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Lettre de l'Auteuv

à M Brasseur aîné,

Imprimeur et Editeur de cet Ouvrage.

Paris, le 12 décembre 1809.

Monsieuv et chev Editeuv,

Le père du Cerceau disait dans une

célèbre imprimeuv Etienne :

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Monsieur Etienne, eh! ne m'imprimez pas.

Je mettrai dans ma Lettre, sinon le même talent, du

moins plus de franchise, et comme j'ai

ouvrages

j'ai vu plusieura

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cette élégance qui font les délices des Poëtes, je voud

dizai naïvement:

Monsieur Brasseur, imprimez-moi.

Ce n'est pas tout; un grand nombre de personnea m'ayant invité à publiev une Edition régulière dea nombreux opuscules que j'ai fait paraître autrefoia dans différens formats, je m'étais flatté que mea occupations me laisseraient le temps de faire par moimême un choix qui pût justifiev leuv empressémem ; mais quand bien même j'en aurais eu le loisiv, je n'en aurais pas eu courage la raison : est simple; ou lit dans la Fable

le

que

dévoré ses enfans; on lit dans l'histoire

en

Saturne α

sainte que

le patriarche Abraham fut tout prêt à sacrifiev son fils Isaac; ou lit dans l'histoire profane que Brutua immola son propre fils pav amour pouv sa patrie;› mais il n'y a point d'exemple dans les annalea littéraires qu'aucun poëte ait volontairement e librement fait le sacrifice de quelques-unes de sex productiona.

Je prends donc le parti de vous envoyev tout ce qui a paru sous mon nom depuis 1777 jusqu'à ce jouv. Eout ce que je vous confie a été imprimé; mais il ne s'agit pas de réimprimer tout ce que je vous confie.

l'

Mon poëme suo l'harmonie imitative de la

les

encouragemenα

Langue française n'est qu'un esai de ma jeunesse ; carmina sunt sermoni propiora. J'y ai changé peu de chose, parce que dans le temps de MM, Lemière, de Buffon, Watelet, Duboia de Fosseux, Bréquiguy, etc., etc., etc., m'ou consolé des quolibets de MM. les auteurs de l'Almanach des Grands Hommes, qui n'avaiem Lu, de leur aveu, d'autres vers de mon poëme que ceux qu'ils out isolés et ridiculisés : au surplua, faites précédev cette réimpression d'une des analisea les plus impartiales que vous fourniront les journaux de ce temps-là.

Mes Oeufs de Pâques sont une facétie dans le geure de la Wasprie de feu Lebrun: je crois qu'il y a de bonnes raisons sous les plaisanteries que renferme cette bagatelle.

Je vous envoie une vingtaine de pièces de théâtre; choisissez celles qui sont entièrement de moi, et qui out eu le plus de succès. Il y a eu quatre éditiona JL de mes Contes, dont l'année Littéraire elle-même

a

:

parlé avantageusement j'ai dû y faire dea retranchemens et des changemens, malgré qu'ils aiem paru dans beaucoup de recueils. J'en dis autant dea Epigrammes et des Poésies fugitives, qui sout extraiter des Almanachs des Muses et des Journaux de Paria, Depuis 1777 jusqu'à ce jouv.

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Soyez sévère dans le choix que vous ferez de mex Chansons; n'en laissez qu'un petit nombre de cellea que j'ai composées pouv telle ou telle société, pouv telle ou telle circonstance; mais imprimez pav préférence celles que j'ai soignées assez pour donner un démenti à Lamothe, qui a dit quelque park:

Les vers sont enfans de la lyre;
Il faut les chanter, non les lire.

Je reviens encore suv la nécessité de mettre en tête de chaque volume le bien et le mal qu'on a dis des pièces qui y sont contenuea.

C'est à cette condition, et avec le désiv que ce Choix de mes Opuscules soit publié dans les premiera quois de l'an 1 8 1 o, que je remets spiritum meum in manus tuas. L'exécution typographique ue m'inquiète point, puisqu'elle sera l'objet de votre sollicitude.

Agréez, Monsieur et chev Editeur, l'assurance,

de mon sincère dévouemen.

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AVIS DE L'ÉDITEUR.

QUOIQUE la Lettre de M. de Piis contienne des choses infiniment flatteuses pour moi, je n'ai pu me dispenser de la publier ici, la regardant comme le régulateur de mon travail dans la composition de cette édition.

Je crois avoir rempli ses intentions, d'abord en réduisant à quatre volumes ce qui aurait pu en composer huit, et ensuite en faisant précéder chaque tome des jugemens qui m'ont paru les plus impartiaux, puisque l'éloge y est toujours tempéré par une critique sans aigreur. J'aurais pu par exemple imprimer à la tête de son poëme les extraits favorables qui parurent dans le Mercure et dans les Affiches Littéraires de l'abbé de Fontenay; mais j'ai pensé que le compte rendu dans un des journaux du temps, par M. Simon, qui a été depuis bibliothécaire du Tribunat, et qui

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