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Chez

P. FR. DIDOT jeune, quai des Augustins.
DELALAIN aîné, rue Saint-Jacques.

NYON aîné, rue Saint-Jean de Beauvais.
MERIGOT jeune, quai des Augustins.

DE JUVÉNAL,

TRADUITES

EN FRANÇOIS, PAR M. M****.

AVEC LE TEXTE, DES NOTES ET UN INDEX.

Et nos ergo manum ferula subduximus. . . .

N'ai-je pas comme un autre achevé mes études? SAT. 1, v. 15.

A PARIS,

DE L'IMPRIMERIE DE MONSIEUR.

M. DCC. LXXIX.

FRIBLIOTHECA

REGIA MON VIENSIST

RECOMME

OMMENCER un ouvrage déja fait par un autre, » c'est contracter l'engagement de le faire mieux.» Je lisois récemment ce précepte dans un Journaliste très-sensé ; et je crois développer son idée, en ajoutant que le mieux dont il s'agit ici doit porter autant sur le fonds de l'ouvrage, que sur la manière de l'exécuter, parce qu'il ne seroit pas honnête de donner du désagrément à un homme estimable, pour de légers changemens qu'il auroit pu faire par la suite; mais quand la différence doit être totale, l'inconvénient disparoît devant l'utilité : je me décide donc à donner une nouvelle traduction de Juvénal.

Mais que pensera le public d'un inconnu qui ose se présenter dans l'arêne après un homme de lettres, et annoncer tant d'assurance sur un travail que M. D. jugeoit au dessus de ses forces? Ne demandera-t-il pas, malgré mon épigraphe, si je sais le latin? Hélas! puisqu'on dispute aujourd'hui pour s'assurer si Charlemagne savoit écrire, on pourroit bien demander si je sais lire. Dans le vrai, mon état est étranger à la profession des lettres, et l'on s'en appercevra facilement au défaut d'élégance de mon style. Je conviens donc que la prévention doit être pour M. D. et que ses titres académiques devoient moins concilier à sa traduction les suffrages dont elle jouit depuis sept ans, que la supériorité qu'elle a sur toutes les précédentes. Ainsi je n'entends pas arracher de ses mains la victoire qu'il a

obtenue sur Chaline, Marolle, Martignac, Lavalterie, Tarteron, et plusieurs autres traducteurs. Enfin c'est un athlète que je ne veux pas blesser, à qui même je ne dispute rien: je viens seulement rompre une lance pour Juvénal dont la réputation m'est chère, parce qu'il ne s'est proposé que le bonheur des humains. Je prétends relever sa statue, rendre à sa taille le port majestueux que je lui connois, réparer les traits mutilés de sa physionomie, faire entendre à peu près son langage, et détruire le préjugé qui a terni sa gloire. J'oublie M. D. pour remonter à la source de ses méprises, et j'aggrave la témérité pour qu'on me la pardonne; car je déclare la guerre à Schrévelius et à ses associés du commentaire Variorum, cet antique colosse qui n'a d'imposant que son nom.

Quoi! le grand nombre des lecteurs resteroit dans le doute d'entendre le plus sublime des poëtes, parce qu'il a plu à Lubinus, Turnebius, Farnabius et autres de le défigurer, ou à Schrévelius de leur prêter des inepties puériles ou grossières ! Par quelle manie ont-ils tout expliqué? ou par quelle fatalité le jugement n'est-il pas toujours le premier attribut du savoir? Là ils vous présentent un sens unique, mais il est faux. Ici vous en trouvez plusieurs, tous opposés entre eux, et noyés, qui plus est, dans un fatras d'érudition étrangère au sujet; ensorte qu'ils ont égaré ou embrouillé le timide lecteur, et répandu l'obscurité sur un poëte qui n'en présente aucune quand on lui donne l'attention qu'il mérite. Qui pourroit se défendre d'un sentiment

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