'ombre à répandre les principes rationalistes et à discréditer le sentiment religieux. Leurs succès furent grands au sein des groupes schismatiques, où la foi est superficielle et où les convictions ne sont plus que des habitudes et des routines. L'islamisme a aussi cédé devant leurs efforts; et il est certain que tout ce qui fait partie, en secret ou ouvertement, de la Jeune Turquie appartient à la Maçonnerie. L'on peut dire que les plus grands apôtres de cette société furent et sont encore les missionnaires protestants de toute secte, et que le principal foyer en est, pour la Syrie, l'Université Américaine protestante de Beyrouth dont les professeurs sont des incroyants. Ainsi ces prétendus missionnaires, subventionnés par des sociétés chrétiennes sûrement bien intentionnées, travaillent avec

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