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S'avance, et par un cri me demande une larme:
Un seul de mes sanglots et l'appaise et le charme.
Bientôt de tous côtés cent fantômes divers

De la même supplique importunent les airs:
L'ombre d'un roi s'éveille, et de son mausolée
Descend jusques à moi pour être consolée :
Un groupe de savans m'implore au nom des arts:
Mais un pauvre à leur suite a fixé mes regards;
Soulevant d'une main la pierre qui l'opprime,
« Arrête, me dit-il, étranger magnanime;
« Un instant, s'il se peut, songe à moi par pitié;
"Parens, amis, enfans, ils m'ont tous oublié!»
C'en est trop; je m'arrache à ces plaintes funèbres;
D'une profonde nuit j'invoque les ténèbres,
Tant mon cœur oppressé souffre de voir souffrir
Ces spectres affamés d'un peu de souvenir!

Oh! combien des bergers la tombe est plus tranquille! La mort les rangea tous dans un commun asile, Comme eux-mêmes jadis, dans un commun bercail, Faisaient rentrer le soir leur docile bétail.

Le temps les a couverts d'un tapis de fougère,
Et la terre à leurs os paraît toujours légère.

Par la religion rappelés tous les ans

Aux pleurs de leurs amis, aux pleurs de leurs enfans, Ils n'entendent jamais les clameurs de l'envie,

Et dorment dans l'espoir d'une meilleure vie.

FIN DU CHANT SECOND.

L'HARMONIE IMITATIVE

DE

LA LANGUE FRANÇAISE.

SUJET DU TROISIÈME CHANT.

Application du système de l'Harmonie imitative au genre simple

et au style badin. - Essais d'imitation du bruit des métiers,

du son des instrumens, de l'écho et des cris des animaux.

L'HARMONIE IMITATIVE

DE

LA LANGUE FRANÇAISE.

CHANT TROISIÈME.

PLUS d'un examen ces vers furent soumis,
Et, si j'en crois le goût de sévères amis,

J'ai prouvé que la langue, avec art combinée,
Tantôt impérieuse et tantôt dominée,
Par des sons inégaux, non moins facilement,
Pouvait peindre au besoin l'horreur et l'agrément.
Mais, refusant de moi l'exemple et les préceptes,
Nos doctes Bavius, nos Zoïles ineptes,

Soutiendront qu'il n'est point de termes expressifs
Propres à rappeler aux lecteurs attentifs

Le fracas des métiers, les cris du quadrupède,
Et le son qu'en secret chaque instrument possède:

TOME I.

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