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« Dieu, et les ordres pour le salut, comme les ordres pour «le châtiment... Tout cela n'est autre chose que l'exécu«tion de ce qui est dit, que les anges sont esprits admi« nistrateurs envoyés pour le ministère de notre salut. << Tous les anciens ont cru, dès les premiers siècles, que « les anges s'entremettoient dans toutes les actions de l'Église ils ont reconnu un ange qui intervenoit dans « l'oblation, et la portoit sur l'autel sublime qui est Jésus<< Christ; un ange qu'on appeloit l'ange de l'Oraison, qui «présentoit à Dieu les voeux des fidèles 1....

« Les anciens étoient si touchés de ce ministère des «< anges, qu'Origène, rangé avec raison par les ministres « au nombre des théologiens les plus sublimes, invoque «publiquement et directement l'ange du baptême, et lui «< recommande un vieillard qui alloit devenir enfant en « Jésus-Christ par ce sacrement 2...

«Il ne faut point hésiter à reconnoître saint Michel « pour défenseur de l'Église, comme il l'étoit de l'ancien « peuple, après le témoignage de saint Jean, conforme à «< celui de Daniel *. Les protestants qui, par une grossière <«< imagination, croient toujours ôter à Dieu tout ce qu'il « donne à ses saints et à ses anges dans l'accomplissement « de ses ouvrages, veulent que saint Michel soit, dans l'A«pocalypse, Jésus-Christ même le prince des anges, et

indignum censent servitutem, sed honori ducunt. S. Cyril., lib. I. in Isa., orat. 4.

Sicut inferiores angeli qui habent formas minus universales reguntur per superiores, ità omnia corporalia reguntur per angelos. Et hoc non solùm à sanctis doctoribus ponitur, sed etiam ad omnibus philosophis qui incorporeas substantias posuerunt. S. Thom., I part., quæst: CX, art. 1.

Tertul., de Orat., 12.

Orig., Homil. Í, in Ezech.

3 Apocalyp., xii, 7.
Daniel, x, xut, xxi et xxii, 1.

<< apparemment dans Daniel le Verbe conçu éternellement « dans le sein de Dieu mais ne prendront-ils jamais le

« droit esprit de l'Écriture? Ne voient-ils pas que Danicl « nous parle du prince des Grecs, du prince des Perses, « c'est-à-dire, sans difficulté, des anges qui présidoient « par l'ordre de Dieu à ces nations, et que saint Michel «< est appelé dans le même sens le prince de la synagogue, << ou comme l'archange Gabriel l'explique à Daniel, Michel « votre prince 2? Et ailleurs plus expressément : Michel « un grand prince qui est établi pour les enfants de votre « peuple.

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« Quand je vois dans les prophètes et l'Apocalypse, et << dans l'Évangile mème, cet ange des Perses, cet ange « des Grecs, cet ange des Juifs, l'ange des petits enfants « qui en prend la défense devant Dieu contre ceux qui les « scandalisent, l'ange des eaux, l'ange du feu, et ainsi des « autres et quand je vois parmi tous ces anges, celui <«< qui met sur l'autel le céleste encens des prières, je re«< connois dans ces paroles une espèce de médiation des saints anges. Je vois même le fondement qui a pu donner << occasion aux païens de distribuer leurs divinités dans « les éléments et dans les royaumes pour y présider; car <«< toute erreur est fondée sur quelques vérités dont on << abuse.

«Je vois aussi dans l'Apocalypse, non-seulement une « grande gloire, mais encore une grande puissance dans « les saints 4. >>

L'existence de bons et de mauvais esprits qui concourent, quoique d'une manière différente, à l'exécution des desseins de Dieu, et sont comme les instruments de

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sa providence dans le gouvernement de l'univers, même matériel ; l'immortalité de l'âme et l'état de gloire et de puissance où les justes sont élevés après cette vie ces croyances, aussi anciennes que le genre humain, appartiennent donc à la tradition universelle, et voilà pourquoi, consacrées par le Christianisme, elles font partie de la doctrine de la société universelle ou catholique.

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Un homme d'un vaste savoir a prouvé qu'elles se trouvoient chez tous les peuples de la terre; que les Grecs les avoient reçues des Égyptiens et des Phéniciens; que l'antiquité entière a reconnu l'existence d'esprits inférieurs au Dieu suprême, et créés par lui pour présider à l'ordre de la nature, aux astres, aux éléments, à la génération des animaux. Le monde, selon Thalès et Pythagore, est plein de ces substances spirituelles. On les croyoit

1 Sunt autem alii philosophi, et hi quidem magni atque nobiles, qui deorum mente atque ratione omnem mundum administrari, et regi censeant neque vero id solum, sed etiam ab iisdem vitæ hominum consuli, et provideri. Nam et fruges, et reliqua, quæ terra pariat, et tempestates, ac temporum varietates, colique mutationes quibus omnia, quæ terra gignat, maturata pubescant, a diis immortalibus tribui generi humano putant. Cic., de nat. Deor., lib. I, cap. 11.

2 Huet, Alnetanæ quæst., lib. II, cap. iv, p. 126 à 137.

5 Obsias funinàs. Plutarch., de Placit. philos., lib. I, cap. vin, et Diog. Laërt. in Thalet. Εἶνα τα πάντα τὸν ἀέρα ψυχῶν ἔμπλεον. Laërt. in Pythag. — C'est aussi la doctrine de Confucius : elle est principalement consignée dans les Ssé-chou, ou Les quatre livres, composés par ses quatre principaux disciples, qui écrivirent les leçons qu'ils avoient reçues de lui, en s'appuyant presque toujours des propres paroles de leur maître. Dans le Tchoung young, dont Tsseù-sse, petit-fils de Confucius, est l'auteur, on lit ces paroles : « Khoungtseu (Confucius) « a dit : Que les vertus des esprits sont sublimes! on les regarde, et << on ne les voit pas; on les écoute, et on ne les entend pas; unis à la << substance des choses, ils ne peuvent s'en séparer : ils sont cause que « tous les hommes, dans tout l'univers, se purifient et se revêtent « d'habits de fête, pour offrir des sacrifices; ils sont répandus comme « les flots de l'Océan au-dessus de nous, à notre gauche et à notre

répandues dans les cieux et dans l'air. Elles se divisoient en deux classes, l'une des esprits bons, l'autre des esprits mauvais 1, inférieurs aux premiers. Platon parle même d'un prince d'une nature malfaisante, préposé à ces esprits chassés par les dieux et tombés du ciel, dit Plutarque. La croyance des anges gardiens ou des génies destinės à veiller sur l'homme, depuis sa naissance jusqu'à sa mort, n'étoit ni moins ancienne, ni moins générale.

Avant de montrer comment le genre humain en abusant de ces vérités tomba dans l'idolâtrie, nous ferons observer qu'elle n'est pas la négation d'un dogme, mais la violation d'un précepte et du premier de tous, celui qui or

« droite. » L'invariable Milieu, ouvrage moral de Tseù-ssè, en chinois et en mandchou, avec une version littérale latine, une traduction française et des notes, etc.; par M. Abel Rémusat, ch. xvi, p. 59. Paris, 1817.

Empédocle disoit que les mauvais démons sont punis des fautes qu'ils ont commises. Plutarch., de Isid et Osir.

2 Ah! si c'étoit un mauvais génie qui m'eût trompé sous la forme d'un dieu! dit Oreste, dans le quatrième acte de l'Électre d'Euripide. Sciunt dæmonas philosophi... Dæmonas sciunt poetæ ; et jam vulgus indoctum in usum maledicti frequentat; nam et Satanam principem hujus mali generis, proindè de propriâ conscientiâ animæ eadem execramenti voce pronuntiat. Angelos quoque etiam Plato non negavit : utriusque nominis testes esse vel magi adsunt. Tertullian., Apologet. adv. gent., cap. xxii. Suivant les Chaldéens, il y a différentes espèces de démons. Ils sont si nombreux que l'air en est entièrement rempli. Tous sont animés d'une haine violente contre Dieu. Ennemis de l'homine, ils le trompent, le séduisent et le portent au mal. Marc., ap. Psellum, in Dialog. De operatione dæmonum. - Les Arabes appellent le chef des mauvais démons Iba, c'est-à-dire le Réfractaire, Scheitan ou Sathan, le Calomniateur, et Éblis, le Désespéré. D'Herbelot, Biblioth. orient., art. Div., t. II, p. 322-323. Paris, 1783.

De legib., lib. X.

* Denλáτous, oùрpavoпETEïs. Plut. De vitand. ære alieno. La chute des anges rebelles est clairement indiquće dans Eschyle. Prométhée parle d'une sédition qui eut lieu dans le ciel parmi les dieux, les uns vou

que

donne d'adorer Dieu, et de n'adorer que lui seul 1. Aussi le crime des idolâtres consiste-t-il, selon saint Paul, en ce connoissant Dieu, ils ne l'ont pas glorifié comme Dieu, et ne lui ont point rendu grâces de ses bienfaits; mais s'évanouissant dans leurs pensées, ils ont transporté à la créature le culte dù au Créateur 2. Et le même apôtre, écrivant aux Thessaloniciens pour les féliciter des progrès que faisoit parmi eux l'Évangile, comment parle-t-il de leur conversion?« Vous avez quitté, dit-il, le culte des si«mulacres, pour le culte du Dieu vivant, du vrai Dieu . »

Plus le Dieu véritable, unique, éternel, invisible, étoit

lant chasser Kronos de son trône, afin que Zeus régnât; les autres ne voulant pas au contraire que Zeus régnât sur les dieux. Ceux-ci furent précipités avec Kronos leur chef, né très-anciennement, dans les noires profondeurs du Tartare.

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Rrometh, scène III, Eschyl., t I, p. 18 et 19, éd. Schütz. Vid. et Hesiod. Theogon., v. 636 et seq. Ovid. Metamorph., lib. I, v. 151

et seq.

1 Dominum Deum tuum timebis, et illi soli servies. Deuter., vi, 15. Quia cum cognovissent Deum, non sicut Deum glorificaverunt, aut gratias egerunt sed evanuerunt in cogitationibus suis....., et coluerunt, et servierunt creaturæ potius quam creatori. Ep. ad Rom.; 21, 25.

5 Conversi estis ad Deum à simulacris, servire Deo vivo et vero. (Ep. ad Thessal., 1, 9.) Scitis quoniam, cum gentes essetis, ad simulacra muta prout ducebamini euntes. (Ep. 1 ad Corinth., xh, 2. Vid. et Judith, V, 8 et 9.

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